Journal en français facile 22/09/2020 20h00 GMT
Adrien Delgrange : RFI, 16h à New York, 20h en temps universel, 22h à Paris, l'heure de votre Journal en français facile présenté avec Zéphirin Kouadio, bonsoir. Zéphirin Kouadio : Bonsoir Adrien, bonsoir à tous.
AD : Au sommaire, l'assemblée générale des pays membres de l'ONU a commencé aujourd'hui. Chaque dirigeants prend la parole à tour de rôles pour exprimer sa politique ou sa vision du monde. Dans ce journal nous entendrons le président brésilien et le président américain.
200 000e décès attribué au Covid-19 aux États-Unis. Le coronavirus continue à tuer des centaines d'Américains chaque jour. Le Mali célèbre aujourd'hui le 60e anniversaire de son indépendance. Une cérémonie officielle a eu lieu ce matin à Bamako, présidée par le colonel Assémi Goïta.
Et puis en Russie, le Gourou d'une secte a été arrêté par la police. -----
ZK : 1er jour de l'Assemblée Générale des Nations Unies à New York et en raison de la crise sanitaire, les dirigeants n'ont pas pu venir au siège de l'ONU. AD : Ils se sont exprimés à travers des messages vidéo déjà enregistrés. Comme le veut la tradition, le Brésil a ouvert le marathon des discours. Le président brésilien a d'abord défendu sa gestion du coronavirus. Jair Bolsonaro a également vivement dénoncé une campagne brutale de désinformation sur son pays notamment à propos des feux de forêts en Amazonie.
« Nous sommes victime d'une des campagnes de désinformations les plus brutales sur l'Amazonie et le Pantanal. Tout le monde sait que l'Amazonie brésilienne est très riche. Cela explique le soutien d'institutions internationales à cette campagne soutenue aux intérêts douteux, avec le concours d'associations brésiliennes profiteuses, antipatriotiques, qui ont pour objectif de porter du tort au gouvernement et au Brésil. Nous sommes à la pointe de la protection de la forêt amazonienne. Notre forêt est humide et ne permet pas la propagation d'incendies à l'intérieur. Les incendies surviennent aux abords de la forêt, du côté est, là où les indiens brûlent leurs terres afin de pouvoir survivre dans des régions déjà déboisées. Les feux d'origine criminelle sont combattus avec fermeté et détermination. Je maintiens la politique de tolérance zéro à l'égard de tous les crimes environnementaux. AD : Jair Bolsonari extrait de son discours à l'Assemblée générale de l'ONU. ZK : Deuxième à prendre la parole : le président américain. À exactement six semaines de l'élection présidentielle, Donald Trump n'a pas hésité à utiliser la tribune de l'ONU à des fins de campagne électorale. Stefanie Schuller.
Pour faire oublier les virulentes critiques qui visent sa gestion de l'épidémie de coronavirus aux États-Unis, Donald Trump a lancé une contre-offensive : pour combattre ce fléau, lui, le président, prétend avoir été à la tête d'une mobilisation générale comme le pays n'en avait pas connu depuis la Seconde Guerre mondiale. « Nous allons distribuer le vaccin, nous allons vaincre le virus, mettre un terme à la pandémie et nous allons entrer dans une nouvelle ère de prospérité sans précédent ». La méthode Coué, donc, qui fonctionne toujours auprès des sympathisants de Donald Trump. Mais virtuellement à la tribune des Nations Unies, on a vu aujourd'hui aussi un président qui sait qu'il a besoin de convaincre des électeurs au-delà de sa base fidèle s'il veut remporter l'élection. « Mon administration fait progresser la liberté religieuse, les opportunités pour les femmes, la décriminalisation de l'homosexualité. Elle combat le trafic d'êtres humains et protège les enfants à naître ». Des homosexuels aux militants anti-avortements, Donald Trump a tenté le grand écart. Et devant cette tribune par excellence du multilatéralisme, le président américain a confirmé à nouveau que sa vision diplomatique ne changerait pas s'il était réélu en novembre. « Je place fièrement l'Amérique d'abord. Tout comme vous devrez donner la priorité à vos pays ! ».
AD : Autres intervention par ordre de tirage au sort : celles du turc Reccep Teyip Erdogan, du chinois Xi Jinping du russe Vladimir Poutine de l'iranien Hassan Rohani et enfin celle du président français Emmanuel Macron. Et puis, l'Afrique doit être mieux représentée au sein du Conseil de sécurité de l'ONU, dont « la composition actuelle ne reflète pas le monde dans lequel nous vivons », a plaidé mardi le président sud-africain Cyril Ramaposa lors de l'Assemblée générale des Nations Unies. ZK : La fin de l'opération militaire française d'aide au Liban. AD : Ils étaient venus aider les libanais après l'explosion sur le port de de Beyrouth le 5 août dernier. Selon le porte-parole de l'état-major, le colonel Frédéric Barbry, « la dernière VAM (voie aérienne militaire) est programmée pour demain, ce qui va clore l'opération ‘amitié' » enclenché au lendemain de la déflagration. Un mois et demi plus tard, les 750 militaires mobilisés vont rentrer à Paris.
ZK : La Turquie et la Grèce semblent avoir opté pour l'apaisement. AD : Après des semaines de tensions exacerbées par des manœuvres militaires dans la crise que les oppose en Méditerranée orientale pour chercher du pétrole, les deux pays se sont dit prêt à entamer des négociations.
ZK : C'est un directeur d'entreprise très connu en Chine. AD : Il s'appelle Ren Zhiqiang, ce monsieur de 69 ans a été condamné à 18 ans de prison. Le PCC, le parti communiste chinois lui reproche de ne pas assez discipliné car il critique régulièrement le pouvoir chinois et le président Xi Jinping. Christophe Paget.
Ren Zhiqiang avait disparu des radars en mars dernier, après avoir posté un article, effacé depuis de l'internet chinois, critiquant la réponse de Pékin au Covid-19 en des termes peu amènes : il accusait le gouvernement d'avoir tardé à réagir et traitait Xi Jinping de « clown ». Ses critiques directes et régulières de la direction du PCC lui avaient déjà valu le surnom de « Gèn le gros canon » et en 2016 son compte Weibo (l'équivalent de Twitter en Chine) était suspendu parce qu'il avait demandé une plus grande liberté pour la presse. Mais cette fois ce grand patron, qui dirigeait le groupe immobilier public Beijing Huayuan, n'a pas réussi à passer entre les gouttes : en juillet, après avoir été placé sous enquête pour violation de la discipline, il est exclu du parti communiste. Et condamné ce mardi à 18 ans de prison et l'équivalent de 530 000 euros d'amende pour « corruption et détournements de fonds publics ». Dès son arrivée au pouvoir en 2013 le président Xi Jinping avait lancé une grande campagne anti-corruption, qui lui servirait aussi selon ses détracteurs à faire tomber ceux qui le gênent. Selon le journal South China Morning Post, les avocats de Ren Zhiqiang n'ont pas eu accès à leur client avant le procès, qui s'est tenu dans le secret, certains diplomates étrangers n'ont pas pu y assister, et avec une forte présente policière. AD : Le Mali célèbre ce mardi ses 60 ans. Une fête d'indépendance dans un contexte particulier, un mois après le coup d'État du 18 août dernier qui a renversé l'ex président Ibrahim Boubacar Keïta. Et au lendemain de la désignation de Ba N'Daw officier à la retraite et ancien ministre de la Défense au poste de Président de la transition. Son investiture est prévue ce vendredi.
ZK : En Russie, l'arrestation de l'un des gourous les plus célèbres du pays. AD : C'est un ancien policier qui se considérait comme la réincarnation de Jésus Christ et qui avait enrôlé dans sa secte plusieurs milliers de personnes. Les autorités russes l'accusent d'avoir voler de l'argent à ses disciples. À Moscou, la correspondance de Daniel Vallot.
Ils vivent en quasi autarcie, en plein forêt sibérienne, depuis un quart de siècle. Les membres de l'Église du Dernier Testament, ont vu ce matin leur gourou être emmené en hélicoptère par les forces spéciales russes. Interpellé avec deux de ses proches, cet ancien policier de 59 ans est accusé d'avoir extorqué de l'argent à ses disciples, et d'avoir exercé des « violences psychologiques » graves à leur encontre. Depuis le début des années 90, Sergeï Torop se faisait appeler Vissarion, et affirmait à ses disciples être la réincarnation de Jésus-Christ. Dans les années tourmentées qui suivent l'effondrement de l'URSS, le gourou annonce la fin du monde, et promet à ceux qui le suivent en Sibérie, d'y échapper, par la prière, et le rejet de la vie moderne. Installés dans une vingtaine de hameaux, ses adeptes vivent retirés du monde, sans école, ni médecins, et selon des préceptes mêlant écologie, et spiritualisme. Jusqu'à présent, les autorités russes avaient laissé la secte se développer sans entraves. Mais ces dernières années la pression s'est accrue sur les mouvements sectaires, ou considérés comme tels. Plusieurs témoins de Jéhovah ont ainsi été condamnés à des peines de prison ferme. Daniel Vallot Moscou RFI.