Journal en français facile 17/09/2022
Raphaël Reynes : Il est 20 heures en temps universel, 22 heures, ici à Paris. Bonjour à tous et merci d'être avec nous pour ce Journal en français facile, présenté ce soir avec Sylvie Berruet. Bonsoir, Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Raphaël, bonsoir à tous.
RR : Dans l'actualité de ce samedi 17 septembre : l'émotion, en Ukraine, après la découverte de plus de 400 corps enterrés sommairement dans la région d'Izioum. L'émotion et la colère. Pour beaucoup d'Ukrainiens, la Russie se livre à un génocide. Reportage, à Izioum, dès le début de ce journal.
SB : La Chine sera représentée aux funérailles d'Elizabeth II, ce lundi à Londres. Le vice-président chinois est attendu dans la capitale britannique, malgré l'opposition de nombreux parlementaires, ils dénoncent la politique de Pékin contre les Ouïghours.
RR : Et puis, les inégalités qui se creusent, en Inde, selon un rapport de l'ONG Oxfam. L'Organisation affirme que les salaires des femmes, des musulmans et des plus pauvres sont très inférieurs à ceux des autres travailleurs indiens.
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SB : L'Ukraine est toujours sous le choc après la découverte, près de la ville d'Izioum, de plusieurs centaines de tombes.
RR : Un cimetière dans lequel reposent les corps de plusieurs centaines de victimes mortes pendant l'occupation russe de cette ville. Les autorités judiciaires ont identifié 443 personnes enterrées dans une forêt proche de la ville. Il est encore trop tôt pour connaitre les circonstances de leur mort. Mais, en tout cas, l'onde de choc se propage dans tout le pays. Et, chez beaucoup d'Ukrainiens, les images d'Izioum sont associées à un mot : génocide. Reportage de notre correspondant en Ukraine, Stéphane Siohan.
Andriy est le commandant d'une unité de la gare nationale chargée de protéger l'accès à la forêt où ont été retrouvés des centaines de corps. Après avoir vu lui-même les premières dépouilles, il n'arrive pas à masquer sa colère. « Ce que je vous dis, c'est qu'on découvre ici le véritable visage de l'armée russe. Comment on a pu vivre avec ces gens ? Ce ne sont pas des gens normaux. C'est vraiment la putain de merde. » En attendant les conclusions des médecins légistes, Dmytro Lubinets, représentant de la Verkhovna Rada, le parlement ukrainien, pour les questions de droit de l'homme, ne se fait aucune illusion sur le drame qui s'est joué à Izioum ces six derniers mois. « En deux jours, j'ai vu des salles de torture à Balakliya, puis ici à Izioum. Après leur passage dans les salles de torture, des gens du coin emmenaient les victimes ici et les enterraient. Cela témoigne du fait que la Fédération de Russie conduit en Ukraine un génocide, elle tue des femmes, des enfants, la population civile. La Russie se livre à une destruction de masse de nos infrastructures. Cette situation se répète systématiquement dans tous les endroits, qui ont été temporairement sous occupation russe. » Même si beaucoup de victimes semblent avoir été tués dans des bombardements au début de la guerre, les autorités ukrainiennes qualifient désormais les morts d'Izioum comme les conséquences d'actes de type génocidaires. Les enquêtes livreront ultérieurement leurs conclusions, mais beaucoup d'Ukrainiens éprouvent déjà la sensation que les soldats russes veulent tout simplement les éliminer. Stéphane Siohan, Izioum, RFI.
RR : Ce soir, les autorités de Kiev annoncent la centrale nucléaire de Zaporijjia est à nouveau connectée au réseau électrique ukrainien.
SB : Joe Biden met à nouveau en garde Vladimir Poutine contre l'utilisation d'armes chimiques ou nucléaire, en Ukraine.
RR : « Cela changerait le cours de la guerre d'une façon jamais vue depuis la Seconde Guerre mondiale », avertit le président américain qui promet une réponse « conséquente », importante, de la part des États-Unis si la Russie utilise ce genre d'armes.
SB : Joe Biden qui en route vers Londres pour assister aux funérailles de la reine Elizabeth II.
RR : Le président américain fait partie des centaines de chefs d'États, de chefs de gouvernements et de têtes couronnées qui assisteront à la cérémonie, ce lundi. Plus de 2 000 invités sont attendus à Westminster. La Maison Blanche indique qu'aucune rencontre formelle n'est prévue avec la nouvelle Première ministre britannique, Liz Truss, à l'occasion de ce voyage de Joe Biden à Londres. Ils se retrouveront quelques jours plus tard, à l'Assemblée générale de l'ONU, à New York, indique la présidence américaine.
SB : Et la Chine, Raphaël, sera finalement représentée aux funérailles de la reine d'Angleterre.
RR : Oui, malgré la polémique déclenchée par plusieurs parlementaires britanniques qui dénoncent la politique menée par les autorités chinoises dans la région du Xinjiang. Les précisions de Vincent Souriau.
La Chine sera finalement représentée par son vice-président, Wang Qishan, qui sera le plus haut dignitaire chinois à fouler le sol britannique depuis le déclenchement de la pandémie de Covid-19. Sa présence à Londres se confirme malgré la bronca de plusieurs députés qui n'ont pas mâché leurs mots dans une lettre adressée au ministère britannique des Affaires étrangères. Inviter les autorités chinoises aux funérailles de la reine, écrivent-ils, revient à convier à notre table les architectes du génocide des Ouighours au Xinjiang. La diplomatie britannique se défausse sur les services de la famille royale qui ont le dernier mot s'agissant des invités. Et rappelle qu'une invitation a été transmise à tous les pays avec lesquels le Royaume-Uni entretient des relations diplomatiques. C'est faux, rétorquent les parlementaires. Nous ne convions pas la Russie et la Biélorussie en raison de la guerre en Ukraine, la Birmanie où les généraux ont pris le pouvoir par la force, il serait inconcevable que Pékin soit reçu plus favorablement.
RR : Vincent Souriau. Et, à Londres, des dizaines de milliers de personnes font toujours la queue pour pouvoir rendre un dernier hommage à la reine. Elles ont jusqu'au petit matin, lundi, pour le faire.
SB : La capitale du Kazakhstan change de nom. Ou, plutôt, change encore de nom !
RR : Oui, en 2019, elle avait été rebaptisée « Nur-Sultan » par l'ex-président du Kazakhstan. Pourquoi « Nur-Sultan » ? Eh bien, parce que c'est le prénom de l'ancien président. Mais, depuis aujourd'hui, la capital kazakhstanaise redevient Astana. Le nouveau président a signé la loi qui rend son nom à la ville. Un texte qui ramène aussi le mandat présidentiel à 7 ans non-renouvelables, contre 5 ans renouvelables 2 fois, auparavant.
SB : Elle est restée interdite jusqu'à la dernière minute. L'Europride, la grande manifestation pour les droits des homosexuels, a finalement été autorisée, à Belgrade en Serbie.
RR : Autorisée par la Première ministre elle-même. Mais des incidents ont éclaté avant que le cortège prenne le départ. Des incidents sans réelle gravité, causés par les « antipride ». Laurent Rouy.
L'Europride, la parade européenne des fiertés des communautés LGBT+ s'est finalement tenue à Belgrade. Sous la pluie et en présence de 3 000 policiers, un petit millier de participants a parcouru le centre-ville avant de rejoindre un concert jusque tard dans la nuit. Dans des rues adjacentes, les antiprides ont créé quelques incidents, des bousculades ou des lancers de fumigènes. La police a dû répliquer avec des lacrymogènes. Une trentaine de personnes a été arrêtées. Jusqu'en début d'après-midi, la légalité de l'Europride avait été contestée par le tribunal administratif de Serbie, et par le ministre de l'Intérieur, l'un des plus droitiers du gouvernement actuel, pourtant présidée par une Première ministre ouvertement lesbienne. Finalement c'est la Première ministre qui a garanti la sécurité de la Pride auprès de députés européens lors d'une rencontre de dernière minute. Selon Vladimir Bilcik, le rapporteur européen pour la Serbie présent dans la manifestation, les antipride particulièrement bien organisés, étaient financés par la Russie. Il note cependant la réussite de l'Europride, selon lui un point positif pour la Serbie. Laurent Rouy, Belgrade, RFI.
SB : La tempête tropicale Fiona se dirige vers Porte-Rico, dans la mer des Caraïbes, après être passée sur la Guadeloupe.
RR : Les pluies violentes et les rafales de vent ont fait 1 mort en Guadeloupe. Un homme emporté avec sa maison dans la région de Basse-Terre, indique le préfet de la Guadeloupe. La tempête Fiona se renforce. Porto-Rico a été placé en état d'alerte ouragan.
SB : En Inde, l'ONG internationale Oxfam publie un rapport alarmant sur les discriminations.
RR : Les salaires des femmes, des musulmans ou les citoyens de basse caste, les plus pauvres, les salaires sont très inférieurs au reste de la population. Des inégalités qui, selon l'étude, sont devenues encore plus importantes depuis la pandémie de Covid-19. Côme Bastin.
À compétence égale, une femme gagne, en Inde, 50 euros de moins par mois que les hommes. Un citoyen de basses castes ou de tribus 60 euros et un musulman 80 euros de moins que le reste de la population. Dans un pays où la grande majorité des salaires est inférieure à 300 euros, les chiffres ont de quoi frapper. Ils sont issus d'un rapport premier en son genre d'Oxfam dans le pays, qui cherche à mesurer non seulement les inégalités mais aussi leurs causes. C'est ainsi que le sexe, la religion ou la caste ont été testées à partir de données issues du gouvernement. Ces importantes disparités dans l'accès à l'emploi ne sont pas nouvelles en Inde. Mais malgré une constitution égalitaire, le pays peine à s'en débarrasser, explique Pravas Ranjan Mishra, membre de l'équipe recherche de l'ONG. « Les musulmans sont souvent confinés à des emplois mal payés et dégradants. Pour les basses castes, la situation est un peu meilleure grâce au système de quotas. Mais tous les travailleurs journaliers font eux aussi face une situation catastrophique. Ces discriminations sont plus souvent observées en milieu rural pour les castes et en ville pour les musulmans. » Autre chiffre alarmant, les femmes ne représentent que 25 % de la masse salariale, un chiffre en déclin et bien inférieur à d'autres pays en développement comme la Chine ou la Russie. Selon le rapport enfin, ces discriminations ont été aggravées par la pandémie de Covid-19. Côme Bastin, Bangalore, RFI.
RR : Et c'est la fin de ce Journal en français facile ! Merci, Sylvie Berruet.
SB : Avec plaisir Raphaël !
RR : Il est 22h10, à Paris à l'écoute de RFI