Le Journal en français facile du lundi 05 juin 2023
Bonjour à toutes et à tous et ravi de vous retrouver. RFI à Paris, il est 18 heures.
Le Journal en français facile
Adrien Delgrange.
Et Marion Cazanove. Bonjour Marion.
Bonjour Adrien, bonjour à tous.
Nous sommes le lundi 5 juin 2023.
Et à la Une de cette édition, la bataille de l'information entre l'Ukraine et la Russie.
Ce matin, plusieurs médias russes victimes de ce qu'on appelle un piratage. Des auditeurs russes ont pu entendre un faux discours du président russe Vladimir Poutine. Nous sommes à Moscou dès le début du journal.
En France, le président français Emmanuel Macron est en visite aujourd'hui au Mont-Saint-Michel, avant une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
Et puis enfin, nous parlerons de tennis. À Roland-Garros, nous irons rejoindre Olivier Pron. Qualifications aujourd'hui chez les femmes d'Ons Jabeur, de Coco Gauff, et chez les hommes de Casper Ruud.
Voilà pour les titres. Soyez les bienvenus.
Un an et trois mois après le début de l'invasion russe en Ukraine, la contre-offensive ukrainienne a-t-elle commencé ?
La riposte ukrainienne, d'une ampleur assez forte pour faire reculer l'ennemi russe, a-t-elle débuté ? Oui, affirme depuis ce matin le ministère russe de la Défense, notamment dans les régions de Donetsk et de Bakhmout. L'Ukraine, de son côté, confirme aujourd'hui mener ce qu'elle appelle des actions offensives dans certains secteurs du front afin de repousser les troupes russes.
Et dans cette période de plus en plus instable, Adrien, des opérations de contre-information sont lancées sur les médias russes.
Exemples : un faux message de Vladimir Poutine diffusé ce matin à la radio ou encore le piratage de chaînes de télévision russes en Crimée.
Le récit à Moscou d'Anissa El Jabri.
Ce matin encore, deux chaînes câblées en Crimée étaient encore en réparation, disent les autorités officielles. La cause ? Leur piratage. Hier soir, pendant quelques dizaines de secondes, les téléspectateurs ont vu ce clip ukrainien appelant au silence dans l'espace informationnel avant la contre-offensive. Ce matin, ce sont les auditeurs des radios locales de Voronej et Belgorod qui ont entendu ce faux message radio, une minute 20 de Vladimir Poutine disant notamment ceci :
« Aujourd'hui, à 4 heures du matin, des troupes ukrainiennes armées jusqu'aux dents avec le soutien de Washington sont entrées sur le territoire des régions de Briansk, Koursk et Belgorod. Nos gardes-frontières et nos forces armées les repoussent dignement. J'ai introduit la loi martiale sur le territoire des régions de Kraï, Belgorod et Briansk. Et aujourd'hui, je signerai également un décret sur la mobilisation générale. »
Intonation, voix, le message de Vladimir Poutine sonne très juste, mais la grammaire et la prononciation sont, elles, éloignées du phrasé habituel du président russe. Les piratages de ce type ne sont pas nouveaux. En janvier, un message de Volodymyr Zelensky était déjà apparu sur les écrans de Belgorod. Mais c'est la première fois qu'une fausse voix de Vladimir Poutine est utilisée. Anissa El Jabri, Kertch, RFI.
À présent, les relations difficiles entre la Pologne et l'Union européenne.
La Pologne est devenue membre à part entière de l'Union européenne depuis 2004. La Pologne est accusée d'enfreindre la loi de l'UE, de détourner les règles imposées par les juridictions européennes. La Cour de justice de l'Union européenne a confirmé aujourd'hui que la Pologne avait refusé de se conformer aux règles de l'UE en matière d'indépendance de la justice, avec notamment la mise en place de sa réforme de la justice. C'était en 2019. Colère de Varsovie : « La principale Cour de l'UE est corrompue. » Et d'ajouter que c'est une « décision politique », dit ce soir le ministre polonais de la Justice.
Ce drame à présent, aujourd'hui, Adrien, sur le fleuve Niger.
Au moins sept écolières qui allaient passer ce matin des examens d'entrée au collège se sont noyées. Leur pirogue a chaviré sur le fleuve Niger, près de la ville de Kouroussa en Haute-Guinée. Les candidates partaient de leur localité de Kourala, pour la sous-préfecture de Balato, en franchissant le fleuve Niger en pirogue. Le ministre de l'Enseignement scolaire s'est rendu sur les lieux du drame pour présenter ses condoléances aux familles endeuillées.
Le Journal en français facile
18h05 à Paris, en France. C'est parce qu'un manifestant avait enregistré son interpellation...
Que trois policiers devront s'expliquer en conseil de discipline. Trois policiers de la Brav-M, cette brigade à moto, déjà mis en cause à plusieurs reprises pendant les rassemblements contre la réforme des retraites, trois policiers enregistrés en train de s'en prendre verbalement à de jeunes manifestants. C'était à Paris en mars dernier. La suite, c'est Marine de la Moissonnière qui nous la raconte.
Dans un enregistrement diffusé fin mars dans la presse, on entend des membres de la Brav-M menacer et humilier sept jeunes manifestants. « La prochaine fois, tu monteras pas dans le car pour aller au commissariat, tu vas monter dans un autre truc qu'on appelle ambulance pour aller à l'hôpital », dit notamment l'un de ces fonctionnaires. À l'époque, le préfet de police, Laurent Nunez, et la patronne de l'IGPN, la police des polices, se disent très choqués. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, affirme qu'il y aura évidemment des sanctions. Les policiers, eux, plaident la fatigue physique et morale pour justifier leur attitude. Certains décrivant des vacations de 16 heures au cours desquelles ils ne peuvent ni manger ni boire ni aller aux toilettes. Mais pour l'IGPN, ce soir de mars, ces fonctionnaires ont bien commis des manquements, ils n'ont pas respecté leur devoir d'exemplarité : l'obligation de courtoisie a l'égard du public ou bien encore le devoir de protection de la personne interpellée. Un avis qu'a donc suivi le préfet de police : quatre agents écopent d'un simple avertissement, trois autres passeront devant un conseil de discipline. Ils risquent des sanctions allant de l'exclusion temporaire d'un jour jusqu'à la révocation.
Emmanuel Macron est au Mont-Saint-Michel à la veille d'une nouvelle journée de mobilisation syndicale contre la réforme des retraites. Le chef de l'État est attendu dans l'après-midi sur le célèbre îlot rocheux du département de la Manche pour célébrer le millénaire de la fondation de son abbaye.
Acheter moins et échanger plus, c'est l'idée de ces troc party qui fleurissent un peu partout en France.
Quand consommer devient un acte politique, avec pour objectif d'arrêter le gaspillage et de tenter de produire moins de déchets. Le site internet MyTroc répertorie ces moments d'échanges. Reportage dans une troc party; Candice Mazaud-Tomasik.
Linda débarque sur le stand avec un grand sac de courses rempli de vêtements :
« Un pull... Un pantalon... C'est bien parce que je troque souvent des vêtements de ma fille. Comme elle est grande maintenant, je prends des vêtements un peu plus grands ou des livres aussi. Là, c'est un petit livre pour enfant qui a l'air chouette. »
Les trocs party pour Lacera, c'est le quotidien. Que ce soit avec ses voisins ou dans son quartier, elle le fait : « Par solidarité, par souci de préserver l'environnement. Parce qu'on est dans une société de consommation. Est-ce qu'on a besoin d'autant de choses ? Non. Avec 340 000 utilisateurs et plus de 100 échanges par jour, MyTroc propose aussi une plateforme de réemploi sur mesure pour les entreprises :
« Ou les collectivités ou les universités, on travaille avec SNCF, Veolia... »
Floriane Addad, la fondatrice.
« Dans chaque organisation, en fait, publique ou privée, il y a beaucoup de matériel qui est stocké, inutilisé, souvent à terme jeté, et dans le service d'à côté, on rachète la même chose parce qu'il y a rien qui permet de référencer tout le matériel qui est disponible, en fait dormant. Donc nous, ce qu'on propose de faire, c'est des plateformes, des sites internet internes : chaque salarié prend en photo le matériel qui n'a plus utilité et le dépose sur leur site de réemploi interne. Et c'est repris par un autre collaborateur, un autre site, etc. Et le matériel circule au sein des organisations. Donc, ça évite le gaspillage, l'achat de neuf inutile, et ça leur fait faire des économies. »
MyTroc qui ne refuse aucun service ou objet à condition qu'il ne soit pas trop abîmé.
On parle à présent de tennis, Adrien.
Roland-Garros, la terre battue de la porte d'Auteuil avec Olivier Pron pour nous faire vivre le tournoi aujourd'hui. Olivier, le Danois Holger Rune est en difficulté à l'heure actuelle.
Oui, le numéro six mondial, tête de série numéro six. Ça tombe bien, ici, à Roland-Garros, quart de finaliste l'an passé, c'est un tout jeune joueur de 20 ans que l'on découvre ces derniers mois et auquel on promet un très bel avenir dans le tennis. Il est face à Cerundolo, l'Argentin. Et alors qu'il mène deux manches à une, Rune, eh bien, il s'est fait prendre deux fois son service, sa mise en jeu. Dans le quatrième set, il est donc mené 3 jeux à 0, avec Cerundolo qui va servir, le 23ᵉ joueur mondial, 24ᵉ pour être précis, et qui va servir pour tenter de porter la marque à quatre - zéro. Il semble que Rune qui est sorti, qui a fait... qui a pris une pause à la fin du troisième set. Il est sorti six, sept minutes. Pause médicale peut-être, on ne sait pas. En tout cas, il semble touché, nettement moins en verve. Est-ce que c'est passager ou est-ce qu'il est réellement handicapé ? On va le découvrir dans les minutes qui viennent. Mais donc il mène 2 à 1 dans ce huitième de finale, deux manches à une, mais il est très mal engagé dans le quatrième set. Pour le reste, qualification chez les femmes de la Tunisienne Ons Jabeur, de l'Américaine Coco Gauff.
Merci Olivier Pron pour nous faire vivre ce tournoi, 18h10 à Paris.