Inauguration du « Quarante » (2)
On y arrive une boule au ventre, parce qu'il faut s'y inscrire, ce sont des classes difficiles, ce n'est pas un lieu où circule le reste du monde.
Et là, ce sera un lieu ouvert complètement, à côté d'un café, et donc à la fois on aura accès aux cours de musique, aux cours de danse, aux cours de théâtre, aux arts visuels.
La Micro-Folie que nous avons croisée permettra, et nous en sommes immensément fiers, et je veux à nouveau remercier la Villette pour le remarquable travail, et les médiatrices et médiateurs qui y officient, mais qui va permettre d'avoir accès, et bien, aux grandes oeuvres picturales et aux trésors de notre pays, à des opéras, à de grandes symphonies.
Et en quelque sorte, c'est l'accès à la culture ouvert à tous et démultiplié.
La bibliothèque, et puis ses tiers-lieux multiples que vous avez évoqués.
Nous avons vu l'auditorium.
Nous avons vu aussi ces salles d'enregistrement, mais aussi de pratique musicale, enfouies au coeur de la banque, maintenant au coeur du Quarante, qui permettront là aussi de pratiquer, d'inventer.
Le coworking, le fablab, etc.
Et au fond, ce lieu sera en effet un lieu de traversée, de croisements entre les pratiques, ouvertes à tous et auxquelles s'inscriront quelques-uns.
Parce qu'il y a, derrière ce projet que vous avez porté, quelque chose auquel je crois profondément, et vous l'avez rappelé, c'est la place de notre culture.
Et la culture est par excellence au coeur de la promesse républicaine.
C'est-à-dire par la pratique, mais aussi en ce que nous ouvrons un livre, en ce que nous avons accès à une pièce de théâtre, un moment de danse et l'émotion qu'il procure, un tableau qui nous sera expliqué.
On a accès à quelque chose d'universel.
Et rien n'était écrit, qui expliquait que nous y aurions droit.
Et ça devient soudainement à nous.
Et on le réinvente et on le pense, et il nous ouvre tant et tant de possibles.
Et au fond, il y a en effet dans ces lieux et leur volonté d'ouverture, et leur goût pour la lumière, et en même temps la transparence, ce à quoi je crois dans le rôle que la culture joue pour notre pays.
Nous l'avons protégée, vous l'avez rappelé, et je veux saluer vraiment le travail des élus et de tous les acteurs de la culture qui sont ici présents.
Nous l'avons protégée pendant le COVID.
Mais, l'avoir protégée en temps difficile ne veut pas dire que nous sommes pour autant sortis d'affaire. Et nous le voyons bien.
Il y a encore trop de nos compatriotes qui hésitent à revenir dans les salles de cinéma, dans les salles de théâtre, dans les auditoriums ou les philharmonies.
Il faut absolument dire que ces lieux sont des lieux essentiels à la vie de la nation, en ce qu'ils nous permettent de découvrir, de nous ouvrir, de nous transporter, et quand on a la chance de pouvoir y créer, de nous démultiplier.
Et donc, il y a dans cette vocation de la culture quelque chose qui est essentiel, à la vie de la République, c'est-à-dire cette promesse d'émancipation.
Et c'est aussi pourquoi je voulais, en passant en Mayenne, être parmi vous, avec vos élus.
Et je les salue d'avoir été à mes côtés, toute cette journée accompagnant le retour des services publics, puis des discussions extrêmement passionnantes sur la santé.
Et puis, le retrouver, c'est ce lien entre la culture et l'école.
Je veux vraiment remercier tous les enseignants qui sont là, enseignants et aussi accompagnateurs pour des activités périscolaires, parce que dans notre pays, la culture a toujours joué ce rôle.
Mais elle n'avait pas un rôle central à l'école.
Elle l'avait à travers quelques maîtres, qui considéraient que c'était leur fonction.
Mais, ce que nous avons collectivement, je crois, recentré à travers l'éducation artistique et culturelle, dont l'épicentre n'est pas si loin, quoique dans une région voisine.
Il sera à Guingamp, par le travail du recteur et tout ce qui a été fait dans une ancienne prison.
Et ce sera, je pense, un élément important.
Mais il va irriguer le travail de tant et tant d'enseignants.
C'est de remettre partout l'éducation artistique et culturelle.
Et je sais combien vous y êtes attaché, avec cette volonté d'avoir 100 % d'éducation artistique et culturelle dans la ville.
C'est de dire que chaque enfant à l'école doit avoir accès à la culture.
Que nos maîtres, nous devons toutes et tous les former, pour faire cet accompagnement. Et qu'il y a un continuum en quelque sorte, de ce qu'on fait à l'école, de ce qu'on fait au conservatoire, à l'école de danse, puis au musée.
Il n'y a plus de lieu intimidant, car au coeur de la formation de la République, la culture est là.
Et donc, former les maîtres, développer l'éducation artistique et culturelle à l'école, permettre dès la 6e d'avoir le pass Culture, qui va permettre à tous nos enseignants de pouvoir l'utiliser, et ainsi de lever une barrière qui existait pour beaucoup de familles, qui pour aller à une pièce de théâtre, qui pour faire une sortie scolaire culturelle, va permettre d'être utilisé et d'accompagner les familles dans ce chemin vers la culture.
C'est un continuum et c'est ce qui permettra à des enfants, des adolescents, qui sait demain, de pouvoir prendre le relais et ici, à leur tour, d'être à nouveau des passeurs et de permettre de traverser ce chemin.
Au fond, ce que vous montrez à travers ce lien et ce mariage entre un lieu d'éducation culturelle, un lieu de culture ouvert et un tiers-lieu, et en invitant des scolaires, et en permettant à vos écoles d'y avoir ce rôle, c'est là aussi de décloisonner.
C'est là aussi de permettre cette émancipation à laquelle nous oeuvrons tous.
Parce qu'il y a une chose qui est insupportable, dans la vie de la République, c'est quand on vous dit : "Ceci n'est pas pour toi" ou "Ceci, tu n'y as pas droit".
Et le rêve que nous poursuivons tous où nous sommes, c'est, où que l'on naisse et d'où que l'on vienne, qu'on puisse avoir accès au beau, et à ce qu'il apporte.
C'est-à-dire un immatériel qui donne sens à notre vie ensemble.
Et donc, merci d'y contribuer, en ayant pensé ce lieu, en l'ayant conçu, en l'ayant bâti.
Mais surtout, merci d'y contribuer, parce que vous allez le faire vivre.
Et vous allez forger des esprits au beau, contribuer à les éduquer.
Vous l'avez très bien dit tout à l'heure, Monsieur le Directeur.
Nous ferons des erreurs.
Et c'est tant mieux, car ce n'est pas un cheminement linéaire celui-là, qui conduit à créer ou à découvrir.
Certains aimeront, d'autres n'aimeront pas.
Mais vous aurez élevé chacune et chacun.
Et vous aurez combattu cette assignation à résidence et à conditions, qui est la trahison de notre promesse collective.
Au fond, vous aurez participé à rendre libre.
Et donc merci pour cela et je veux vous dire ma fierté d'être avec vous aujourd'hui, dans ce lieu, ce Quarante à Laval, à vos côtés, et vous souhaiter bon vent pour la semaine de novembre, pour les années qui viennent.
Bonne activité, bonne création, bon apprentissage.
Et vive la République et vive la France !