Journal en français facile 06/10/2020 20h00 GMT
Vous écoute RFI il est 22h à Paris, 20h en temps universel.
Romain Auzouy : Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile présenté ce soir en compagnie de Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Romain, bonsoir à tous.
RA : À la une ce soir : la situation dans le Haut-Karabakh. Nos envoyés spéciaux ont observé un calme relatif aujourd'hui dans cette région séparatiste d'Azerbaïdjan peuplée d'Arméniens et où les combats ont repris il y a 9 jours. Aujourd'hui le Premier ministre arménien se dit prêt à des concessions, si l'Azerbaïdjan l'est aussi. SB : Aux États-Unis Donald Trump se dit impatient du prochain débat avec son rival à la Maison Blanche Joe Biden. Le Président américain qui a quitté hier soir l'hôpital après son infection au Covid-19 et qui continue d'affirmer sa défiance face au virus. RA : Et puis le prix Nobel de physique attribué aujourd'hui. Les lauréats sont trois chercheurs qui ont travaillé sur les trous noirs. Que sont les trous noirs ? Explications à la fin de ce journal.
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SB : Peut-être la perspective de discussions dans le conflit du Haut-Karabakh.
RA : Les combats ont repris il y a 9 jours maintenant, dans cette guerre « silencieuse » qui dure depuis la chute de l'URSS. Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées mais il s'agit de bilans toujours partiels. Ces combats opposent les forces d'Azerbaïdjan où se trouve cette région séparatiste, aux forces d'Arménie, les Arméniens qui vient en majorité dans le Haut-Karabakh. Et effectivement la perspective de discussions car aujourd'hui le Premier ministre arménien s'est dit prêt à des concessions, si l'Azerbaïdjan l'est aussi. Les deux parties qui se renvoient la responsabilité de la reprise du conflit. Betrand Haeckler et Anissa el-Jabri sont les envoyés spéciaux de RFI dans la région et ce mardi ils ont constaté un calme relatif.
Comme si le Haut-Karabagh reprenait son souffle quelques instants. Vivres, matériel industriel pour réparer les infrastructures, ils étaient nombreux les poids lourds chargés à circuler cet après-midi. Une vingtaine en une heure sur l'axe principal qui relie l'Arménie au Haut-Karabagh. La dizaine d'ambulances dans les deux sens roulait à une vitesse normale, sans gyrophares, pas de contrôle à la frontière. Mais peu de voitures civiles et la silhouette massive d'un tank acheminé sur un camion militaire. Personne pour s'arrêter au premier village après la frontière. Berdzor, ses commerces ouverts, ses habitants qui circulent une cigarette a la main, ses policiers qui bavardent au coin de la rue. Presque un jour ordinaire jusqu'au déclenchement de la sirène d'alerte bombardement et les tremblements sur le visage de l'épicière qui en quelques secondes fond en larmes. Ces deux derniers jours les alertes ont sonné non-stop pendant des heures. Jusqu'ici ce village n'a jamais été visé par des tir. Anissa el-Jabri, Bertrand Haeckler, RFI.
RA : Et la communauté internationale appelle à la fin des combats, sauf la Turquie, soutien de l'Azerbaïdjan. Aujourd'hui le chef de la diplomatie turque était en visite à Bakou la capitale de l'Azerbaïdjan et il a appelé le monde à soutenir l'Azerbaïdjan. SB : Aux États-Unis l'heure est aux enseignements au lendemain de la sortie de l'hôpital de Donald Trump. RA : Il s'est passé beaucoup de choses en quelques jours, entre l'annonce de l'infection du Président américain au coronavirus, jeudi, son hospitalisation le lendemain, Donald Trump qui ensuite salue ses partisans le week-end dernier lors d'une brève sortie, et donc son départ de l'hôpital. Depuis le Président américain est fidèle à ses convictions sur le coronavirus, « je me sens bien » écrit-il sur Twitter, il appelle ses compatriotes à ne pas laisser le Covid-19 les « dominer ». Et il se dit impatient de débattre une nouvelle fois avec son rival à la Maison Blanche Joe Biden, ce sera le 15 octobre. Justement à moins d'un mois d'un mois de l'élection, que penser de la stratégie du Président américain face au coronavirus ? Écoutez la réponse de Corentin Sellin, professeur agrégé d'Histoire et spécialiste des États-Unis. [Transcription manquante]
RA : Corentin Sellin, professeur agrégé d'Histoire et spécialiste des États-Unis. Ajoutons que le chef d'état-major américain s'est mis en quarantaine (c'est-à-dire qu'il est à l'isolement) après que le numéro deux du corps des Garde-côtes a annoncé avoir été testé positif au Covid-19. SB : On part maintenant en Inde où les suites d'une affaire de viol collectif fait scandale. RA : Mardi dernier une jeune femme de 19 ans meurt deux semaines après son viol par quatre hommes dans l'État d'Uttar Pradesh, dans le nord de l'Inde. La jeune femme appartenait à la communauté défavorisée des dalits, considérés au plus bas de l'échelle sociale, et les quatre bourreaux (les auteurs du viol) appartiennent à une caste supérieure selon la famille. La police locale nie qu'il y eu un viol, elle a brûlé le corps de la victime ce qui empêche toute enquête. Indignation dans le pays. Le gouvernement régional, tenu par un extrémiste hindou, répond à cette indignation, par de la répression : il lance en effet des poursuites contre les journalistes qui demandent des explications. La correspondance de Sébastien Farcis.
« C'est un complot international destiné à souiller l'image de mon gouvernement ». voici comment répond le chef du gouvernement régional à la clameur demandant justice pour la victime du viol collectif. La police de l'Uttar Pradesh soutient que des journalistes, qu'elle ne nomme pas, auraient voulu payer la famille de la victime pour parler de viol. Et elle engage ainsi des poursuites anonymes pour sédition et 18 autres charges sévères. Pour Sharat Pradhan, un journaliste indépendant de la région, cette répression est la marque de ce gouvernement. « Le ministre en chef ne tolère aucune forme de dissension, et cette attitude vient de son passé de chef d'une congrégation religieuse. Les médias qui veulent dévoiler la vérité sont donc intimidés et considérés comme des traitres. Ce dirigeant invoque régulièrement cette loi anti-sédition, et cette fois encore, ces accusations anonymes lui permettront d'impliquer tous ceux qu'il veut. C'est effrayant et antidémocratique. Mais cet homme ne croit pas aux valeurs démocratiques, c'est un despote. » Une répression similaire a frappé les manifestants qui s'opposaient à la loi sur la citoyenneté en début d'année. En Uttar Pradesh, journalistes et militants ont été frappés et arrêtés, et à New Delhi, ils ont été inculpés pour complot criminel voire activité terroriste. Sébastien Farcis New Delhi RFI.
SB : La suite de la saison des prix Nobel.
RA : Après la médecine hier, c'est le Nobel de physique qui a été attribué aujourd'hui. Et les vainqueurs sont deux hommes, un britannique et un allemand, et une femme américaine. Tous trois ont travaillé sur les trous noirs. Que sont les trous noirs. On va tenter d'y voir plus clair avec Simon Rozé. Ce sont sans doute les objets les plus fascinants de l'univers, des colosses tellement massif que même la lumière ne peut leur échapper : les trous noirs dont l'existence réelle a pourtant longtemps été débattue. Ils étaient en effet prédits par la théorie de la relativité générale d'Einstein en 1915, mais ce dernier n'y voyait là qu'un résultat mathématique, il n'y avait selon lui aucune chance, aucune raison que de telles aberrations existent dans le monde réel. Ce sont notamment les travaux de Roger Penrose qui ont permis de faire un bond en avant, avec son grand ami Stephen Hawking. Ils ont décrit les conditions théoriques qui mènent à la formation d'un trou noir. Ils démontrent que ces derniers doivent être répandus dans l'univers. Nous sommes alors à la fin des années 60 et aucune observation n'a encore confirmé ces théories. Dans les années et décennies qui suivent, les indices vont s'accumuler jusqu'à la découverte d'objets encore plus intrigants, les trous noirs supermassifs, des monstres encore plus impressionnants dont un représentant se trouve au centre de notre galaxie. Sagitarius A*, c'est son nom, détecté pour la première fois par les deux autres lauréats Reinhard Genzel et Andrea Ghez. Un trou noir 4 millions de fois plus lourd que notre soleil.
RA : La science continue d'être à l'honneur des prix Nobel, demain mercredi c'est le Nobel de chimie qui sera attribué. Le sommet est attendu vendredi avec le Nobel de la paix.
SB : Enfin en tennis c'était le début des 1/4 de finale aujourd'hui à Roland Garros. RA : Avec un match immense qui s'est terminé il y a un peu plus d'une heure, la victoire de l'Argentin Diego Schwartzman face à l'Autrichien Dominic Thiem en 5 sets et après plus de 5 heures de jeu. Schwartzman affrontera en 1/2 finale le vainqueur du match entre l'Espagnol Rafael Nadal, et l'Italien Jannick Sinner. [MUSIQUE]
RA : On se quitte en musique car on vient d'apprendre le décès d'Eddie Van Halen guitariste et fondateur du légendaire groupe de hard rock des années 1980 Van Halen. On écoute l'un de ses titres phare « Eruption »