Ces 4 complots ont véritablement existé - Nota Bene (2)
leur permet de renforcer leur pouvoir sur la ville. Ils sont extrêmement
populaire et Laurent de Médicis sera même surnommé « le magnifique ».
Dans l'Histoire, il y a des familles qui marquent plus que d'autres. Certaines,
comme la famille Stuart, sont assez...atypiques ! Prenez Jacques 1er par exemple. Il est le fils de
la pauvre reine d'Écosse Marie Stuart, qui a fini décapitée sur ordre de sa cousine Élisabeth 1re
d'Angleterre. Marie était une vraie catholique et pourtant, son fils, devenu roi d'Angleterre
et d'Écosse en 1603, ne trouve rien de mieux que de persécuter justement les catholiques.
Il s'inscrit dans une sorte de tradition vous me direz puisque Elisabeth 1ère était déjà
très méfiante envers ces « papistes » qu'elle soupçonnait d'être des alliés du roi d'Espagne.
Mais Jacques 1er va plus loin encore, il multiplie les interdictions contre eux.
Pour être franc, ça ne concerne plus grand monde puisqu'ils ne sont plus très nombreux
dans la population, mais on y compte encore certains lords et des gens influents de la cour.
En tant qu'anglican désireux d'affirmer son pouvoir de chef de l'église,
Jacques 1er entend donc lutter contre tous les « dissidents » religieux comme on disait alors.
Les catholiques on l'a vu, mais aussi d'autres groupes comme les puritains. La plupart d'entre
eux attendent des jours meilleurs ou pour ceux qui le peuvent, émigrent vers le Nouveau Monde.
Certains catholiques qui ont bien compris qu'il n'y avait rien à attendre de ce
souverain envisagent une solution plus radicale : se débarrasser de Jacques 1er et tant qu'à faire,
du parlement anglais par la même occasion. Et pour cela, ils ont un plan : tout faire
sauter ! Simple, basique ! Une fois que tout sera cramé et que le roi sera zigouillé,
il est prévu de soulever les Midlands, une région de l'Angleterre, avant d'installer
la fille du roi, la princesse Élisabeth, sur le trône d'un royaume redevenu catholique. Voilà,
ça c'est le plan...mais ça va pas trop se dérouler comme ils l'espéraient...
Le cerveau de ce complot s'appelle Robert Catesby. C'est un catholique fervent qui
a déjà connu la prison par deux fois pour avoir participé à des soulèvements anti-anglicans. Un
jésuite dénommé Garnet le rejoint et surtout, le plus connu du trio, un dénommé Guy Fawkes.
Fawkes a trois avantages pour cette opération : il a accès à la cour, il n'est pas connu comme un
agitateur catholique ce qui devrait lui permettre de passer incognito et surtout, c'est un soldat.
Or, c'est toujours utile un soldat quand il faut utiliser des armes et faire parler la
poudre. Et autant vous dire qu'il va en manipuler beaucoup de la poudre !
670 kilos de poudre, soit 36 barils, sont entreposés dans les caves du palais de
Westminster. De quoi faire exploser la chambre des lords et le bâtiment ! Fawkes qui connaît
bien la poudre a même stocké le double de la quantité nécessaire au feu d'artifice.
L'explosion est prévue le 5 novembre 1605, le jour où Jacques 1er doit
venir ouvrir la session au parlement. Mais les conspirateurs ont subitement
des regrets : des lords catholiques pourraient être tués dans l'explosion. Ils préviennent
alors certains d'entre eux de ce qui se trame. Mais pour ces derniers, la fidélité au souverain
va se montrer plus forte que la cause religieuse. Une lettre anonyme dénonce ainsi toute l'opération
et Guy Fawkes est arrêté in extremis alors qu'il avançait dans les caves, la lanterne à la main,
pour allumer la mèche ! On le torture et il avoue le nom de ses complices. Finalement,
il est condamné à mort par pendaison, éviscération et découpage en quartiers.
Mon petit conseil à moi c'est de rajouter un peu de sel et de poivre, on
oublie toujours l'assaisonnement ! Bon appétit ! Le 31 janvier 1606, malgré les tortures qu'il a
subies, Fawkes réussit à sauter de l'échafaud et se brise le cou. Il meurt d'un coup ce qui
lui évite les autres réjouissances qu'on lui promettait. Plusieurs de ses complices
sont aussi exécutés. Quant à Catesby qui avait fomenté le complot, il préfère mourir les armes
à la main alors qu'on vient l'arrêter. Son corps est toutefois exhumé et décapité et on plante sa
tête sur une pique devant la Chambre des lords. Après la bouffe, la déco, il ne faut pas négliger
ce genre de choses si on veut être confort hein ! Ce complot raté va accentuer les préjugés des
anglais contre les catholiques qu'ils estiment être tous des terroristes en puissance et leur
situation ne fait que de se dégrader par la suite avec des lois discriminatoires.
Cette affaire aurait pu en rester là, mais elle va connaître ensuite une grande postérité.
Shakespeare s'en inspire pour écrire Macbeth et la conspiration va aussi créer une tradition : tous
les 5 novembre, le « jour de Guy Fawkes », les caves de Westminster sont inspectés à la
recherche de barils de poudre éventuels. Des feux d'artifice sont lancés dans le pays et les enfants
font exploser des pétards. Des effigies en carton de Guy Fawkes sont aussi brûlées publiquement.
Enfin, le film « V pour Vendetta » réalisé en 2006 et inspiré d'une bande dessinée d'Alan
Moore des années 80 et 90 reprend ce projet de faire exploser le parlement de Londres.
Et devinez qui on retrouve sur le masque du personnage principal ? Guy Fawkes. Ok,
un peu stylisé, mais c'est lui quand même. Et on le retrouve aussi comme symbole des
anonymous d'ailleurs. Si je vous être taquin je pourrais dire qu'en fait, a défaut de tout avoir
fait péter durant son vivant, c'est après sa mort que Guy Fawkes a fait des étincelles ! Ouais...
Et maintenant je vous propose un petit tour du côté du pays du fromage et du vin : La
France! Et pas n'importe laquelle ! La France du général de Gaulle !
Nous sommes en 1962. Le général de Gaulle est au pouvoir depuis quatre ans et il y est revenu en
pleine crise algérienne. Depuis 1954, une guerre a éclaté en Algérie, alors territoire français
divisé en trois départements. Des nationalistes veulent obtenir l'indépendance de l'Algérie et
pour ça ils prennent les armes contre les forces françaises. Les « pieds-noirs », c'est-à-dire
les Européens vivant en Algérie, inquiets de la tournure des événements, souhaitent un changement
de régime politique qui leur garantirait que l'Algérie reste française. Et pour ça ils font
de plus en plus confiance aux militaires et à leurs chefs envoyés en Algérie et de moins en
moins au pouvoir politique de la IVe république. Or, en métropole, un nouveau gouvernement doit se
constituer à Paris en ce mois de mai 1958, autour de Pierre Pflimlin (prononciation : Flimelin). Et
cet homme là, les pieds noirs pensent qu'il va négocier avec les indépendantistes.
Le 13 mai 1958, éclate une émeute à Alger. La population réclame le retour du général de Gaulle
au pouvoir. À l'époque, l'homme du 18 juin 1940 est retiré de la politique et depuis sa coquette
maison de Colombey-les-Deux-Églises, il aligne les réussites aux cartes.
Bon ça, c'est pour la carte postale parce qu'en coulisses, les partisans du
général s'activent pour qu'il sorte de son confort et reprenne les rênes du pouvoir.
Cela passe donc par l'Algérie où plusieurs de ses fidèles, comme Jacques Soustelle,
ont soufflé depuis plusieurs semaines son nom aux partisans de l'Algérie française. À leurs yeux,
de Gaulle est le dernier espoir, l'homme qui saura résister au FLN, le Front de Libération
Nationale algérien, comme il a su le faire avec l'Allemagne nazie. A la suite de l'émeute
du 13 mai 1958, un comité de salut public est donc institué à Alger et réclame… De Gaulle !
Après la démission de Pierre Pflimlin pourtant tout juste nommé chef du gouvernement,
des négociations au plus haut niveau et un bon coup de pression de l'armée, le général de Gaulle
devient le dernier président du conseil de la IVe république. L'Assemblée nationale lui vote les
pleins pouvoirs pour changer la constitution. Il met en place un nouveau régime, la Ve république
dont il devient le 1er président. Et l'Algérie dans tout ça ? De Gaulle vient à Alger en juin
1958 et du haut du balcon du gouvernement général, il lance à la foule : « Je vous ai compris ».
C'est un malin le général hein ! Les différents camps pensent chacun de leur
côté qu'ils ont été enfin compris. Du coup les français d'Algérie sont persuadés que le général
fera tout pour conserver l'Algérie française, les Français de métropole, qui sont lassés de cette
guerre et qui veulent une solution politique sont contents et même les indépendantistes pensent que
la France est prête à négocier. Sauf que non... Mais pour le général de Gaulle, rapidement,
la chose est entendue. Il faut arrêter cette guerre qui n'est pas populaire en métropole,
pas gagnable politiquement et surtout, qui place la France au banc des accusés.
Les partisans de l'Algérie française comprennent vite qu'il y a un couac. Un putsch des généraux
a lieu en Algérie en avril 1961, mais il échoue rapidement. Cette même année,
des jusqu'au-boutistes créent l'OAS: (l'Organisation de l'Armée secrète. Ils
commencent des attentats terroristes en Algérie et en métropole. Leur objectif : conserver l'Algérie
française et donc torpiller les négociations pour empêcher l'indépendance algérienne.
Et l'OAS, ils ont une obsession : tuer de Gaulle, celui qui les a trahis !
Un premier attentat à la bombe, mené à Pont-sur-Seine, échoue le 8 septembre 1961.
Le 19 mars 1962, les accords d'Évian mettent fin à la guerre d'Algérie qui devient indépendante
en juillet. Et pourtant, malgré sa cause perdue, L'OAS ne désarme pas et au contraire,
sombre dans la violence aveugle.« L'opération Charlotte Corday » alias l'assassinat de
de Gaulle, est décidée le 22 août 1962. Une embuscade est organisée au carrefour dit du
Petit-Clamart. Le lieu est stratégique : le convoi du président doit y passer pour aller
à l'aérodrome de Villacoublay. À la manœuvre, un ingénieur militaire et lieutenant-colonel
d'aviation, Jean Bastien-Thiry. Il est l'organisateur de l'opération,
qui est tout de même la septième tentative contre de Gaulle en un mois.
Non seulement il a de la suite dans les idées, mais on sent qu'il a vraiment la haine le gars...
Cette fois-ci, l'OAS n'y va pas en chaussettes. Un commando de treize hommes, lourdement armés,
se positionne en deux groupes le long de la nationale 306, près du carrefour.
Le convoi présidentiel, c'est-à-dire la DS-19, une voiture de sécurité et deux motards,
quitte l'Élysée le 22 août à 19 h 45. Le général voyage avec son épouse et son aide de camp
Alain de Boissieu qui est aussi son gendre. À 20 h 20, la voiture arrive au carrefour
du Petit-Clamart. La route est dégagée à l'exception d'une estafette jaune sur le
bas-côté. Bastien-Thiry donne alors le signal en levant un journal. Aussitôt,
les fusils mitrailleurs se font entendre et la voiture présidentielle se prend les
premiers tirs. Alain de Boissieu ordonne au chauffeur de foncer. Deux pneus sont
crevés. Une seconde voiture les prend en chasse et les occupants leur tirent dessus
à plusieurs reprises avant de s'enfuir. Quand une balle pulvérise la fenêtre arrière de la DS,
de Boissieu hurle « A terre, père ! » au général, son beau-père. Le général et son
épouse se couchent sur la banquette. La voiture présidentielle roule désormais sur les jantes.
Le chauffeur qui a fait des pointes de vitesse et surtout conservé son sang-froid arrive finalement
à Villacoublay. Malgré les huit impacts sur la voiture dont trois ont traversé l'habitacle,
le général de Gaulle, ainsi que tous les membres de l'escorte sont indemnes. Impassible,
le président sort alors de la voiture et annonce calmement « cette fois, c'était tangent ».
Sous entendu, c'est pas passé loin. Et le soir, il appelle son Premier ministre Georges Pompidou et
lui dit : « Ils tirent comme des cochons ». Ah on peut dire ce qu'on veut mais il avait
quand même le sens de la formule le général ! L'enquête est rapide, facilitée par le hasard
et les imprudences des personnes impliqués dans la tentative d'assassinat. On les retrouve même
avec leurs armes ! Au cas où on aurait eu des doutes sur leur culpabilité.
Jean Bastien-Thiry lui-même est finalement arrêté le 17 septembre 1962. Condamné à la