2012 05 22 La cartographie des Abysses, l exploitation 2
[Musique]
[Musique]
dans un précédent dessous des cartes
nous avons vu quel était l'état de nos
connaissances sur les grands fonds
marins que finalement nous ne
connaissons pas très bien et bien
aujourd'hui nous allons voir quel est
l'état de l'exploration des matières
premières qui sont en gisements au fond
de ces abysses car les états maintenant
s'intéresse à l'océan profond car ils
sont préoccupés de s'approvisionner pour
le futur en ressources minières
stratégiques les mers et les océans
occupe environ 71 % de la superficie
totale du globe
il s'agit donc d'un immense espace qui
depuis 1982 est régie par la convention
des nations unies sur le droit de la mer
dite convention de montego bay
cette convention définit les zones
maritimes sous l'autorité des états ce
sont les zones économiques exclusives
qui s'étend jusqu'à 200 milles nautiques
au large des côtes et peuvent être
prolongées jusqu'à 350 milles
à l'intérieur de ces zones des états
exercent leur souveraineté peuvent
exploiter les ressources halieutiques
minières ou pétrolières
au delà c'est en la zone internationale
qui forment ce qu'on nomme le patrimoine
commun de l'humanité est elle est placée
sous le contrôle de l'autorité
internationale des fonds marins
tout comme les ressources qu'elle
contient
alors de quelle ressource parle-t-on sur
cette carte on voit que les fonds marins
recèle des hydrocarbures mais aussi des
richesses minières en particulier ceux
qu'on appelle des nodules et des
sulfures polymétalliques
les deux bulles polymétallique sont des
concrétions rocheuses que l'on trouve
sur les fonds océaniques en particulier
dans l'océan pacifique
ces nodules ont un diamètre maximum de
20 cm celui que vous voyez à l'écran
fait environ 6 cm et ils sont
aujourd'hui recherchés car ils sont
riches en manganèse fer silicium bauxite
nickel cuivre ou cobalt les sulfures
polymétalliques quant à eux se trouvent
dans les zones d'activité volcanique
autour de sources hydrothermales
regardez ces images l'eau de mer en
s'infiltrant dans les fentes de la
croûte océanique s'échauffent et dissout
les minéraux contenus dans les roches
puis en remontant cette eau sous
pression chargé de zinc cuivre plomb
or ou argent entre en contact avec les
eaux marines plus froide ce qui a pour
effet de faire précipiter les métaux qui
s'accumulent alors aux alentours des
cheminées hydrothermales aujourd'hui 30
ans après la convention de montego bay
la prospection et l'exploitation
commerciale de ces gisements peuvent
devenir intéressant car les avancées
techniques pour travailler dans les
grands fonds ont beaucoup progressé
cette prospection se fait d'abord dans
les zones économiques exclusives des
états prenons l'exemple de la compagnie
canadienne nautilus minerals qui détient
des permis d'exploration dans la zone
économique exclusive de papouasie
nouvelle guinée
regardez ce document vous voyez là les
zones sous licence de la compagnie
canadienne
c'est ici sur le site de sol ou avoir un
que la compagnie devrait commencer en
2013
l'exploitation de cuivre zinc or et
argent par 1600 mètres de fond
début 2012 une filiale de la même
compagnie canadienne a obtenu de
l'autorité internationale des fonds
marins le droit de mener des activités
d'exploration dans la zone
internationale près de clipperton donc
question après les zones économiques
exclusives
pourra-t-on bientôt exploiter les
ressources de cette zone internationale
patrimoine de l'humanité
et bien aujourd'hui en effet c'est
parfaitement envisageable surtout dans
un contexte où la demande de matières
premières augmentent entraînant la
concurrence pour l'approvisionnement en
tout cas on constate que l'autorité des
fonds marins a commencé à attribuer des
licences d'exploration à plusieurs états
et ce pour une durée de 15 ans
se pose aussi la question des dégâts
environnementaux dans un milieu naturel
sur des écosystèmes marins que nous
connaissons finalement assez peu
on peut envisager l'ampleur du problème
en observant l'impact sur
l'environnement de l'exploitation des
hydrocarbures en offshore
à partir des années 50 ce type
d'exploitation commence dans le golfe du
mexique devant les côtes texanes puits
en mer du nord
suite au choc pétrolier de 73 cette
solution apparaît comme un moyen pour
réduire la dépendance énergétique
vis-à-vis des états du moyen orient
et si l'extraction d'hydrocarbures en
offshore est plus complexe et plus
coûteuse
la hausse de la demande et celle du prix
du baril vont rendre ce type
d'exploitation rentable et la part des
gisements offshore dans la production
pétrolière mondiale est passée de 10% en
1960 à 30% en 2010
et puis la profondeur d'extraction n'a
cessé de croître
ce que nous allons voir avec ce schéma à
la fin des années 70 on atteint la
profondeur de 500 m avec des plateformes
fixes et par des structures en béton et
en acier
une décennie plus tard la barre des 500
m est franchi et cette profondeur est
encore doubler quelques années plus tard
à la fin des années 90 des navires de
forage amarré au fond de l'océan
permettent de forer jusqu'à 2000 mètres
de profondeur puis dans la deuxième
moitié des années 2000 on parvient à
exploiter des gisements situés à plus de
2500 mètres de profondeur et bien ses
progrès constants sont rendus possibles
par les améliorations technologiques
comme la mise au point d'appareils
téléguidés pour la maintenance ce qui
est indispensable puisque au delà de 200
mètres sous l'eau
l'intervention humaine n'est plus
possible du fait des fortes pressions
l'offshore profond c'est à dire à plus
de 1000 mètres et l'offshore
ultra-profond au delà de 1500 m sont
pour le moment marginaux dans la
production mondiale soit 3% et ils
connaissent un développement rapide
quelques zones géographiques concentre
aujourd'hui les opérations de
prospection le golfe du mexique
l'atlantique au large du brésil
le golfe de guinée la zone asie
pacifique et en zone arctique
la fonte des glaces ouvre également un
nouveau champ d'exploration
donc les technologies semble au point
mais la difficulté d'exploitation à ses
très grandes profondeurs peu amplifié
les dégâts écologiques
nous passons ici sur la casse les
principaux accidents de plateformes
pétrolières offshore entre 1977 et 2010
on repère là le golfe du mexique
et vous voyez sur cette carte qui nous
vient du national geographic l'intense
activité pétrolière dans cette région
les points rouges incroyablement
nombreux indiquent les plateformes et
les puits pétroliers et gaziers et les
lignes reliant les uns et les autres
montrent les réseaux
c'est là que se trouvait la plateforme
pétrolière deepwater horizon exploitée
par le groupe britannique bp
cette plateforme forêt à une profondeur
de 1500 mètres 1 puis de 4800 mètres
sous la croûte terrestre
en avril 2010 une explosion on tue
plusieurs ouvriers la plateforme fait
naufrage et la fuite de pétrole n'ait
colmater qu'au bout de trois mois selon
le gouvernement américain de 35000 à 60
mille barils de pétrole par jour
s'échappent suite à cet accident soit la
quantité de pétrole nécessaire pour
faire rouler près 250 mille véhicules
pendant un an une gigantesque marée
noire a suivi qui atteint les côtes de
la louisiane jusqu'à la floride menaçant
des écosystèmes marins tout à fait
fragile mais la pollution pétrolière
n'est pas la seule menace qui pèse sur
les équilibres écologiques et grand fond
depuis les années 50 jusqu'en 1982
plusieurs états dont la france ont jeté
à la mer des fûts de déchets faiblement
radioactifs issus de leurs centrales
nucléaires
on voit sur la carte les principaux
sites d'enfouissement en mer regardez
ces images
cette pratique n'était pas illégal elle
était même réglementée à l'époque
l'eeie a estimait les fonds marins
suffisamment stable et sûr d'un point de
vue biologique et ceux sur le long terme
elle
cette pratique a été finalement
interdite en 1993
mais ces images sous marines montre que
certains de ces fûts immergé dans la
manche et qui devait rester scellés
pendant des siècles ont subi l'usure du
temps et les éléments libérant dans les
écosystèmes marins et déchets qu'il
contenait pourtant la possibilité d'en
fuir les déchets radioactifs dans les
grands fonds est encore aujourd'hui
évoqués c'est ce que nous a appris
récemment un colloque à paris en
septembre 2010 et puis les grands fonds
doivent aussi être abordée sous l'angle
de l'exploitation des ressources
halieutiques
voici une carte des principales zones de
pêche dans le monde
on voit sur ce graphique que depuis les
années 50 et captures d'espèces vivant
dans les grands fonds au
considérablement augmenté ce type de
pêche concerne aujourd'hui l'ensemble
des océans notamment le sud ouest du
pacifique car le mécanisme est le
suivant la hausse des prix des
carburants
la nécessité de rentabiliser les
investissements et bien sûr la surpêche
près des côtes qui a entraîné la
diminution des stocks de poisson et bien
tous ces éléments ont poussé les
pêcheries industrielles à aller de plus
en plus loin en mer est de plus en plus
profond la pêche des grands fonds
représentent aujourd'hui 0 3 % des
captures totales
ces chiffres peuvent faire croire
évidemment un phénomène marginal
or la pêche à ces profondeurs est une
réelle menace pour la biodiversité
marine
d'abord en raison des techniques
employées comme le chalutage qui
consiste à tirer des filets sur les
fonts détruisant tout sur leur passage
et deuxièmement dans les grandes
profondeurs vivent des espèces qui
combine grande longévité croissance
lente et maturité sexuelle tardive et
bien c'est le cas du poisson aux
empereurs qui peuvent vivre jusqu'à cent
cinquante ans
alors on le comprend il devient urgent
de renforcer la gouvernance mondiale des
fonds marins d'abord parce que tous les
états n'ont pas signé la convention de
montego bay notamment les états unis
ensuite parce que cette convention est
obsolète elle affronte ans et depuis la
technologie a permis aux hommes
d'accéder justement à l'océan profond et
puis il n'existe pas de convention à
caractère global qui puisse traiter tout
à la fois de la pollution des mers de
l'enfouissement sous-marins des déchets
de la surpêche du dégazage en mer ce qui
fait que les grands pollueurs ne sont
finalement quasiment jamais face à des
risques de sanctions internationales
[Musique]
vous conseille la lecture de à la
conquête des grands fonds aux éditions
quae et puis le livret trésor des
abysses de daniel desbruyères vous
pouvez retrouver toutes ces références
en langue française et en langue
allemande sur le site du dessous des
cartes
[Musique]
[Musique]