MOBILISATION 2009-01-31
En France, la journée d'action du 29 janvier a été très suivie. Grèves, manifestations, on a vu plusieurs manières d'exprimer l'inquiétude et le mécontentement. Beaucoup de gens se sont sentis concernés et ont voulu le faire savoir. On dit que la mobilisation a été importante, et c'est bien le mot qu'on a entendu un peu partout depuis. On pourrait dire, dans une langue bien plus familière, que les mécontents sont non seulement mobilisés, mais « remontés ». Ou au contraire, dans une langue très correcte et même, comme on dit, très surveillée : « ils sont sensibilisés ». En revanche, si jamais la tension retombe, que les gens sont moins rapides pour affirmer leurs positions, on peut dire qu'ils « se démobilisent ». Le mot est bizarre, c'est vrai. Pourquoi faire penser à la mobilité, au mouvement ? Au départ, ce sens vient du vocabulaire de l'armée. « Mobiliser » veut dire appeler tous les hommes dans l'armée, tous ceux qui peuvent aller se battre. Donc, en cas de guerre, un gouvernement peut déclarer une mobilisation générale pour mettre sur le pied de guerre (c'est-à-dire en état d'aller faire la guerre) tous les citoyens qui le peuvent. De la même façon, on dira par exemple qu'un syndicat mobilise ses troupes lorsqu'il appelle le plus de personnes, de militants possible à manifester. Avec ce mot, on a bien l'idée qu'on abandonne son emploi du temps, ses affaires, sa routine quotidienne pour défendre quelque chose, pour mettre son énergie au service de quelque chose. On oublie tout (ou presque) pour se consacrer à une idée, à une cause pendant un moment.
Retrouvez Les mots de la semaine dans les journaux en français facile du week-end. Chaque semaine, Yvan Amar répond aux questions d'un auditeur.