Journal en français facile 30 mai 2018
Maxime Jaglin : 22 h à Paris, 20h en temps universel. Bienvenue dans cette nouvelle édition de votre Journal en français facile, pour le présenter à mes côtés ce soir Sylvie Berruet, bonsoir.
Sylvie Berruet : Bonsoir Maxime, bonsoir à tous.
MJ : À la Une ce soir une véritable surprise... On le croyait mort hier, mais le journaliste russe Arkadi Babtchenko est réapparu aujourd'hui en public. Son assassinat supposé avait été mis en scène, organisé par les autorités ukrainiennes.
SB : On se rendra aux États-Unis, où un haut dirigeant nord-coréen doit rencontrer ce soir le chef de la diplomatie américaine, car finalement le sommet entre Donald Trump et Kim Jong Hun se précise.
MJ : Dans l'actualité également une manifestation à Athènes. Après 8 ans de crise économique, les Grecs disent non à l'austérité.
SB : Et puis en France : Que deviennent les migrants évacués ce matin du plus grand campement de fortune de Paris. Reportage à la fin de ce journal.
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SB : L'histoire est à peine croyable : Arkadi Babtchenko est donc finalement en vie.
MJ : Les autorités ukrainiennes avaient annoncé hier qu'il avait été tué par balles dans la capitale Kiev. Mais surprise cet après-midi, ce journaliste russe très critique envers le président Vladimir Poutine, est réapparu, bien présent, et en pleine forme, devant les caméras. Moscou dénonce une « provocation antirusse ». Alors que s'est-il passé ? L'Ukraine explique avoir mis en scène, avoir organisé un meurtre, et ce afin d'empêcher que le journaliste ne soit assassiné par les services secrets russes. C'était donc un coup monté, une opération planifiée. Anastasia Becchio
Arkadi Babchenko est apparu devant des journalistes stupéfaits, médusés, qui après quelques exclamations d'étonnement ont commencé à l'applaudir. Depuis hier soir, et l'annonce de sa mort dans sa cage d'escalier, tous ses collègues et amis ont rendu de nombreux hommages à ce journaliste très critique de la politique du Kremlin notamment en Ukraine et en Syrie qui disait craindre pour sa vie. Le procureur général Youri Loutsenko a déclaré qu'il était avait été nécessaire de faire croire à sa mort pour que les organisateurs du complot pensent avoir réussi leur coup. Le chef de la sécurité d'État ukrainienne, Vassyl Grytsak a souligné que ses services avaient réussi à arrêter un ressortissant ukrainien qui aurait été recruté par les services russes. Il aurait reçu 40 000 dollars pour organiser le meurtre et trouver un homme de main. Arkadi Babtchenko a lui aussi expliqué qu'il n'y avait pas d'autre possibilité. Il a remercié les services ukrainiens de lui avoir sauvé la vie, mais il a d'abord présenté ses excuses à ses proches, ses collègues et en particulier à sa femme Olga qui a vécu un enfer, parce qu'elle n'avait pas été mise dans la confidence et a donc cru, comme tout le monde, à son assassinat.
SB : Le groupe État islamique revendique l'attaque terroriste hier à Liège en Belgique.
MJ : L'organisation terroriste l'a annoncé ce soir par son agence de propagande. Alors que la Belgique est en deuil au lendemain de cette fusillade qui a coûté la vie à 3 personnes. Des fleurs, des bougies, et un hommage silencieux ont été observés en mémoire des deux policières et de l'étudiante tuées par un homme radicalisé. Le terroriste présumé est également suspecté, soupçonné, d'avoir commis un autre meurtre la nuit précédente. L'affaire fait désormais l'objet d'une enquête séparée.
SB : Emmanuel Macron propose de reformer, de faire évoluer, l'Organisation mondiale du Commerce.
MJ : Le président français souhaite une discussion internationale très rapidement à ce sujet. Car les tensions commerciales se multiplient sur la planète, entre les États-Unis, la Chine et l'Europe notamment. Les taxes américaines sur les importations d'acier et d'aluminium devraient d'ailleurs être mises en place dans deux jours maintenant. « Ces menaces de guerre commerciale ne régleront rien » selon le président français.
SB : C'est un autre dossier brûlant aux États-Unis : le sommet prévu entre Donald Trump et Kim Jong Hun. Un sommet qui semblait bien compromis, menacé. Mais qui pourrait finalement avoir lieu, les préparatifs en tous cas se poursuivent. Le secrétaire d'État américain doit d'ailleurs rencontrer ce soir à New York le général Kim Yong Chol. Le bras droit du dirigeant nord-coréen vient d'arriver. C'est lui qui est en charge de préparer cette rencontre tant attendue. À Washington, Anne Corpet.
Kim Yong Chol, le vice-président du comité central du parti au pouvoir a déjà rencontré le secrétaire d'État américain à deux reprises à Pyongyang. C'est le plus haut responsable nord-coréen reçu aux États-Unis depuis dix-huit ans, et il est sous le coup de sanctions américaines... qui ont dû être levées pour l'occasion. On ignore le détail du programme de sa visite aux États-Unis. La question clé reste de savoir s'il apporte la garantie que le dirigeant nord-coréen est prêt à s'engager sur la voie d'une dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible. Les Américains répètent que c'est la condition sine qua non à la tenue de la rencontre entre Kim Jong un et Donald Trump. Il y a une activité diplomatique frénétique depuis le début de la semaine autour de l'organisation du sommet. Outre la rencontre prévue ce soir entre Mike Pompéo et Kim Yong Chol, Américains et Nord-Coréens discutent depuis dimanche à Pan Mun Jon, le village frontière entre les deux Corées sur la question du nucléaire. Et une autre délégation américaine est à Singapour pour s'occuper avec les Nord-Coréens des aspects logistiques du sommet. Mais la date du 12 juin n'a toujours pas été officiellement confirmée. Elle devrait l'être dans la semaine a promis le président américain.
SB : La Grèce en a-t-elle fini avec l'austérité, la rigueur budgétaire ?
MJ : En tous cas le pays pourra retourner en août sur les marchés, c'est-à-dire qu'il va pouvoir retrouver son autonomie financière. Un peu d'oxygène, après des plans d'aide à répétition de la part de l'Union européenne et du Fond Monétaire international. Mis la Grèce n'est pas encore sauvée pour autant. Le pays est toujours très endetté et devra donc faire des économies. Les Grecs eux, n'en peuvent plus. 10 000 personnes ont donc manifesté aujourd'hui à Athènes. Reportage Charlotte Stievenard.
Sur la place Klathmonos à Athènes, une femme aux cheveux blancs contemple le cortège. Âgée de 65 ans, elle raconte qu'elle travaillait pour la compagnie aérienne nationale. Elle estime avoir perdu environ 35 pour cent de sa retraite : « Aujourd'hui je manifeste contre la politique du gouvernement qui a ravagé nos revenus, nos retraites, notre système de santé, notre système éducatif. Plus rien ne tient debout. » Pour elle la fin des mémorandums est loin. Comme l'explique Giorgos Stavrou, président de l'Union des retraités des compagnies aériennes, certaines mesures sont prévues pour après 2018 : « En 2019, le gouvernement va appliquer une loi qui va conduire à des coupes encore plus importantes dans les retraites, jusqu'à 30 pour cent, c'est à dire jusqu'à 450 euros en moins, alors que la retraite moyenne en Grèce est d'environ 700 euros. » Alexis Tsipras se félicite régulièrement de la fin des plans d'aide prévue pour août. Dans un discours devant l'assemblée générale de la fédération grecque des entreprises, le Premier ministre grec s'est voulu plus mesuré. Il a déclaré « la sortie [des mémorandums] ne changera pas notre vie quotidienne de façon spectaculaire et soudaine ».
SB : L'actualité en France. Les tentes et les abris de fortune s'étaient multipliés ces dernières semaines dans le nord de Paris. Le camp du Millénaire a été évacué ce matin par la police. Une évacuation annoncée et qui s'est déroulée dans le calme. Sur les 2 000 personnes qui étaient installées dans le camp, plus d'un millier de migrants a été pris en charge. Originaires majoritairement de la corne de l'Afrique, les personnes évacuées se trouvent désormais dans des gymnases de la région parisienne. Reportage, William de Lesseux.
Une centaine de lits de camp est disposée en ligne dans ce gymnase. Au milieu, des tables et des chaises en plastique. Un bâtiment reconverti en centre d'hébergement d'urgence jusqu'à nouvel ordre. Les migrants sont accueillis par un café... tout est provisoire ici encore. Les équipes de France Horizon s'occupent de l'accueil. Hubert Valade, le président de l'association. L'association est mandatée par l'État. Peu de temps avant une distribution de sandwich, les migrants doivent faire des démarches administratives. Sur place puis il faut reprendre le bus. Abubakar Atef vient du Soudan. Il est en France depuis deux semaines : « S'ils nous donnent un toit, et des papiers, ça devrait aller. Par contre, sans papier, je risque de me retrouver à la rue. Maintenant, ils nous emmènent à la préfecture, je ne sais pas ce qu'on va y faire. » La préfecture où beaucoup pourront déposer leur demande d'asile. Mais il faudra trois mois en moyenne aux services de l'État pour donner une réponse. Alors que le gymnase n'est prévu que pour quelques semaines.
MJ : C'est la fin de ce Journal en français facile, merci à vous de l'avoir suivi, merci Sylvie !
SB : Merci Maxime, bonne soirée !