RFI journal en français facile 29 juin 2022
Anne Corpet : Vous écouter bien RFI, il est 22h à Paris, 20h en temps universel. Bienvenue dans le Journal en français facile, présenté ce soir avec Zéphirin Kouadio. Bonsoir Zéphyrin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Anne, bonsoir à toutes et à tous.
AC : Salah Abdeslam, considéré comme le seul membre encore en vie des commandos islamistes du 13 novembre 2015, condamné à la peine de prison perpétuité incompressible. La Cour d'assise spéciale a rendu ce soir son verdict. Nous retrouverons Nathanael Vittrant en direct du Palais de justice.
ZK : À la Une également, « la Russie constitue une menace directe pour notre sécurité » c'est ce qu'a déclaré le secrétaire général de l'OTAN lors du sommet de l'alliance atlantique. Les pays membres se sont engagés à soutenir l'Ukraine aussi longtemps que nécessaire.
AC : En Inde, le fondateur d'un site spécialisé dans la lutte contre les fausses informations a été arrêté. Il est accusé d'avoir heurté les sentiments religieux avec un message sur Twitter, publié il y a quatre ans.
ZK : Les Nations Unies se penchent sur la santé fragile des océans à Lisbonne à l'occasion d'un sommet. Les océans sont indispensables à la vie sur terre, mais de plus en plus menacés.
------
ZK : En France, c'est ce soir la fin du très long procès des attentats du 13 novembre.
AC : La Cour d'assise spéciale vient de rendre son verdict. On retrouve tout de suite Nathanaël Vittrant en direct du Palais de justice. Nathanaël, Salah Abdeslam, le principal accusé, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible.
Oui, une dernière fois, la sonnerie a retenti dans la salle d'audience, une dernière fois, le président a annoncé que la séance était ouverte. Il est allé vite, tous les accusés sont reconnus coupables de tous les chefs d'accusation, à la seule exception de Farid Karkache, le grand gagnant ce soir, reconnu coupable d'avoir livré des faux papiers à la cellule, mais la Cour a estimé que les débats n'avaient pas permis d'établir qu'il avait connaissance du contexte terroriste. Il est donc condamné à 2 ans de prison dans quelques jours au maximum, il sortira donc libre et lavé. Pour les autres, la Cour a suivi le parquet dans ses réquisitions. Elle considère Salah Abdeslam comme co-auteur de tous les crimes commis le 13 novembre. Elle n'a pas cru à sa version de recruter de dernières minutes. Il devient le 5e condamné en France à la perpétuité incompressible, sans remise de peine possible. De la même manière à Mohamed Abrini est condamné à la perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans. Pour les 11 autres accusés présents, la Cour pose un dilemme. Aucun ne l'avait de la tâche de terrorisme dans les qualifications, mais les peines prononcées sont inférieures à celles demandées par l'accusation. Les 3 accusés, qui comparaissent libres, vont le rester, leurs peines sont couvertes par la détention provisoire ou un aménagement de peine s'applique pour les autres, y compris ce qui clamait à l'ouverture de ce procès leur innocence. Plusieurs pourraient bientôt sortir, mais là non plus, sans être lavés de cette tâche terroriste. Ils ont 10 jours, comme le parquet, pour dire s'ils feront appel.
AC : Merci Nathanaël Vittrant, vous étiez en direct avec les moyens techniques de Jade El Kouri et Boris Vichit.
ZK : Dans l'actualité également, l'Alliance atlantique promet de soutenir l'Ukraine aussi longtemps que nécessaire.
AC : Le secrétaire général de l'OTAN a évoqué une « obligation morale et politique » face à la cruauté de la Russie pour expliquer ce soutien. Les pays membres de l'Alliance sont réunis en sommet à Madrid. Ils ont confirmé la future admission de la Suède et de la Finlande, après la levée du veto de la Turquie. Un élargissement jugé « agressif » et « déstabilisateur » par Moscou. Les pays membres ont adopté un nouveau plan d'aide à l'Ukraine. La guerre engagée par la Russie a redéfini les priorités de l'Alliance. Explications à Madrid avec Romain Lemaresquier.
C'est un sommet historique qui se tient cette semaine dans la capitale espagnole. L'OTAN que l'on présentait comme une organisation en perte de vitesse ces dernières années est en train de se remettre en état de marche, alors que l'Alliance fait face à l'un de ses plus gros défis avec la guerre en Ukraine et la menace que fait peser la Russie sur le continent européen. L'occasion donc de redéfinir les priorités à travers un nouveau concept stratégique. Un concept dans lequel la Russie aura une toute autre place, comme l'espère le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg : « J'espère que, quand les dirigeants se mettront d'accord sur le concept stratégique, ils affirmeront clairement que la Russie constitue une menace directe pour notre sécurité et, bien entendu, cela se reflétera dans le concept stratégique. » Ce document capital qui définit la feuille de route de l'OTAN pour les prochaines années devrait être adopté à la fin de ce sommet. Cela fait des mois que les différents pays discutent de son contenu. Il définira les tâches politiques et militaires que l'OTAN accomplira pour répondre aux nouveaux défis qui se présentent. Romain Lemaresquier, Madrid, RFI.
ZK : Les Russes continuent de bombarder l'est de l'Ukraine.
AC : La fréquence des frappes sur Lyssytchansk est « énorme » déclare ce soir le gouverneur de la région de Lougansk. Lyssytchansk est la dernière ville qu'il reste à conquérir pour les Russes dans la région de Lougansk, l'une des deux provinces du Donbass.
ZK : En Israël, Naftali Bennett ne sera pas candidat aux prochaines élections.
AC : C'est ce qu'annonce le porte-parole du Premier ministre ce soir, avant la dissolution prévue demain de la Knesset, le parlement israélien. Les élections auront lieu cet automne. Ce sera le cinquième scrutin en cinq ans dans le pays.
ZK : En Inde, le journaliste Mohammed Zubair, fondateur d'un site de lutte contre les fausses informations, a été arrêté.
AC : Mohammed Zubair est accusé d'avoir heurté les sentiments religieux dans un message écrit sur Twitter il y a quatre ans. Correspondance de Côme Bastin.
Dans son tweet, le journaliste avait ironisé sur un hôtel qui adoptait le nom d'un dieu hindou, reprenant un extrait d'un vieux film de Bollywood. C'est parce qu'un utilisateur de Twitter aurait porté plainte contre lui qu'il a officiellement été arrêté pour 4 jours d'interrogatoire. Les défenseurs de la liberté de la presse et d'Internet ne sont pas dupes. Prateek Waghre, directeur associé à l'ONG Internet Freedom Foundation. « Cette arrestation est totalement injustifiée. L'espace d'expression pour les dissidents se réduit encore un peu plus en Inde. Cela nous inquiète énormément ainsi que beaucoup de gens dans le pays. En réalité, Mohammed Zubair paie pour ses années de lutte contre les fausses nouvelles et la désinformation, en particulier les violences et la haine contre les minorités en Inde. » Durant la pandémie, Alt News avait notamment réfuté beaucoup de vidéos prétendant que les musulmans propageraient la Covid-19 à dessein. Son fondateur était déjà visé par de nombreuses plaintes ou rapports d'informations déposés par les milieux fondamentalistes hindous. Ce lundi, l'ONG Freedom House a rétrogradé la note de l'Inde en termes de liberté sur Internet. En réponse, le gouvernement Indien a exigé la suppression de ses tweets ! Ce mardi, The New Indian Express affichait en Une, l'arrestation de Mohammed Zubair à côté du Premier ministre Narendra Modi célébrant la liberté de la presse lors du G7. Un choix que beaucoup d'internautes ont interprété comme sarcastique. Côme Bastin, Bangalore, RFI.
ZK : La conférence des Nations Unies sur les océans se poursuit à Lisbonne.
AC : Elle a commencé lundi et se poursuivre jusqu'à vendredi. Des milliers d'experts, de responsables politiques vont se pencher sur la santé fragile des océans. Une majeure partie de l'humanité dépend de ses ressources, de la mer pour se nourrir au quotidien et les océans sont indispensables à la vie sur terre. Mais ils vont mal : acidification, réchauffement, montée des eaux, perte de la biodiversité, tous les voyants sont au rouge. Ce qui n'empêche pas les industries de s'intéresser à l'exploitation des ressources minières des fonds marins. Envoyé spécial à Lisbonne, Simon Rozé.
Le DSM dans le jargon, le Deep See Mining, l'extraction minière des fonds marins : cobalt, cuivre. Les océans regorgent de ressources jusqu'à peu considérées comme inaccessibles, c'est en train d'évoluer. Marie Toussaint, député européenne Europe Écologie les Verts, venue à Lisbonne pour participer au lancement d'une proposition de moratoire sur cette pratique. « Il y a un an, plusieurs entreprises ont déposé des demandes d'exploitations et si on ne les empêche pas d'ici l'été 2023, alors elles pourront commencer à forer ». En effet, de plus en plus de voix s'élèvent contre le minage des fonds marins, car ses impacts sur l'océan et la biodiversité sont encore très mal connus. En première ligne, les nations insulaires du Pacifique, Surangel Whipps, président des iles Palaos. « Si l'industrie continue, cela aura des effets néfastes sur le stockage du carbone, la sécurité alimentaire et même la survie de nos communautés. Vous savez, il y a quelques années, l'urgence était d'interdire le chalutage en eaux profondes. Donc comment est-il possible, en étant sain d'esprit, de miner les fonds marins sans même en comprendre les conséquences ? » Cet appel n'est pour l'instant pas très suivi, les pays occidentaux veulent poursuivre les recherches sur les conséquences de ces pratiques avant de se prononcer, mais sont loin de fermer la porte à ce qu'ils considèrent comme une opportunité. Simon Rozé, Lisbonne, RFI.
ZK : Le secteur de l'éolien en mer a enregistré une année « record » en 2021.
AC : Et c'est grâce à la Chine qui à elle seule enregistre 80% des nouvelles installations. 22h10 à Paris.