Journal en français facile 26/08/2022 20h00 GMT
Clémentine Pawlotsky : Merci d'écouter RFI, il est 22h00 à Paris, 21h00 à Londres.
Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile présenté ce soir avec Sylvie Berruet. Bonsoir Sylvie !
SB : Bonsoir Clémentine, bonsoir à tous.
CP : Emmanuel Macron est-il un ami ou un ennemi des Britanniques ? La cheffe de la diplomatie au Royaume-Uni, Liz Truss, refuse de se prononcer. De quoi agacer le président français qui le fait savoir.
SB : Reportage à suivre à Bagdad, en Irak, où les partisans de Moqtada Sadr continuent de réclamer la dissolution du Parlement. Ils ont à nouveau organisé une prière dans ce qu'on appelle la « zone verte ».
CP : Aux États-Unis, certains élus républicains s'opposent fermement à l'effacement de la dette de certains étudiants. Une mesure annoncée cette semaine par le président Joe Biden.
SB : Et puis, en fin de journal, on reviendra sur une vente aux enchères exceptionnelle qui se prépare à New York.
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SB : Emmanuel Macron répond à Liz Truss.
CP : Oui, la ministre britannique des Affaires étrangères, également candidate au poste de Premier ministre du Royaume-Uni, a refusé de dire si le président français était un ami ou un ennemi du peuple britannique. C'était hier, lors d'un meeting. Voici ce qu'elle a répondu : « Le jury est toujours en train de délibérer », c'est-à-dire de discuter, avant de prendre sa décision. Cette petite phrase a fait rire les partisans conservateurs de Liz Truss, mais pas Emmanuel Macron. Justine Fontaine.
En déplacement à Alger, le président français a réagi ce vendredi, à sa sortie du cimetière Saint-Eugène, où il était venu rendre hommage à des soldats morts pour la France : « Je ne m'interroge pas une seule seconde. Le Royaume-Uni est ami de la France. » Réponse claire et ferme, malgré une approche différente de la guerre en Ukraine, où les mésententes entre les deux pays dans les négociations post-Brexit, mais Emmanuel Macron n'a pas caché non plus son agacement face aux déclarations de celle qui est encore cheffe de la diplomatie britannique : « Nous vivons dans un monde compliqué. Vous avez de plus en plus d'illibéraux, de démocraties autoritaires, de puissances de déséquilibre, si on n'est pas capable entre Français et Britanniques de dire si on est ami ou ennemi, le terme n'est pas neutre, on va vers de sérieux problèmes. » De quoi pousser le Premier ministre sortant Boris Johnson à essayer de calmer les esprits : « J'ai toujours eu de très bonnes relations avec Emmanuel Macron », assure-t-il ce vendredi.
SB : Emmanuel macron qui veut relancer « l'histoire d'amour » entre la France et l'Algérie.
CP : Et oui, ce sont les mots du président français, au deuxième jour de sa visite dans le pays. Emmanuel Macron a prôné, a défendu, un « partenariat renouvelé », un partenariat fondé sur la jeunesse, la diaspora et l'innovation. Il a annoncé la signature d'une déclaration commune, demain, avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune.
CP : En Irak, Clémentine, nouvelle démonstration de force des sadristes.
CP : Les partisans du chef religieux chiite Moqtada Sadr ont organisé une prière. Elle s'est tenue au coeur de la zone verte, la zone gouvernementale de Bagdad, la capitale. Les sadristes voulaient ainsi protester contre les autres formations chiites du pays. Ces dernières souhaitent désigner un Premier ministre, mais les sadristes n'en veulent pas. Résultat : dix mois après les législatives, l'Irak n'a toujours pas de gouvernement. Et le bras de fer, la bataille, se poursuit. Reportage de nos envoyés spéciaux, Bertrand Haecker et Guilhem Delteil.
C'est au pied du ministère, à quelques mètres du Parlement que les sadristes viennent faire la prière du vendredi. Quelques tentes dressées sur les côtés, un espace cantine, une unité mobile de soins, le lieu est devenu central à la contestation, témoigne Ali, l'un des protestataires : « Cet endroit incarne notre combat contre le mensonge et pour ce qui est juste. On vient ici pour faire entendre notre voix. Contre le mensonge et pour la justice. » Leur combat, les sadristes le justifie au nom de la lutte contre la corruption. Un fléau contre lequel seul Moqtada al-Sadr se bat, y compris au sein de son propre mouvement, estime Haider Shaker : « Il a renvoyé des corrompus de son parti, mais le cadre de coordination les a accueillis. Il a commencé à faire du ménage au sein de l'organisation. Mais il est le seul à le faire ! » Le mouvement sadriste inscrit sa protestation dans la tradition religieuse, se mettant à égal du prophète Hussein, petit-fils de Mahomet vénéré par les chiites. Et ses fidèles intègrent le nom de leur chef à leur prière. Comme Jamila Khousaï, les sadristes veulent croire que le dirigeant religieux est au-dessus des autres responsables politiques : « Il est radicalement différent des autres politiciens. Parce qu'il se soucie du pays, il aime le pays. Il va sûrement gagner : il est radicalement différent. » Comparé aux rassemblements de fin juillet-début août, ce vendredi était une journée de faible mobilisation pour Moqtada Sadr, mais le mouvement s'inscrit dans la durée. Ahmad al-Haddad, Bertrand Haeckler, Guilhem Delteil, Bagdad, RFI.
CP : Une rare explosion a eu lieu, aujourd'hui, dans cette zone verte de Bagdad. Un engin improvisé a explosé sans faire de blessés, c'est ce qu'indique une source sécuritaire. Il n'y a pas eu de revendication.
SB : À Zaporijia en Ukraine, la centrale nucléaire est reconnectée au réseau.
CP : Cela signifie qu'elle va pouvoir à nouveau produire de l'électricité. Les deux réacteurs de la centrale nucléaire étaient à l'arrêt depuis hier. Pendant cette interruption, des groupes électrogènes de secours ont été utilisés.
SB : Aux États-Unis, nouveau bras de fer entre la Maison Blanche et certains élus républicains.
CP : Des élus républicains qui critiquent l'annonce du président Joe Biden. Le dirigeant a décidé, cette semaine, d'effacer une partie de la dette des étudiants. Explications de Murielle Paradon.
Elle s'appelle Marjorie Taylor Greene. C'est une élue républicaine très conservatrice. Le 24 août, elle réagit à la télévision à l'annonce de Joe Biden d'effacer une partie de la dette des étudiants, sujet brûlant aux États-Unis. Pour l'élue républicaine, cette décision est « injuste », elle va peser, dit-elle, sur tous les contribuables y compris ceux qui n'ont jamais eu la chance de faire des études. Réponse de la Maison Blanche sur Twitter : Marjorie Taylor Greene a bénéficié d'un effacement de dette de 183 504 dollars ! Il ne s'agit pas d'un prêt étudiant, mais d'aides accordées sous Donald Trump aux entrepreneurs, dans le cadre de la crise Covid. Et Marjorie Taylor Greene n'est pas la seule à se faire épingler par la Maison Blanche sur Twitter : d'autres républicains, qui ont osé critiquer Joe Biden, subissent le même sort. L'annonce, mercredi, par le président américain d'effacer 10 000 dollars de dette pour chaque personne ayant contracté un prêt étudiant et gagnant aujourd'hui moins de 125 000 dollars par an, a été accueilli avec soulagement par les intéressés. Mais les Républicains dénoncent une mesure électoraliste, à moins de trois mois des élections de mi-mandat.
SB : En bref, les féminicides sont en hausse en France.
CP : Un féminicide, c'est le meurtre d'une femme liée à son sexe, c'est-à-dire au fait qu'elle soit une femme. En 2021, 122 femmes sont donc mortes sous les coups de leur compagnon. En 2020, elles étaient 102. Ce qui représente une hausse de 20% en un an, selon le ministère français de l'Intérieur.
SB : Et puis, tout autre chose, le monde de l'art est en ébullition, c'est-à-dire, en état d'agitation, d'excitation.
SB : La maison d'enchères britanniques Christie's annonce l'organisation d'une vente aux enchères exceptionnelle. Celle de la collection du cofondateur de Microsoft, Paul Allen, mort en 2018. Elle se tiendra à New York, en novembre. Nicolas Feldmann.
Paul Allen a toujours de lui qu'il était « le gardien temporaire » de ses tableaux de maîtres. En novembre, sa collection privée va donc poursuivre son voyage. 150 oeuvres, plus de 500 ans d'histoire, mises en ventes. Parmi les tableaux les plus réputés, on trouve la Montagne Sainte-Victoire, célèbre oeuvre de Paul Cézanne estimée à plus de 100 millions de dollars, ou encore Small False Start, une toile du peintre américain Jasper Johns, cotée, elle, à plus de 50 millions de dollars. Christie's ne donne pas d'information sur les autres oeuvres mises en ventes, mais en 2016 une exposition donnait à voir la richesse de la collection de Paul Allen avec des tableaux d'Édouard Manet, de Claude Monet ou de Gustav Klimt. Au total, la maison d'enchères britannique estime la valeur des oeuvres du cofondateur de Microsoft à plus d'un milliard de dollars. Si, à l'automne, une telle somme était réunie, Christie's battrait alors le record de vente d'une collection privée jusqu'ici détenu par son concurrent Sotheby's. 2022 restera en tout cas une année historique pour le marché de l'art marquée par la vente d'un portrait de Marylin Monroe par Andy Warhol pour 195 millions de dollars. Un record pour une oeuvre du XXe siècle.
SB : Et enfin, cette belle découverte dans la Manche.
CP : Trois épaves datant du XVIIe siècle ont été retrouvées. Des « épaves », ce sont les coques de navires naufragés, des navires qui ont coulés. Les bateaux en question appartenaient à une flotte de l'ancien roi de France, Louis XIV.
Il est 22h10 à Paris, très belle soirée sur RFI.