Les conflits les plus meurtriers de l'Histoire (1)
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bord des lèvres...oui c'est bien NordVPN, bravo ! Pour en savoir plus rendez vous en
fin de vidéo ou sur nordvpn.com/notabene.
Bon visionnage ! Mes chers camarades, bien le bonjour !
Après avoir déjà ravi les plus sadiques d'entre vous dans ma vidéo sur les morts
insolites, je me suis dit que c'était une bonne idée de continuer dans cette voie en
vous proposant un sujet joyeux joyeux, les pires carnages de l'Histoire...ouais, parce
qu'on aime le sang tout ça...ou pas...
Le problème quand on cherche les conflits les plus meurtriers, outre la perte de foi
en l'humanité, c'est qu'ils se concentrent surtout sur les zones les plus fortement peuplées,
et donc on peut noter une présence assez importante des territoires chinois.
Alors plutôt que vous parler uniquement des nombreuses guerres et révoltes de cette zone,
et pour découvrir certains pans d'histoire qu'on aborde peu, on va se pencher sur 5
conflits particulièrement meurtrier, un par continent ! L'occasion aussi de découvrir
de nouveaux noms, ou d'aborder certaines périodes connues sous un autre angle.
Petite subtilité également, comme on les a déjà pas mal couvertes sur la chaîne,
on abordera pas les deux guerres mondiales, malgré leur nombre tristement élevé de
victimes; près de 19 millions pour la première et entre 60 et 80 millions pour la seconde,
tous théâtres confondus.
On commence avec le plus diffus des conflits qu'on abordera puisqu'il s'étale sur
plusieurs siècles ; les différentes guerres, mais aussi les massacres pur et simple qui
constituent l'annexion par les colons britanniques des territoires dans lesquelles vivaient les
Aborigènes d'Australie.
L'Australie est peuplée depuis au moins 50.000 ans, voire même 65.000 ans selon certaines
estimations.
Les aborigènes venant de l'Indonésie et s'étendant petit à petit sur toute l'île,
jusqu'à sa voisine la Tasmanie.
Ils y développèrent une vie culturelle impressionnante, notamment avec des peintures dans des grottes
comparables à celles de Lascaux en Europe à la même période.
Quelques migrations, notamment venant d'Inde, seraient venues apporter un peu de diversité
génétique mais c'est principalement le temps et la dispersion des populations qui
donnera aux populations aborigènes une forte diversité culturelle.
Et c'est le moment de faire un petit point sémantique.
Parce qu'il n'y avait pas “un peuple” comme peut le laisser penser le terme unique
“d'Aborigène d'Australie”, mais entre 250 et 750 nations, avec leurs cultures propres,
plusieurs centaines de langues et dialectes différents, regroupés dans des ensembles
régionaux.
Citons à titre d'exemple de ces ensembles régionaux les Koori, Murri, Nyungar, Wangai,
Nunga,... eux-même encore constitués de peuples différents.
En 1770, James Cook, explorateur britannique, longe la côte est de l'Australie et revendique
au nom de la couronne ces terres.
Dans la mentalité colonisatrice de l'époque, il était plutôt normal de s'approprier
des territoires considérés comme terra nullius, c'est à dire qui n'appartenait pas à
ce que les colonisateurs considéraient comme un état valable.
Et bien entendu, malgré une population qui est maintenant estimée jusqu'à 750.000
Aborigènes d'Australie tous peuples confondus, les Anglais vont se considérer légitime
à coloniser l'île.
En 1787, la “Première Flotte” anglaise est envoyée, embarquant 1400 personnes dont
plus de la moitié étaient des condamnés (hommes et femmes), avec vivres, outils et
ressources, dans le but d'établir une colonie pénitentiaire.
Après un premier débarquement, l'expédition s'installe dans ce qu'elle nomme la Baie
de Sidney, le 26 janvier 1788.
Et si les consignes officielles sont de vivre en bonne relation avec les populations rencontrées,
très vite l'augmentation du nombre d'Européens va conduire à des affrontements et à une
complète invasion du territoire.
Si la majorité de ce conflit est constitué d'escarmouches et d'expéditions punitives,
certaines régions concentrent un bien plus grand nombre de victimes.
Le Queensland, la partie nord-est de l'Australie, est la plus peuplée avant l'invasion britannique,
certaines estimations donnant jusqu'à 300.000 personnes, avec une haute densité de population.
Dans cette région, la “guerre des frontières”, ou l'invasion britannique, fait selon les
dernières estimations plus de 60.000 victimes Aborigènes et moins de 2000 chez les colonisateurs.
La phase la plus violente a lieu entre 1850 et 1900.
Le déséquilibre technologique explique en partie cette différence de pertes, tout comme
le déséquilibre démographique qui va pencher de plus en plus en faveur des colonisateurs.
Une part assez importante, pouvant représenter jusqu'à un tiers des victimes, est prise
par des groupes civils qui mènent des expéditions punitives, en marge des opérations militaires
officielles.
Faut bien les colons se fassent leur place non ? En plus des armes à feu, les britanniques
font usage, dans certains cas, de manière plus sournoise : le poison ;
dans le Queensland toujours, des membres du peuple des Gubbi Gubbi sont ainsi empoisonnés
par de la farine offerte… avec un supplément d'arsenic.
Et bien sur je parle ici des victimes directes de la colonisation, auxquelles doivent s'ajouter
celles des maladies apportées d'Europe, des famines et des déstructurations des sociétés
aborigènes.
De 750.000, la population totale des différents peuples aborigènes d'Australie tombe ainsi
jusqu'à 60.000 après la Première guerre mondiale.
On se sent tout de suite vachement plus heureux après cette première partie n'est ce pas
? Allez, on va faire un petit tour par chez nous pour voir si l'herbe est plus verte
! Pas trop dur à deviner, en dehors des deux
guerres mondiales, ce qui a tapé très fort en Europe, c'est surtout Napoléon Bonaparte
! Vous vous doutez bien en voyant que la vidéo ne fait pas trois heures et qu'on a encore
trois autres sujets à aborder ensuite, je ne vais pas revenir ici dans le détail sur
l'ensemble des conflits qui ont émaillés le règne de l'Empereur des Français.
Déjà c'est un peu le bordel pour savoir à partir de quand on peut parler de “guerre
napoléoniennes” ; s'il est clair qu'après le sacre du 2 décembre 1804, voire même
une fois qu'il s'est nommé premier consul fin 1799, il a une responsabilité écrasante,
les conflits prennent place dans un contexte déjà fortement chaotique ; celui des guerres
suivant la révolution française.
Pour faire très simple, pour diverses raison la France révolutionnaire va dès 1792 se
retrouver en guerre avec une bonne partie des monarchies d'Europe.
Deux coalitions vont se succéder, sans arriver à rétablir la monarchie sur le trône de
France.
Au contraire, la France parvient à s'étendre, s'entoure de “Républiques soeurs” et
est vue comme une menace par le reste du continent.
Du côté français, la situation reste précaire également car la France est littéralement
entourée d'ennemis potentiels.
Ce chaos va d'ailleurs contribuer largement à l'accession de Napoléon au pouvoir,
profitant de la notoriété qu'il acquiert en menant ses troupes en Italie et du sentiment
d'insécurité qui incite certains à vouloir un pouvoir fort pour “sauver la Révolution”.
Rétrospectivement, c'est sur que ça parait pas une excellente idée… A l'époque
d'ailleurs c'était déjà craint par une partie des révolutionnaires qui redoutaient
le “césarisme”, l'accession au pouvoir d'un militaire par son prestige.
Et j'ai envie de dire : Bingo !
Toujours est il qu'une fois installé au consulat et encore plus sur le trône, l'ami
Bonaparte ne va pas du tout se calmer.
Confiant à la fois en son génie militaire et dans la capacité militaire de la France,
qui reste de loin le pays le plus peuplé d'Europe occidentale, il se retrouve en
état de guerre presque permanent durant son règne.
Pour s'y retrouver, on sépare généralement les conflits en fonction des pays qui s'alliaient
contre la France dans différentes coalitions.
En gros la 1ère coalition, la 2ème coalition, etc..
Et quand Napoléon arrive au pouvoir, y'a déjà eu deux coalitions et une nouvelle
se forme.
Pour faire simple on va installer un compteur de coalition dans un coin de l'écran, ça
sera plus clair.
La troisième coalition donc voit la France écraser rapidement l'Autriche et et la
Russie, avec comme sommet la bataille d'Austerlitz.
L'Autriche est mise hors-jeu, l'influence française s'étend jusqu'au sud de l'actuelle
Allemagne par la mise sur pied de la Confédération du Rhin.
En gros une zone sous protectorat français.
Et ça, ça ne va pas plaire du tout à la Prusse qui, sans attendre son allié russe,
va mobiliser ses troupes contre Napoléon à travers une 4ème coalition… et perdre
en une campagne en moins d'un mois ;
Fortiche ces prussiens, mais on va pas se foutre de leur tronche, il nous le rendront
bien !
La double victoire d'Iéna et d'Auerstadt, le 14 octobre 1806, conduit ainsi plus de
100.000 soldats prussiens à être faits prisonniers.
Les troupes russes sont battues de leur côté en 1807, aboutissant à la fin de cette quatrième
coalition.
Mieux que ça, la Russie participe désormais au blocus commercial imposé par Napoléon
à l'Angleterre.
En gros, voyant qu'il ne pouvait envahir directement l'Angleterre faute d'une flotte
suffisante, l'idée était de les asphyxier économiquement en interdisant à quiconque
sur le continent de commercer avec eux.
Le type se frotte les mains, le ventre, tout ce qu'il peut quoi.
En 1808, la population espagnole se soulève contre le gouvernement favorable aux Français,
l'armée française présente sur place réprime le soulèvement et la monarchie espagnole
est remplacée quand Joseph, le frère de Napoléon, est nommé par ce dernier roi d'Espagne.
C'est alors la péninsule toute entière qui se braque, immobilisant de nombreuses
troupes et permettant à l'Angleterre de reprendre petit à petit le terrain sous le
commandement du Duc de Wellington.
En parallèle, les Anglais (toujours eux ! ) montent une cinquième coalition avec l'Autriche
en 1809, qui est un nouvel échec.
S'ensuivent trois années sans nouvelles coalitions mais également sans grand succès
du blocus continental de Napoléon, notamment parce que la Russie ne le respecte pas.
Pour forcer le Tsar Alexandre Ier à adhérer au blocus et comme il l'a toujours fait
depuis maintenant plus de dix ans, Napoléon choisit alors la solution offensive : envahir
la Russie.
J'en avais déjà parlé sur la chaîne, l'invasion se transforme en débacle et
la Grande Armée fond comme neige au soleil.
Et c'est pas joli à voir...
Toujours est-il qu'autour de l'Angleterre, qui ne demandait pas mieux, et de la Russie
se forme la sixième coalition, rejointe par la Suède puis par les anciens ennemis de
Napoléon quand les choses tournent mal ; l'Autriche et la Prusse.
Les combats se poursuivent en Allemagne, puis sur le territoire français, jusqu'à la
première abdication de Napoléon, le 3 avril 1814.
Malgré une tentative de comeback célèbre l'année suivante, qui verra se former une
septième et dernière coalition, principalement composée des Britanniques et des Prussiens,
même si toute l'Europe est censée s'y mettre.
Napoléon ne parviendra pas à rétablir son pouvoir, mettant fin à vingt ans de guerres
sanglantes presque ininterrompues.
Mais ça ne suffit pas à expliquer le nombre de victimes engendrées par ces différentes
guerres, qui oscille entre 3 et 4 millions, ce qui fait quand même pas mal…
car un autre élément va être caractéristique de ces conflits et préfigurer l'ampleur
des guerres suivantes ; la massification des armées.
Dans les guerres d'Ancien Régime, les armées sont en effet constituées d'effectifs “raisonnables”
; la logistique ne permet de toute façon pas d'équiper des masses de troupes et
encore moins de les entraîner.
La transition se fait assez lentement entre les armées médiévales tel qu'on les connaît
et les modèles d'armées plus modernes, ayant des effectifs de plus en plus permanents.
Ce qui n'empêche pas de garder une place importante aux mercenaires ou régiments étrangers.
La guerre est alors de plus en plus “professionnelle” et voit l'apparition de vrais soldats qui
sont tout de même encore séparé par leur rang social ; par exemple la plupart des postes
d'officiers sont réservés aux membres de la noblesse.
Cela n'empêche évidemment pas une évolution lente des effectifs, qui accompagne d'ailleurs
de meilleures capacités de production des armes et de munitions et un accroissement
démographique.
Problème ; lors de la Révolution et particulièrement après la fuite du roi et son exécution,
une bonne partie des officiers nobles désertent l'armée, qui se retrouve déstructurée
et affaiblie.
Première puissance démographique, la France veut alors compenser mais aussi mettre fin
à l'ancien système inégalitaire en établissant la “levée en masse”, une conscription
dont je reparlerai bientôt dans un épisode sur la Vendée.