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Pure Politique, Macron s'enfonce dans l'autoritarisme

Macron s'enfonce dans l'autoritarisme

Ils ont menti à la représentation nationale.

Ils ont menti dans les négociations avec LR.

C'était de la fausse monnaie.

Le président a écarté la dissolution,

il reste le référendum.

“On va recevoir les syndicats mardi pour tourner la page”, etc.

Ca c'est du vent.

Il n'y a ni vainqueur, ni vaincu.

Sors d'ici !

Tu recules. Tu ne cherches pas à comprendre. Terminé.

La droite qui découvre que le gouvernement l'a trompé,

une nouvelle motion de censure transpartisane en préparation,

le référendum d'initiative partagée écarté,

les syndicats qui préparent une démonstration de force le 1er mai,

Macron qui veut accélérer les réformes

et un reportage sur les manifestations parisiennes non déclarées de vendredi.

C'est le sommaire de ce numéro 23 de Pol'Express.

La réforme des retraites a donc été validée pour l'essentiel par le Conseil constitutionnel.

Nulle surprise à vrai dire.

Le mode de désignation de ses 9 membres

fait que cette institution entretient une consanguinité étroite avec le pouvoir.

Ainsi, en 1995, le Conseil constitutionnel n'avait pas hésité à piétiner le droit

pour valider le financement manifestement irrégulier

des campagnes de Jacques Chirac et d'Édouard Balladur.

C'est ce que nous ont appris les archives de l'institution en 2020.

Que découvriront les historiens dans 25 ans,

lorsque le verbatim des délibérations sur la réforme des retraites sera enfin accessible ?

Il est vrai que la plupart des membres de cet aréopage d'obligés

ne seront plus alors que poussière.

Ce qui est certain pour l'heure,

c'est que les dispositions censurées par le Conseil constitutionnel à la marge du texte

ont pour conséquence de durcir celui-ci.

L'index et le CDI senior,

les visites médicales pour les salariés exposés à trois facteurs de risque

ou la validation pour les fonctionnaires des périodes accomplies avant leur titularisation

disparaissent.

Un sale coup pour la droite.

Tout ce qu'elle avait obtenu du gouvernement en échange de son ralliement,

l'index et le CDI Senior, a été censuré.

Aurélien Pradié, le député LR du Lot,

parle de fausse monnaie à propos des contreparties lâchées par le gouvernement.

Concertation ou hasard, Xavier Bertrand emploie les mêmes mots.

Vous avez vu les attendus du Conseil constitutionnel ?

C'était une tactique politique de la part du gouvernement,

de les mettre en disant : “On leur cède ça mais de toute façon ce sera censuré,

donc ça ne nous coûte pas cher” ?

C'était de la fausse monnaie.

En février dernier, le député socialiste Jérôme Guedj,

s'est procuré une note du Conseil d'État

qui recommandait au gouvernement de supprimer la plupart des dispositions

qui ont été repoussées par le Conseil constitutionnel.

Samedi il a posté le document sur son fil Twitter.

Autrement dit, pour obtenir les voix des Républicains,

le gouvernement a intégré des dispositions qu'il savait inconstitutionnelles

depuis le mois de janvier.

Un marché de dupes.

La députée insoumise, Clémentine Autain a sauté sur l'occasion

pour proposer la rédaction d'une nouvelle motion de censure transpartisane.

Ils ont menti à la représentation nationale.

Ils ont menti dans les négociations avec LR.

Et nous avons pris l'initiative,

et c'est notamment mon collègue Eric Coquerel,

de prendre attache avec nos partenaires de la Nupes et avec le groupe Liot

pour redéposer une motion de censure.

Et on peut penser que vu la situation

les choses pourraient être différentes dans un prochain vote.

Il a manqué 9 voix à la dernière motion de censure pour être adoptée.

Clémentine Autain fait le pari que plusieurs députés LR

pourraient avoir envie de prendre leur revanche en renversant le gouvernement.

Mais il faudra attendre le retour des vacances pour le vérifier.

Le Conseil constitutionnel, on le sait, a par ailleurs repoussé la proposition de loi

permettant de déclencher l'organisation d'un référendum dit d'initiative partagée.

La motivation mérite qu'on s'y arrête.

Le texte signé par 250 parlementaires de gauche

visait à “affirmer que l'âge légal de départ à la retraite ne peut être fixé au-delà de 62 ans”.

Le Conseil constitutionnel a considéré que cette proposition était sans objet.

Son raisonnement est le suivant :

à la date de la saisine du conseil sur ce projet de référendum,

l'âge légal de départ en retraite était encore fixé à 62 ans.

En droit, Il ne pouvait donc valider une proposition de loi

proposant quelque chose qui existe déjà.

Vous allez dire que c'est jouer sur les dates.

Attendez, ce n'est pas fini.

L'opposition de gauche a déposé un second projet de référendum d'initiative partagée.

Avec, cette fois, un volet financier pour sécuriser le texte.

Mais voilà, un référendum d'initiative partagée

ne peut avoir pour objet l'abrogation d'une disposition législative

promulguée depuis moins d'un an.

Dès lors, il y a de très fortes chances que le Conseil constitutionnel,

qui rendra sa décision le 3 mai, dise :

“Trop tard ! La loi sur les 64 ans vient d'être promulguée.

Revenez dans un an si vous voulez toujours organiser un référendum.”

Bref, le Conseil constitutionnel, c'est pile je gagne, face tu perds.

Le patron des socialistes, Olivier Faure, veut toujours y croire cependant.

J'espère que cette fois-ci, il entendra, et qu'il permettra un référendum

parce que, dans l'impasse dans laquelle nous sommes

la seule façon de parvenir à en sortir c'est de retourner vers le peuple.

Que ce soit par le référendum ou par la dissolution.

Le président a écarté la dissolution, il reste le référendum.

Dans ce dernier cas, il faudrait que le Conseil constitutionnel prenne pour référence

la date à laquelle il a été saisi par les parlementaires

et non la date à laquelle il va rendre son avis.

En l'absence de jurisprudence sur le sujet, les paris sont ouverts.

Côté syndicats, on ne désarme pas.

Pas question de tourner la page.

Le Conseil constitutionnel a dit : “Il n'y a pas de problème constitutionnel”

on pensait qu'il y en avait un.

Mais voilà, ça c'est de l'argumentation juridique quasiment.

Le problème reste politique, démocratique, social

et donc il faut que le président prenne une décision.

Il va y avoir un grave problème en France si on règle pas la question

autrement que par des effets d'annonce :

“On va recevoir les syndicats mardi pour tourner la page”, etc.

Ca c'est du vent, ça c'est du flan, ça ne va pas suffire.

Emmanuel Macron a en effet invité les syndicats à l'Élysée ce mardi 18 avril.

L'intersyndicale a refusé toute entrevue jusqu'au 1er mai,

journée dont elle entend faire une démonstration de force.

Dans le Parisien de samedi, Laurent Berger donne le ton :

“Je souhaite que le 1er mai, on casse la baraque en nombre de manifestants dans la rue.

Le monde du travail doit montrer sa dignité comme il l'a fait depuis début janvier.

C'est le jour où il y a le moins de gens qui travaillent dans le pays.”

Dans un communiqué publié samedi,

Sophie Binet, la nouvelle secrétaire générale de la CGT,

appelle également à des actions jeudi 20 et vendredi 28 avril.

Ce soir, Emmanuel Macron s'adressera au pays pour la 24e fois depuis 2017.

À l'heure où j'enregistre cette émission, ses propos me restent, par définition, inconnus.

On se retrouvera d'ailleurs pour un short Youtube vers 21 heures.

En quelque sorte un post-scriptum à cette chronique.

Il y a fort à parier que la tonalité de l'allocution présidentielle

ne sera pas très différente du discours prononcé par Élisabeth Borne,

samedi, devant le conseil national du parti Renaissance.

Le Conseil constitutionnel a validé l'essentiel de la réforme des retraites

et nous sommes donc arrivés au tour de son cheminement démocratique.

Aujourd'hui, il n'y a ni vainqueur ni vaincu.

Peut-être vous en souvenez-vous,

la Première ministre affirmait il y a quelques jours que le pays était en convalescence.

Mais, depuis la Chine, Emmanuel Macron avait fait savoir

qu'il n'était pas question de faire une pause.

La girouette de Matignon a donc épousé le vent.

Plus question de ralentir, on va accélérer.

Alors dans les semaines et les mois qui viennent,

autour du président de la République, nous sommes déterminés à accélérer.

Et dès qu'elles y seront prêtes, avec mon gouvernement,

je serai à la disposition des organisations syndicales et patronales,

pour bâtir un agenda social pour les mois à venir.

Élisabeth Borne risque d'attendre ses interlocuteurs un bon moment.

Le pays ne veut toujours pas tourner la page des retraites.

Quoi qu'en dise le sommet de l'État.

En attendant les cortèges du 1er mai,

les manifestations non déclarées, “les sauvages” comme disent ceux qui y participent,

se multiplient.

Je vous propose quelques images que j'ai tournées vendredi soir, place de l'Hôtel de ville,

à la fin du rassemblement syndical.

Un feu de vélos en libre-service,

comme un symbole de la colère.

Il est un peu plus de 19 heures lorsqu'un gros millier de manifestants

s'élancent rue de Rivoli pour une manifestation improvisée.

Afin de déjouer l'intervention des forces de l'ordre,

le cortège s'enfonce dans les petites rues du quartier du Marais.

Des poubelles sont renversées, puis enflammées.

Une compagnie d'intervention barre une intersection.

Les CRS arrivent en renfort.

Moment de flottement.

Une partie des manifestants se retrouve nassée.

Les pompiers sont à la tâche.

Tandis que la BRAV-M patrouille.

Place de la Bastille, des manifestants tentent à nouveau de se rassembler.

Les forces de police procèdent à des interpellations.

Au hasard de ce jeu du chat et de la souris,

je me retrouve à essayer de rattraper un cortège passé sur la rive gauche de la Seine.

Une brigade anti criminalité fait de même.

Ce grand moment de fraternité sportive se conclut par un échange culturel

entre les journalistes et les forces de l'ordre.

Sors d'ici !

Je suis avec mon collègue, deux secondes !

Tu recules, tu ne cherches pas à comprendre.

Terminé.

Vous ne restez pas derrière nous !

Pendant le dispositif, vous restez à distance.

On a été corrects et clairs : vous restez à distance.

Après vous ne venez pas pleurer.

Retour dans le quartier des Halles.

Des policiers en civil transfèrent à leurs collègues en uniforme

une manifestante qu'ils viennent d'interpeller.

Un nouveau cortège se forme.

L'objectif est encore de passer sur la rive gauche de la Seine.

En nombre inférieur, les policiers restent à distance.

Dans les petites rues du 5e arrondissement,

on multiplie les obstacles pour empêcher la progression des forces de l'ordre,

en particulier la BRAV-M.

Une baraque de chantier est renversée.

Puis un container de récupération du verre.

Vers une heure du matin, les derniers manifestants se dispersent

après une charge de la BAC 94 Nuit.

Une personne est interpellée et embarquée.

Il aura suffi de quelques centaines de manifestants

pour épuiser tout un dispositif policier et paralyser le centre de la capitale.

Merci d'avoir regardé cette chronique. Si vous l'avez appréciée, partagez-la.

Et mettez un pouce. Ça nous fait plaisir et c'est bon pour le référencement.

Vous pouvez encore vous abonner à la chaîne.

N'oubliez pas de cliquer sur la cloche pour recevoir les notifications.

Pour nous soutenir financièrement, c'est sur Donorbox que ça se passe.

Vous êtes notre seule ressource.

Merci pour votre aide et vos nombreux messages d'encouragement.

Je vous donne rendez-vous jeudi pour un nouveau numéro de Pol'Express.


Macron s'enfonce dans l'autoritarisme Macron versinkt im Autoritarismus Macron sinks into authoritarianism Macron se hunde en el autoritarismo Macron afunda-se no autoritarismo

Ils ont menti à la représentation nationale.

Ils ont menti dans les négociations avec LR.

C'était de la fausse monnaie.

Le président a écarté la dissolution,

il reste le référendum.

“On va recevoir les syndicats mardi pour tourner la page”, etc.

Ca c'est du vent.

Il n'y a ni vainqueur, ni vaincu.

Sors d'ici !

Tu recules. Tu ne cherches pas à comprendre. Terminé.

La droite qui découvre que le gouvernement l'a trompé,

une nouvelle motion de censure transpartisane en préparation,

le référendum d'initiative partagée écarté,

les syndicats qui préparent une démonstration de force le 1er mai,

Macron qui veut accélérer les réformes

et un reportage sur les manifestations parisiennes non déclarées de vendredi.

C'est le sommaire de ce numéro 23 de Pol'Express.

La réforme des retraites a donc été validée pour l'essentiel par le Conseil constitutionnel.

Nulle surprise à vrai dire.

Le mode de désignation de ses 9 membres

fait que cette institution entretient une consanguinité étroite avec le pouvoir.

Ainsi, en 1995, le Conseil constitutionnel n'avait pas hésité à piétiner le droit

pour valider le financement manifestement irrégulier

des campagnes de Jacques Chirac et d'Édouard Balladur.

C'est ce que nous ont appris les archives de l'institution en 2020.

Que découvriront les historiens dans 25 ans,

lorsque le verbatim des délibérations sur la réforme des retraites sera enfin accessible ?

Il est vrai que la plupart des membres de cet aréopage d'obligés

ne seront plus alors que poussière.

Ce qui est certain pour l'heure,

c'est que les dispositions censurées par le Conseil constitutionnel à la marge du texte

ont pour conséquence de durcir celui-ci.

L'index et le CDI senior,

les visites médicales pour les salariés exposés à trois facteurs de risque

ou la validation pour les fonctionnaires des périodes accomplies avant leur titularisation

disparaissent.

Un sale coup pour la droite.

Tout ce qu'elle avait obtenu du gouvernement en échange de son ralliement,

l'index et le CDI Senior, a été censuré.

Aurélien Pradié, le député LR du Lot,

parle de fausse monnaie à propos des contreparties lâchées par le gouvernement.

Concertation ou hasard, Xavier Bertrand emploie les mêmes mots.

Vous avez vu les attendus du Conseil constitutionnel ?

C'était une tactique politique de la part du gouvernement,

de les mettre en disant : “On leur cède ça mais de toute façon ce sera censuré,

donc ça ne nous coûte pas cher” ?

C'était de la fausse monnaie.

En février dernier, le député socialiste Jérôme Guedj,

s'est procuré une note du Conseil d'État

qui recommandait au gouvernement de supprimer la plupart des dispositions

qui ont été repoussées par le Conseil constitutionnel.

Samedi il a posté le document sur son fil Twitter.

Autrement dit, pour obtenir les voix des Républicains,

le gouvernement a intégré des dispositions qu'il savait inconstitutionnelles

depuis le mois de janvier.

Un marché de dupes.

La députée insoumise, Clémentine Autain a sauté sur l'occasion

pour proposer la rédaction d'une nouvelle motion de censure transpartisane.

Ils ont menti à la représentation nationale.

Ils ont menti dans les négociations avec LR.

Et nous avons pris l'initiative,

et c'est notamment mon collègue Eric Coquerel,

de prendre attache avec nos partenaires de la Nupes et avec le groupe Liot

pour redéposer une motion de censure.

Et on peut penser que vu la situation

les choses pourraient être différentes dans un prochain vote.

Il a manqué 9 voix à la dernière motion de censure pour être adoptée.

Clémentine Autain fait le pari que plusieurs députés LR

pourraient avoir envie de prendre leur revanche en renversant le gouvernement.

Mais il faudra attendre le retour des vacances pour le vérifier.

Le Conseil constitutionnel, on le sait, a par ailleurs repoussé la proposition de loi

permettant de déclencher l'organisation d'un référendum dit d'initiative partagée.

La motivation mérite qu'on s'y arrête.

Le texte signé par 250 parlementaires de gauche

visait à “affirmer que l'âge légal de départ à la retraite ne peut être fixé au-delà de 62 ans”.

Le Conseil constitutionnel a considéré que cette proposition était sans objet.

Son raisonnement est le suivant :

à la date de la saisine du conseil sur ce projet de référendum,

l'âge légal de départ en retraite était encore fixé à 62 ans.

En droit, Il ne pouvait donc valider une proposition de loi

proposant quelque chose qui existe déjà.

Vous allez dire que c'est jouer sur les dates.

Attendez, ce n'est pas fini.

L'opposition de gauche a déposé un second projet de référendum d'initiative partagée.

Avec, cette fois, un volet financier pour sécuriser le texte.

Mais voilà, un référendum d'initiative partagée

ne peut avoir pour objet l'abrogation d'une disposition législative

promulguée depuis moins d'un an.

Dès lors, il y a de très fortes chances que le Conseil constitutionnel,

qui rendra sa décision le 3 mai, dise :

“Trop tard ! La loi sur les 64 ans vient d'être promulguée.

Revenez dans un an si vous voulez toujours organiser un référendum.”

Bref, le Conseil constitutionnel, c'est pile je gagne, face tu perds.

Le patron des socialistes, Olivier Faure, veut toujours y croire cependant.

J'espère que cette fois-ci, il entendra, et qu'il permettra un référendum

parce que, dans l'impasse dans laquelle nous sommes

la seule façon de parvenir à en sortir c'est de retourner vers le peuple.

Que ce soit par le référendum ou par la dissolution.

Le président a écarté la dissolution, il reste le référendum.

Dans ce dernier cas, il faudrait que le Conseil constitutionnel prenne pour référence

la date à laquelle il a été saisi par les parlementaires

et non la date à laquelle il va rendre son avis.

En l'absence de jurisprudence sur le sujet, les paris sont ouverts.

Côté syndicats, on ne désarme pas.

Pas question de tourner la page.

Le Conseil constitutionnel a dit : “Il n'y a pas de problème constitutionnel”

on pensait qu'il y en avait un.

Mais voilà, ça c'est de l'argumentation juridique quasiment.

Le problème reste politique, démocratique, social

et donc il faut que le président prenne une décision.

Il va y avoir un grave problème en France si on règle pas la question

autrement que par des effets d'annonce :

“On va recevoir les syndicats mardi pour tourner la page”, etc.

Ca c'est du vent, ça c'est du flan, ça ne va pas suffire.

Emmanuel Macron a en effet invité les syndicats à l'Élysée ce mardi 18 avril.

L'intersyndicale a refusé toute entrevue jusqu'au 1er mai,

journée dont elle entend faire une démonstration de force.

Dans le Parisien de samedi, Laurent Berger donne le ton :

“Je souhaite que le 1er mai, on casse la baraque en nombre de manifestants dans la rue.

Le monde du travail doit montrer sa dignité comme il l'a fait depuis début janvier.

C'est le jour où il y a le moins de gens qui travaillent dans le pays.”

Dans un communiqué publié samedi,

Sophie Binet, la nouvelle secrétaire générale de la CGT,

appelle également à des actions jeudi 20 et vendredi 28 avril.

Ce soir, Emmanuel Macron s'adressera au pays pour la 24e fois depuis 2017.

À l'heure où j'enregistre cette émission, ses propos me restent, par définition, inconnus.

On se retrouvera d'ailleurs pour un short Youtube vers 21 heures.

En quelque sorte un post-scriptum à cette chronique.

Il y a fort à parier que la tonalité de l'allocution présidentielle

ne sera pas très différente du discours prononcé par Élisabeth Borne,

samedi, devant le conseil national du parti Renaissance.

Le Conseil constitutionnel a validé l'essentiel de la réforme des retraites

et nous sommes donc arrivés au tour de son cheminement démocratique.

Aujourd'hui, il n'y a ni vainqueur ni vaincu.

Peut-être vous en souvenez-vous,

la Première ministre affirmait il y a quelques jours que le pays était en convalescence.

Mais, depuis la Chine, Emmanuel Macron avait fait savoir

qu'il n'était pas question de faire une pause.

La girouette de Matignon a donc épousé le vent.

Plus question de ralentir, on va accélérer.

Alors dans les semaines et les mois qui viennent,

autour du président de la République, nous sommes déterminés à accélérer.

Et dès qu'elles y seront prêtes, avec mon gouvernement,

je serai à la disposition des organisations syndicales et patronales,

pour bâtir un agenda social pour les mois à venir.

Élisabeth Borne risque d'attendre ses interlocuteurs un bon moment.

Le pays ne veut toujours pas tourner la page des retraites.

Quoi qu'en dise le sommet de l'État.

En attendant les cortèges du 1er mai,

les manifestations non déclarées, “les sauvages” comme disent ceux qui y participent,

se multiplient.

Je vous propose quelques images que j'ai tournées vendredi soir, place de l'Hôtel de ville,

à la fin du rassemblement syndical.

Un feu de vélos en libre-service,

comme un symbole de la colère.

Il est un peu plus de 19 heures lorsqu'un gros millier de manifestants

s'élancent rue de Rivoli pour une manifestation improvisée.

Afin de déjouer l'intervention des forces de l'ordre,

le cortège s'enfonce dans les petites rues du quartier du Marais.

Des poubelles sont renversées, puis enflammées.

Une compagnie d'intervention barre une intersection.

Les CRS arrivent en renfort.

Moment de flottement.

Une partie des manifestants se retrouve nassée.

Les pompiers sont à la tâche.

Tandis que la BRAV-M patrouille.

Place de la Bastille, des manifestants tentent à nouveau de se rassembler.

Les forces de police procèdent à des interpellations.

Au hasard de ce jeu du chat et de la souris,

je me retrouve à essayer de rattraper un cortège passé sur la rive gauche de la Seine.

Une brigade anti criminalité fait de même.

Ce grand moment de fraternité sportive se conclut par un échange culturel

entre les journalistes et les forces de l'ordre.

Sors d'ici !

Je suis avec mon collègue, deux secondes !

Tu recules, tu ne cherches pas à comprendre.

Terminé.

Vous ne restez pas derrière nous !

Pendant le dispositif, vous restez à distance.

On a été corrects et clairs : vous restez à distance.

Après vous ne venez pas pleurer.

Retour dans le quartier des Halles.

Des policiers en civil transfèrent à leurs collègues en uniforme

une manifestante qu'ils viennent d'interpeller.

Un nouveau cortège se forme.

L'objectif est encore de passer sur la rive gauche de la Seine.

En nombre inférieur, les policiers restent à distance.

Dans les petites rues du 5e arrondissement,

on multiplie les obstacles pour empêcher la progression des forces de l'ordre,

en particulier la BRAV-M.

Une baraque de chantier est renversée.

Puis un container de récupération du verre.

Vers une heure du matin, les derniers manifestants se dispersent

après une charge de la BAC 94 Nuit.

Une personne est interpellée et embarquée.

Il aura suffi de quelques centaines de manifestants

pour épuiser tout un dispositif policier et paralyser le centre de la capitale.

Merci d'avoir regardé cette chronique. Si vous l'avez appréciée, partagez-la.

Et mettez un pouce. Ça nous fait plaisir et c'est bon pour le référencement.

Vous pouvez encore vous abonner à la chaîne.

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