Journal en français facile 30/07/2022 20h00 GMT
Raphaël Reynes : Il est 20 heures en temps universel, 22 heures, ici à Paris.
Bonjour à tous et merci d'être avec nous pour ce Journal en français facile, présenté ce soir avec Sylvie Berruet. Bonsoir, Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Raphaël, bonsoir à tous.
RR : Dans l'actualité de ce samedi, l'impasse politique en Irak où les députés tardent à nommer un nouveau Premier ministre. Ce samedi, plusieurs milliers de partisans du chef chiite Moktada Sadr ont envahi le Parlement et comptent y rester jusqu'à nouvel ordre.
SB : Le pape François est de retour à Rome après un voyage de six jours au Canada qui a été très fatigant pour le chef spirituel des catholiques. François qui a utilisé pour la première fois le mot « génocide » pour parler de ces enfants arrachés à leurs familles et emmenés de force dans des pensionnats catholiques du Canada.
RR : Et puis, nous irons aux États-Unis, à la fin de ce journal, pour une histoire assez incroyable. Je ne vous en dis pas plus, il va falloir patienter.
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SB : On va commencer avec ces manifestants qui ont envahi le parlement irakien, à Bagdad.
RR : Alors que l'Irak attend toujours la nomination d'un nouveau Premier ministre, plusieurs milliers de partisans du leader chiite, Moktada Sadr, ont en effet pénétré dans les locaux du Parlement, qui doit justement nommer le chef du gouvernement. Ils disent qu'ils vont y rester « jusqu'à nouvel ordre ». Écoutez le témoignage de l'un des manifestants :
« Il y a deux conditions sur la table. La première, c'est l'organisation d'élections anticipées. La deuxième, de ne pas donner le siège de Premier ministre au Cadre de coordination, le camp adverse, mais uniquement à des candidats totalement indépendants. Si ces deux conditions ne sont pas réunies, on ne bougera pas. Et même s'ils veulent un gouvernement de consensus, négocié entre tous les partis, on ne bougera pas non plus. On ne veut plus des corrompus, ce n'est plus acceptable pour nous. On ne veut plus d'eux. On ne veut plus que l'opinion de la rue soit confisquée. Nous n'avons qu'une parole : nous voulons la souveraineté pour notre pays, et on veut que le peuple jouisse de toutes les ressources accessibles ici. »
RR : Des propos recueillis par notre correspondante à Bagdad, Lucile Wassermann.
SB : L'armée ukrainienne affirme avoir tué des dizaines de soldats russes et détruit deux dépôts de munitions dans la région de Kherson, dans le sud du pays.
RR : Kherson, c'est la ville où l'armée ukrainienne mène sa contre-attaque, sa contre-offensive. Les précisions d'Achim Lippold.
Plus de 100 soldats russes ont été tués lors des combats hier, vendredi, selon l'armée ukrainienne. Des informations impossibles à vérifier de manière indépendante. D'après Kiev, le trafic ferroviaire vers la ville de Kherson, sur le fleuve Dnipro a été interrompu. Cela pourrait isoler encore plus les forces russes des approvisionnements en provenance la Crimée et de l'est du pays. À l'est justement, où Moscou poursuit ses attaques. Une école à Kharkiv a été détruite cette nuit, touchée par trois missiles. Des bombardements russes ont également frappé des localités dans le sud du pays. Un homme a été tué dans un quartier résidentiel de Mykolaïv, selon les autorités ukrainiennes. Mais la guerre se poursuit aussi à travers les moyens de communication : dernier exemple, un tweet de l'ambassade russe à Londres, qui suggère d'infliger une mort humiliante par pendaison aux combattants du régiment ukrainien Azov. Le message a été publié au lendemain d'une frappe contre une prison où étaient détenus, justement, certains de ses combattants, plus de 50 personnes sont mortes. L'Ukraine a dénoncé ce tweet, accusant les diplomates russes d'appeler à l'exécution des prisonniers de guerre. D'après Kiev, ces diplomates se rendent complices de ces crimes de guerre et doivent en être tenus responsables.
RR : Achim Lippold, du service International de RFI.
Et, ce soir, le gouvernement ukrainien ordonne l'évacuation des civils de la région située autour de la ville de Donetsk, là où se tiennent des combats acharnés entre l'armée ukrainienne et les forces russes.
SB : La guerre en Ukraine qui se joue aussi sur le plan de l'énergie.
La Russie a annoncé ce samedi avoir suspendu ses livraisons de gaz à la Lettonie.
RR : C'est ce qu'a annoncé la société Gazprom qui affirme, dans un communiqué, avoir pris cette décision « en raison de la violation des conditions de prélèvement de gaz ». Gazprom ne donne pas plus de précisions pour l'instant, mais cette décision intervient alors que la société russe a énormément réduit ses livraisons de gaz à l'Europe, cette semaine.
SB : Le gaz russe manque à l'Europe, les céréales ukrainiennes manquent au monde et elles n'ont toujours pas quitté les ports de la mer Noire.
RR : Un premier chargement officiel est en cours, dans le port de Tchornomorsk, dans le sud de l'Ukraine. Je dis « officiel » parce que la justice du Liban a ordonné aujourd'hui la saisie d'un navire battant pavillon syrien, qui a accosté au port de Tripoli dans le nord du Liban. À son bord, 5 000 tonnes d'orge et autant de farine. L'Ukraine accuse la Russie d'avoir « volé » ces céréales, ce que Moscou dément.
SB : Aux États-Unis, les inondations dans le Kentucky ont fait 25 morts.
RR : C'est ce qu'indique le dernier bilan communiqué par les autorités de cet État du centre-est du pays. Le Kentucky connait ces pires inondations de son histoire. Des pluies torrentielles se sont abattues sur la partie est de l'État. Une légère accalmie a permis aux sauveteurs d'intervenir, ce samedi, mais les pluies devraient reprendre, ce qui laisse craindre que le bilan s'alourdisse encore dans les prochaines heures. Le président américain a décrété l'état de catastrophe naturelle au Kentucky et débloqué des renforts fédéraux pour soutenir les zones les plus affectées par la tempête.
SB : Les États-Unis, enfin, qui ordonnent à leurs employés non essentiels et à leurs familles de quitter le Mali.
RR : Washington parle d'un « risque accru, augmenté, d'attaques terroristes dans les zones très fréquentées par les étrangers ». Le ministère américain des Affaires étrangères, le département d'État, souligne que l'ambassade des États-Unis à Bamako « continue d'avoir une capacité limitée à fournir de l'aide d'urgence aux citoyens américains au Mali ».
SB : Il se dit « fatigué » et reconnait qu'il ne pourra plus voyager au même rythme qu'avant.
Le pape François est de retour à Rome.
RR : De retour après un voyage éprouvant, fatiguant, au Canada, pour le chef spirituel des catholiques du monde. François est âgé de 85 ans et il souffre de vives douleurs au genou. Dans l'avion qui le ramenait à Rome, il a reconnu qu'il allait devoir « se ménager pour servir l'Église ». Au Canada, le pape a utilisé pour la première fois le mot « génocide » pour parler du drame de ces enfants autochtones, ces peuples qui vivaient au Canada avant l'arrivée des Européens. Des enfants enlevés à leurs familles et maltraités dans les pensionnats catholiques du pays. Anna Kurian.
C'est un pape vulnérable, limité, en fauteuil roulant, que les Canadiens ont reçu dans leur pays, quelques mois après son intervention au genou souffrant de gonalgie. Un programme moins dense, des rendez-vous plus courts, tout était fait pour épargner la santé de François. Des précautions qui ont fait naître des questions sur une éventuelle fin de pontificat. « Pour l'instant rien ne change », a assuré l'homme de 85 ans aux journalistes qui l'accompagnaient dans l'avion de retour, mais « la porte est ouverte », a-t-il confessé, pour une démission. Le pape entend encore voyager dans les pays où il s'est engagé à aller, comme le Soudan du Sud, la République démocratique du Congo, deux destinations qu'il a dû annuler au dernier moment, début juillet, ou encore le Kazakhstan et Kiev en Ukraine. Toutefois, a-t-il admis, « je ne crois pas que je puisse conserver le même rythme de voyage qu'auparavant ». Des propos qui laissent entendre qu'il pourrait passer la main s'il n'est plus apte à voyager. Anna Kurian, Rome, RFI.
RR : Et certains représentants des peuples autochtones du Canada attendaient plus, de cette visite. Ils ont demandé, par exemple, le retour des objets d'art conservés au Vatican depuis des décennies et l'ouverture des archives des pensionnats.
SB : En France, la septième vague de Covid-19 semble refluer, c'est-à-dire reculer.
RR : Le nombre de contaminations est en baisse, indique l'organisme Santé publique France. Dans une interview à nos confrères du Parisien, le président du Conseil scientifique reconnait qu'il n'aurait, je le cite, « jamais cru que la crise durerait aussi longtemps ».
SB : On va terminer ce journal en retournant aux États-Unis.
RR : Que diriez-vous, Sylvie, de gagner 1 milliard 330 millions de dollars ? J'ai bien dit 1 milliard 330 millions ! C'est ce qui est arrivé à un chanceux de l'État de l'Indiana, dans le centre des États-Unis. Il ou elle a gagné à la loterie. C'est l'un des plus gros gains de l'histoire du pays. Loubna Anaki.
Il avait une chance sur 300 millions. Une chance sur 300 millions de remporter le gros lot de la loterie américaine. 1 milliard 330 millions de dollars. L'heureux gagnant aurait acheté son ticket dans une station-service de la banlieue de Chicago. On ne connaît pas encore son identité. Mais ce tirage met fin à des mois et des mois de fièvre du loto. Personne n'avait gagné depuis mi-avril et les sommes continuaient à s'accumuler pour atteindre cette somme folle. Ces derniers jours, des millions de personnes se sont précipitées pour acheter leurs tickets dans l'espoir de décrocher le jackpot. Les files d'attente s'étendaient parfois sur plusieurs pâtés de maisons. Hier soir, quelques minutes après le tirage, le site internet de la loterie a tout simplement beugué et était inaccessible durant plusieurs minutes face au grand nombre de personnes qui essayaient de se connecter. Le grand gagnant ou la grande gagnante aura deux possibilités. Étaler le versement du milliard 300 millions sur plusieurs années. Ou demander à encaisser le gain en une fois, auquel cas, la somme versée serait abaissée à 780 millions de dollars. De quoi s'offrir de belles vacances en ce mois d'août. Loubna Anaki, New York, RFI.
RR : Et c'est la fin de ce Journal en français facile. Merci, Sylvie. Et merci à vous de nous être fidèles.