Journal en français facile 26 janvier 2019
Andréane Meslard : Vous écoutez RFI, il est 21 heures à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir à toutes et à tous, bienvenue dans ce Journal en français facile. Avec moi pour vous le présenter : Zéphirin Kouadio, bonsoir Zéphirin.
Zéphirin Kouadio : Bonsoir Andréane, bonsoir à tous.
AM : À suivre dans ce journal : en France, les gilets jaunes manifestent pour le 11e samedi de suite. Ils ont même tenté une nuit jaune à paris, mais l'initiative a tourné court. Aujourd'hui quatre pays européens ont sommé le Venezuela d'organiser des élections sous 8 jours... faute de quoi ils reconnaîtront le pouvoir de Juan Guaido. Puis, en tennis, victoire aujourd'hui de Naomi Osaka en finale de l'open d'Australie.
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ZK : 11 samedis qu'ils manifestent dans les rues de France Andréane.
AM : Et les gilets jaunes sont encore là. Ils étaient 22 000 à 14h d'après le ministère français de l'Intérieur, pour leur 11e samedi de mobilisation. 22 milles dont 2500 à Paris, 4000 personnes à Marseille et 5000 à Bordeaux. Quelques incidents ont eu lieu au cours de la journée, à Paris notamment. Paris où les manifestants ont tenté une nuit jaune place de la République dans l'Est parisien. Vous y êtes Franck Alexandre. Alors cette nuit jaune n'aura pas duré longtemps : la place est actuellement en train d'être évacuée.
[Transcription manquante]
ZK : Franck Alexandre, en direct avec nous sur RFI. Merci Franck. Un membre des gilets jaunes, assez connu sur les réseaux sociaux, Jérôme Rodrigues, a été blessé à l'œil cet après-midi, par une grenade de désencerclement lancée par les forces de l'ordre.
AM : Et ce soir le ministre français de l'Intérieur Christophe Castaner a condamné les violences ainsi que des casseurs déguisés en gilets jaunes.
ZK : Dans l'actualité également Andréane, la crise politique au Venezuela.
AM : La crise, et un ordre prononcé aujourd'hui. Quatre pays européens demandent au Venezuela d'organiser des élections sous 8 jours sinon ils reconnaîtront le pouvoir de Juan Guaido. Les États-Unis, eux, ont appelé aujourd'hui à soutenir, je cite, les forces de liberté de Guaido. Juan Guaido, président de l'Assemblée nationale, qui s'est auto proclamée président par intérim du pays mercredi. Face à lui Nicolas Maduro, président officiel du Venezuela. Le tout, dans un pays frappé par une dure crise économique. Une crise qui a fait bon nombre de réfugiés. Un million de Vénézuéliens sont notamment partis pour la Colombie voisine. Des réfugiés, touchés eux aussi par ce qu'il se passe au Venezuela depuis quelques jours. Notre correspondante Marie-Eve Detoeuf les a interrogés dans les rues de Bogota.
Plus d'un million de Venezuela sont installés en Colombie, 250 000 à Bogota, selon les chiffres officiels. En deux ans, des dizaines de petites échoppes sont ouvertes dans la ville. Elles vendent des galettes de maïs fourré, typiquement vénézuéliennes. Depuis trois jours on n'y parle des événements qui agitent le pays voisin. Et déjà on se pose la question du retour. Johan, 22 ans, est serveur. Vraiment, envie de rentrer, mais quand cette dictature aura totalement disparu ? Toute cette expérience que nous avons accumulée ici, ou dans d'autres pays va nous servir à reconstruire le nôtre quand nous rentrerons. Oui nous avons envie que quelque chose se passe, que ça change. Manuel, 53 ans, est propriétaire de son tout petit restaurant, à deux rues de là. Oui, il y a qui veulent rentrer. Mais moi je ne rentre pas au Venezuela, je n'ai plus de famille là-bas. Tour le monde est parti. SI ma mère n'y est pas, pourquoi je rentrai ? Si j'y retourne, ce sera en touriste. Voir mon pays, mon pays comme il était avant pas comme il est maintenant. Manuel comme Johan vivent les yeux rivés sur la télévision en priant Dieu, disent-ils, pour que Nicolas Maduro s'en aille.
AM : Et concernant cette crise politique au Venezuela, une réunion au conseil de sécurité de l'ONU a eu lieu aujourd'hui. Washington a tenté de convaincre les autres pays de reconnaître le pouvoir de Juan Guaido. Mais la Russie et la Chine n'étaient pas d'accord. Le chef de la diplomatie du Venezuela en a profité pour rejeter l'ultimatum des Européens.
ZK : En tennis, la victoire de Naomi Osaka aujourd'hui.
AM : La Japonaise a remporté la finale de l'Open d'Australie ce samedi, son deuxième tournoi du Grand Chelem. Naomi Osaka a dominé en trois sets la Tchèque Petra Kvitova, battue donc 7-6 5-7 6-4. Bonsoir Cédric Deoliveira.
Cédric Deoliveira : bonsoir Andréane.
AM : Naomi Osaka devient ainsi la nouvelle numéro un mondiale.
[Transcription manquante]
AM : Cédric Deoliveira du service des sports de RFI. En France, c'est le 46e festival de bandes dessinées d'Angoulême ce week-end. Le fauve d'or du meilleur album a été remis ce soir à Emil Ferris, autrice de « Moi ce que j'aime ce sont les monstres ».
ZK : Dans l'actualité également Andréane, la disparition d'un génie...
AM : C'est Emmanuel Macron qui l'a dit ce matin, le président français a rendu hommage aujourd'hui au compositeur Michel Legrand, décédé ce samedi à l'âge de 86 ans. Compositeur, pianiste, arrangeur... Il avait reçu 3 Oscars pour ses musiques de film. Il a composé des musiques inoubliables pour des films comme « un été 42 » sorti en 1971, on écoute tout de suite la bande originale de ce film.
ZK : On entendait à l'instant la chanson de Michel Legrand qui accompagnait le film « un été 42 ».
AM : Michel Legrand qui a aussi fait la musique du film « les parapluies de Cherbourg » sorti en 1964. Parapluie, le mot de la semaine pour Yvan Amar.
Michel Legrand vient de mourir, et c'était un musicien célèbre, pianiste, compositeur, surtout connu pour ses musiques de film. Et en particulier parce qu'il avait inventé la comédie musicale française, par exemple avec le cinéaste Jacques Demy ; peau d'Âne, les Demoiselles de Rochefort et surtout les Parapluies de Cherbourg qui était le premier de ces films. Voilà donc ce mot à l'honneur aujourd'hui, même si tout le monde sait ce que c'est : une sorte de petit abri portatif, une toile imperméable qui se déploie autour d'un manche, et qui vous protège de la pluie : para-pluie. Et on comprend très bien que ce préfixe, ce petit mot para indique la protection. Bien sûr on va trouver quelques emplois dérivés : parapluie nucléaire, ou atomique : ce qu'on organise pour se protéger d'une attaque nucléaire. Mais on retrouve notre para- dans d'autres mots : parasol, pour se protéger du soleil ; mais à la différence du parapluie, le parasol est fixe. Le paratonnerre, qui est étonnant, car il ne sert pas vraiment à ce qu'on se prémunisse, qu'on se mette à l'abri du tonnerre : le tonnerre n'est pas dangereux. Mais c'est de l'éclair, de la foudre qu'on se protège avec le paratonnerre. Et le tonnerre n'est que le bruit qui indique que la foudre est tombée. Le paravent, encore plus étonnant : au départ, il sert à couper les courants d'air. Mais le plus souvent le paravent, dans une maison, sert de paroi supplémentaire : comme un petit mur portatif, qui protège plutôt des regards : on se déshabille derrière un paravent. Et pour finir le parachute, qui en effet empêche qu'on chute, quand on se jette d'un avion en vol. Mais là aussi on a de nombreux sens figurés : le parachute doré est cette grosse somme d'argent qu'on donne à un dirigeant d'entreprise à qui on retire ses fonctions, mais à qui on donne une compensation, une indemnité importante.
AM : C'est ainsi que se termine ce Journal en français facile. Il est 21h10 à Paris, une heure de moins en temps universel.