Journal en français facile 23 octobre 2019
Valentine Rault : Il est 22 heures à Paris, 20 heures en temps universel. Vous écoutez Radio France internationale, bienvenue dans votre Journal en français facile.
La Russie veut retrouver ses liens économiques avec l'Afrique. Le président russe Vladimir Poutine a ouvert aujourd'hui le premier sommet Russie-Afrique, nous y reviendrons dès le début de ce journal.
La Turquie ne reprendra son attaque dans le nord-est de la Syrie, et en conséquence Donald Trump a levé les sanctions économiques sur le pays. Les Kurdes quant à eux ont quitté la frontière entre la Turquie et la Syrie.
Enfin, Emmanuel Macron est en visite sur l'île de La Réunion. Le président français doit faire face au mécontentement des habitants, qui dénoncent notamment le coût de la vie.
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On commence ce journal avec le premier sommet Russie-Afrique qui se déroule en ce moment à Sotchi, en Russie, avec une quarantaine de dirigeants africains au côté du président russe, Vladimir Poutine. Un sommet pour marquer le retour économique de la Russie sur le continent africain. Vladimir Poutine a ouvert cette réunion ce matin aux côtés du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, qui est aussi le président de l'Union africaine. Pas de grandes annonces à la fin de cette première journée, mais des prises de contact et quelques accords notamment dans le secteur minier. Le point avec notre envoyé spécial à Sotchi, Daniel Vallot.
La Russie a déployé les grands moyens pour accueillir ce sommet. Au cœur des installations olympiques, bâties pour les Jeux de 2014, avec un dispositif de sécurité impressionnant et un parterre tout aussi impressionnant : une quarantaine de dirigeants qui ont répondu positivement à l'invitation de Vladimir Poutine. Le président russe qui s'est donc fixé comme objectif de doubler les échanges commerciaux entre son pays et l'Afrique -ils s'établissent aujourd'hui à 20 milliards de dollars. « C'est encore trop peu », a déclaré Vladimir Poutine à l'ouverture du sommet. De grandes ambitions, donc, mais pour le moment, peu d'annonces fracassantes. Plusieurs accords dans le secteur minier avec le Rwanda, le Soudan du Sud et la Guinée équatoriale, mais pas de contrats mirobolants. « Pour nous ce forum nous permet surtout de prendre des contacts et de tisser des liens », m'a expliqué en marge des séances plénières, un participant de la République démocratique du Congo. « La Russie a beaucoup à nous apporter », a-t-il ajouté. Et il est vrai que l'on sent chez les participants à ce sommet, qu'ils accompagnent une délégation officielle, ou qu'ils appartiennent au secteur privé, on sent qu'il y a une attente, et un a priori très positif à l'égard de la Russie, non pas en tant que puissance militaire ou stratégique, mais surtout en tant que partenaire commercial et en tant qu'investisseur potentiel. Daniel Vallot, Sotchi, RFI.
Les États-Unis lèvent leurs sanctions économiques contre la Turquie : annonce du président américain Donald Trump après l'arrêt de l'offensive turque dans le nord-est de la Syrie. Mardi soir, Ankara a déclaré qu'il n'y aurait pas de reprise de l'offensive militaire contre les Kurdes. Les Kurdes qui se sont retirés de la zone frontalière avec la Turquie. Une situation dont se félicite Donald Trump, on l'écoute :
« Ces sanctions seront levées, mais pourraient être rétablies s'il se produit quelque chose qui nous déplaît. C'est le résultat de notre travail, nous, les États-Unis, personne d'autre, pas d'autres pays. Les pays de la région doivent à terme prendre leur responsabilité et aider la Turquie et la Syrie à contrôler leur frontière. Nous serons l'un des pays qui restent engagés. Nous protégeons les champs de pétrole et de ce fait un petit nombre de nos troupes resteront dans la région. À travers nos décisions, nous avons créé une zone plus stable et plus pacifique entre la Turquie et la Syrie, y compris une zone de sécurité de 32 kilomètres. D'innombrables vies seront sauvées grâce à notre négociation avec la Turquie sans qu'une seule goutte de sang américain n'ait été versée. Le travail de nos soldats ne consiste pas à être le gendarme du monde. D'autres pays doivent se lever et partager le fardeau. » Conséquence de cette attaque turque, la frontière entre la Turquie et la Syrie va maintenant être en grande partie contrôlée par la Turquie et la Russie. Recep Tayyip Erdogan, le président turc, et Vladimir Poutine, le président russe, se sont mis d'accord pour une prise de contrôle en commun de cette zone. Un accord qui était au cœur des débats, ce matin, au Parlement européen. Les parlementaires s'indignent de l'inaction de l'Europe, c'est le cas Raphaël Glucksmann, eurodéputé et vice-président de la commission droits de l'homme au Parlement.
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C'est la première fois qu'il s'explique depuis l'élection présidentielle de dimanche dernier en Bolivie. Le président sortant Evo Morales a tenu une conférence de presse tôt ce matin. Il fait face à une grève générale, lancée par des associations de la société civile qui protestent contre des tricheries supposées dans le processus de comptage des voix. Evo Morales lui accuse la droite bolivienne de coup d'État.
« J'ai convoqué cette conférence pour dénoncer devant le peuple bolivien et le monde entier un coup d'État est en cours. Même si je tiens à vous dire que nous savions déjà qu'il allait arriver. La droite s'est préparée à un coup d'État avec l'appui de la communauté internationale. Jusqu'à présent, humblement, nous avons supporté cela pour éviter des violences. Nous n'avons pas été dans la confrontation et nous n'entrerons pas dans une confrontation. Mais je veux dire au peuple bolivien, l'état d'urgence et la mobilisation pacifique, et dans le cadre de la Constitution pour défendre la démocratie, j'en appelle à mes compagnons, le peuple bolivien, les sœurs et frères : organisez-vous, préparez-vous et allons défendre la démocratie. Je suis presque totalement sûr qu'avec le vote des zones rurales nous allons gagner dès le premier tour. » On reste en Amérique du Sud avec la tension sociale au Chili, et une tentative de retour au calme. Hausse des pensions de retraite et du salaire minimum, le président du Chili annonce des mesures concrètes après plusieurs jours de vives contestations. Sebastian Piñera a déclaré avoir entendu les revendications des manifestants. Parmi ses annonces, 20% d'augmentation des pensions de retraite, la revalorisation du salaire minimum ou encore gel des tarifs de l'électricité. En cinq jours de contestation depuis vendredi, au moins 18 personnes ont été tuées.
Une grève générale pour accueillir Emmanuel Macron sur l'île de La Réunion. Après Mayotte et les îles Éparses, le président français est arrivé sur l'île de La Réunion, ce mercredi matin. Une île qui traverse une grave crise sociale depuis près d'un an. C'est le seul territoire d'outre-mer à avoir suivi le mouvement des « gilets jaunes ». Principal point de mécontentement sur l'île : le coût de la vie, beaucoup trop cher selon les habitants. Dès son arrivée, Emmanuel Macron a été rattrapé par cette problématique du coût de la vie. Et comme à Mayotte, le président est venu dire à la population, dont 40% vivent sous le seuil de pauvreté, qu'il avait entendu ces revendications. Reportage de notre envoyée spéciale à La Réunion, Valérie Gas.
« Ici, c'est cher, on ne peut plus vivre. Est-ce que vous, vous pourriez vivre avec moins de 1 500 €, ici à La Réunion? » Une interpellation lancée au cours d'une déambulation du président de la République, sous la pluie, qui résume les attentes des Réunionnais. Emmanuel Macron sait qu'il arrive alors que le climat social n'est pas apaisé sur l'île où le mouvement de « gilets jaunes » avait été particulièrement fort. D'ailleurs, environ deux cents d'entre eux s'étaient réunis à l'aéroport pour attendre le président de la République. Un comité d'accueil éloigné par les forces de l'ordre avant l'arrivée d'Emmanuel Macron. Emmanuel Macron qui a tout de suite voulu montrer qu'il était venu pour apaiser : « Je sais toutes les difficultés qu'il y a eu et, parfois, la colère qui s'est exprimée sur ce territoire. Mais je veux dire aux Réunionnaises et aux Réunionnais que non seulement nous croyons en leur avenir, mais que nous allons continuer d'agir fortement et avec cœur pour les aider, accompagner les initiatives, et améliorer la vie au quotidien. » Donner des gages, montrer que les choses avancent et que des réponses sont apportées. C'est à cela qu'Emmanuel Macron va se consacrer durant ce séjour à La Réunion. Valérie Gas, Saint-Denis de La Réunion, RFI.
Cinq Kényanes sont nommées pour le prix Sakharov. Un prix remis par le Parlement européen et qui récompense la liberté de l'esprit. Ces cinq jeunes femmes originaires du Kenya ont créé une application de lutte contre l'excision, une mutilation des organes sexuels des femmes. Leur application mobile nommée i-Cut permet aux femmes menacées d'excision de s'informer ou d'alerter sur leur situation.
C'est la fin de ce Journal en français facile. Merci de l'avoir suivi. Il est 22h10 à Paris, deux heures de moins en temps universel.