Journal en français facile 01 décembre 2018
Clément Fraioli : Vous écoutez RFI, il est 21h à Paris, 20h en temps universel. Bienvenu dans cette nouvelle édition du Journal en français facile. Un journal que je présenterai en compagnie de Sébastien Duhamel. Bonsoir Sébastien !
Sébastien Duhamel : Bonsoir à tous.
CF : À la une, nouvelle journée de mobilisation des gilets jaunes. Ils étaient quelque 75 000 dans toute la France. À Paris, les rassemblements ont été marqués par des violences. Une centaine de personnes ont été blessées et plus de 200 interpellées.
SB : Dans l'actualité également, la mort d'une figure de la politique américaine. George Bush est décédé hier à 94 ans. Il avait été président des États-Unis de 1989 à 1993. On revient sur son mandat dans ce journal.
CF : Et puis, à l'occasion de la journée mondiale de la lutte contre le SIDA, on s'intéressera à un aspect peu connu de l'épidémie. La contamination des seniors. En France, près de 1 200 personnes de plus de 50 ans apprennent chaque année qu'elles sont infectées par le VIH.
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SB : Les gilets jaunes de nouveau mobilisés en France.
CF : 3e journée nationale d'action aujourd'hui. Ils étaient 75 000 manifestants dans tout le pays, dont 5 500, à Paris selon les chiffres du gouvernement. Paris où des violences ont éclaté notamment autour de la place de l'Étoile. Des violences tournant parfois aux scènes de chaos. Et ce, malgré l'opposition de certains manifestants pacifistes, David Baché.
Juste sous l'Arc de Triomphe, des gilets jaunes pacifistes s'assoient devant la tombe du Soldat inconnu pour la protéger des casseurs. Cette scène surréaliste est à l'image de ce qui s'est passé toute la journée autour de la place de l'Étoile. Les manifestants les plus violents brûlent des voitures, jettent des grilles d'arbres et des barrières... Certains sont équipés de barres de métal ou de fumigènes. Mais les CRS n'ont pas attendu les violences pour utiliser abondamment leurs bombes lacrymogènes et leurs canons à eau. Comme l'explique Bruno Dubreuil, gilet jaune venu de Seine-et-Marne. Les CRS interpellent les casseurs ; ils empêchent également les manifestants pacifistes de se rassembler. Les groupes épars vont d'un point à un autre, au gré des nuages de fumée, des heures durant. Comme Louisa, qui ne donne que son prénom. Les gilets jaunes protestent contre le coût trop élevé du carburant et, plus globalement, contre une politique gouvernementale jugée inéquitable. Des revendications qui, sur les champs Élysée, aujourd'hui, se seront moins fait entendre que les détonations.
CF : Le reportage de David Baché. Et à la suite de ces débordements au moins 110 personnes ont été blessées dont 17 parmi les forces de l'ordre. Les forces de l'ordre qui ont procédé à 270 interpellations, arrestations, d'après les derniers chiffres de la préfecture. Ce soir la situation est « plus apaisée », mais « pas totalement sécurisée » a expliqué le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. Emmanuel Macron de son côté a dénoncé ces violences. À Buenos Aires, à l'occasion du G20, le président a jugé que cela n'avait « rien à voir avec l'expression pacifique d'une colère légitime ». Il a également promis que les responsables de ces violences seraient poursuivis.
SB : Le G20, vous en parliez Clément, où doivent se rencontrer Donald Trump et Xi Jinping.
CF : Les présidents américain et chinois se rencontrent en marge du sommet. Au programme, des négociations sur une éventuelle trêve commerciale entre les deux pays. Avant cela les 20 pays participants se sont mis d'accord sur la nécessité, le besoin, de réformer l'OMC, l'Organisation mondiale du Commerce.
SB : Aux États-Unis, les réactions sont nombreuses après la mort hier de l'ancien président George Bush père.
CF : « Peu d'Américains peuvent ou pourront rivaliser avec le président Bush pour la façon dont il aura servi les États-Unis » a déclaré son successeur à la Maison-Blanche, Bill Clinton. Autre ancien président, Barack Obama a salué « un patriote » dont la diplomatie a contribué, a aidé « à mettre fin à la Guerre Froide sans tirer un coup de feu ». George Bush père donc, est mort à 94 ans. Il a dirigé les États-Unis de 1989 à 1993. Un président, Domitille Piron, considéré comme assez éloigné des préoccupations des Américains.
Né dans un environnement privilégié, George Bush était le fils d'un sénateur, il avait fait fortune dans le pétrole au Texas, avant un mandat en tant qu'ambassadeur à l'ONU et la vice-présidence de Ronald Reagan durant 8 ans. Mais l'ancien aviateur durant la Seconde guerre mondiale et ancien étudiant de la prestigieuse université de Yale était assez déconnecté des réalités des Américains. Le bilan du mandat de George Bush père est surtout reconnu à l'international, avec la guerre du Golfe ou encore l'intervention militaire au Panama. Mais le 41e président des États-Unis était perçu comme étant bien plus intéressé par établir un « nouvel ordre mondial » que par le redressement de l'économie américaine. Durant sa campagne en 1988, il avait prononcé cette phrase célèbre « lisez sur mes lèvres, pas de nouveaux impôts » promesse qu'il ne tiendra pas. Deux ans après son élection, Bush avait été contrait d'accepter augmentation d'impôts et des réductions des dépenses. La fin de son mandat est marquée par une forte hausse du chômage et la récession. Et sa déconnexion vis-à-vis du peuple américain sera marquée par un incident provoquant la moquerie générale durant sa campagne pour sa réélection, à la découverte des supermarchés George Bush était resté fasciné devant un scanner de code-barre. Et cet éloignement vis-à-vis des électeurs américains explique en partie pourquoi George Bush ne parviendra pas à se faire réélire face à Bill Clinton.
CF : Les funérailles nationales de George Bush « sont en cours d'organisation » annonce la porte-parole de la Maison-Blanche. Des funérailles auxquelles assistera Donald Trump. L'actuel président américain a également décrété un jour de deuil national mercredi prochain.
SB : Le Yémen est au bord « d'une crise majeure » prévient un haut responsable de l'ONU.
CF : Mark Lowcock, secrétaire général adjoint pour les affaires humanitaires des Nations Unies achevait aujourd'hui une visite dans le pays. Dans un communiqué, il déplore la détérioration de la situation humanitaire depuis son dernier séjour au Yémen il y a un peu plus d'un an. Mark Lowcock appelle à de nouvelles aides humanitaires pour l'année prochaine.
SB : Aujourd'hui, samedi 1er décembre, marque la journée mondiale de lutte contre le sida.
CF : En France, environ 6 000 personnes découvrent chaque année qu'elles sont infectées par le VIH. Parmi elles, à peu près 1 200 ont plus de 50 ans. Les seniors, comme on les appelle, auxquelles s'est intéressée l'Agence Santé Publique France. Elle a mené une étude sur cet aspect de l'épidémie dont on parle peu, Valérie Cohen.
Les seniors ne sont pas épargnés par l'épidémie. Et d'ailleurs pourquoi le seraient-ils ? Ils ont une sexualité, ne vivent pas forcément en couple fidèle et stable depuis des décennies, et tous ne se protègent pas, à l'image du reste de la population. Dès lors le risque d'être infecté est bien réel : en 2016, 20 % des personnes qui ont découvert leur séropositivité avaient dépassé la cinquantaine. Parmi elles, les ¾ avaient entre 50 et 59 ans, et près de 1/4 entre 60 et 70 ans. Pour la grande majorité, ce sont des hommes, homosexuels ou hétérosexuels. Au vu des chiffres, il semble que les plus de 50 ans soient moins touchés par le VIH que les autres. Reste qu'ils se font moins souvent dépister. En cause : ils auraient une perception du risque de contamination plus faible. Les médecins seraient parfois mal à l'aise pour discuter de sexualité avec eux, et moins enclins à leur proposer de se faire dépister, considérant eux aussi qu'ils sont peu exposés au risque VIH. Des perceptions à faire changer donc. Le nombre de seniors ayant découvert leur séropositivité augmente de 2 % chaque année depuis 2004, en France et dans l'ensemble des pays de l'Union européenne.
CF : Comme tous les samedis on retrouve le « Mot de la semaine » d'Yvan Amar. Aujourd'hui « protéiforme ».
[Transcription manquante]
CF : C'était Yvan Amar.