Journal en français facile 07/08/2020 20h00 GMT
#Français de l'actualité Philippe Lecaplain : RFI, il est 22 heures. Dans 10 minutes, une édition spéciale consacrée à la nuit des étoiles avant cela le Journal en français facile. Tout d'abord, les titres de l'actualité que nous allons développer avec William de Lesseux. Bonsoir.
William de Lesseux : Bonsoir Philippe, bonsoir à tous.
PL : L'explosion de Beyrouth, le président Aoun rejette une enquête internationale alors que le bilan est désormais de 154 morts et de plus de 5 000 blessés. Le président américain a signé un décret interdisant, d'ici 45 jours, toute transaction la maison mère des plateformes chinoises TikTok et WeChat. À deux jours de l'élection présidentielle en Biélorussie, la rivale du chef de l'État Alexandre Loukachenko craint que le scrutin soit falsifié. -----
WL : Le Hezbollah « nie catégoriquement » avoir tout « entrepôt d'armes » dans le port de Beyrouth secoué par une explosion meurtrière et destructrice. Des rumeurs pointaient du doigt l'influent mouvement chiite libanais. PL : Pour sa part, le président rejette toute enquête internationale sur l'explosion au port et Michel Aoun d'évoquer que la négligence ou un missile serait à l'origine du drame. Et le gouvernement est incapable de justifier la présence de 2 700 tonnes de nitrate d'ammonium dans un entrepôt. Loin de ces polémiques, les secouristes s'activent toujours pour retrouver des survivants. Des secouristes français, italiens, allemands coordonnent leurs efforts à proximité de silos géants de céréales détruits. Selon le dernier bilan, l'explosion a fait au moins 154 morts, plus de 5 000 blessés, des dizaines de disparus et des centaines de milliers de personnes qui ont tout perdu. Et puis, cinq nouvelles arrestations ont eu lieu parmi les fonctionnaires des services des douanes et du port, notamment des ingénieurs. Ce qui porte à 21 le nombre de personnes en détention. Paul Khalifeh :
Depuis le début de l'enquête, la justice a ordonné l'arrestation de vingt personnes, dont les directeurs des Douanes et du port. Lors d'une discussion avec des journalistes vendredi, le président de la République Michel Aoun a déclaré que les enquêteurs n'écartaient aucune piste dans la double explosion du 4 août, y compris celle d'une « intervention extérieure » au moyen d'un « missile ou d'une bombe ». Le chef de l'État a annoncé avoir demandé à son homologue français des images satellite du site de l'explosion. Si la France s'abstenait de les fournir, le Liban les demandera à un autre État. La thèse privilégiée est l'explosion accidentelle de 2 700 tonnes de nitrate d'ammonium entreposés près d'un stock de feux d'artifice. L'étincelle qui a servi de détonateur aurait été provoquée par des travaux de soudage d'une porte. Cette tragédie a provoqué la colère des Libanais et un appel à manifester a été lancé pour ce samedi après-midi dans le centre-ville de Beyrouth. La veille, de violents affrontements entre les forces de l'ordre et des groupes de jeunes qui réclamaient la démission du gouvernement, ont eu lieu dans ce même secteur. Le rejet de la population à l'égard des hommes politiques est tellement fort que de jeunes volontaires qui aident les habitants à déblayer les décombres ont hué et chassé le ministre de l'Éducation venu leur prêter main forte. Paul Khalifeh, Beyrouth, RFI.
PL : Et l'on apprend par ailleurs que près de 700 tonnes de nitrate d'ammonium, substance pointée du doigt dans la gigantesque explosion qui a ravagé Beyrouth, sont bloquées dans un port d'Inde et cela depuis cinq ans. WL : Cela va relancer les tensions entre la Grèce et la Turquie.
PL : Le président turc annonce la reprise des recherches d'énergies fossiles dans l'est de la Méditerranée. Recep Tayyip Erdogan estime que la Grèce n'a pas respecté ses promesses à ce sujet dans la région. Les deux pays, tous deux membres de l'Otan, revendiquent leur droit d'y exploiter les ressources d'hydrocarbure. WL : La France, l'Allemagne et la Pologne se disent préoccupées par l'évolution de la situation en Biélorussie sachant qu'il y aura une élection présidentielle après-demain. PL : Le président Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 1994, briguera un nouveau mandat. Béatrice Levéillé :
Alexandre Loukachenko, le président biélorusse, accuse Moscou d'ingérence, mais Vladimir Poutine assure n'avoir aucun intérêt à déstabiliser son voisin. C'est l'Union européenne qui monte au créneau pour critiquer le régime. Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne, exige la libération immédiate de tous les défenseurs des droits de l'homme, militants et journalistes détenus pour des motifs politiques. Il déplore que la mobilisation pacifique de la société en faveur d'élections libres se heurte à de nouvelles restrictions des libertés et des médias. L'Union européenne suit avec attention le déroulement de la campagne. La France l'Allemagne et la Pologne ont appelé à des élections libres et équitables. Alexandre Loukachenko a éliminé brutalement ses principaux concurrents à la présidence. Ses derniers mois, deux d'entre eux sont en prison, un autre en exil, mais une enseignante jusque-là inconnue Svetlana Tikhanovskaia a rallié la femme de l'un d'entre eux et la directrice de campagne d'un autre, elle devient donc une sérieuse rivale pour le président Loukachenko. PL : J'ajoute que cette rivale surprise du chef de l'État Svetlana Tikhanovskaia salue aujourd'hui le « réveil » de ses concitoyens, mobilisés en nombre inattendu pour sa candidature. Elle estime que le scrutin sera falsifié.
WL : Ce sont au moins 21 villageois qui ont été tués dans des attaques menées par des hommes armés à moto, dans l'État de Kaduna, dans le Nord du Nigeria. PL : Le bilan pourrait être encore plus lourd selon un porte-parole de la société civile, qui fait état de 33 morts, dans ces attaques contre cinq villages du district de Zangon Kataf, à majorité chrétienne dans une région à majorité musulmane.
WL : L'opposition ivoirienne n'a de cesse de critiquer la candidature à un troisième mandat du président Alassane Ouattara. PL : Elle estime que la Constitution lui interdit de se représenter à l'élection présidentielle d'octobre. Le chef de l'État, qui avait annoncé en mars ne pas se représenter, a justifié son revirement par le décès subit du candidat investi par son parti, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, évoquant un « cas de force majeure ». WL : Donald Trump enclenche le compte à rebours. Si rien ne change avec Tik Tok et WeChat, les plateformes chinoises seront interdites aux États-Unis dans un mois et demi.
PL : Le président américain évoque une « urgence nationale » au sujet des vidéos qui circule sur le réseau social chinois qu'il accuse, sans preuve, d'espionner ses utilisateurs américains pour le compte de Pékin. Rachel Sadodine.
Donald Trump persiste et signe un décret pour interdire Tik Tok, mais aussi WeChat. Car concrètement, dans un peu plus d'un mois, si les propriétaires chinois de ces applications ne vendent pas leurs activités américaines, Tik Tok et WeChat ne pourront plus être utilisées aux États-Unis. Le décret ne précise pas les conditions exactes de ces interdictions, mais a priori ce texte obligerait Google et Apple à retirer les deux réseaux sociaux de leurs magasins d'applications. Si WeChat est peu utilisé aux États-Unis, à l'inverse, Tik Tok y compte 45,4 millions d'utilisateurs. Une popularité acquise auprès des adolescents pour mieux les espionner, selon Donald Trump. Justifiant son décret, le président américain parle d'une « urgence nationale » et accuse Tik Tok de collecter les données de ses utilisateurs pour le compte de Pékin. Une accusation dépourvue de preuves que réfute le gouvernement chinois qui dénonce aujourd'hui une « manipulation » et une « répression politique ». De son côté, l'application Tik Tok a engagé des poursuites judiciaires. Autre conséquence, l'action du géant chinois Tencent, propriétaire de la messagerie WeChat, a plongé de plus de 6% à la Bourse de Hong Kong. WL : Les États-Unis prennent des sanctions à l'encontre de onze dirigeants hongkongais, dont la cheffe de l'exécutif Carrie Lam. PL : Ils les accusent de chercher à restreindre l'autonomie du territoire ainsi que « la liberté d'expression ou de réunion » de ses habitants. WL : La pandémie de coronavirus a fait au moins 715 343 morts dans le monde.
PL : L'Inde, trois semaines seulement après avoir enregistré un million de cas officiels, a franchi aujourd'hui le cap des deux millions de cas déclarés. Si l'épidémie avait auparavant pour principaux épicentres les mégapoles de New Delhi et Bombay, la maladie commence désormais à flamber dans des régions moins denses avec le retour chez eux des travailleurs migrants. Des millions d'entre eux se sont retrouvés sans emploi lors de l'instauration du confinement fin mars. WL : L'Afrique a passé le cap du million de cas de nouveau coronavirus. Du reste, le continent reste encore le moins touché dans le monde et la répartition des cas de Covid-19 y est très inégale.
PL : Conséquence du réchauffement climatique, le dernier plateau de glace resté jusqu'ici intacte s'est finalement effondrée, perdant ainsi plus de 40% de sa superficie. Les précisions d'Aram Mbengue. C'était la dernière plateforme glaciaire qui a résisté jusqu'à aujourd'hui aux conséquences du réchauffement climatique. Ce plateau de glace surnommé Milne s'est finalement effondré en l'espace de deux jours seulement, perdant ainsi plus de 40% de sa superficie. Cette mer de glace est située sur une île peu peuplé dans le nord du Canada. Ce sont des chercheurs du service canadien des glaces qui ont capté par image satellite le processus d'effondrement de cette plateforme qui a commencé le 30 juillet jusqu'au 4 août dernier. Sur ces images, on peut y voir l'évolution inexorable vers l'affaissement du glacier. Selon les scientifiques, ce sont des températures de l'air supérieures à la normale combinées à des vents du large qui ont mené à la rupture d'un large pan du plateau. Ce qui était jusqu'à maintenant la plus grande plateforme glaciaire intacte au Canada a diminué d'environ 80 kilomètres carrés, soit l'équivalent de plus de la superficie de l'île de Manhattan à New York. PL : Quelques chiffres pour évaluer l'ampleur de la crise économique dans laquelle est plongée la France à cause du coronavirus. Près de 120 000 emplois ont été détruits au deuxième trimestre, après 500 000 au 1er trimestre. L'intérim progresse avec 108 500 emplois créés en avril, mai et juin.