Journal en français facile 01 mars 2019
Fanny Bleichner : Vous écoutez RFi il est 21h à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir et bienvenue dans cette nouvelle édition du Journal en français facile. Pour m'accompagner ce soir, Sébastien Duhamel, bonsoir Sébastien.
Sébastien Duhamel : Bonsoir Fanny, bonsoir à toutes et à tous.
FB : À la une de l'actualité : la libération d'un pilote indien capturé cette semaine par le Pakistan. Les relations entre les deux pays semblent s'apaiser après une semaine de tension autour du Cachemire. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté aujourd'hui dans plusieurs villes d'Algérie contre un nouveau mandat d'Abdelaziz Bouteflika. Des heurts ont éclaté dans la capitale.
SD : Nous nous intéresserons également à l'aide humanitaire au Venezuela. La Russie, alliée de Nicolas Maduro, assure que son soutien est légitime, à l'inverse de celui des États-Unis.
FB : Et puis en Israël, la campagne pour les élections législatives prend un nouvel aspect avec la possible inculpation de Benjamin Netanyahu pour corruption, mais l'électorat du Premier ministre semble soudé/
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SD : Après plusieurs jours de forte tension avec l'Inde, le Pakistan fait un geste d'apaisement. Il a libéré il y a quelques heures le pilote capturé au Cachemire.
FB : Ce pilote de l'aviation indienne avait été arrêté mercredi après que son avion a été abattu par l'aviation pakistanaise. Des milliers d'Indiens l'attendaient à la frontière. Les précisions de Christophe Paget.
Dès vendredi matin des milliers d'Indiens s'étaient massés au point de passage de Wagah, à la frontière avec le Pakistan pour accueillir Abhinandan Varthaman, en agitant des drapeaux et en chantant des chants patriotiques. Le pilote est devenu un héros en Inde : si son chasseur a été abattu par les Pakistanais c'est après, affirme New Delhi, avoir lui-même abattu un appareil pakistanais (ce qu'Islamabad dément). Le pilote devait être libéré en milieu d'après-midi, mais ce n'est qu'après 21h heure locale qu'il est arrivé au point de passage, et il a traversé la frontière au moment où tous les Indiens étaient devant leur télévision, ce qui était peut-être l'objectif d'Islamabad. En annonçant sa libération, le Premier ministre pakistanais Imran Khan avait souligné que le désir de désescalade du Pakistan « ne devrait pas être interprété comme une preuve de faiblesse », mais comme un geste de paix et un premier pas pour ouvrir des négociations après deux semaines de graves tensions. Reste avoir comment cette main tendue du Pakistan va être interprété par Narendra Modi, le Premier ministre nationaliste indien, qui ce jeudi dénonçait « un ennemi qui essaye de déstabiliser l'Inde ». Narendra Modi en pleine campagne électorale, il briguera un nouveau mandat à la tête de l'Inde dans quelques semaines.
SD : L'autre principale actualité de ce vendredi c'est la nouvelle journée de manifestation en Algérie.
FB : Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté contre la perspective d'un 5e mandat du président Abdelaziz Bouteflika. Des rassemblements étaient organisés à Oran, Tizi-Ouzou, Bouira et Sétif. Et bien sûr, dans la capitale Alger. Des affrontements ont éclaté entre des jeunes et des forces de l'ordre. Au moins une dizaine de personnes ont été blessées. La police a également largement fait usage de gaz lacrymogènes.
SD : Dans la capitale somalienne, à Mogadiscio. Les forces de sécurité ont mis fin à leur opération contre un commando d'islamistes shebab.
FB : Le siège a duré près de 22 heures. Tous les terroristes ont été tués. Ces affrontements faisaient suite à une attaque à la voiture piégée hier soir contre un grand hôtel de la capitale. Au moins 19 personnes ont été tuées et 112 blessées.
SD : Une attaque également en Afghanistan, une attaque contre un camp militaire.
FB : Une base américano-afghane du sud-ouest du pays. Au moins 25 personnes ont été tuées. L'attaque a été revendiquée par les talibans.
SD : RFI il est 23h à Moscou, où il a été question aujourd'hui de l'aide humanitaire au Venezuela.
FB : La Russie a renouvelé son soutien au président Nicolas Maduro. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, recevait la vice-présidente du Venezuela, Delcy Rodriguez. Moscou a promis de poursuivre son aide humanitaire dans le ce pays. Correspondance d'Étienne Bouche.
Sergueï Lavrov a clairement fait la distinction : Washington instrumentalise la question de l'aide humanitaire tandis que celle apportée par Moscou est légitime. En accord avec Caracas, la Russie poursuivra donc son soutien matériel. « Nous avons récemment envoyé un premier lot de 7,5 tonnes de médicaments. Nous venons de recevoir une liste supplémentaire de médicaments que l'État vénézuélien souhaiterait obtenir. Par ailleurs, je pense que les livraisons massives de blé russe contribuent à la normalisation de la situation et aident grandement le gouvernement vénézuélien à relever les défis actuels. » Le chef de la diplomatie russe appelle à un dialogue national et dénonce l'attitude « néocoloniale » des pays ayant apporté leur soutien au chef de l'opposition Juan Guaido. « Le gouvernement légitime du Venezuela est prêt à discuter, ce qui montre combien le président Nicolas Maduro se comporte de manière constructive et combien est destructive la position de la personne qui a été désignée chef de l'État en violation de toutes les normes et principes de la charte de l'ONU ». La vice-présidente du Venezuela, Delcy Rodriguez, a quant à elle souhaité un renforcement de la coopération économique entre Moscou et Caracas. Elle a annoncé la fermeture du bureau à Lisbonne du groupe public PDVSA, poids lourd de l'économie vénézuélienne. Un bureau qui va être transféré à Moscou. Etienne Bouche, Moscou, RFI.
SD : Les forces antijihadistes ont lancé aujourd'hui leur assaut final contre le groupe État islamique en Syrie.
FB : Le dernier bastion des jihadistes est situé dans l'est du pays. Les Forces démocratiques syriennes ont lancé leurs opérations en septembre, mais avaient dû les suspendre pour épargner les civils. Par ailleurs, en Syrie toujours, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques fait savoir aujourd'hui que de la chlorine a été utilisée contre la ville de Douma en avril 2018. Selon des médecins cités dans le rapport, l'attaque a fait une quarantaine de morts. Les Occidentaux avaient accusé le régime syrien d'avoir mené l'attaque.
SD : De nouveaux affrontements aujourd'hui à la frontière entre la bande de Gaza et Israël.
FB : Dix-sept Palestiniens ont été blessés par des tirs de soldats israéliens. Israël où le procureur général a lancé hier une procédure de mise en examen de Benjamin Netanyahu. Le Premier ministre a réagi aujourd'hui sur Twitter. Pour lui, la gauche tente de le renverser après dix années consécutives à la tête du gouvernement. Il affirme que les élections législatives du 9 avril vont se jouer entre « une droite forte » et une « gauche faible alliée aux partis arabes ». Malgré ces accusations de corruption, son électorat semble soudé. Écoutez l'analyse d'Anshel Pfeffer. Il est journaliste et auteur d'une biographie de Benyamin Netanyahu.
Ceux qui, à droite, aiment Benjamin Netanyahu et croient en son message, ou même ceux qui ne l'aiment pas particulièrement, mais qui se définissent de droite ne veulent pas voir une situation similaire à celle créée par le gouvernement Sharon. Il s'agissait certes aussi d'un gouvernement de droite, mais il s'est retiré de la bande de Gaza. Et ces électeurs sont inquiets qu'une telle situation puisse se reproduire. Eux iront de toute façon avec Bibi Netanyahu, car ils ne prendront pas le risque d'un désengagement supplémentaire, d'un retrait de certains endroits de Cisjordanie. Mais il y a des gens qui ne vont pas considérer que le risque d'un retrait est très sérieux. Benny Gantz est un militaire, il n'est pas un gauchiste. La question est de savoir combien ils seront.
FB : Des propos recueillis par notre correspondant Guilhem Delteil.
SD : En France, Emmanuel Macron appelle les gilets jaunes à un retour au calme.
FB : Le président s'est exprimé depuis Bordeaux. À la veille de l'acte 16 du mouvement, le chef de l'État a qualifié « d'intolérables » les violences qui émaillent les manifestations, et ont notamment touché les commerces du centre de Bordeaux. Le président était au côté d'Alain Juppé qui a remis sa démission à la mairie de la ville pour pouvoir prêter serment au Conseil constitutionnel le 11 mars.
SD : La ministre française des Affaires européennes, Nathalie Loiseau demande au Vatican de prendre ses responsabilités
FB : Elle a réagi ce matin aux accusations d'attouchements sexuels portées contre son représentant en France Monseigneur Luigi Ventura. Il fait l'objet de plusieurs plaintes. Des enquêtes sont en cours... Les précisions de Stéphane Geneste.
Dans une tribune publiée jeudi dans le quotidien français Libération, les trois hommes qui accusent le nonce apostolique en France d'agressions sexuelles réclament la levée de l'immunité diplomatique de Luigi Ventura. Deux d'entre eux ont d'ailleurs porté plainte. Le prélat aurait, je cite « laissé traîner à plusieurs reprises, une main baladeuse » sur des employés de la ville de Paris lors de réceptions. Luigi Ventura, 74 ans, assure depuis 2009 le lien entre le Vatican et l'Etat français, ainsi qu'entre le pape et les évêques du pays. Avant d'être nommé en France, le prélat était en poste au Canada. Il fait d'ailleurs l'objet d'une plainte déposée la semaine dernière à la nonciature d'Ottawa, pour des faits présumés d'attouchements sexuels. Des faits qui se seraient produits il y a 11 ans. Luigi Ventura aurait touché les fesses d'un homme âgé de 32 ans à au moins deux reprises. À ce stade, Luigi Ventura bénéficie d'une immunité diplomatique, et comme la Convention de Vienne le prévoit, la France peut demander au Vatican sa levée.
FB : Merci beaucoup Sébastien Duhamel de m'avoir accompagnée pour ce Journal en français facile et merci à tous pour votre fidélité à la radio du monde, restez à notre écoute. Je vous rappelle que ce journal est à retrouver sur notre site savoirs.rfi.fr.