MASSACRE DES ROHINGYAS : ce qu'il faut savoir - YouTube
Salut c'est Hugo et aujourd'hui on va parler du massacre des Rohingyas, le peuple le plus persécuté du monde.
Alors qui sont les Rohingyas ? Pourquoi sont-ils persécutés en
Birmanie et pourquoi la prix nobel de la paix Aung San Suu Kyi est-elle autant critiquée ? C'est ce que l'on va essayer de voir aujourd'hui.
Première question donc qui sont les Rohingyas ? Les Rohingyas, c'est un groupe ethnique musulman qui vit principalement en
Birmanie au Sud-Est dans l'état d'Arakan. Petit rappel : on entend en général par "ethnie" un
ensemble de personnes qui partagent la même culture, la même langue ou encore les mêmes traditions. En 2014, les Rohingyas
représentaient moins de 5% de la population birmane. Alors en quoi consiste concrètement la persécution des Rohingyas en Birmanie ? Déjà
officiellement les 1,3 million de Rohingyas ne sont pas citoyens de la Birmanie. En effet, en
1982, une loi a été votée qui spécifiait que seuls les groupes ethniques qui étaient en mesure de prouver qu'ils étaient en Birmanie avant
1823 pouvaient être citoyens. Or, selon l'Etat, les Rohingyas n'ont pas été en mesure de prouver qu'ils étaient là avant
1823. En conséquence, les Rohingyas sont apatrides, c'est à dire qu'ils n'ont aucune nationalité en Birmanie, ils ne bénéficient donc pas des mêmes droits que les citoyens et vivent dans des conditions extrêmement difficiles
avec notamment aucun accès aux écoles, hôpitaux ou encore au marché du travail.
On l'a dit à l'instant, les Rohingyas, c'est un groupe ethnique en très grande majorité
musulman mais la Birmanie est un pays qui est en très grande majorité bouddhiste puisque
90% de la population pratiquent cette religion et c'est cette différence de religion qui semble attiser les tensions
entre les Rohingyas et l'Etat. En effet, depuis plusieurs années, on assiste en Birmanie à la montée d'un
nationaliste bouddhiste. Déjà en 2012, des affrontements entre musulmans et bouddhistes en Birmanie avait entraîné 200 morts majoritairement des musulmans.
L'Organisation des Nations Unies considère les
Rohingyas comme le peuple le plus persécuté au monde.
Le représentant de l'ONU au Bangladesh a déclaré en novembre dernier que la Birmanie procédait tout simplement à un
nettoyage ethnique de la population. Il développait devant les médias, évoquant des viols de femmes, le massacre d'enfants ou encore le pillage et la destruction
des maisons des Rohingyas par l'armée.
Vous l'aurez compris ce n'est donc pas une persécution toute récente mais les violences sont montées d'un cran ces derniers jours. L'élément déclencheur
semble être une attaque de poste de police de la Birmanie par les rebelles de l'Arakan Rohingya Salvation Army le 25 août.
Cette attaque de poste de police par les rebelles va entraîner une répression sanglante de l'armée birmane. Selon les chiffres de l'armée birmane,
cette même armée qui a mené la répression, c'est plus de 400 personnes dont
370 Rohingyas qui sont morts. Et la conséquence de cette persécution,
c'est une fuite massive des Rohingyas. En 11 jours, depuis la fin du mois d'août, c'est plus de
125 000 personnes très majoritairement des Rohingyas qui ont fui la Birmanie en direction du Bangladesh.
En réalité même parler des Rohingyas
et très tabou au sein des autorités de la Birmanie. En effet, les autorités ne parlent pas de Rohingyas mais préfèrent parler de Bangladais
rattachant ainsi les Rohingyas au
Bangladesh qui se situe juste à côté. Cette non-reconnaissance est telle que la chaîne de télévision BBC a été interdite de diffusion en
Birmanie parce qu'elle employait le terme Rohingyas. Aujourd'hui il est très difficile
d'enquêter sur le massacre en cours en Birmanie. En effet, les journalistes et les officiel(le)s de l'ONU ne sont plus les bienvenu(e)s en
Birmanie ce qui rend l'enquête très difficile. En 2016, la Birmanie avait affirmé que les Rohingyas brûlent eux-mêmes leurs villages,
une affirmation démentie par l' ONG
"HRW" qui avait pointé du doigt la responsabilité
de l'armée birmane. Je vous en parlais en début de vidéo, la persécution des Rohingyas remet fortement en cause la crédibilité
d'une femme Aung San Suu Kyi. Elle est aujourd'hui chef d'état de la Birmanie.
Pourquoi son silence est-il particulièrement pointé du doigt ? Parce que c'est la chef d'état de la Birmanie
évidemment, mais aussi parce que c'est une ancienne lauréate du Prix Nobel de la paix. En effet, en
1991, elle est lauréate du Prix Nobel de la Paix. A l'époque pour sa lutte non violente pour la démocratie et les droits de l'Homme en Birmanie.
Il ya quelques jours, c'est Malala, lauréate du Prix Nobel de la Paix en
2014 qui a dénoncé le silence d'Aung San Suu Kyi. Elle écrit notamment, je cite "ces dernières années, je n'ai cessé de condamner le
traitement honteux dont les Rohingyas font l'objet. J'attends toujours de ma collègue prix nobel Aung San Suu Kyi qu'elle en fasse de même.
En réponse à ces accusations,
Aung San Suu Kyi a finalement pris la parole le 6 septembre, non pas pour dénoncer l'action de l'armée
birmane mais pour dénoncer je cite "un iceberg de
désinformations". Pour beaucoup d'experts, la non-dénonciation
du massacre est dû au fait qu'Aung San Suu Kyi n'a que peu d'influence sur l'armée qui conserve un pouvoir
extrêmement important, une certaine autonomie. On suivra l'évolution de la situation notamment sur mon compte Insta avec les débriefs
quotidiens de l'actualité
exclusivement sur mon compte Instagram, le lien est dans la description.
J'espère que cette vidéo vous a permis d'y voir plus clair. C'est une vidéo qui me semblait nécessaire. On se dit à très vite.