En Inde, "Mein Kampf" et Adolf Hitler exercent une surprenante fascination
Dans les librairies indiennes, au rayon des best-sellers, il n'est pas rare de croiser un ouvrage dont la présence choquerait en Europe : Mein Kampf. Le pamphlet antisémite d'Adolf Hitler se vend à des dizaines de milliers d'exemplaires chaque année, et a été traduit dans plusieurs langues régionales. Quant à son auteur, il est considéré comme un personnage historique comme les autres, au point que son nom est devenu une marque.
Ainsi, une marque de cornets de glace et des magasins ont choisi le nom du leader nazi, et il existe une série intitulée “Ma tante Hitler”. “D'une manière générale, il y a, en Inde, une décrispation autour du nom Hitler, qui serait devenu une sorte de nom commun pour désigner une personne autoritaire ou très stricte”, explique le correspondant de France 2 en Inde, Nicolas Bertrand. Cette image positive du nazisme est aussi liée à l'influence en Inde d'un groupe paramilitaire d'extrême droite, les RSS, qui revendiquent six millions de membres. Selon sa doctrine, la race hindoue pure doit régner seule sur l'Inde. L'actuel Premier ministre, Narendra Modi, en a fait partie, et le parti nationaliste auquel il appartient aujourd'hui est accusé de persécuter les minorités, notamment les musulmans.