Grandes crises économiques, à qui la faute ? 3 exemples historiques !
Mes chers camarades, bien le bonjour !
Depuis 2007 et l'effondrement des valeurs boursières dans le monde entier, on entend
régulièrement parler du risque d'une nouvelle crise financière ou des efforts déployés par
les pouvoirs publics pour l'éviter. Cette crise a eu des conséquences tragiques en
cascade dont on n'a toujours pas fini de mesurer l'ampleur. Mais une crise financière c'est quoi ?
Déjà, il faut rappeler qu'une crise financière n'est pas la même chose qu'une crise économique,
même si les unes entraînent souvent les autres. L'économie de marché semble en effet être régie
par une succession de périodes de croissance et de récession qui forment ensemble ce qu'on
appelle des cycles économiques. Une fluctuation assez normale des échanges due à des nouvelles
innovations et des nouveaux débouchés ou à l'inverse à l'apparition de chocs imprévus
qui affectent la production et la consommation comme la crise de la covid-19 l'a montré. Mais
une crise financière peut être totalement déconnectée des cycles économiques. Elle peut
survenir alors que les entreprises sont prospères et que la production est en pleine croissance.
Une crise financière c'est en fait une perte de confiance. Une perte de confiance rapide
et durable la capacité des acteurs à poursuivre leur activité et à faire face à leurs obligations.
Et pour mieux comprendre pourquoi et comment s'opère une crise financière, y'a un truc
bien pratique : l'Histoire ! Il y a bien sûr une grande diversité de crises à travers l'Histoire
et va profiter de cet épisode en partenariat avec Citéco, le musée de l'économie, pour
détailler trois exemples historiques à la fois extraordinaires et particulièrement parlants.
Considérée par les historiens comme la première crise financière de l'histoire du capitalisme,
le krach de la tulipe a lieu en février 1637 aux Pays-Bas. Dans les trois années qui précèdent,
le prix de certaines tulipes augmente de presque 6000 %. Certaines fleurs,
au plus haut de la frénésie spéculative, valaient plus qu'une grande maison dans le centre-ville
d'Amsterdam. Mais pourquoi on est arrivé à de telles absurdités autour de cette fleur ?
La tulipe est un produit de luxe. C'est un produit exotique, originaire d'Asie centrale,
et qui est parvenu en Europe à l'époque moderne par l'intermédiaire de l'empire Ottoman. Cultivée
dans les jardins des particuliers, elle témoigne de la richesse de celui qui la possède, comme un
sac à main ou une grosse voiture aujourd'hui. Le roi de France Louis XIII en a popularisé l'usage
auprès des nobles du royaume, et bientôt la plupart des privilégiés du continent se les
arrachent. Aux Pays-Bas, qu'on nomme à l'époque les Provinces-Unies, ce sont les riches marchands
et notables des grandes villes qui participent à la tulipomanie, cette folie de la tulipe.
En effet, le pays est à l'époque l'un des plus riches du monde grâce à sa maîtrise
du commerce maritime, à tel point qu'on qualifie souvent le XVIIe siècle hollandais
de “siècle d'or”. Je vous prépare d'ailleurs un épisode entièrement consacré à ce sujet.
Aux Pays-Bas, et à Amsterdam en particulier, on a donc une classe de riches bourgeois,
commerçants et armateurs, qui recherchent en permanence de nouvelles opportunités
financières. Et la tulipe est LE produit idéal pour la spéculation financière.
Au départ de cette tulipomanie, il y a des horticulteurs, des producteurs qui
cultivent et greffent les tulipes pour créer de nouvelles variétés plus belles,
et surtout plus rares. Pendant un temps, on achète les tulipes uniquement à l'été,
lorsqu'elles sortent de terre et qu'on peut vérifier la marchandise. Celles qui ont les
formes ou les couleurs les plus étonnantes sont plébiscitées par les acheteurs. Mais rapidement,
des courtiers spécialisés se placent en intermédiaires entre les clients et les
horticulteurs et proposent à l'achat non plus des fleurs, mais des bulbes.
Pour les débutants en jardinage, le bulbe, c'est en fait la plante à l'état dormant, c'est un
stock de nourriture qu'a constitué la plante pour pouvoir germer quand les conditions sont bonnes.
Les oignons par exemple, c'est des bulbes. Et en vendant les bulbes plutôt que les fleurs ouvertes,
on met le doigt dans l'engrenage financier. Les courtiers vendent en fait ce qu'on
appelle un « billet à effet », une promesse de vente. Une vente qui sera effectuée à l'été,
au moment de la floraison, quand le bulbe devient plante. Et bientôt, ces billets à effet deviennent
l'objet de spéculations absolument énormes ! On en vient à acheter des promesses de
vente uniquement pour les revendre plus cher, sans savoir à quelle tulipe elles sont liées.
C'est un peu comme quand tu achètes un pack de booster pokémon et que tu sais
pas sur quoi tu va tomber quoi. Sauf que là c'est des tulipes et pas des pokémons...
Certains billets réputés changent de main plusieurs fois par jour, et comme
chaque revendeur encaisse son bénéfice, les prix grimpent très rapidement. Le produit financier,
c'est-à-dire le fait même de vendre ces promesses de ventes est, en quelques semaines,
devenu complètement indépendant de la marchandise qu'il représente. A cela s'ajoute l'habitude des
marchands néerlandais d'acheter « à découvert », c'est-à-dire de régler à leurs fournisseurs un
acompte, et de leur promettre le reste uniquement lorsqu'ils auront réalisé leur propre vente.
C'est une pratique théoriquement illégale aux Pays-Bas à l'époque,
mais les marchands s'en moquent pas mal. Cela peut faire gagner quelques jours sur ses
concurrents et si on connaît bien ses clients, ça ne pose généralement pas de problème. Mais
dans le marché des bulbes de tulipes, qui en grande partie n'est pas du tout régulé,
on s'échange les titres de propriétés dans les salons, les tavernes ou sur la place publique
sans contrôle particulier, en espérant faire des bénéfices le plus vite possible. C'est vraiment la
foire à la saucisse quoi...enfin à la tulipe ! Durant l'hiver 1636-1637, les prix s'envolent.
La palme revient à la variété Semper Augustus, dont les pétales blancs et rouges font sensation.
Moins d'une dizaine de bulbes sont produits et un seul d'entre eux s'échange en janvier 1637
contre 10 000 florins, l'équivalent de plus de 100 000 euros aujourd'hui. Toute la bonne
société amstellodamoise est en effervescence, les bourgeois promettent des fortunes aux
horticulteurs pour qu'ils greffent de nouvelles variétés rares et précieuses.
Et bien sûr, ce qui doit arriver arrive, les prix s'effondrent. Pouf ! On en connaît la date
précise, cela se passe le mardi 3 février 1637. A ce moment là, des courtiers en fleurs proposent
dans le quartier d'Haarlem des bulbes à la vente qui ne trouvent pas preneurs. Ils baissent leurs
prix mais toujours rien. Subitement plus personne ne veut de tulipe, des rumeurs
courent que l'Etat va réglementer les prix. La nouvelle de cette dépréciation se répand et fait
l'effet d'une bombe. En quelques jours, les prix dans tout le pays s'effondrent de plus de 95 %.
Les conséquences de ce krach sont sans doute restées assez limitées car les billets à
effet avaient été transformés en de simples options d'achat par décret, ce qui veut dire
que l'acheteur pouvait se désengager contre le paiement d'une toute petite fraction de sa
dette. Du coup assez peu de spéculateurs ont fait faillite. Les billets à effet
n'étaient plus que du papier sans valeur, et les véritables bulbes ne trouvaient plus preneurs.
L'explosion de la bulle spéculative révèle bien à quel point un tel emballement était absurde,
les Néerlandais l'ont d'ailleurs appelé à l'époque « windhandel », le commerce du vent.
Deuxième exemple de crise financière pour tenter d'y voir plus clair sur
ce sujet : celle qui se déroule pendant la Révolution française,
sous le régime du Directoire. Alors pour ceux qui ne savent
pas trop de quoi il s'agit, un petit rappel ! Le Directoire c'est un régime un peu spécial
qui est issu de la Constitution de 1795 : il y a deux assemblées élues au suffrage censitaire,
en fait ça veut juste dire qu'il y a que les 30 000 plus riches qui votent, et au sommet de l'Etat
il n'y a pas de président mais cinq “Directeurs”, d'où le nom de Directoire. C'est la République
bourgeoise par excellence, ce sont des modérés qui ont repris la main après la chute de Robespierre.
Sauf que le fameux Directoire, en 1797, il est pas au mieux. Y'a plus un rond dans les
caisses de l'Etat et tout le monde complote contre lui. A droite les monarchistes et
à gauche les jacobins veulent le faire disparaître. Bref, ce n'est pas la joie.
Les élections du printemps 1797 voient d'ailleurs émerger une majorité monarchiste. Face à cette
menace imminente de disparition, le régime répond par le coup d'État du 4 septembre 1797,
ou 18 fructidor de l'an V (cinq) dans le calendrier républicain. Une grande partie
des députés monarchistes sont renvoyés, certains sont exilés en Guyane, la presse est censurée,
on fusille pour trahison… Bref, on est dans un climat
politique serein. Et c'est dans ce contexte que survient la banqueroute des deux tiers.
Le régime avait en fait hérité d'une situation économique désastreuse. A la veille de la
Révolution, en 1788, la dette de l'Etat représente déjà 80 % de la richesse nationale. Pour rappel,
c'est cette mauvaise situation financière qui force le roi à convoquer les Etats généraux
pour lever de nouveaux impôts. Situation dont il perd le contrôle et qui débouche sur les
événements révolutionnaires. La République fait le choix de ne pas renier les emprunts du roi pour
ne pas se discréditer auprès de ses créanciers. Bah oui, si tu dis que tu paieras pas tes dettes,
personne ne veut plus te prêter d'argent ! Elle traîne donc les dettes de Louis XVI
plus toutes les autres contractées depuis le début de la révolution, en particulier
pour financer les guerres à répétition. Pour payer la dette, la mesure phare
de la Révolution est la mise en circulation des assignats. En fait,
ce sont des bons à intérêt qui permettent aux particuliers d'acheter les biens nationaux,
confisqués à l'Église, et du même coup de rembourser la dette de l'Etat. Mais le problème,
c'est que ces bons se transforment rapidement en papier-monnaie. Le manque de monnaie métallique
dans le pays conduit la population à utiliser les assignats pour payer les dépenses du quotidien.
Du coup on réimprime en boucle des billets pour que les gens en aient
assez pour les utiliser. Et au fur et à mesure, les assignats qui était indexés sur la valeur
des biens nationaux se déconnectent de cette valeur ce qui engendre une
augmentation des prix : c'est l'inflation ! Réquisitions, emprunts forcés, pillage des
pays voisins occupés, rien n'y fait. On manque de monnaie métallique et le papier imprimé en
trop grande quantité n'inspire plus confiance : sa valeur dégringole. Les mendiants eux-mêmes
refusent le papier-monnaie qu'on leur donne. En désespoir de cause, le Directoire fait briser le
19 février 1796, les planches qui servaient à imprimer les assignats, et met en circulation
d'autres bons à intérêt, les mandats territoriaux. Une loi vient même punir de mort le trafic de
monnaie métallique, mais cela n'arrange rien. La seule solution pour assainir les finances
de l'Etat est d'organiser la banqueroute ! C'est la « banqueroute des deux tiers » le
30 septembre 1797 (9 vendémiaire an VI), aussi appelée « Tiers consolidé », ou « liquidation
Ramel », du nom du ministre des Finances, Ramel-Nogaret. Cela consiste à ne pas rembourser
la dette en numéraire, en argent si vous préférez, mais à distribuer des bons aux créanciers pour les
deux tiers de la somme. Ces bons sont valables pour l'achat de biens nationaux et portent un
intérêt de 5 ou 10 %. En fait, ce sont des nouveaux assignats, et leur valeur s'effondre sans
surprise quasi instantanément en faisant perdre leurs investissements aux créanciers de l'Etat.
L'Etat se défausse en fait des deux tiers de sa dette. Personne ne regagne sa mise de départ,
mais l'Etat lui, sort la tête de l'eau. En complément, le régime procède à une
réorganisation de la perception des impôts. Dans chaque département est créée une Agence des
contributions, les taxes sont augmentées sur le tabac, la poste, la pêche, la chasse, la douane,
les trajets en diligence, le péage, etc. Il faut faire rentrer de l'argent par tous
les moyens. En novembre 1798, le Directoire va même jusqu'à créer un impôt sur les portes
et fenêtres, resté en vigueur jusqu'en 1926.
Dernier exemple, l'épisode spectaculaire de l'hyperinflation allemande de 1923.
Pendant quelques mois, on assiste à des scènes
surréalistes, les billets de banque ne valent tellement plus rien qu'on doit en remplir une
pleine brouette pour aller faire ses courses, ou qu'on s'en sert pour tapisser les murs.
On le sait peu mais la fin de la Première Guerre mondiale en Allemagne est le théâtre
d'une Révolution. L'Empire allemand, qui était né de la victoire sur la France en 1870,
est dissous par la défaitede 1918, un peu moins de cinquante ans plus tard. Le régime
politique qui sort de cette Révolution est une République, la République de Weimar.
Mais dès sa création, Weimar fait face à une situation intenable. Avec la mobilisation de
10 millions d'hommes dans l'armée en 1918 et le blocus continental établi par l'ennemi,
l'industrie allemande est en crise. Sa production a pratiquement diminué de moitié par rapport à
l'avant-guerre. L'agriculture est à peu près dans le même état et une grande partie de la
population est réduite à la misère. Quelques provinces tentent même de faire sécession et
l'armée doit intervenir à plusieurs reprises. A cela s'ajoutent les compensations colossales
imposées par la France dans le traité de Versailles et l'endettement massif
du pays. L'effort de guerre allemand a en fait été largement financé à crédit, par des bons du trésor
et des obligations auprès de la population. Pourtant, pendant quelque temps,
les finances allemandes semblent tenir le coup. Jusqu'en juin 1922...
A cette période, le ministre des Affaires étrangères Walter Rathenau est assassiné par
les nationalistes de l'organisation Consul. La presse de droite s'était déchaînée depuis
des mois contre le ministre, en particulier parce qu'il était juif et parce qu'il avait
signé un traité de bon voisinage avec l'URSS. Cet assassinat fait l'effet d'un détonateur,
l'instabilité politique qui règne dans le pays depuis 1919 est sur le point de dégénérer et fait
perdre confiance aux investisseurs étrangers. Ils ont peur que l'Etat allemand fasse faillite
et ne rembourse jamais ce qu'il doit. En conséquence, beaucoup cherchent à vendre les
obligations de l'Etat allemand qu'ils détiennent. Mais en transformant leur épargne en monnaie,
ils augmentent la masse monétaire en circulation, ce qui stimule l'inflation.
Celle-ci devient complètement incontrôlable à partir de janvier 1923 lorsque la France
décide d'occuper la région allemande de la Ruhr en réaction au défaut de paiement des
réparations dues par l'Allemagne en vertu du Traité de Versailles. La situation devient
alors incontrôlable. L'impression de millions de billets de banque pour
payer les ouvriers de la Ruhr, en grève contre l'occupation française, finit de discréditer la
monnaie allemande sur le marché des changes. En novembre 1922, un dollar vaut 9000 marks,
la monnaie allemande. Six mois plus tard, en avril 1923, il vaut 40 000 marks, et un an après,
le 1er novembre 1923, au plus fort de la crise, un dollar s'échange contre 1 milliard de marks. Cette
chute vertigineuse, ainsi que l'excès de monnaie en circulation dans le pays, entraîne la hausse
des prix, qui entraîne la hausse des salaires, qui entraîne de nouvelles impressions de billets de
banque, etc. C'est un véritable cercle vicieux. L'inflation est tellement rapide entre octobre
et décembre 1923 que le prix d'un produit change d'une heure à l'autre, et tout le monde se tient
informé du cours de la monnaie en temps réel, en particulier grâce à l'essor de la radio et
du téléphone à cette époque. Dès qu'on a de l'argent, il faut le dépenser tout de suite
avant qu'il ne perde de sa valeur, tout stock de monnaie est impossible, et la circulation
accélérée des billets aggrave encore l'inflation. Résultat, pour un verre de bière ou un paquet de
cigarette fin 1923 il faut s'acquitter de 4 milliards de marks ! ça fait beaucoup...
Le redressement de la situation provient de l'intervention de l'Etat. En interdisant notamment
qu'un autre organisme que la Banque centrale n'émette de la monnaie mais surtout en mettant
en circulation des rentenmarks, ou marks fonciers, indexés sur la richesse agricole et industrielle
du pays. Les entreprises allemandes cèdent en fait 6% de leur valeur ajoutée à l'Etat sous forme
d'hypothèque et c'est cette somme qui garantit les rentenmarks, indexés donc sur une valeur réelle et
stable. Dès décembre 1923, ces mesures montrent des effets positifs, et l'emballement s'arrête.
Les conséquences de ces trois crises sont assez différentes et témoignent du rôle qu'a pris la finance
dans l'économie au fil des siècles.
Aux Pays-Bas au XVIIe siècle, le krach de la tulipe a des conséquences très limitées.
Les pertes ne concernent que quelques centaines de spéculateurs et l'Etat se mêle peu de l'affaire
car elle ne menace pas de faillite les grandes compagnies marchandes ou les manufactures du pays.
Les conséquences sont pratiquement nulles sur la société, et il y a sans doute eu à l'époque moderne
de nombreuses autres petites crises spéculatives qu'on a fini par oublier.
En 1797 en France, les conséquences de la crise sont plus importantes pour les populations.
L'inflation pénalisait les urbains et profitait aux agriculteurs qui produisaient des richesses réelles,
mais le retour sans transition à la monnaie métallique, dont on manquait, finit par pénaliser ces agriculteurs
qui n'arrivent plus à vendre leurs denrées. Les problèmes économiques sont donc plus profonds que les seules fluctuations monétaires.
En Allemagne en 1923, l'inflation sans précédent a énormément pénalisé les épargnants,
ce qu'ils avaient patiemment mis de côté perd toute sa valeur en quelques semaines
mais les artisans et classes moyennes en général ont pu s'en sortir à peu près correctement.
Ce qui est certain, c'est que la crise a accru les inégalités. Même au plus fort de la crise
il y a toujours une partie de la bonne société qui vit très confortablement de ses affaires et qui investit dans tout ce qui ne perd pas de valeur
en particulier les usines, les immeubles ou tout simplement les dollars.
Les touristes étrangers ayant des dollars en poche peuvent s'offrir un luxe inouï.
Américains, Suisses et Hollandais se ruent en Allemagne.
Cette opulence réservée aux étrangers renforce encore le sentiment d'humiliation et la xénophobie.
Cocaïne, banquets et spectacles pornographiques, côtoient les files d'attente devant le bureau des allocations chômage
ou les soupes populaires pour ceux qui ont perdu leur travail.
Quand on regarde ces trois exemples, on perçoit que les crises financières
ont eu des conséquences de plus en plus grandes dans les sociétés qui les subissent
Ce qui n'a ruiné que quelques centaines de spéculateurs à Amsterdam au XVIIe siècle
a sérieusement ébranlé l'économie allemande en 1923.
Mais ces crises ne sont rien à côté de celles qui ont suivi :
celles de 1929 et 2007 ont profondément secoué le monde
et engendré pour le coup, une destruction de très nombreux emplois.
Aujourd'hui, les coûts des crises sont considérables Non seulement parce que les économies sont imbriquées les unes avec les autres
Mais aussi parce que les marchés financiers sont internationaux
N'importe quelle structure, comme un état ou une entreprise
Peut donc emprunter ce qu'elle veut, ailleurs dans un autre pays pour se développer
Une politique qui, couplée à la mondialisation, aggrave les risques
Résultat : quant il y a un problème , la propagation de l'onde de choc initiale
se fait immédiatement ressentir sur toute la planète avec des répercutions importantes en terme de
disparitions d'entreprises, de pertes d'emploi et au final, tout ça a des conséquences sociales très graves
Prendre en compte les erreurs du passé, c'est déjà une bonne base pour éviter de replonger dans une crise financière.
Se souvenir par exemple que c'est toujours l'Etat, la collectivité, qui peut prévenir les débordements,
et pas simplement intervenir pour réparer les dégâts
Heureusement, aujourd'hui on a su tirer les leçons du passé et les Autorités savent que pour contrer
les effets dévastateurs d'une crise mondialisée, comme celle que l'on vit actuellement avec le covid-19
ou que l'on a vécu en 2008/2009, il faut non seulement que l'État et les banques centrales
interviennent massivement pour soutenir l'économie
mais aussi qu'ils imposent davantage de règles de prudence aux acteurs financiers.
Et ça c'est hyper important.
Merci à tous d'avoir suivi cet épisode en partenariat avec Citéco,
le premier musée d'Europe consacré à l'économie qui permet d'y voir un peu plus clair sur... l'économie justement !
Le musée est situé au coeur de Paris, dans un magnifique château néo-renaissance
et il abrite une expo permanente, des expos temporaires, propose des conférences,
ainsi que plein de trucs pour les enfants aussi parce que l'économie ça semble toujours un peu obscur.
Bref, n'hésitez vraiment pas à aller faire un tour du côté de chez eux,
ils ont aussi un site web que je vous mets en description
qui contient plein d'infos et de dossiers très intéressants et vulgarisés pour le public !
Merci à Lucas Pacotte pour la préparation de l'émission.
On se retrouve très bientôt sur Nota Bene pour de nouveaux épisodes. Salut !