Journal en français facile 23/05/2022 20h00 GMT
Anne Corpet : Vous écoutez RFI, il est 22h à Paris, 16h à Port-au-Prince. Bienvenue dans le Journal du français facile présenté ce soir avec Mehdi Meddeb. Bonsoir Mehdi.
Mehdi Meddeb : Bonsoir Anne Corpet, bonsoir à tous.
AC : Cent millions de personnes ont dû quitter leur domicile à cause des conflits dans le monde. C'est un record. Ce chiffre comprend les exilés, mais aussi les personnes déplacées à l'intérieur de leur pays.
MM : Le soldat russe poursuivi pour crime de guerre en Ukraine condamné à perpétuité, à la prison à vie. Le verdict est tombé aujourd'hui et c'est la peine maximale.
AC : En France, le combat des familles pour faire revenir les enfants de jihadistes retenus dans des camps en Syrie. 200 enfants français sont concernés.
MM : Tennis avec le tournoi de Roland Garros. La joueuse Naomi Osaka a été sortie dès le premier tour. La japonaise qui avait parlé l'année dernière de ses problèmes de santé mentale a été chaleureusement saluée par le public français.
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MM : Cent millions de personnes dans le monde ont dû quitter leur domicile à cause des conflits ou des violences : c'est un record, Anne.
AC : Le chiffre a été donné par le haut-commissariat aux réfugiés de l'ONU. C'est du jamais vu depuis que le HCR tient les comptes. Il comprend les réfugiés à l'étranger et les déplacés à l'intérieur de leur propre pays.
L'impact de la guerre en Ukraine est massif, très important. Correspondance à Genève, Jérémie Lanche.
Les exilés toutes catégories confondues représentent désormais plus de 1 % de la population mondiale. S'ils étaient rassemblés dans un seul pays, ce serait le 14e le plus peuplé au monde. Un peu moins que les Philippines, mais plus que l'Égypte. Contrairement à la croyance populaire, les personnes qui ont trouvé refuge à l'étranger sont minoritaires. Plus de 53 millions de personnes vivent aujourd'hui déplacées dans leur propre pays à cause des violences. 2021, de ce point de vue, a été une année noire. Avec le pourrissement du conflit éthiopien, le retour des Talibans et l'insécurité croissante en Afrique subsaharienne. Mais en 2022, c'est l'Ukraine qui a fait exploser toutes les prévisions. Même les plus pessimistes. En jetant, en quelques mois seulement, plus de 15 millions d'Ukrainiens sur les routes. 8 millions à l'intérieur du pays. Et 6 millions qui se sont enfuis à l'étranger. Seul motif de satisfaction pour le HCR : l'élan de solidarité qui s'est créé autour de l'Ukraine. Un élan que l'organisation aimerait voir à l'oeuvre pour toutes les autres crises dans le monde. Jérémie Lanche, Genève, RFI.
MM : Le verdict est tombé en fin de matinée, le jeune soldat russe jugé en Ukraine pour crime de guerre a été condamné à la prison à vie.
AC : Âgé de 21 ans, ce soldat était poursuivi pour le meurtre d'un civil dans la région de Soumy, dans le nord-est de l'Ukraine. Il a été condamné à la peine maximale. C'est le premier militaire russe condamné pour crime de guerre sur le territoire ukrainien depuis le début du conflit. Vincent Souriau.
Son visage juvénile n'a pas cillé à l'énoncé du verdict, il est resté silencieux, seul dans son box, toujours vêtu d'un sweatshirt gris et bleu trop grand pour lui. Les magistrats ukrainiens estiment que Vadim Chichimarine a violé les lois de la guerre en tirant de manière délibérée sur un civil sans défense, Oleksander Chelipov. Un homme de 62 ans, tué de plusieurs balles dans la tête à travers les vitres de la voiture que les soldats russes venaient de voler à la suite d'un accrochage avec les forces ukrainiennes. Malgré les excuses présentées par l'accusé à la famille de sa victime, les juges ont suivi les réquisitions du parquet général qui avait demandé la perpétuité, la peine maximale. L'avocat de Vadim Chichimarine annonce qu'il va faire appel et de son côté le Kremlin, qui se plaint de ne pas pouvoir lui porter assistance en l'absence de représentation diplomatique russe à Kiev, fait savoir qu'il emploiera tous les canaux possibles pour soutenir son ressortissant, dont le sort a, selon Moscou, une importance capitale.
MM : L'intervention du président ukrainien devant le forum de Davos, forum dont les Russes ont été exclus cette année.
AC : Par vidéo interposée, Volodymyr Zelensky a une nouvelle fois demandé à la communauté internationale de prendre les sanctions « maximales » contre la Russie, et de ne plus avoir aucune relation commerciale avec elle.
Il a aussi réclamé davantage d'armes pour son pays. Lors d'une réunion virtuelle du « Groupe de contact pour la défense de l'Ukraine », vingt pays se sont engagés ce lundi à fournir des armes supplémentaires à Kiev.
MM : « Les États-Unis jouent avec le feu » réagit Pékin après une déclaration du président américain.
AC : La Chine adresse cette mise en garde suite à des propos de Joe Biden sur Taïwan. En déplacement à Tokyo, le président américain a dit que son pays défendrait militairement Taïwan en cas d'invasion. Pékin a rapidement réagi et a appelé le président américain à « ne pas sous-estimer » sa « ferme détermination » à « protéger sa souveraineté ».
MM : « Rapatriez les enfants de jihadistes », c'est le message adressé au chef de l'État français par de nombreuses associations ce lundi.
AC : Quelques 200 enfants de jihadistes français et leurs mères sont toujours détenus en Syrie. Ils vivent dans des camps à ciel ouvert, dans de mauvaises conditions sanitaires, depuis cinq ans pour certains d'entre eux.
Des pays européens, comme l'Allemagne, rapatrient les enfants de leurs ressortissants. Mais la France n'a plus fait revenir un seul mineur depuis près d'un an et demi. Éric Chaurin.
« Ces enfants ont payé pour les fautes de leurs parents, ils ont payé aussi pour l'inhumanité, pour la lâcheté d'un État qui avait le devoir de les protéger et qui ne l'a pas fait. » Ces mots sont ceux d'une grand-mère qui attend le retour de ces 4 petits enfants retenus en Syrie depuis plusieurs années. Une grand-mère qui a entendu Emmanuel Macron dire, le soir de sa réélection, que la protection de l'enfance serait au coeur des 5 années à venir. « Ce sont des enfants, nous le répétons, des enfants innocents et victimes. Donc, nous continuerons ce combat jusqu'à ce qu'il soit de retour et nous espérons qu'avec ce nouveau quinquennat, ce soit très rapide et se soient maintenant, il y a urgence, ça a trop duré. On ne peut plus attendre. 5 ans, ça a été beaucoup trop long. Maintenant, il faut arrêter ce carnage parce que ses enfants ont déjà perdu 4 ans de leur enfance. Il faut leur rendre maintenant, il faut les reconstruire tout de suite. » Des familles qui espèrent que les mots du chef de l'État se traduisent enfin en actes pour que leurs petits enfants ne perdent pas l'espoir du retour. « Il nous arrive d'avoir des nouvelles. Oui, ce ne sont pas des inconnus pour nous du tout. Ce sont des enfants qu'on connaît, ce sont des enfants qui nous connaissent. Le problème, c'est que, à partir du moment où on a un espoir, et que les années passent, on ne dit plus, est ce que je rentre demain. Ce n'est pas que l'espoir s'émoussent parce que de toute façon, comme il nous dit ici, c'est un camp, il sait que l'avenir n'est pas ici et que l'avenir est dans sa famille. Mais quand ? Elle ne le sait pas. » Pour que l'avenir de ses enfants éclaire enfin, leur famille espère être entendue par le président, lui qui ne les a encore jamais reçus.
MM : Du tennis avec le tournoi de Roland Garros. Un an après son retentissant retrait du tournoi parisien, Naomi Osaka n'est pas parvenue à passer le cap du premier tour.
AC : L'année dernière, la joueuse japonaise avait ouvertement parlé de sa dépression. Son départ du tournoi avait ouvert le débat sur la santé mentale dans le sport de haut niveau. Elle a perdu ce lundi et donc quitter Roland-Garros dès le premier tour, mais le public a salué sa prestation. Hugo Moissonnier.
Elle craignait d'avoir offensé des gens à Roland Garros. En réponse, le public lui a réservé une déclaration d'amour. « Alors, je m'appelle Sayougi et Naomi Osaka, je l'aime beaucoup parce qu'elle est originaire du Japon comme moi. Elle est très jeune et je trouve que c'est très, très courageux de sa part. » « C'est tout un symbole donc de la revoir ici, et voilà à fond, Naomi. » « Merci beaucoup au public, j'ai pu sentir beaucoup d'énergie, j'ai pris beaucoup de plaisir même si je n'ai pas gagné. » Diminué par une blessure, Naomi Osaka laisse finalement la victoire 7-5, 6-4 à Anissimov, ancienne demi-finaliste, la terre battue parisienne ne lui réussit toujours pas sportivement parlant. Mais concernant la prise en compte de la santé mentale des athlètes, celle qui a beaucoup chuté, qui est désormais la 38e joueuse mondiale, mais qui est aussi une personnalité engagée et consciente d'avoir fait avancer les choses à Roland, mais pas que. « On peut toujours faire plus, mais je vois qu'ils font de leur mieux et c'est agréable à constater. » Sa défaite à Paris ne doit pas faire oublier de bons résultats récents, une finale à Miami début avril par exemple.
AC : À signaler ce lundi l'exploit de la française Diane Parry. Elle a battu la numéro 2 mondiale Barbora Krejcikova au premier tour.