journal en français facile 2016/05/19
Priscille Lafitte : Vous êtes bien à l'écoute de Radio France Internationale, il est 20h temps universel, c'est l'heure du journal en français facile, un journal spécialement prévu pour les personnes qui apprennent le français. Avec moi pour co-présenter ce journal en français facile, Mathieu Auger, bonsoir Mathieu.
Mathieu Auger : Bonsoir Priscille, bonsoir à tous !
PL : Dans l'actualité de ce jeudi 19 mai, on est toujours à la recherche des causes de la disparition de l'avion Egypt Air la nuit dernière. Des débris, des morceaux, ont été retrouvés en mer Égée, mais sans la certitude qu'il s'agit bien de l'avion en question. MA : Moïse Katumbi lui est dans l'attente d'un procès : il est inculpé par la justice congolaise pour atteinte à la sûreté de l'État. PL : Dans ce journal, nous suivrons les manifestations contre la loi Travail en France.
MA : Et puis Cannes a fait résonner des accords de rock, ce jeudi : Jim Jarmusch signe un documentaire sur la grande époque des Stooges.
MA : À cette heure, le flou entoure encore les circonstances de la disparition de l'Airbus A320 conduit par Egypt Air. Cet avion devait relier Paris au Caire la nuit dernière.
PL : Rien ne permet encore d'affirmer qu'il s'agit d'un attentat, même si la probabilité est élevée. Pour l'instant, des débris, des morceaux, ont été retrouvés par la marine grecque, au large de Chypre, dans la mer Méditerranée. Pour le comité grec de sûreté aérienne, ce ne sont pas des morceaux d'avion. Mais juste un peu plus tôt, le vice-président d'Egypt Air, Ahmed Adel, assurait qu'il s'agissait bien des restes de l'Airbus A320. Alexis Bédu.
Selon Ahmed Adel les débris retrouvés au large de l'ile grecque de Karpathos appartiennent bien à l'A320 du vol MS804. Deux pièces en plastique blanches et rouges de grande taille et des gilets de sauvetage ont été repérées en dessous de la zone où la surveillance aérienne avait enregistré les derniers signaux de l'appareil. En pleine mer méditerranée à environ 280 kilomètres des côtes égyptiennes. Les recherches orchestrées par la marine grecque se poursuivent afin de trouver les boites noires qui permettront de comprendre ce qu'il s'est passé. Pour l'instant aucune piste n'est écartée. Mais la thèse d'un acte terroriste fait peu à peu son chemin. Le ministre égyptien de l'aviation civile Chérif Fathy a indiqué cet après-midi que je cite « la possibilité, d'une action à bord, d'une attaque terroriste, est plus élevée que celle d'une défaillance technique ». Même constat chez certains experts de l'aéronautique pour qui un problème technique semble peu probable. La France a envoyé trois enquêteurs du BEA bureau d'enquêtes et d'analyses en appui des autorités égyptiennes. Ils auront pour mission d'aider à comprendre les causes du crash. Le pilote n'avait en tout cas signalé aucun problème lors de sa dernière conversation avec les contrôleurs aériens grecs. C'était moins de trente minutes avant la disparition de l'appareil. PL : 66 personnes avaient pris place dans cet Airbus, au décollage de Paris Charles de Gaulle. Parmi eux, 30 passagers sont de nationalité égyptienne, 15 Français, et 11 personnes viennent notamment de Grande-Bretagne, du Tchad, du Soudan, ou encore du Golfe. Et même si les informations sont minces, la compagnie nationale Egypt Air accueille les familles égyptiennes à l'aéroport du Caire. Une cellule de crise a également été ouverte à l'aéroport Roissy Charles de Gaulle, au nord de Paris, pour les familles des victimes se trouvant en France. Explications du secrétaire général de la Fédération des victimes d'attentats et d'accidents collectifs, Stéphane Gicquel. Le premier enjeu de ce centre d'accueil, c'est de collecter des coordonnées, pour être certain de pouvoir contacter ces familles et mettre en place un accompagnement dans la durée. Alors après, vous avez tout un échantillon de réactions : vous avez des familles qui sont dans la sidération absolue ; déjà des familles qui sont dans la colère, et la colère est tout à fait légitime. Ce qu'il faut aujourd'hui comprendre, c'est qu'il y a quelque chose encore de tout à fait irréel. Personne n'a dit les yeux dans les yeux à ces familles que cet avion s'était crashé, et que leurs proches étaient décédées. Donc il faut comprendre que ces familles aujourd'hui sont encore dans une période vraiment d'attente d'une information, et c'est pour cela qu'il nous semble important qu'elles soient réunies dans les prochains jours par l'État, peut-être par le président de la République, le premier ministre ou le ministre, ça c'est leur, comment dire, leur décision. Mais ces familles, il faut leur donner l'impression, le sentiment qu'elles vont être accompagnées. Et il faut être capable de répondre aux premières questions, on n'aura pas toutes les réponses, mais aussi de les rassurer sur ce qui va se passer dans les prochaines semaines, dans les prochains mois. PL : Le secrétaire générale de la Fédération des victimes d'attentats et d'accidents collectifs, Stéphane Gicquel. MA : Des nouvelles du continent africain, à présent, et tout d'abord de la RDC : l'opposant Moïse Katumbi est inculpé par la justice congolaise. PL : Moïse Katumbi est inculpé pour atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l'État, il est placé sous mandat d'arrêt provisoire. Il est donc désormais en attente d'un procès, dont la date n'a pas encore été fixée. PL : Et puis au Nigeria, Amina Ali, une lycéenne kidnappée par Boko Haram à Chibok, souvenez-vous, c'était il y a deux ans, elle a été retrouvée saine et sauve avant-hier, a été reçue à Abuja par le président Buhari. MA : En France, blocages, manifestations et grèves dans les transports ont encore rythmé cette journée de jeudi.
PL : Les syndicats ont revendiqué deux fois plus de manifestants contre la loi Travail par rapport à mardi. Altin Lazaj a suivi le cortège à Paris. Les syndicats assurent que les manifestions ne faibliront pas et vont même s'amplifier. Jean-Claude Mailly, secrétaire général de force ouvrière appelle à renforcer le mouvement en juin.
Nous pensons qu'il faut se situer dans l'organisation d'une manifestation nationale dans Paris. Ça veut dire quoi nationale, ça veut que les gens montent des départements sur Paris pour une manifestation. Parce que ce n'est pas un petit dossier, c'est grave, c'est sérieux, c'est une remise en cause de principes républicains y compris en matière de droits du travail, d'assurer un minimum d'égalité de droits entre les salariés. En tête du cortège, les jeunes manifestants appellent à la grève générale. William Martinet, président de l'Union nationale des étudiants de France : « Le gouvernement ne veut pas de débat à l'Assemblée nationale, puisqu'il utilise le 49-3. Eh bien, tant pis. Nous allons lancer une consultation populaire, justement pour pouvoir se réapproprier cette question démocratique, dans les universités, dans les lycées dans les entreprises. Et on va permettre aux jeunes, aux lycéens, aux étudiants, de voter, de s'exprimer, pour dire quel serait, selon eux, une bonne réforme du marché du travail, quelque chose qui répond à leurs aspirations ». Après un essoufflement fin avril, la mobilisation semble d'avoir repris de la vigueur cette semaine. À Paris, 14 000 personnes ont battu le pavé, selon les autorités, 100 000 selon les organisateurs.
PL : Un reportage signé Altin Lazaj. Le salaire des patrons sera bientôt encadré par une loi : promesse faite par le premier ministre Manuel Valls, après l'affaire Renault, c'était mi-avril, souvenez-vous, les actionnaires n'avaient pas réussi à baisser la rémunération de Carlos Ghosn. Manuel Valls va entamer samedi un voyage de trois jours en Israël et dans les territoires palestiniens. Une conférence de paix doit se tenir à Paris le 3 juin prochain.
MA : On passe au festival de Cannes, le cinéaste Jim Jarmusch remonte les marches, cette fois avec un documentaire présenté hors compétition.
PL : Jim Jarmusch avait déjà monté les marches il y a trois jours pour long-métrage « Paterson », avec l'Américain Adam Driver dans le rôle-titre, un film tout en poésie et en lenteur. Cette fois, le réalisateur Jim Jarmusch présente un documentaire à l'énergie rock, forcément, c'est sur les Stooges, le groupe légendaire des années 70, avec bien sûr le trublion Iggy Pop. Isabelle Chenu a vu le film.
« Gimme danger » ce titre des Stooges donne son nom au documentaire exceptionnel du réalisateur Jim Jarmusch tourné sur plusieurs années. Une pépite pour les fans construite autour de documents intimes jamais vus et d'un incroyable survivant Iggy Pop, 69 ans cheveux teint en blond, torse imberbe et bronzé et mémoire alerte malgré des années de défonce. Les Stooges n'ont existé en tant que groupe que 7 ans de 1967 à 1974 créant un style inégalé et une mythologie. Le récit d'une aventure musicale sous acide, radicale, unique qui préfigurait le punk rock avec les dernières interviews de Scott Asheton à la batterie. Avec son frère Ron à la guitare, ils ont été les compagnons de route d'Iggy Pop. Réputés pour leur attitude sauvage et outrancière sur scène, le groupe détruit par l'héroïne se disloque. David Bowie leur offrira une deuxième chance en Angleterre qui n'empêchera pas la séparation. Leur résurrection en 2003 au festival de Coachella est des plus émouvantes.
PL : Autres films à l'affiche à Cannes aujourd'hui : le dernier né de Xavier Dolan, « Juste la fin du monde », La critique est très partagée, très mitigée sur ce dernier film du jeune québécois. Il est 22h10 ici à Paris, 20H10 en temps universel, rendez-vous demain, à la même heure, pour un nouveau journal en français facile.