Journal en français facile 24 janvier 2017
Juliette Jacquemin :
Merci d'écouter RFI, il est 21h, ici à Paris, 20h en temps universel. Bonjour, et bienvenue dans votre journal en français facile. L'Iran, la Turquie et la Russie se mettent d'accord, à Astana au Kazakhstan pour surveiller et pour consolider le cessez-le-feu en Syrie. En revanche il n'y a pas eu d'avancée politique majeure pendant cette deuxième journée de négociations. Une nouvelle vague d'expulsion de migrants afghans par les autorités allemandes : c'est la deuxième dans le pays, après un accord passé entre l'Afghanistan et l'Union européenne. Notre correspondante a rencontré les migrants arrivés ce matin sur le sol afghan.
A la une de l'actualité également, les premières attaques du président américain Donald Trump contre l'environnement : il signe plusieurs décrets pour relancer des projets d'oléoduc dans le pays. Et puis on connait les chiffres du chômage pour le mois de décembre en France, et ils sont mauvais : le chômage repart en légère hausse, mais cela n'affecte pas la tendance générale à la baisse pour l'année 2016. C'est la première avancée des discussions de paix sur la Syrie qui se sont ouvertes hier à Astana au Kazakhstan : la Russie, la Turquie et l'Iran, qui organisaient les négociations se sont mis d'accord pour sauver le cessez-le-feu. Un cessez-le-feu qui est décrété en Syrie depuis le 30 décembre dernier. Désormais donc ces trois pays sont les garants, les cautions du cessez-le-feu. Le problème, c'est que les rebelles refusent que l'Iran, allié de Bachar al Assad, participent à la trêve. En revanche du côté du régime, on soutient ce choix. Ecoutez le négociateur en chef du gouvernement syrien, Bachar Al Jaafari.
« Dans la déclaration finale, il y a un paragraphe qui parle de la mise en place d'un mécanisme tripartite. La Russie, l'Iran et la Turquie deviennent les garants du cessez le feu. Ils doivent se réunir prochainement. Leur objectif : la mise en œuvre et la surveillance du cessez-le-feu en Syrie. Tout cela se fera en coordination avec le gouvernement syrien. L'Iran est donc l'un des trois garants au même titre que la Russie et la Turquie. C'est donc malheureux d'entendre certains membres des délégations des groupes armés terroristes qui participent aux discussions d'Astana, critiquer l'Iran. C'est aussi grâce à l'Iran que nous avons obtenu ce succès. » Bachar al Jaafari, des propos recueillis par notre envoyée spéciale à Astana Murielle Pomponne. RFI il est 1h03 du matin à Kaboul en Afghanistan. Kaboul, où 26 réfugiés afghans sont arrivés ce matin, depuis l'Allemagne. Ils ont été expulsés hier par les autorités allemandes. C'est en fait la deuxième vague d'expulsion dans le pays et la quatrième en Europe. Des expulsions qui sont la conséquence d'un accord signé entre l'union européenne et les autorités afghanes. Le reportage à Kaboul de Sonia Ghezali.
Un sac à dos....c'est tout ce qu'Atikula a pu emporter avec lui. Alors qu'il passe le portail en fer blanc du parking, qui mène à la sortie de l'aéroport, il ne songe qu'à une chose: "Je pense au fait que je suis en danger. N'importe laquelle de ces personnes autour de nous pourrait venir me tuer avec un couteau. C'est ce à quoi je pense maintenant". Le jeune homme de 24 ans a quitté l'Afghanistan il y a 14 mois après avoir reçu plusieurs menaces de mort pour avoir travaillé pour une organisation internationale. Sa demande d'asile a été rejetée, il ignore pourquoi. "Maintenant je vais aller au centre d'accueil pour une durée de 14 jours et je vais essayer de trouver un moyen de repartir en Turquie. Je vais essayer. Je dois trouver un moyen. Je ne peux pas rester. Je n'ai plus personne ici." Toute sa famille s'est réfugiée en Turquie. Celle d'Arach se trouve en Allemagne. Le jeune homme de 21 ans était aussi dans l'avion. "C'était très difficile. Ils nous ont traités comme des animaux. Hier des policiers sont venus chez moi à 4h du matin. Ils m'ont dit: vous êtes expulsés, prenez vos affaires. Je ne portais qu'un caleçon." Les mains dans les poches de son léger anorak, il grelotte alors que la neige tombe. Arach explique qu'il a passé la nuit dans une cellule, avant d'être emmené à l'aéroport hier. Trois policiers allemands l'ont escorté jusqu'à Kaboul. "Je dois repartir et donc trouver un passeur". Un objectif partagé par la plupart des 26 afghans expulsés aujourd'hui par l'Allemagne. C'est l'ancien président du parlement européen Martin Schulz qui affrontera la chancelière allemande Angela Merkel aux prochaines élections législatives, dans le camp des sociaux-démocrates. Le parti l'a désigné aujourd'hui. C'était un choix attendu, après la décision du président du parti Sigmar Gabriel de ne pas se présenter. Le vote aura lieu en septembre prochain.
Au Royaume-Uni, la Cour suprême britannique donne tort à la cheffe du gouvernement, Theresa May : elle décide que le Parlement devra donner son accord avant d'entamer les négociations de sortie de l'union européenne, le fameux Brexit. Le gouvernement ne le voulait pas, car il avait peur que cela retarde les négociations. Mais d'après la Cour suprême cela violerait la constitution. En revanche les parlements régionaux eux, celui de l'Ecosse, du Pays de Galles et de l'Irlande du Nord, ne seront pas consultés comme ils le voulaient. C'était une promesse de campagne inquiétante, pour les défenseurs de l'environnement aux Etats-Unis. Elle est déjà tenue : Le nouveau président américain Donald Trump a relancé aujourd'hui deux projets d'oléoducs, ces tuyaux qui transportent du pétrole à travers les Etats-Unis. Le premier propose d'agrandir l'oléoduc Keystone, qui transporte un pétrole très polluant, du Canada au Golfe du Mexique. Et l'autre projet doit permettre la construction d'un oléoduc qui passerait par une réserve de tribus indiennes. Mais celles-ci ont déjà prévu de manifester. Anne Marie Capomaccio.
Les tribus sioux de Standing Hog dans le Dakota du nord s'étaient préparées à ce revers : lorsque l'administration Obama a stoppé la construction du pipeline, le millier de manifestants qui occupait le site avait fêté cette victoire en promettant de revenir en cas de changement de politique par le futur gouvernement. Nous y sommes : Donald Trump a signé ce matin le décret qui autorise la reprise des travaux sous réserve des renégociations des terres. Cet oléoduc est certes prévu sur des terrains privés mais les tribus sioux affirment que ce sont des terres de sépultures sacrées, et que les travaux menacent les sources d'eau potable. La mobilisation fut sans précédent. Idem concernant le pipeline Keyston : 1400 km entre le Canada et le Nebraska au centre des Etats-unis qui doit faire la jonction avec les oléoducs qui descendent vers le Texas. Le président Trump a signé un décret de reprise des travaux lié à une renégociation. Barack Obama avait évoqué la lutte contre le réchauffement climatique en refusant son autorisation, Donald Trump évoquait la création de 28 000 emplois lors de la signature de ces décrets.
Donald Trump qui continue ses nominations. Et on apprend qu'il révélera la semaine prochaine le nom de son candidat pour occuper un siège à la Cour suprême, l'institution la plus importante du pays. Pendant sa campagne il avait promis de nommer un juge anti-avortement et favorable aux armes à feu. Si son candidat est accepté, la cour suprême sera à majorité républicaine, alors que jusqu'ici les juges démocrates et républicains étaient à égalité. En France, ce sont des chiffres qui viennent contredire ceux qui étaient annoncés, ces derniers mois : le chômage repart légèrement à la hausse, pour le mois de décembre : il y a 0,8% de personnes sans aucune activité en plus. En revanche sur l'ensemble de l'année 2016, le nombre de chômeurs inscrits à Pôle Emploi est stable. Les explications d'Aabla Jounaïdi. Le nombre de chômeurs de la catégorie A, ceux qui n'ont exercé aucune activité, a augmenté de 0,8 % en décembre. De quoi refroidir les ardeurs des derniers mois de baisse. Sur 2016, le nombre des chômeurs de la catégories A a baissé de 3%. Quant aux chômeurs ayant exercé une activité réduite -ceux qu'on classe dans les catégories B et C, leur nombre a baissé de 1,7 % en décembre. Mais sur l'année, cette armée de précaires a augmenté de 5 et demi % La baisse annuelle du chômage sur 2016 doit beaucoup au bond dans les embauches en 2016 et au plan de 500 000 formations supplémentaires lancé en janvier qui fait basculer les chômeurs de la catégorie A vers les catégories D et E. Le chômage des jeunes a augmenté de 0,7% en décembre mais connaît une baisse importante de 8,8% sur l'année, du jamais vu depuis 2011. Le ministère du travail veut retenir qu'en 2016, malgré la légère hausse de décembre, le chômage a baissé après huit années consécutives de hausse. Même s'il reste massif: 6 millions et demi de personnes, départements d'outre-mer compris. Et puis un œil sur le sport avec cette qualification de l'équipe de France pour les demies finales du mondial de handball. C'était tout à l'heure à Lille... au terme d'un match à suspense les bleus se sont imposés sur un score de 33 à 30 contre l'équipe de suède. Merci d'écouter RFI, c'est la fin de ce journal en français facile, un journal à réécouter sur notre site internet, RFI SAVOIRS. Belle soirée à tous sur la radio du monde.