Comment parler français sans bloquer et atteindre ses rêves (interview Ouadih Dada) (2)
pour l'arabe vis à vis du français.
A mon avis, ça n'a pas de sens.
A fortiori quand on connaît les liens qui existent entre le Maroc et la France, qui
sont des liens historiques, qui sont des liens contemporains sur le plan économique, culturel
encore aujourd'hui ; le plus grand nombre d'instituts français, par exemple qui existe
à travers le monde dans un pays, c'est au Maroc qu'ils sont.
Donc, il n'y a pas de crainte particulière à avoir.
Il ne faut pas voir l'anglais ou l'espagnol ou le mandarin, comme des menaces pour le
français, mais au contraire comme une richesse qui va inciter encore plus les Marocains à
maîtriser le français et à acquérir d'autres langues.
Oui, je le vois comme toi.
Ce n'est pas l'un ou l'autre et ici, au Maroc, le français reste indispensable.
Il est fondamental.
Le français, on le retrouve dans les documents administratifs, on le retrouve sur les panneaux
routiers, on le retrouve à l'école, on le retrouve de partout, on le retrouve à la
télévision.
La télévision dans laquelle je travaille à 2M, on a au moins 40 %, (entre 30 et 40
% de Français).
On a des journaux télévisés qui sont en français, on a des émissions qui sont exclusivement
en français, on a des magazines qui sont en français, on a des films qui sont diffusés
en français, et on n'a pas d'autres langues.
On a l'arabe, l'amazigh et le français.
Donc, c'est pour dire à quel point cette langue a une place fondamentale dans notre
société, pour mille et une raisons (qui peuvent être culturelles, historiques) mais
qui qui font partie de notre identité à nous en tant que Marocains et de la richesse
qui est la nôtre.
Après, il ne faut pas non plus faire du français un levier ou un outil, j'ai envie de dire,
un peu politique ou polémique.
Il faut que le français soit là pour ce qu'il est, pour être une langue vecteur d'idées,
de culture, de richesse et de communication, bien évidemment.
OK, je vois ça comme ça, mais c'est bien d'avoir l'œil de quelqu'un, de quelqu'un
qui est exposé au quotidien.
Alors on a parlé...
Tu parles un peu de culture marocaine.
Les membres qui me suivent depuis un certain temps le savent, je commence à être impliqué
de plus en plus au Maroc et à chaque fois que je viens, j'apprends sur la culture marocaine.
Et je pense que le bouquin qui vient de sortir, qui s'appelle "Les notions d'une nation",
va m'aider sur le sujet en fait.
Il est sorti quand ce livre ? Ce livre, il est sorti à l'occasion
du Salon international du livre et de l'édition de Casablanca.
Et en fait, c'est un ouvrage, je veux dire, plus précisément parce que ce qui est dedans,
je ne l'ai pas écrit, mais je l'ai repris avec – et ça me fait plaisir que tu fasses
cette remarque préliminaire – avec vraiment cette volonté de donner un regard sur le
Maroc.
C'est parti d'un constat ou d'une interrogation.
Je me suis dit qu'est-ce que je peux laisser à mes enfants ? Et en réfléchissant, je
me suis dit : il faudrait au moins que je leur laisse une certaine connaissance du Maroc.
Et à l'occasion des 20 ans de règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, je me suis dit
: « Tiens, qu'est-ce que je pourrais faire pour marquer le coup ? ». Et je me suis plongé
comme ça de manière presque instinctive dans ses discours sans vraiment savoir où
est-ce que cela allait mener.
Et en lisant au fur et à mesure les discours les uns après les autres de manière chronologique,
j'ai vu qu'il en ressortait des notions, des notions qui reflètent le Maroc et des notions
qui étaient définies dans les discours.
C'est-à-dire que le roi, dans ses discours, a eu une approche didactique, pédagogique
presque et donc je me suis dit : « Tiens, autant ressortir ces notions, ressortir la
définition qu'en donne le souverain pour avoir une espèce de patchwork comme on dit,
espèce d'œuvre globale qui va nous permettre d'avoir les différentes facettes de ce qu'est
le Maroc avec à peu près 150 notions que j'ai fait ressortir ».
Tu peux nous donner des exemples ? J'ai vu tout à l'heure un article qui parlait,
par exemple, des relations avec le voisin algérien.
Voilà, il y a le regard, par exemple, du Maroc sur l'Algérie qui est donné par
le roi.
Ce qu'on oublie, par exemple, c'est que Sa Majesté, parce qu'on pense souvent au différend
qui existe entre nos deux pays, notamment autour du dossier du Sahara marocain et on
oublie que Sa Majesté le Roi s'est rendu en Algérie au tout début de son règne et
c'est extraordinaire quand on découvre la manière dont le roi parle de l'Algérie,
alors qu'on a dans l'esprit collectif, dans la mémoire collective du moins assez récente,
ces conflits et ces tensions qui peuvent exister entre le Maroc et le voisin algérien.
Diplomatique en fait.
Voilà, absolument.
Il y a des notions telles que la citoyenneté, sur l'éducation, le regard également du
Maroc sur l'Afrique, à la lumière de toute la politique qui a été lancée dans le rapprochement
avec les voisins du continent.
Donc, vraiment, pour moi, ça a été une richesse extraordinaire.
Ça a été vraiment un travail que j'ai pris énormément de plaisir à faire et très
honnêtement, au regard des premières présentations que j'ai pu faire, je suis content des réactions
parce que beaucoup de gens me disent : « C'est une matière pour nous, les discours royaux,
qui est une matière incontournable, mais jusqu'à présent, on ne savait pas par où
commencer ». Et donc, ce petit ouvrage donne quelques portes d'entrée à travers ces différentes
notions.
Tu nous as mâché le travail.
Voilà ! C'est vraiment un déclic, c'est le premier pas, et après, à charge
pour tout un chacun d'approfondir ou d'aller vers les thématiques ou les discours qui
les intéressent.
D'accord ! Tu l'as écrit pour qui, ce livre, Ouadih ? Tu dis que tu avais envie
de laisser un héritage à tes enfants en ce qui concerne la culture marocaine.
Moi, je suis français, je vais en apprendre pas mal sur la culture marocaine dans ce bouquin.
Il est destiné à qui ? En fait, il est vraiment destiné
à tout le monde et aux Marocains eux-mêmes parce que personne ne peut prétendre avoir
une connaissance pointue des discours.
Il est destiné aux Marocains du monde qui ont cet attachement viscéral au royaume,
pour qui ça peut être l'occasion d'enrichir encore plus ce lien à la fois très fort
et invisible.
Et puis, il est pour tous ceux qui, comme toi, aiment ce pays et qui veulent avoir un
aperçu assez rapide et instantané de ces réalités et en partie de son histoire.
D'accord ! Super ! Où est-ce qu'on peut se le procurer ? Parce que tu sais que,
que ce soit au Maroc ou à l'international, c'est toujours la grande question qui se pose
quand on voit un bouquin comme ça qui nous intéresse.
Je l'achète où, ce livre ? Le livre va être distribué – là,
c'est en cours – dans différentes librairies marocaines à travers le royaume, à travers
le réseau Virgin Megastore, à travers la FNAC et puis dans nos librairies partenaires,
soit à Casablanca, Tanger, Agadir, Marrakech, Essaouira ou autres.
Et puis, pour l'international, on fait un travail vraiment qui nous demande énormément
d'énergie pour le rendre disponible à l'étranger, notamment chez ceux qui nous suivent à travers
ta chaîne.
Donc, je suis en train de monter un site Internet qui va s'appeler Ouadihsdada.com, pour faire
très simple, et on pourra le commander en ligne directement.
D'accord, super ! Ça, c'est l'aspect pratique en ce qui concerne le bouquin.
Qu'est-ce que tu dirais justement aux gens qui sont à l'étranger et qui s'intéressent
au Maroc ? Qu'est-ce que tu leur dirais pour les motiver à venir ?
Est-ce que je vais être objectif si je me prononce ?
Ce n'est pas grave.
Non, non, c'est un pays...
C'est un pays qui est magnifique.
C'est un pays qui est fabuleux, qu'il faut découvrir.
Il y a mille et une chose d'ailleurs, comme tout autre pays dont on peut entendre parler
en bien.
Le Maroc, c'est la porte de l'Afrique.
C'est vraiment...
Quand on vient au Maroc, il y a cette envie d'aller plus en profondeur vers le continent.
Et puis, il y a tout ce qu'on connaît à travers la culture ou à travers les médias.
Il y a Casablanca et sa mosquée, il y a Tanger et toute sa beauté, son littoral ; il y a
Fès et son histoire millénaire ; il y a Meknès et son histoire en tant que capitale
ismaélienne.
Enfin, il y a mille et une chose à découvrir.
Et puis, c'est un endroit, c'est un pays où on se sent bien, où les gens sont... notamment
en milieu rural.
Moi, je les invite, ceux qui veulent venir au Maroc, à choisir des zones rurales parce
que justement, pour reprendre un terme qui t'est très cher, ils vont pouvoir y trouver
cette authenticité marocaine.
D'accord, oui, que tu ne retrouves pas forcément dans le centre ?
Oui, quand on vient à Casa...
Enfin, entre Casa et le centre de Lyon en soi, ou le centre de New York, il n'y a pas
de grande différence.
On a les bouchons, les klaxons et tout ce qui va avec.
Mais dans l'univers, le monde rural, il y a vraiment ce terroir marocain à travers
sa culture, à travers ses habitants, à travers l'air que vous allez respirer que ce soit
en bord de mer ou à l'intérieur des terres.
Super ! Ouadih, on a parlé apprentissage du français, on a parlé un peu du Maroc,
on a parlé un petit peu des notions d'une nation qui va être mon livre de chevet pour
la semaine à venir.
J'aimerais qu'on prenne encore un peu plus de hauteur et qu'on parle de développement
personnel et en particulier du fait d'atteindre ses rêves et ses objectifs.
Toi, je l'ai dit dans l'introduction, ton rêve, c'était de présenter le JT et tu
as présenté le JT.
Qu'est-ce que tu dirais aujourd'hui à un jeune Marocain, ou Américain, ou Français
ou Espagnol qui a envie d'atteindre son rêve, tout simplement ?
C'est une thématique...
Moi, tu le sais, c'est vraiment mon domaine de prédilection et des différentes conférences
que j'ai pu faire, différentes rencontres que j'ai pu animer ou auxquelles j'ai pu participer,
j'en ai tiré une formule qui n'est pas vraiment une formule magique, mais qui est composée
d'ingrédients qui sont incontournables et fondamentaux quand on veut réaliser son rêve.
Cette formule, c'est : S = RP puissance 3.
S pour succès.
Pour atteindre le succès, qu'est-ce qui faut ? Il faut R.
La première lettre, c'est R de « rêver ». Il faut se permettre de rêver.
Quand on veut réussir quelque chose, si on n'est pas animé par un rêve, on manque de
cette énergie qui est extraordinaire.
RP puissance 3, ça veut dire qu'il y a trois P.
P à la puissance 3.
Le premier, c'est la passion.
Si on veut atteindre le succès, il faut être passionné en plus de rêver.
Le deuxième P, c'est celui de la persévérance.
Il faut tenir le coup.
On va tomber, on va échouer, on va galérer, mais il ne faut jamais abandonner.
Et puis le troisième P, c'est celui de la projection, c'est-à-dire qu'il faut faire
œuvre d'imagination pour pouvoir se visualiser dans l'objectif que l'on poursuit, dans le
rêve que l'on poursuit.
Quand j'étais gamin, je me voyais dans un studio, face à une caméra, en train de présenter
le journal et ce travail de projection, il permet de tendre un peu plus fort vers le
rêve que l'on poursuit.
S = RP puissance 3, cette petite formule-là qui permet d'avoir l'ensemble des ingrédients
quand on veut atteindre le succès.
Super ! Y a un certain nombre de choses dont les membres ont déjà entendu parler
puisque c'est des sujets qui me parlent également.