Journal en français facile 30/03/2022 20h00 GMT
Anne CORPET : RFI. Il est 22h à Paris. Bienvenue dans le journal en français facile présenté ce soir avec Sylvie Berruet. Bonsoir Sylvie.
Sylvie BERRUET : Bonsoir Anne, bonsoir à tous.
AC : Pas de trêve dans les bombardements en Ukraine : un bâtiment de la croix rouge a été frappé dans la ville de Marioupol selon les autorités locales. À Kharkiv dans l'est, les forces russes semblent en revanche s'éloigner du centre-ville. À suivre, reportage de nos envoyés spéciaux sur place.
SB : Moscou modère son optimisme au lendemain de la rencontre entre Russes et Ukrainiens. Le porte-parole du Kremlin a dit ce mercredi qu'il ne pouvait pas faire état d'avancées prometteuses dans les négociations. Vous l'entendrez dans un instant.
AC : En France, c'était sans doute la journée d'audience la plus attendue au procès des attentats du 13-Novembre. Salah Abdeslam devait être interrogé sur cette nuit de terreur mais l'espoir a été déçu : le principal accusé n'a dit que quelques mots à la fin de l'audience.
SB : Et puis du football : nous retrouverons Frédéric Sutteau en direct du Parc des Princes. Les joueuses du Paris Saint-Germain jouent leur quart de finale retour de Ligue des Champions. Elles affrontent les joueuses du Bayern de Munich.
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SB : La ville de Tcherniguiv au nord de l'Ukraine a été bombardée toute la nuit dernière, selon le gouverneur de la région.
AC : Hier, Moscou avait pourtant annoncé une réduction de son activité militaire autour de cette ville et autour de la capitale. À Marioupol dans le sud de l'Ukraine, les forces russes ont bombardé un bâtiment du Comité international de la Croix-Rouge. C'est ce qu'a affirmé ce mercredi une responsable ukrainienne. Elle accuse les forces russes d'avoir visé exprès ce bâtiment du CICR. La mairie a de son côté dénoncé l'évacuation forcée vers la Russie d'une maternité de la ville.
SB : À Kharkiv, grande ville de l'est de l'Ukraine, les bombardements ont en revanche baissé d'intensité, en tous cas sur le centre-ville.
AC : Les habitants ont vécu un véritable enfer en un peu plus d'un mois de guerre. Beaucoup s'attendaient à une invasion terrestre de l'armée russe. Mais depuis quelques jours, les forces ukrainiennes semblent repousser les troupes russes vers l'extérieur. Au centre-ville, l'une des priorités désormais, c'est de protéger le patrimoine culturel et historique. Reportage de nos envoyés spéciaux à Kharkiv, Vincent Souriau et Sami Boukhelifa.
16 mètres de haut, le monument de la place de la Constitution disparait progressivement derrière des sacs de sable. Empilés en pyramide, ils avalent déjà la moitié de la statue qui trône au sommet. En fonte noire, la silhouette d'une femme ailée, brandissant une couronne. Elle est le symbole de l'indépendance de l'Ukraine, explique fièrement Volodia.
« On ne veut pas que nos monuments soient endommagés par des éclats d'obus. Nous aimons notre patrimoine, c'est pour ça que nous le protégeons. Cette statue, c'est l'héritage de nos enfants et de nos petits-enfants. Les générations futures doivent se rappeler que nous avons construit tous ces monuments de nos propres mains. »
Volodia et ses collègues ouvriers chargent les sacs de sable dans la nacelle de la grue. Depuis une semaine, ils ont couvert une grande partie des cinquante monuments de la ville.
« Le 23 mars, nous avons commencé par la statue du poète Taras Chevtchenko, grande figure du patriotisme ukrainien. Même durant l'occupation allemande de l'Ukraine, sa statue n'avait pas été touchée. Elle a survécu à la seconde guerre mondiale ».
Au loin, les déflagrations des bombes raisonnent. Prochaine étape pour Volodia et les autres ouvriers : ériger des barricades autour du monastère de la ville, vieux de trois cents ans.
Sami Boukhelifa, Vincent Souriau, Kharkiv, RFI.
SB : Au lendemain de la rencontre entre Russes et Ukrainiens, Moscou modère son optimisme.
AC : Hier le chef de la délégation russe avait fait état de « discussions substantielles » c'est à dire concrètes. Mais le porte-parole du Kremlin a tempéré ces propos ce mercredi. On écoute Dimitri Peskov.
La partie ukrainienne a enfin commencé à préciser de façon concrète et par écrit ce qu'elle propose. Jusqu'à présent, ce n'était pas le cas. C'est un facteur positif. Pour le reste, pour l'instant, nous ne pouvons pas faire état de quoi que ce soit de très prometteur, de percées quelconques. Il y a encore beaucoup de travail à faire. Vous avez dû le remarquer, nous évitons soigneusement de faire des déclarations sur le fonds de ce qui est réellement sur la table des négociations. Nous n'en parlons pas publiquement. Nous pensons que les négociations doivent se dérouler dans la discrétion. En revanche, nous entendons des représentants de l'Ukraine s'exprimer sur les réseaux sociaux, semer la discorde, y compris de la part de représentants qui ne sont pas impliqués dans les négociations. Ce n'est pas un facteur qui contribue au succès des négociations.
Sachez aussi que dans un entretien accordé ce soir à RFI et France 24, le ministre français des Affaires étrangères a estimé que « rien n'avait avancé » depuis trois semaines dans les pourparlers entre la Russie et l'Ukraine.
SB : En France, le procès des attentats du 13-Novembre se poursuit devant la Cour d'Assises spéciale.
AC : Au 102e jour d'audience, Salah Abdeslam était appelé à répondre. Mais le seul membre encore en vie des commandos terroristes n'a pas livré les explications espérées par les familles des victimes. Compte rendu d'audience, Nathanaël Vittrant.
« Aujourd'hui je souhaite faire usage de mon droit au silence. »
Dans la salle d'audience à nouveau remplie, la déception est audible. Le président égraine alors les nombreuses questions qui se posent sur l'implication de Salah Abdeslam : son rôle dans la location des véhicules qui ont transporté les terroristes, des chambres qui les ont hébergés, sa traversée de Paris du nord au sud après avoir déposé les 3 terroristes du stade de France. L'abandon, enfin, de son gilet explosif à Montrouge. Salah Abdeslam écoute, impassible.
L'avocat général s'emporte : « Par ce silence, on a bien confirmation avec vous que la lâcheté est vraiment la marque de fabrique des terroristes, il n'y a pas une once de courage chez vous. »
« Monsieur Abdeslam, la semaine dernière vous m'aviez promis une réponse », tente une avocate de victimes.
« Je vais honorer ma promesse », lui répond Abdeslam.
Il reprend alors à son compte l'explication donnée la veille par son ami d'enfance Mohamed Abrini : lui devait partir en Syrie, et c'est seulement le soir du 12 novembre qu'il se retrouve embarqué malgré lui dans les commandos terroristes. Il réaffirme avoir renoncé à déclencher sa ceinture. Pourquoi alors avoir affirmé par la suite qu'elle n'avait pas fonctionné ? « J'avais honte. »
Une explication mise à mal quelques heures plus tard par l'expert en déminage qui a analysé le fameux gilet abandonné, un gilet défectueux.
« Mais quand on le porte, la seule façon de savoir qu'il est dysfonctionnel, c'est bien d'appuyer sur le bouton ? », lui demande un avocat de parties civiles.
« Tout à fait », répond l'expert.
« Je n'ai pas d'autre question. »
SB : Le sport avec du football féminin ce soir à Paris.
AC : Les joueuses du Paris Saint-Germain jouent leur 1/4 de finale retour de Ligue des Champions. Elles reçoivent les bavaroises du Bayern Munich. Frédéric Suteau, vous êtes au Parc des Princes. Où en sommes-nous dans cette rencontre ?
La deuxième période vient de reprendre, 7 minutes de jeu. Un but partout entre les deux équipes. Les Parisiennes ont ouvert le score assez rapidement, 17e minute, un but de Sandy Baltimore. Très très beau but, après un corner. Elle a surpris tout le monde avec ce long ballon, cette frappe du pied gauche qui est allée se loger dans la lucarne de la gardienne du Bayern de Munich. Mais l'avantage des Parisiennes n'a été que de courte durée puisque 4 minutes plus tard, les Allemandes ont égalisé : 1 but partout. Il faut rappeler Anne qu'au match aller la semaine dernière, à Munich, les joueuses du PSG ont gagné : 2 buts à 1. Donc pour l'instant, elles sont toujours qualifiées pour les demi-finales de cette Ligue des Champions, mais le match est très serré, très indécis. Il faut rappeler également que l'an passé, ces deux équipes étaient allées jusqu'en demi-finale de la Ligue des Champions. Le tout dans une ambiance bon enfant, beaucoup de jeunes qui sont venus au Parc des Princes ce soir, vingt-cinq-mille personnes pour soutenir les joueuses du PSG.
AC : Merci Frédéric Suteau, vous étiez en direct du Parc des Princes à Paris.
SB : Et puis l'acteur Bruce Willis met fin, met un terme à sa carrière.
AC : Le comédien américain, qui s'est illustré pour ses nombreux rôles dans des films d'action, souffre d'aphasie a expliqué sa famille. L'aphasie est une maladie qui occasionne des troubles du langage.
RFI, il est bientôt 22h10 à Paris. C'est la fin de cette édition du Journal en français facile, vous pouvez la retrouver sur notre site internet, rfi.fr
À demain.