Défrayer la chronique
Être au centre des conversations, souvent de manière négative.
Faire beaucoup parler de soi. Aujourd'hui, quand on vous parle de chronique, vous pensez soit au qualificatif d'une maladie répétitive, soit à un article dans un journal ou à une émission de radio ou de télévision, sens que le mot n'a pris qu'au début du XIXe siècle ; mais à partir du XIIIe, une chronique était un recueil de faits historiques racontés dans l'ordre chronologique.
C'est à la fin du XVIIe qu'il a également désigné, selon le Grand Robert, « un ensemble de nouvelles qui circulent sur les personnes », de ces choses qu'on appellerait aujourd'hui des potins, mais aussi plus péjorativement des ragots lorsque le contenu déborde de médisance. Quant à défrayer, dans son sens propre, il est lié aux frais, aux dépenses, puisque aujourd'hui, il signifie « payer les frais » ou « indemniser ».
Alors quel lien peut-il bien avoir avec des potins, me direz-vous ? Eh bien vous avez sûrement à l'esprit cette expression « faire les frais (de quelque chose) » qui nous permet de retrouver cette notion de « frais ».
Au figuré, défrayer, dans le contexte de notre expression, veut dire « alimenter » ou « faire les frais de ». Autrement dit, celui qui défraie la chronique est celui dont les nouvelles alimentent la conversation ou qui fait les frais des ragots qui s'échangent. Autrefois, on a utilisé « défrayer la conversation », remplacé par notre expression, mais aussi « défrayer la compagnie (de bon mots) » qui, cette fois, signifiait « amuser ou faire rire l'entourage par des plaisanteries ».