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Actualité du jour, «Quand Hitler est rentré de la guerre, il n'avait aucune orientation politique»

«Quand Hitler est rentré de la guerre, il n'avait aucune orientation politique»

Même si tout semble avoir déjà été écrit au sujet d'Adolf Hitler, pas une année ne passe sans qu'un historien n'exhume un pan méconnu de la personnalité ou de la biographie du dictateur nazi.

Dans son nouvel ouvrage Wie Adolf Hitler zum Nazi wurde («Comment Adolf Hitler est devenu nazi»), paru en mai 2016 aux éditions Ullstein, l'historien allemand Thomas Weber se penche sur son retour du front. Dès le début de la Première Guerre mondiale, le jeune peintre autrichien, qui vivotait à Munich en écoulant quelques-uns de ses paysages de carte postale, s'était en effet engagé de son plein gré dans l'armée bavaroise, rappelle le quotidien Der Tagesspiegel. Thomas Weber reconstitue ces quelques mois, à cheval sur les années 1918/1919, durant lesquels le jeune soldat apolitique qu'il était alors s'est mué en celui qui, quelques années plus tard, deviendrait célèbre avec son brûlot Mein Kampf, comme il l'explique dans une interview parue dans le quotidien Die Welt: «Quand Hitler est rentré de la guerre, il n'avait aucune orientation politique. Il passait d'ailleurs pour quelqu'un d'introverti. À la fin de la guerre, l'avenir politique d'Hitler est encore totalement ouvert. Il ne pouvait pas se développer dans toutes, mais tout de même dans plusieurs directions.» Durant la Révolution allemande de 1918-1919, Hitler était même proche du mouvement social-démocrate, souligne Thomas Weber: «Au moment de la révolution, il a servi sous une série de régimes révolutionnaires de gauche et a également fait preuve de sympathie envers les groupes de la gauche modérée. Même par la suite, en petit comité, il s'est exprimé à plusieurs reprises de manière positive au sujet des groupes de gauche, tant qu'ils n'étaient pas internationalistes.» Selon l'historien, la signature du Traité de Versailles, le 9 juillet 1919, constitue une césure dans le parcours politique alors balbutiant d'Hitler: «La prise de conscience de la défaite de l'Allemagne a été l'alpha et l'omega de sa métamorphose.» Der Tagesspiegel souligne qu'à cette époque, Hitler suivait un cours de propagande au sein de l'armée: «Il est surprenant de voir à quel point les points de vue sur l'économie nationale, le manque de ressources ou encore la "servitude des intérêts", qu'il a écoutés lors de quelques discours, ont déterminé à jamais la pensée d'Hitler.» Thomas Weber montre comment en l'espace de quelques mois, le soldat introverti et apolitique qu'était Hitler à la fin de la guerre s'est transformé en politicien, en orateur qui savait électriser les foules. Les recherches de Thomas Weber se basent en partie sur une biographie du dictateur nazi parue en 1936, écrite par le journaliste Konrad Heiden et longtemps tombée dans l'oubli. Der Tagesspiegel en cite un passage tentant d'expliquer ce brusque tournant dans la biographie d'Adolf Hitler: «Les autres avaient des amis, une femme, un métier; lui n'avait que les masses à qui parler.»

«Quand Hitler est rentré de la guerre, il n'avait aucune orientation politique» "When Hitler came home from the war, he had no political orientation".

Même si tout semble avoir déjà été écrit au sujet d’Adolf Hitler, pas une année ne passe sans qu’un historien n’exhume un pan méconnu de la personnalité ou de la biographie du dictateur nazi. Even if everything seems to have already been written about Adolf Hitler, not a year goes by without a historian exhorting an unknown part of the personality or biography of the Nazi dictator.

Dans son nouvel ouvrage Wie Adolf Hitler zum Nazi wurde («Comment Adolf Hitler est devenu nazi»), paru en mai 2016 aux éditions Ullstein, l’historien allemand Thomas Weber se penche sur son retour du front. Dès le début de la Première Guerre mondiale, le jeune peintre autrichien, qui vivotait à Munich en écoulant quelques-uns de ses paysages de carte postale, s’était en effet engagé de son plein gré dans l’armée bavaroise, rappelle le quotidien Der Tagesspiegel. From the beginning of the First World War, the young Austrian painter, who lived in Munich by selling some of his postcard landscapes, had in fact committed himself to the Bavarian army, recalls the daily Der Tagesspiegel. Thomas Weber reconstitue ces quelques mois, à cheval sur les années 1918/1919, durant lesquels le jeune soldat apolitique qu’il était alors s’est mué en celui qui, quelques années plus tard, deviendrait célèbre avec son brûlot Mein Kampf, comme il l’explique dans une interview parue dans le quotidien Die Welt: «Quand Hitler est rentré de la guerre, il n’avait aucune orientation politique. Il passait d’ailleurs pour quelqu’un d’introverti. À la fin de la guerre, l’avenir politique d’Hitler est encore totalement ouvert. Il ne pouvait pas se développer dans toutes, mais tout de même dans plusieurs directions.» Durant la Révolution allemande de 1918-1919, Hitler était même proche du mouvement social-démocrate, souligne Thomas Weber: «Au moment de la révolution, il a servi sous une série de régimes révolutionnaires de gauche et a également fait preuve de sympathie envers les groupes de la gauche modérée. Même par la suite, en petit comité, il s’est exprimé à plusieurs reprises de manière positive au sujet des groupes de gauche, tant qu’ils n’étaient pas internationalistes.» Selon l’historien, la signature du Traité de Versailles, le 9 juillet 1919, constitue une césure dans le parcours politique alors balbutiant d’Hitler: «La prise de conscience de la défaite de l’Allemagne a été l’alpha et l’omega de sa métamorphose.» Der Tagesspiegel souligne qu’à cette époque, Hitler suivait un cours de propagande au sein de l’armée: «Il est surprenant de voir à quel point les points de vue sur l’économie nationale, le manque de ressources ou encore la "servitude des intérêts", qu’il a écoutés lors de quelques discours, ont déterminé à jamais la pensée d’Hitler.» Thomas Weber montre comment en l’espace de quelques mois, le soldat introverti et apolitique qu’était Hitler à la fin de la guerre s’est transformé en politicien, en orateur qui savait électriser les foules. Les recherches de Thomas Weber se basent en partie sur une biographie du dictateur nazi parue en 1936, écrite par le journaliste Konrad Heiden et longtemps tombée dans l’oubli. Der Tagesspiegel en cite un passage tentant d’expliquer ce brusque tournant dans la biographie d’Adolf Hitler: «Les autres avaient des amis, une femme, un métier; lui n’avait que les masses à qui parler.»