Journal en français facile 06 février 2019
Romain Auzouy : Vous écoutez RFI il est 21h à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir à tous, c'est l'heure de votre Journal en français facile. Présenté ce soir en compagnie de Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Romain, bonsoir à tous.
RA : À la une de l'actualité ce soir : les membres de la coalition anti djihadiste réuni à Washington. Ils doivent évoquer l'avenir de la lutte contre le groupe Etat islamique, après le retrait américain de Syrie.
SB : Au Brésil, des problèmes de drainage pourraient être à l'origine de la rupture du barrage de Brumadinho. En d'autres mots, des problèmes d'évacuation des eaux. Le drame a fait 134 morts et près de 200 disparus il y a 12 jours.
RA : Et puis déception et colère de la France et de l'Allemagne. La Commission européenne a rejeté un projet de fusion entre les groupes Alstom et Siemens. Ils ambitionnaient de devenir un géant du ferroviaire.
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SB : Comment continuer la lutte contre le groupe Etat islamique après le retrait américain de Syrie ? C'est pour répondre à cette question d'une grande réunion a lieu depuis ce matin à Washington
RA : Les États-Unis sont à la tête d'une coalition anti djihadiste, donc il est évident que le retrait annoncé des troupes américaines de Syrie amène de nombreuses inconnues : que vont devenir les combattants étrangers qui sont détenus en Syrie, comment apaiser les tensions entre les Kurdes et les Turcs ? Mais effectivement la première de ces questions est de savoir comment éviter le renforcement de l'organisation de l'État islamique. Pour aborder ces sujets, les États-Unis ont donc invité les autres membres de la coalition. Et dès l'ouverture des débats, le secrétaire d'Etat Mike Pompéo s'est voulu rassurant : malgré le retrait, l'engagement américain contre les djihadistes va se poursuivre. À Washington pour RFI Anne Corpet.
Mike Pompéo l'a plusieurs fois martelé : les Américains resteront aux côtés des membres de la coalition malgré le retrait de leurs troupes de Syrie. « La réduction des effectifs est juste une modification tactique, il ne s'agit pas d'un changement de mission, mais simplement d'une nouvelle étape dans un vieux combat » a déclaré le secrétaire d'État avant d'ajouter "L'Amérique va continuer à diriger la lutte contre l'EI en ne laissant aucun répit à ceux qui voudraient nous détruire » … Mais le secrétaire d'État a aussi demandé à ses alliés de faire davantage pour vaincre définitivement le groupe terroriste, notamment sur le plan financier. 350 millions de dollars manquent par exemple pour le fonds de stabilisation pour l'Irak cette année. Donald Trump doit s'exprimer cet après-midi devant les ministres de la coalition. Le président va sans doute mettre l'accent sur la défaite territoriale de l'EI, qu'il a déjà soulignée hier soir dans son discours de l'état de l'union. Mais Donald Trump devrait également parler de l'Iran, sa bête noire. « La menace terroriste demeure », reconnaissait ce matin un haut responsable de l'administration, avant d'ajouter « le président est très conscient de l'influence iranienne en Syrie. » Anne Corpet Washington RFI.
SB : Au Brésil des révélations sur l'origine de l'effondrement du barrage de Brumadinho.
RA : Le pays continue de pleurer ses victimes, 12 jours après le drame qui s'est produit dans l'est du pays. Le bilan est de 134 morts et 199 disparus. Une vague de boue a englouti les lieux et les pompiers continuent de s'affairer sur place. Concernant l'enquête effectivement il y a du nouveau, un rapport évoque des problèmes de drainage sur le barrage. C'est-à-dire des problèmes d'écoulement des eaux. Le géant minier Vale est montré du doigt. Explications Oriane Verdier.
Ce mardi l'avocat l'entreprise chargée de contrôler le barrage de Brumadinho a présenté devant la justice un rapport rédigé en septembre dernier. Il atteste de la stabilité du barrage, mais juge son niveau de sécurité à la limite de la réglementation. Une quinzaine de recommandations y est listée afin d'améliorer le niveau de sécurité de la construction. Un point important : le système de drainage. Des photos montrent des tubes partiellement endommagés ou « bouchés par la végétation ». Autre recommandation qui n'est pas passée inaperçue dans la presse brésilienne : l'entreprise de contrôle demandait l'installation d'un radar. Selon les médias nationaux, un tel système aurait permis le déclenchement de l'alarme censée alerter les employés de Vale et les habitants de la zone. Au moment du drame, les rescapés affirment n'avoir entendu aucune sirène. C'est l'un des reproches directement portés par les familles de victimes à Vale ces derniers jours. Pour l'heure, le tribunal a interdit à l'entreprise de stocker des résidus miniers dans huit de ses barrages toujours actifs. Celui de Brumadinho est la deuxième installation minière gérée par Vale à céder en seulement trois ans.
SB : Dans l'actualité économique, les réactions sont nombreuses après l'échec de la fusion entre Alstom et Siemens.
RA : Le Français Alstom et l'Allemand Siemens. Tous deux envisageaient de créer un géant du rail. Mais la Commission européenne a dit non. Décision prise au nom de la concurrence. Écoutez les justifications de la commissaire européenne chargée de la Concurrence, Margrethe Vestager.
[Transcription manquante]
RA : Margrethe Vestager commissaire européenne en charge de la Concurrence après le rejet de la fusion entre Alstom et Siemens. La déception est forte en Allemagne et en France. Le ministre allemand de l'Économie appelle à repenser et à modifier les règles européennes de la concurrence. Tandis que son homologue français parle d'une erreur économique, « qui va servir les intérêts de la Chine ». Bruno Lemaire affirme commencer à réfléchir dès maintenant aux possibilités de consolider Alstom, après le rejet de la fusion.
SB : Et puis de nouveaux cycles de discussions sur le Brexit.
RA : Au coeur de ces échanges, la question de la frontière irlandaise, qui est un enjeu considérable dans le divorce entre Londres et Bruxelles. Ce mercredi le Premier ministre irlandais a été reçu à Bruxelles. Il a rencontré Donald Tusk le Président du Conseil européen. Ce dernier qui a envoyé une pique, c'est-à-dire une petite attaque verbale : évoquant les « promoteurs du Brexit qui n'ont fait l'ébauche d'un plan pour le réaliser en toute sécurité ». Évidemment c'est le gouvernement britannique qui était visé. Ambiance, à la veille d'un déplacement à Bruxelles de la Première ministre Theresa May.
SB : Et puis c'est toujours un sujet de débat de société vif : la question de l'interruption volontaire de grossesse.
RA : L'IVG. En Allemagne ce matin le gouvernement a adopté un projet de loi après des mois de discussions. Le texte a failli créer une crise au sein du gouvernement. Et pourtant Pascal Thibaut la question semblait simple : les médecins pratiquant les IVG peuvent-ils informer leurs patientes et si oui comment ?
Informer oui, promouvoir non. C'est ainsi qu'on pourrait résumer le compromis laborieusement trouvé au sein de la grande coalition. En clair, les médecins pourront informer leurs patientes sur leurs sites internet qu'elles pratiquent l'IVG. Ils pourront aussi publier un lien renvoyant vers les plannings familiaux chargés d'informer les femmes. En revanche, des détails sur les méthodes proposées ne pourront pas figurer sur les sites des médecins. Au cœur des débats figure un article du Code pénal instauré au printemps 1933 après l'arrivée de Hitler au pouvoir. Il stipule que toute promotion de l'avortement peut être sanctionnée par une peine de deux ans de prison maximum ou une amende. Le cas très médiatique d'une gynécologue condamnée fin 2017 à 6000 euros d'amende avait relancé le débat. Un compromis a été très laborieux. Les sociaux-démocrates, comme Die Linke, les Verts et les libéraux, mais aussi les associations féministes plaidaient purement et simplement pour l'abrogation du paragraphe 219a. Les chrétiens-démocrates défendaient le statu quo. Au sein de grande coalition entre les conservateurs et le SPD, un accord n'a pas été simple. Lors du débat parlementaire, des élus sociaux-démocrates, surtout des femmes, ne manqueront pas d'exprimer leur rejet du compromis. La fédération des médecins allemands s'est, elle, félicitée que le nouveau texte empêche à l'avenir des poursuites contre ses membres. Pascal Thibaut Berlin RFI.
SB : Enfin en football, difficile qualification du Paris Saint-Germain pour les 1/4 de finale de la Coupe de France.
RA : Les Parisiens ont été poussés aux prolongations par Villefranche Beaujolais, club de National, c'est la 3e division française. Victoire finale 3-0.