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Le Mystère de la chambre jaune, Chapitre 24. Rouletabille connaît les deux moitiés de l’assassin

Chapitre 24. Rouletabille connaît les deux moitiés de l'assassin

Chapitre 24. Rouletabille connaît les deux moitiés de l'assassin

Mlle Stangerson avait failli être assassinée pour la seconde fois. Le malheur fut qu'elle s'en porta beaucoup plus mal la seconde que la première. Les trois coups de couteau que l'homme lui avait portés dans la poitrine, en cette nouvelle nuit tragique, la mirent longtemps entre la vie et la mort, et quand, enfin, la vie fut plus forte et qu'on pût espérer que la malheureuse femme, cette fois encore, échapperait à son sanglant destin, on s'aperçut que, si elle reprenait chaque jour l'usage de ses sens, elle ne recouvrait point celui de sa raison. La moindre allusion à l'horrible tragédie la faisait délirer, et il n'est point non plus, je crois bien, exagéré de dire que l'arrestation de M. Robert Darzac, qui eut lieu au château du Glandier, le lendemain de la découverte du cadavre du garde, creusa encore l'abîme moral où nous vîmes disparaître cette belle intelligence.

M. Robert Darzac arriva au château vers neuf heures et demie. Je le vis accourir à travers le parc, les cheveux et les habits en désordre, crotté, boueux, dans un état lamentable. Son visage était d'une pâleur mortelle. Rouletabille et moi, nous étions accoudés à une fenêtre de la galerie. Il nous aperçut ; il poussa vers nous un cri désespéré :

« J'arrive trop tard ! ... »

Rouletabille lui cria :

« Elle vit ! ... »

Une minute après, M. Darzac entrait dans la chambre de Mlle Stangerson, et, à travers la porte, nous entendîmes ses sanglots.

..................................................................

« Fatalité ! gémissait à côté de moi, Rouletabille. Quels Dieux infernaux veillent donc sur le malheur de cette famille ! Si l'on ne m'avait pas endormi, j'aurais sauvé Mlle Stangerson de l'homme, et je l'aurais rendu muet pour toujours... et le garde ne serait pas mort ! .................................................................

M. Darzac vint nous retrouver. Il était tout en larmes. Rouletabille lui raconta tout : et comment il avait tout préparé pour leur salut, à Mlle Stangerson et à lui ; et comment il y serait parvenu en éloignant l'homme pour toujours « après avoir vu sa figure » ; et comment son plan s'était effondré dans le sang, à cause du narcotique.

« Ah ! si vous aviez eu réellement confiance en moi, fit tout bas le jeune homme, si vous aviez dit à Mlle Stangerson d'avoir confiance en moi !... Mais ici chacun se défie de tous... la fille se défie du père... et la fiancée se défie du fiancé... Pendant que vous me disiez de tout faire pour empêcher l'arrivée de l'assassin, elle préparait tout pour se faire assassiner ! ... Et je suis arrivé trop tard... à demi endormi... me traînant presque, dans cette chambre où la vue de la malheureuse, baignant dans son sang, me réveilla tout à fait... »

Sur la demande de M. Darzac, Rouletabille raconta la scène. S'appuyant aux murs pour ne pas tomber, pendant que, dans le vestibule et dans la cour d'honneur, nous poursuivions l'assassin, il s'était dirigé vers la chambre de la victime... Les portes de l'antichambre sont ouvertes ; il entre ; Mlle Stangerson gît, inanimée, à moitié renversée sur le bureau, les yeux clos ; son peignoir est rouge du sang qui coule à flots de sa poitrine. Il semble à Rouletabille, encore sous l'influence du narcotique, qu'il se promène dans quelque affreux cauchemar. Automatiquement, il revient dans la galerie, ouvre une fenêtre, nous clame le crime, nous ordonne de tuer, et retourne dans la chambre. Aussitôt, il traverse le boudoir désert, entre dans le salon dont la porte est restée entrouverte, secoue M. Stangerson sur le canapé où il s'est étendu et le réveille comme je l'ai réveillé, lui, tout à l'heure... M. Stangerson se dresse avec des yeux hagards, se laisse traîner par Rouletabille jusque dans la chambre, aperçoit sa fille, pousse un cri déchirant... Ah ! il est réveillé ! il est réveillé !... Tous les deux, maintenant, réunissant leurs forces chancelantes, transportent la victime sur son lit...

Puis Rouletabille veut nous rejoindre, pour savoir... « pour savoir... » mais, avant de quitter la chambre, il s'arrête près du bureau... Il y a là, par terre, un paquet... énorme... un ballot... Qu'est-ce que ce paquet fait là, auprès du bureau ? ... L'enveloppe de serge qui l'entoure est dénouée... Rouletabille se penche... Des papiers... des papiers... des photographies... Il lit : « Nouvel électroscope condensateur différentiel... Propriétés fondamentales de la substance intermédiaire entre la matière pondérable et l'éther impondérable. »... Vraiment, vraiment, quel est ce mystère et cette formidable ironie du sort qui veulent qu'à l'heure où « on » lui assassine sa fille, « on » vienne restituer au professeur Stangerson toutes ces paperasses inutiles, « qu'il jettera au feu !... au feu !... au feu !... le lendemain ».

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Dans la matinée qui suivit cette horrible nuit, nous avons vu réapparaître M. de Marquet, son greffier, les gendarmes. Nous avons tous été interrogés, excepté naturellement Mlle Stangerson qui était dans un état voisin du coma. Rouletabille et moi, après nous être concertés, n'avons dit que ce que nous avons bien voulu dire. J'eus garde de rien rapporter de ma station dans le cabinet noir ni des histoires de narcotique. Bref, nous tûmes tout ce qui pouvait faire soupçonner que nous nous attendions à quelque chose, et aussi tout ce qui pouvait faire croire que Mlle Stangerson « attendait l'assassin ». La malheureuse allait peut-être payer de sa vie le mystère dont elle entourait son assassin... Il ne nous appartenait point de rendre un pareil sacrifice inutile... Arthur Rance raconta à tout le monde, fort naturellement — si naturellement que j'en fus stupéfait — qu'il avait vu le garde pour la dernière fois vers onze heures du soir. Celui-ci était venu dans sa chambre, dit-il, pour y prendre sa valise qu'il devait transporter le lendemain matin à la première heure à la gare de Saint-Michel « et s'était attardé à causer longuement chasse et braconnage avec lui » ! Arthur-William Rance, en effet, devait quitter le Glandier dans la matinée et se rendre à pied, selon son habitude, à Saint-Michel ; aussi avait-il profité d'un voyage matinal du garde dans le petit bourg pour se débarrasser de son bagage.

Du moins je fus conduit à le penser car M. Stangerson confirma ses dires ; il ajouta qu'il n'avait pas eu le plaisir, la veille au soir, d'avoir à sa table son ami Arthur Rance parce que celui-ci avait pris, vers les cinq heures, un congé définitif de sa fille et de lui. M. Arthur Rance s'était fait servir simplement un thé dans sa chambre, se disant légèrement indisposé.

Bernier, le concierge, sur les indications de Rouletabille, rapporta qu'il avait été requis par le garde lui-même, cette nuit- là, pour faire la chasse aux braconniers (le garde ne pouvait plus le contredire), qu'ils s'étaient donné rendez-vous tous deux non loin de la chênaie et que, voyant que le garde ne venait point, il était allé, lui, Bernier, au-devant du garde... Il était arrivé à hauteur du donjon, ayant passé la petite porte de la cour d'honneur, quand il aperçut un individu qui fuyait à toutes jambes du côté opposé, vers l'extrémité de l'aile droite du château ; des coups de revolver retentirent dans le même moment derrière le fuyard ; Rouletabille était apparu à la fenêtre de la galerie ; il l'avait aperçu, lui Bernier, l'avait reconnu, l'avait vu avec son fusil et lui avait crié de tirer. Alors, Bernier avait lâché son coup de fusil qu'il tenait tout prêt... et il était persuadé qu'il avait mis à mal le fuyard ; il avait cru même qu'il l'avait tué, et cette croyance avait duré jusqu'au moment où Rouletabille, dépouillant le corps qui était tombé sous le coup de fusil, lui avait appris que ce corps « avait été tué d'un coup de couteau » ; que, du reste, il restait ne rien comprendre à une pareille fantasmagorie, attendu que, si le cadavre trouvé n'était point celui du fuyard sur lequel nous avions tous tiré, il fallait bien que ce fuyard fût quelque part. Or, dans ce petit coin de cour où nous nous étions tous rejoints autour du cadavre, « il n'y avait pas de place pour un autre mort ou pour un vivant » sans que nous le vissions !

Ainsi parla le père Bernier. Mais le juge d'instruction lui répondit que, pendant que nous étions dans ce petit bout de cour, la nuit était bien noire, puisque nous n'avions pu distinguer le visage du garde, et que, pour le reconnaître, il nous avait fallu le transporter dans le vestibule... À quoi le père Bernier répliqua que, si l'on n'avait pas vu « l'autre corps, mort ou vivant », on aurait au moins marché dessus, tant ce bout de cour est étroit. Enfin, nous étions, sans compter le cadavre, cinq dans ce bout de cour et il eût été vraiment étrange que l'autre corps nous échappât... La seule porte qui donnait dans ce bout de cour était celle de la chambre du garde, et la porte en était fermée. On en avait retrouvé la clef dans la poche du garde...

Tout de même, comme ce raisonnement de Bernier, qui à première vue paraissait logique, conduisait à dire qu'on avait tué à coups d'armes à feu un homme mort d'un coup de couteau, le juge d'instruction ne s'y arrêta pas longtemps. Et il fut évident pour tous, dès midi, que ce magistrat était persuadé que nous avions raté « le fuyard »et que nous avions trouvé là un cadavre qui n'avait rien à voir avec « notre affaire ». Pour lui, le cadavre du garde était une autre affaire. Il voulut le prouver sans plus tarder, et il est probable que « cette nouvelle affaire » correspondait avec des idées qu'il avait depuis quelques jours sur les moeurs du garde, sur ses fréquentations, sur la récente intrigue qu'il entretenait avec la femme du propriétaire de l'auberge du « Donjon », et corroborait également les rapports qu'on avait dû lui faire relativement aux menaces de mort proférées par le père Mathieu à l'adresse du garde, car à une heure après-midi le père Mathieu, malgré ses gémissements de rhumatisant et les protestations de sa femme, était arrêté et conduit sous bonne escorte à Corbeil. On n'avait cependant rien découvert chez lui de compromettant ; mais des propos tenus, encore la veille, à des rouliers qui les répétèrent, le compromirent plus que si l'on avait trouvé dans sa paillasse le couteau qui avait tué « l'homme vert ».

Nous en étions là, ahuris de tant d'événements aussi terribles qu'inexplicables, quand, pour mettre le comble à la stupéfaction de tous, nous vîmes arriver au château Frédéric Larsan, qui en était parti aussitôt après avoir vu le juge d'instruction et qui en revenait, accompagné d'un employé du chemin de fer.

Nous étions alors dans le vestibule avec Arthur Rance, discutant de la culpabilité et de l'innocence du père Mathieu (du moins Arthur Rance et moi étions seuls à discuter, car Rouletabille semblait parti pour quelque rêve lointain et ne s'occupait en aucune façon de ce que nous disions). Le juge d'instruction et son greffier se trouvaient dans le petit salon vert où Robert Darzac nous avait introduits quand nous étions arrivés pour la première fois au Glandier. Le père Jacques, mandé par le juge, venait d'entrer dans le petit salon ; M. Robert Darzac était en haut, dans la chambre de Mlle Stangerson, avec M. Stangerson et les médecins. Frédéric Larsan entra dans le vestibule avec l'employé de chemin de fer. Rouletabille et moi reconnûmes aussitôt cet employé à sa petite barbiche blonde : « Tiens ! L'employé d'Épinay-sur-Orge ! » m'écriai-je, et je regardai Frédéric Larsan qui répliqua en souriant : « Oui, oui, vous avez raison, c'est l'employé d'Épinay- sur-Orge. » Sur quoi Fred se fit annoncer au juge d'instruction par le gendarme qui était à la porte du salon. Aussitôt, le père Jacques sortit, et Frédéric Larsan et l'employé furent introduits. Quelques instants s'écoulèrent, dix minutes peut-être. Rouletabille était fort impatient. La porte du salon se rouvrit ; le gendarme, appelé par le juge d'instruction, entra dans le salon, en ressortit, gravit l'escalier et le redescendit. Rouvrant alors la porte du salon et ne la refermant pas, il dit au juge d'instruction :

« Monsieur le juge, M. Robert Darzac ne veut pas descendre !

— Comment ! Il ne veut pas ! ... s'écria M. de Marquet.

— Non ! il dit qu'il ne peut quitter Mlle Stangerson dans l'état où elle se trouve...

— C'est bien, fit M. de Marquet ; puisqu'il ne vient pas à nous, nous irons à lui... »

M. de Marquet et le gendarme montèrent ; le juge d'instruction fit signe à Frédéric Larsan et à l'employé de chemin de fer de les suivre. Rouletabille et moi fermions la marche.

On arriva ainsi, dans la galerie, devant la porte de l'antichambre de Mlle Stangerson. M. de Marquet frappa à la porte. Une femme de chambre apparut. C'était Sylvie, une petite bonniche dont les cheveux d'un blond fadasse retombaient en désordre sur un visage consterné.

« M. Stangerson est là ? demanda le juge d'instruction.

— Oui, monsieur.

— Dites-lui que je désire lui parler. Sylvie alla chercher M. Stangerson.

Le savant vint à nous ; il pleurait ; il faisait peine à voir.

« Que me voulez-vous encore ? demanda celui-ci au juge. Ne pourrait- on pas, monsieur, dans un moment pareil, me laisser un peu tranquille !

— Monsieur, fit le juge, il faut absolument que j'aie, sur-le- champ, un entretien avec M. Robert Darzac. Ne pourriez-vous le décider à quitter la chambre de Mlle Stangerson ? Sans quoi, je me verrais dans la nécessité d'en franchir le seuil avec tout l'appareil de la justice. Le professeur ne répondit pas ; il regarda le juge, le gendarme et tous ceux qui les accompagnaient comme une victime regarde ses bourreaux, et il rentra dans la chambre.

Aussitôt M. Robert Darzac en sortit. Il était bien pâle et bien défait ; mais, quand le malheureux aperçut, derrière Frédéric Larsan, l'employé de chemin de fer, son visage se décomposa encore ; ses yeux devinrent hagards et il ne put retenir un sourd gémissement.

Nous avions tous saisi le tragique mouvement de cette physionomie douloureuse. Nous ne pûmes nous empêcher de laisser échapper une exclamation de pitié. Nous sentîmes qu'il se passait alors quelque chose de définitif qui décidait de la perte de M. Robert Darzac. Seul, Frédéric Larsan avait une figure rayonnante et montrait la joie d'un chien de chasse qui s'est enfin emparé de sa proie.

M. de Marquet dit, montrant à M. Darzac le jeune employé à la barbiche blonde :

« Vous reconnaissez monsieur ?

— Je le reconnais, fit Robert Darzac d'une voix qu'il essayait en vain de rendre ferme. C'est un employé de l'Orléans à la station d'Épinay-sur-Orge.

— Ce jeune homme, continua M. de Marquet, affirme qu'il vous a vu descendre de chemin de fer, à Épinay...

— Cette nuit, termina M. Darzac, à dix heures et demie... c'est vrai !... Il y eut un silence...

« Monsieur Darzac, reprit le juge d'instruction sur un ton qui était empreint d'une poignante émotion... Monsieur Darzac, que veniez-vous faire cette nuit à Épinay-sur-Orge, à quelques kilomètres de l'endroit où l'on assassinait Mlle Stangerson ?... M. Darzac se tut. Il ne baissa pas la tête, mais il ferma les yeux, soit qu'il voulût dissimuler sa douleur, soit qu'il craignît qu'on pût lire dans son regard quelque chose de son secret.

« Monsieur Darzac, insista M. de Marquet... pouvez-vous me donner l'emploi de votre temps, cette nuit ? M. Darzac rouvrit les yeux. Il semblait avoir reconquis toute sa puissance sur lui-même.

« Non, monsieur !...

— Réfléchissez, monsieur ! car je vais être dans la nécessité, si vous persistez dans votre étrange refus, de vous garder à ma disposition.

— Je refuse...

— Monsieur Darzac ! Au nom de la loi, je vous arrête !... Le juge n'avait pas plutôt prononcé ces mots que je vis Rouletabille faire un mouvement brusque vers M. Darzac. Il allait certainement parler, mais celui-ci d'un geste lui ferma la bouche... Du reste, le gendarme s'approchait déjà de son prisonnier... À ce moment un appel désespéré retentit :

« Robert !... Robert !... Nous reconnûmes la voix de Mlle Stangerson, et, à cet accent de douleur, pas un de nous qui ne frissonnât. Larsan lui-même, cette fois, en pâlit. Quant à M. Darzac, répondant à l'appel, il s'était déjà précipité dans la chambre...

Le juge, le gendarme, Larsan s'y réunirent derrière lui ; Rouletabille et moi restâmes sur le pas de la porte. Spectacle déchirant : Mlle Stangerson, dont le visage avait la pâleur de la mort, s'était soulevée sur sa couche, malgré les deux médecins et son père... Elle tendait des bras tremblants vers Robert Darzac sur qui Larsan et le gendarme avaient mis la main... Ses yeux étaient grands ouverts... elle voyait... elle comprenait... Sa bouche sembla murmurer un mot... un mot qui expira sur ses lèvres exsangues... un mot que personne n'entendit... et elle se renversa, évanouie... On emmena rapidement Darzac hors de la chambre... En attendant une voiture que Larsan était allé chercher, nous nous arrêtâmes dans le vestibule. Notre émotion à tous était extrême. M. de Marquet avait la larme à l'oeil. Rouletabille profita de ce moment d'attendrissement général pour dire à M. Darzac :

« Vous ne vous défendrez pas ?

— Non ! répliqua le prisonnier.

— Moi, je vous défendrai, monsieur...

— Vous ne le pouvez pas, affirma le malheureux avec un pauvre sourire... Ce que nous n'avons pu faire, Mlle Stangerson et moi, vous ne le ferez pas !

— Si, je le ferai. Et la voix de Rouletabille était étrangement calme et confiante. Il continua :

« Je le ferai, monsieur Robert Darzac, parce que moi, j'en sais plus long que vous !

— Allons donc ! murmura Darzac presque avec colère.

— Oh ! soyez tranquille, je ne saurai que ce qu'il sera utile de savoir pour vous sauver !

— Il ne faut rien savoir , jeune homme... si vous voulez avoir droit à ma reconnaissance. Rouletabille secoua la tête. Il s'approcha tout près, tout près de Darzac :

« Écoutez ce que je vais vous dire, fit-il à voix basse... et que cela vous donne confiance ! Vous, vous ne savez que le nom de l'assassin ; Mlle Stangerson, elle, connaît seulement la moitié de l'assassin ; mais moi, je connais ses deux moitiés ; je connais l'assassin tout entier, moi !... Robert Darzac ouvrit des yeux qui attestaient qu'il ne comprenait pas un mot de ce que venait de lui dire Rouletabille. La voiture, sur ces entrefaites, arriva, conduite par Frédéric Larsan. On y fit monter Darzac et le gendarme. Larsan resta sur le siège. On emmenait le prisonnier à Corbeil.

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Chapitre 24. Chapter 24. Rouletabille knows the murderer's two halves Capítulo 24. Rouletabille conoce las dos mitades del asesino Capitolo 24: Rouletabille conosce le due metà dell'assassino Rouletabille connaît les deux moitiés de l'assassin Rouletabille knows both halves of the assassin

Chapitre 24. Chapter 24. Rouletabille connaît les deux moitiés de l’assassin Rouletabille knows both halves of the assassin

Mlle Stangerson avait failli être assassinée pour la seconde fois. |||almost|||||| Miss Stangerson was nearly murdered for the second time. Miss Stangerson quase foi assassinada pela segunda vez. Le malheur fut qu’elle s’en porta beaucoup plus mal la seconde que la première. The misfortune was that she was much worse the second than the first. Les trois coups de couteau que l’homme lui avait portés dans la poitrine, en cette nouvelle nuit tragique, la mirent longtemps entre la vie et la mort, et quand, enfin, la vie fut plus forte et qu’on pût espérer que la malheureuse femme, cette fois encore, échapperait à son sanglant destin, on s’aperçut que, si elle reprenait chaque jour l’usage de ses sens, elle ne recouvrait point celui de sa raison. |||||||||||||||||||||||life||||||||||||||||||||||||||||||||it||||||||||||||| The three stab wounds that the man had struck him in the chest, on this new tragic night, put her for a long time between life and death, and when, finally, life was stronger and that one could hope that the unhappy woman, this time again, would escape her bloody fate, we realized that, if she resumed the use of her senses every day, she did not recover that of her reason. As três facadas que o homem lhe tinha feito no peito, nesta nova noite trágica, a colocaram por muito tempo entre a vida e a morte, e quando, por fim, a vida era mais forte e que se podia desejar a infeliz mulher, esta Mais uma vez, escaparia ao seu destino sangrento, percebeu-se que, se ela retomasse todos os dias o uso de seus sentidos, não recuperava o de sua razão. La moindre allusion à l’horrible tragédie la faisait délirer, et il n’est point non plus, je crois bien, exagéré de dire que l’arrestation de M. Robert Darzac, qui eut lieu au château du Glandier, le lendemain de la découverte du cadavre du garde, creusa encore l’abîme moral où nous vîmes disparaître cette belle intelligence. ||allusion||||||delirious|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||saw|||| The slightest allusion to the horrible tragedy made her delirious, and it is not either, I believe well, an exaggeration to say that the arrest of M. Robert Darzac, which took place at the Château du Glandier, the day after the discovery of the body of the guard, further widened the moral abyss where we saw this beautiful intelligence disappear.

M. Robert Darzac arriva au château vers neuf heures et demie. Mr. Robert Darzac arrived at the castle around half past nine. Je le vis accourir à travers le parc, les cheveux et les habits en désordre, crotté, boueux, dans un état lamentable. |||||||||||||||schmutzig||||| |||run||||||||||||muddy|muddy|||| I saw him running across the park, his hair and clothes in disarray, covered in dirt, muddy, in a pitiful state. Son visage était d’une pâleur mortelle. His face was deathly pale. Rouletabille et moi, nous étions accoudés à une fenêtre de la galerie. |||||leaning|||||| Rouletabille and I were leaning on a gallery window. Il nous aperçut ; il poussa vers nous un cri désespéré : He saw us; he uttered a desperate cry:

« J’arrive trop tard ! “I’m too late!” ... » ... »

Rouletabille lui cria : Rouletabille shouted to him:

« Elle vit ! “She lives!” ... » ... »

Une minute après, M. Darzac entrait dans la chambre de Mlle Stangerson, et, à travers la porte, nous entendîmes ses sanglots. ||||||||||||||||||heard||sobs A minute later, Mr. Darzac entered Miss Stangerson's room, and through the door we heard her sobs.

..................................................................

« Fatalité ! “Fatality! gémissait à côté de moi, Rouletabille. groaned next to me, Rouletabille. Quels Dieux infernaux veillent donc sur le malheur de cette famille ! What infernal gods watch over the misfortune of this family! Si l’on ne m’avait pas endormi, j’aurais sauvé Mlle Stangerson de l’homme, et je l’aurais rendu muet pour toujours... et le garde ne serait pas mort ! Wenn man mich nicht betäubt hätte, hätte ich Fräulein Stangerson vor dem Mann gerettet und ihn für immer stumm gemacht - und der Wächter wäre nicht gestorben! If I hadn't been put to sleep, I would have saved Miss Stangerson from the man, and I would have silenced him forever ... and the guard wouldn't have died! Se eu não tivesse dormido, teria salvado a Srta. Stangerson do homem e o teria silenciado para sempre ... e o guarda não teria morrido! .................................................................

M. Darzac vint nous retrouver. Mr. Darzac came to find us. Il était tout en larmes. Er war ganz in Tränen aufgelöst. He was in tears. Ele estava todo em lágrimas. Rouletabille lui raconta tout : et comment il avait tout préparé pour leur salut, à Mlle Stangerson et à lui ; et comment il y serait parvenu en éloignant l’homme pour toujours « après avoir vu sa figure » ; et comment son plan s’était effondré dans le sang, à cause du narcotique. ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||collapsed||||||| Rouletabille told him everything: and how he had prepared everything for their salvation, to Miss Stangerson and to him; and how he would have achieved it by keeping the man away forever "after seeing his face"; and how his plan had collapsed in the blood, because of the narcotic. Rouletabille contou-lhe tudo: e como ele havia preparado tudo para a salvação deles, para Mlle Stangerson e para si mesmo; e como ele teria conseguido afastando o homem para sempre "depois de ter visto seu rosto"; e como seu plano fracassou em sangue, por causa do narcótico.

« Ah ! si vous aviez eu réellement confiance en moi, fit tout bas le jeune homme, si vous aviez dit à Mlle Stangerson d’avoir confiance en moi !... wenn Sie wirklich Vertrauen in mich gehabt hätten", sagte der junge Mann leise, "wenn Sie Miss Stangerson gesagt hätten, sie solle mir vertrauen! if you had really trusted me, said the young man softly, if you had told Miss Stangerson to trust me! ... Mais ici chacun se défie de tous... la fille se défie du père... et la fiancée se défie du fiancé... Pendant que vous me disiez de tout faire pour empêcher l’arrivée de l’assassin, elle préparait tout pour se faire assassiner ! Aber hier misstraut jeder jedem ... die Tochter misstraut dem Vater ... und die Braut misstraut dem Bräutigam ... Während Sie mir sagten, ich solle alles tun, um die Ankunft des Mörders zu verhindern, bereitete sie alles vor, um sich selbst ermorden zu lassen! But here everyone defies everyone ... the daughter defies the father ... and the fiancée defies the fiancé ... While you told me to do everything to prevent the arrival of the murderer, she prepared everything to get murdered! ... Et je suis arrivé trop tard... à demi endormi... me traînant presque, dans cette chambre où la vue de la malheureuse, baignant dans son sang, me réveilla tout à fait... » |||||||||||||||||||||||||||||did ... And I arrived too late ... half asleep ... almost dragging myself into this room where the sight of the unhappy woman, bathed in her blood, woke me up completely ... "

Sur la demande de M. Darzac, Rouletabille raconta la scène. At the request of M. Darzac, Rouletabille recounted the scene. S’appuyant aux murs pour ne pas tomber, pendant que, dans le vestibule et dans la cour d’honneur, nous poursuivions l’assassin, il s’était dirigé vers la chambre de la victime... Les portes de l’antichambre sont ouvertes ; il entre ; Mlle Stangerson gît, inanimée, à moitié renversée sur le bureau, les yeux clos ; son peignoir est rouge du sang qui coule à flots de sa poitrine. |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||lies||||||||||||robe||||||||||| Leaning on the walls so as not to fall, while, in the vestibule and in the main courtyard, we were chasing the assassin, he had gone towards the victim's room ... The doors of the anteroom are open; he enters ; Miss Stangerson lies, lifeless, half knocked over the desk, her eyes closed; his robe is red with blood flowing from his chest. Il semble à Rouletabille, encore sous l’influence du narcotique, qu’il se promène dans quelque affreux cauchemar. It seems to Rouletabille, still under the influence of the narcotic, that he is walking in some dreadful nightmare. Automatiquement, il revient dans la galerie, ouvre une fenêtre, nous clame le crime, nous ordonne de tuer, et retourne dans la chambre. ||||||||||ruft||||||||||| ||||||||||proclaims||||||||||| Automatisch kehrt er in die Galerie zurück, öffnet ein Fenster, verkündet uns das Verbrechen, befiehlt uns zu töten und kehrt in das Zimmer zurück. Automatically, he returns to the gallery, opens a window, tells us about the crime, orders us to kill, and returns to the bedroom. Automáticamente, vuelve a la galería, abre una ventana, nos cuenta el crimen, nos ordena matar y regresa a la habitación. Automaticamente, ele volta para a galeria, abre uma janela, nos conta sobre o crime, manda que matemos e volta para o quarto. Aussitôt, il traverse le boudoir désert, entre dans le salon dont la porte est restée entrouverte, secoue M. Stangerson sur le canapé où il s’est étendu et le réveille comme je l’ai réveillé, lui, tout à l’heure... M. Stangerson se dresse avec des yeux hagards, se laisse traîner par Rouletabille jusque dans la chambre, aperçoit sa fille, pousse un cri déchirant... Ah ! ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||déchirant| ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||piercing| Immediately, he crosses the deserted boudoir, enters the living room, the door of which remains ajar, shakes Mr. Stangerson on the sofa where he has stretched out and wakes him up as I woke him up earlier. .. Mr. Stangerson stands with haggard eyes, lets himself be dragged by Rouletabille to the bedroom, sees his daughter, utters a heart-rending cry ... Ah! il est réveillé ! he is awake ! il est réveillé !... Tous les deux, maintenant, réunissant leurs forces chancelantes, transportent la victime sur son lit... |||||||wankenden|||||| |||||||staggering|||||| The two, now, joining their faltering strength, carry the victim to his bed ... Os dois, agora, juntando suas forças vacilantes, carregam a vítima para sua cama ...

Puis Rouletabille veut nous rejoindre, pour savoir... « pour savoir... » mais, avant de quitter la chambre, il s’arrête près du bureau... Il y a là, par terre, un paquet... énorme... un ballot... Qu’est-ce que ce paquet fait là, auprès du bureau ? Dann will Rouletabille zu uns stoßen, um zu wissen ... "Aber bevor er das Zimmer verlässt, bleibt er in der Nähe des Schreibtisches stehen... Dort liegt auf dem Boden ein Bündel... riesig... ein Bündel... Was macht dieses Bündel hier am Schreibtisch? Then Rouletabille wants to join us, to know ... "to know ..." but, before leaving the room, he stops near the desk ... There, on the floor, there is a ... huge package. ... a nerd ... What is this package doing there, near the office? ... L’enveloppe de serge qui l’entoure est dénouée... Rouletabille se penche... Des papiers... des papiers... des photographies... Il lit : « Nouvel électroscope condensateur différentiel... Propriétés fondamentales de la substance intermédiaire entre la matière pondérable et l’éther impondérable. ||Sergé||||gelöst|||||||||||||||||||||||||||| ||||||unraveled|||leans||||||||||||||||||||||||| ... Der Serge-Umschlag, der ihn umgibt, wird aufgeknüpft ... Rouletabille beugt sich vor ... Papiere ... Papiere ... Fotografien ... Er liest: "Neues Elektroskop mit Differentialkondensator ... Grundlegende Eigenschaften der Substanz, die zwischen der gewichtbaren Materie und dem unverwichtbaren Äther liegt. ... The serge envelope that surrounds it is untied ... Rouletabille leans ... Papers ... papers ... photographs ... He reads: "New differential condenser electroscope ... Properties fundamentals of the intermediate substance between the weightable matter and the imponderable ether. »... Vraiment, vraiment, quel est ce mystère et cette formidable ironie du sort qui veulent qu’à l’heure où « on » lui assassine sa fille, « on » vienne restituer au professeur Stangerson toutes ces paperasses inutiles, « qu’il jettera au feu !... ||||||||||||||||||||||||||professor||||paperwork||||| "... Wirklich, wirklich, was ist das für ein Geheimnis und was für eine Ironie des Schicksals, dass in dem Moment, in dem "man" seine Tochter ermordet, "man" kommt und Professor Stangerson all diese nutzlosen Papiere zurückgibt, "die er ins Feuer werfen wird"? "... Really, really, what is this mystery and this formidable irony of fate which wants that at a time when" we "murder her daughter," we "come to restore to Professor Stangerson all these useless paperwork," that 'he will throw into the fire! ... "... Realmente, realmente, o que é esse mistério e essa formidável ironia do destino que quer isso no momento em que" um "assassina sua filha para ele," um "vem devolver ao Professor Stangerson toda essa papelada inútil," qu 'ele vai jogar no fogo! ... au feu !... fire!... au feu !... fire!... le lendemain ». the day after ".

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Dans la matinée qui suivit cette horrible nuit, nous avons vu réapparaître M. de Marquet, son greffier, les gendarmes. Am Morgen nach dieser schrecklichen Nacht sahen wir Herrn de Marquet, seinen Schreiber und die Gendarmen wieder auftauchen. In the morning following this horrible night, we saw Mr. de Marquet, his clerk, and the gendarmes reappear. Nous avons tous été interrogés, excepté naturellement Mlle Stangerson qui était dans un état voisin du coma. We were all questioned, except of course Miss Stangerson who was in a state bordering on a coma. Todos nós fomos questionados, exceto, é claro, a Srta. Stangerson, que estava em um estado à beira do coma. Rouletabille et moi, après nous être concertés, n’avons dit que ce que nous avons bien voulu dire. ||||||beraten|||||||||| Rouletabille and I, after consulting each other, only said what we wanted to say. J’eus garde de rien rapporter de ma station dans le cabinet noir ni des histoires de narcotique. ||||||||||cabinet||||||narcotic Ich hütete mich davor, etwas von meiner Station im schwarzen Kabinett oder von den Geschichten über Narkotika zu berichten. I took care not to bring back anything from my station in the darkroom or any narcotics. Tomei cuidado para não trazer nada de minha estação na câmara escura ou qualquer narcótico. Bref, nous tûmes tout ce qui pouvait faire soupçonner que nous nous attendions à quelque chose, et aussi tout ce qui pouvait faire croire que Mlle Stangerson « attendait l’assassin ». ||had|||||||||||||||||||||||||| In short, we were silent about anything that might lead one to suspect that we were expecting something, and also anything that might lead to believe that Miss Stangerson was "waiting for the murderer." La malheureuse allait peut-être payer de sa vie le mystère dont elle entourait son assassin... Il ne nous appartenait point de rendre un pareil sacrifice inutile... Arthur Rance raconta à tout le monde, fort naturellement — si naturellement que j’en fus stupéfait — qu’il avait vu le garde pour la dernière fois vers onze heures du soir. The unfortunate woman was perhaps going to pay with her life for the mystery with which she surrounded her murderer ... It was not for us to make such a sacrifice useless ... Arthur Rance told everyone, quite naturally - so naturally that I ' was amazed - that he had last seen the guard around eleven at night. Celui-ci était venu dans sa chambre, dit-il, pour y prendre sa valise qu’il devait transporter le lendemain matin à la première heure à la gare de Saint-Michel « et s’était attardé à causer longuement chasse et braconnage avec lui » ! ||||||||||||||||||next||||||||||||||||||||poaching|| He had come to his room, he said, to take his suitcase there which he had to transport the next morning at the first hour to the Saint-Michel station "and had lingered for a long time chatting and poaching with him " ! Este último tinha ido ao seu quarto, disse ele, para levar a mala que deveria transportar na manhã seguinte na primeira hora para a estação de Saint-Michel "e demorou-se a conversar longamente sobre a caça e a caça furtiva com ele." ! Arthur-William Rance, en effet, devait quitter le Glandier dans la matinée et se rendre à pied, selon son habitude, à Saint-Michel ; aussi avait-il profité d’un voyage matinal du garde dans le petit bourg pour se débarrasser de son bagage. |||||||||||||||||||||||||||||||||||town|||||| Arthur-William Rance, in fact, had to leave the Glandier in the morning and go on foot, as usual, to Saint-Michel; so he had taken advantage of the guard's early morning trip to the small town to get rid of his luggage. Arthur-William Rance, na verdade, teve que deixar o Glandier pela manhã e ir a pé, como de costume, a Saint-Michel; então ele aproveitou a viagem matinal do guarda à pequena cidade para se livrar de sua bagagem.

Du moins je fus conduit à le penser car M. Stangerson confirma ses dires ; il ajouta qu’il n’avait pas eu le plaisir, la veille au soir, d’avoir à sa table son ami Arthur Rance parce que celui-ci avait pris, vers les cinq heures, un congé définitif de sa fille et de lui. |||||||||||||words||||||||||||||||||||||||||||||||leave||||||| Er fügte hinzu, dass er am Abend zuvor nicht das Vergnügen gehabt hatte, seinen Freund Arthur Rance an seinem Tisch zu haben, weil dieser sich gegen fünf Uhr endgültig von seiner Tochter und ihm verabschiedet hatte. At least I was led to think so because Mr. Stangerson confirmed his words; he added that he had not had the pleasure, the evening before, of having his friend Arthur Rance at his table because he had taken, around five o'clock, a definitive leave from his daughter and him . M. Arthur Rance s’était fait servir simplement un thé dans sa chambre, se disant légèrement indisposé. Herr Arthur Rance hatte sich in seinem Zimmer einfach einen Tee servieren lassen, da er angab, leicht indisponiert zu sein. Mr. Arthur Rance was simply served tea in his room, saying he was slightly unwell.

Bernier, le concierge, sur les indications de Rouletabille, rapporta qu’il avait été requis par le garde lui-même, cette nuit- là, pour faire la chasse aux braconniers (le garde ne pouvait plus le contredire), qu’ils s’étaient donné rendez-vous tous deux non loin de la chênaie et que, voyant que le garde ne venait point, il était allé, lui, Bernier, au-devant du garde... Il était arrivé à hauteur du donjon, ayant passé la petite porte de la cour d’honneur, quand il aperçut un individu qui fuyait à toutes jambes du côté opposé, vers l’extrémité de l’aile droite du château ; des coups de revolver retentirent dans le même moment derrière le fuyard ; Rouletabille était apparu à la fenêtre de la galerie ; il l’avait aperçu, lui Bernier, l’avait reconnu, l’avait vu avec son fusil et lui avait crié de tirer. ||||||||||||verlangt||||||||||||||Wilddiebe|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||| ||||||||||||||||||||||||||poachers|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||fleeing individual||||||||||||||||||||||||||| Bernier, the concierge, on the instructions of Rouletabille, reported that he had been requested by the guard himself, that night, to hunt poachers (the guard could no longer contradict him), that they had to 'were given an appointment not far from the oak grove and that, seeing that the guard was not coming, he had gone, he, Bernier, to meet the guard ... He had reached the keep, having passed the little door of the main courtyard, when he saw an individual fleeing at full speed on the opposite side, towards the end of the right wing of the castle; revolver shots sounded at the same time behind the fugitive; Rouletabille had appeared at the gallery window; he had seen him, Bernier, had recognized him, had seen him with his rifle and had shouted for him to shoot. Alors, Bernier avait lâché son coup de fusil qu’il tenait tout prêt... et il était persuadé qu’il avait mis à mal le fuyard ; il avait cru même qu’il l’avait tué, et cette croyance avait duré jusqu’au moment où Rouletabille, dépouillant le corps qui était tombé sous le coup de fusil, lui avait appris que ce corps « avait été tué d’un coup de couteau » ; que, du reste, il restait ne rien comprendre à une pareille fantasmagorie, attendu que, si le cadavre trouvé n’était point celui du fuyard sur lequel nous avions tous tiré, il fallait bien que ce fuyard fût quelque part. ||||||||||||||||||||||Flüchtigen|||||||||||||||||dépouillant|||||||||||||||||||||||||||||||||||Fantasmagorie|||||||||||||||||||||||||| |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||stripping||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||| Er war überzeugt, dass er den Flüchtenden getroffen hatte; er glaubte sogar, dass er ihn getötet hatte, und dieser Glaube hielt bis zu dem Moment an, als Rouletabille die Leiche, die unter den Gewehrschuss gefallen war, abstreifte und ihm mitteilte, dass sie "durch einen Messerstich getötet worden war". Then, Bernier had released his rifle shot which he was holding ready ... and he was convinced that he had damaged the fugitive; he had even believed that he had killed him, and this belief had lasted until the moment when Rouletabille, stripping the body which had fallen under the gunshot, had informed him that this body "had been killed at once. of knife ”; that, moreover, there remained nothing to understand about such a phantasmagoria, given that, if the corpse found was not that of the fugitive on whom we had all shot, this fugitive had to be somewhere. Or, dans ce petit coin de cour où nous nous étions tous rejoints autour du cadavre, « il n’y avait pas de place pour un autre mort ou pour un vivant » sans que nous le vissions ! ||||||||||||||||||||||||||||||||||saw However, in this little corner of the courtyard where we all met around the corpse, "there was no place for another dead or for a living" without us seeing it! Agora, neste cantinho do pátio onde todos nos reuníamos em volta do cadáver, "não havia lugar para outro morto nem para viver" sem que o víssemos!

Ainsi parla le père Bernier. So sprach Vater Bernier. So spoke Father Bernier. Mais le juge d’instruction lui répondit que, pendant que nous étions dans ce petit bout de cour, la nuit était bien noire, puisque nous n’avions pu distinguer le visage du garde, et que, pour le reconnaître, il nous avait fallu le transporter dans le vestibule... À quoi le père Bernier répliqua que, si l’on n’avait pas vu « l’autre corps, mort ou vivant », on aurait au moins marché dessus, tant ce bout de cour est étroit. Daraufhin antwortete der Untersuchungsrichter, dass es in dem kleinen Stück Hof stockdunkel gewesen sei, da wir das Gesicht des Wachmanns nicht hätten erkennen können und wir ihn in den Vorraum hätten tragen müssen, um ihn zu erkennen... Daraufhin erwiderte Pater Bernier, dass man, wenn man den "anderen Körper, tot oder lebendig" nicht gesehen habe, zumindest darauf getreten wäre, da das Stück Hof so eng sei. But the examining magistrate replied that, while we were in this little end of the courtyard, the night was very dark, since we could not make out the guard's face, and that, to recognize him, we had to transport it into the hall ... To which Father Bernier replied that if we had not seen "the other body, dead or alive", we would at least have stepped on it, so narrow is this end of the courtyard. . Enfin, nous étions, sans compter le cadavre, cinq dans ce bout de cour et il eût été vraiment étrange que l’autre corps nous échappât... La seule porte qui donnait dans ce bout de cour était celle de la chambre du garde, et la porte en était fermée. Finally, there were five of us, without counting the body, in this end of the courtyard and it would have been really strange if the other body had escaped us ... The only door that opened into this end of the courtyard was that of the guard's room, and the door was closed. Por fim, éramos cinco, sem contar o cadáver, nesta extremidade do pátio e teria sido muito estranho se o outro corpo nos tivesse escapado ... A única porta que conduzia a esta extremidade do pátio era a do sala do guarda, e a porta foi fechada. On en avait retrouvé la clef dans la poche du garde... The key was found in the guard's pocket ... A chave foi encontrada no bolso do guarda ...

Tout de même, comme ce raisonnement de Bernier, qui à première vue paraissait logique, conduisait à dire qu’on avait tué à coups d’armes à feu un homme mort d’un coup de couteau, le juge d’instruction ne s’y arrêta pas longtemps. All the same, as Bernier's reasoning, which at first sight seemed logical, led to saying that a man who had been stabbed to death had been killed by firearms, the investigating judge did not did not stop there long. Et il fut évident pour tous, dès midi, que ce magistrat était persuadé que nous avions raté « le fuyard »et que nous avions trouvé là un cadavre qui n’avait rien à voir avec « notre affaire ». ||||||||||||||||||||||||||corpse|||||||| And it was obvious to everyone, from midday, that this magistrate was convinced that we had missed "the fugitive" and that we had found a corpse there which had nothing to do with "our business". Pour lui, le cadavre du garde était une autre affaire. For him, the body of the guard was another matter. Il voulut le prouver sans plus tarder, et il est probable que « cette nouvelle affaire » correspondait avec des idées qu’il avait depuis quelques jours sur les moeurs du garde, sur ses fréquentations, sur la récente intrigue qu’il entretenait avec la femme du propriétaire de l’auberge du « Donjon », et corroborait également les rapports qu’on avait dû lui faire relativement aux menaces de mort proférées par le père Mathieu à l’adresse du garde, car à une heure après-midi le père Mathieu, malgré ses gémissements de rhumatisant et les protestations de sa femme, était arrêté et conduit sous bonne escorte à Corbeil. ||||||||||||||||||||||||||Sitten||||||||||||||||||||||correspondait||||||||||||||proférées||||||||||||||||||||||||||||||||||||| |||||||||||||||||||||||||the|morals||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||groans||||||||||||||||| He wanted to prove it without further delay, and it is probable that "this new affair" corresponded with ideas which he had had for a few days on the manners of the guard, on his associates, on the recent intrigue which he had maintained with the woman. of the owner of the "Donjon" inn, and also corroborated the reports that had to be made to him relative to the death threats made by Father Mathieu to the guard, because at one in the afternoon Father Mathieu , despite his rheumatic groans and his wife's protests, was arrested and taken under good escort to Corbeil. Queria prová-lo sem mais delongas, e é provável que "esse novo caso" correspondesse a idéias que tivera por vários dias sobre os modos da guarda, sobre seus associados, sobre a recente intriga que mantivera com o da dona da pousada "Donjon", e também corroborou os relatos que deveriam ser feitos a ele relativos às ameaças de morte feitas pelo Padre Mathieu ao guarda, porque à uma hora da tarde o Padre Mathieu, em apesar de seus gemidos reumáticos e dos protestos de sua esposa, foi preso e levado sob boa escolta para Corbeil. On n’avait cependant rien découvert chez lui de compromettant ; mais des propos tenus, encore la veille, à des rouliers qui les répétèrent, le compromirent plus que si l’on avait trouvé dans sa paillasse le couteau qui avait tué « l’homme vert ». ||||||||||||||||||Rädern|||wiederholten||kompromittierten|||||||||paillasse||||||| |||||||||||||||||||||||compromised|||||||||bunk||||||| Nothing compromising had been found in him; but remarks made, even the day before, to ro-ro passengers who repeated them, compromised him more than if the knife which had killed "the green man" had been found in his mattress.

Nous en étions là, ahuris de tant d’événements aussi terribles qu’inexplicables, quand, pour mettre le comble à la stupéfaction de tous, nous vîmes arriver au château Frédéric Larsan, qui en était parti aussitôt après avoir vu le juge d’instruction et qui en revenait, accompagné d’un employé du chemin de fer. ||||verwirrt||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||| ||||dumbfounded||||||||||||||||||saw||||||||||||||||||||||||||| We were there, stunned by so many terrible and inexplicable events, when, to add to the amazement of all, we saw Frédéric Larsan arrive at the castle, who had left immediately after seeing the examining magistrate. and who was returning, accompanied by a railway employee. Estávamos lá, perplexos com tantos acontecimentos terríveis e inexplicáveis, quando, para aumentar o espanto de todos, vimos chegar ao castelo Frédéric Larsan, que partira imediatamente depois de ver o juiz de instrução. E que voltava, acompanhado por funcionário da ferrovia.

Nous étions alors dans le vestibule avec Arthur Rance, discutant de la culpabilité et de l’innocence du père Mathieu (du moins Arthur Rance et moi étions seuls à discuter, car Rouletabille semblait parti pour quelque rêve lointain et ne s’occupait en aucune façon de ce que nous disions). |||||||||||||||||||||||||were|||||||||||||||||||||| We were then in the vestibule with Arthur Rance, discussing the guilt and innocence of Father Mathieu (at least Arthur Rance and I were alone discussing, because Rouletabille seemed gone for some distant dream and was in no way concerned. of what we were saying). Le juge d’instruction et son greffier se trouvaient dans le petit salon vert où Robert Darzac nous avait introduits quand nous étions arrivés pour la première fois au Glandier. The examining magistrate and his clerk were in the little green room where Robert Darzac had introduced us when we first arrived at Le Glandier. Le père Jacques, mandé par le juge, venait d’entrer dans le petit salon ; M. Robert Darzac était en haut, dans la chambre de Mlle Stangerson, avec M. Stangerson et les médecins. |||summoned||||||||||||||||||||||||||| Father Jacques, summoned by the judge, had just entered the little drawing-room; Mr. Robert Darzac was upstairs, in Miss Stangerson's room, with Mr. Stangerson and the doctors. O Padre Jacques, convocado pelo juiz, acabava de entrar na salinha; O Sr. Robert Darzac estava lá em cima, no quarto da Srta. Stangerson, com o Sr. Stangerson e os médicos. Frédéric Larsan entra dans le vestibule avec l’employé de chemin de fer. Frédéric Larsan entered the hall with the railway employee. Rouletabille et moi reconnûmes aussitôt cet employé à sa petite barbiche blonde : « Tiens ! |||recognized||||||||| Rouletabille and I immediately recognized this employee by his little blond goatee: “Here! Rouletabille e eu reconhecemos imediatamente este funcionário por seu cavanhaque loiro: “Aqui! L’employé d’Épinay-sur-Orge ! The employee of Épinay-sur-Orge! » m’écriai-je, et je regardai Frédéric Larsan qui répliqua en souriant : « Oui, oui, vous avez raison, c’est l’employé d’Épinay- sur-Orge. "I cried, and I looked at Frédéric Larsan, who replied with a smile:" Yes, yes, you are right, he is the employee of Épinay-sur-Orge. » Sur quoi Fred se fit annoncer au juge d’instruction par le gendarme qui était à la porte du salon. |||||||||||police||||||| »On which Fred was announced to the examining magistrate by the gendarme who was at the door of the living room. »Em que Fred foi anunciado ao juiz de instrução pelo gendarme que se encontrava à porta da sala. Aussitôt, le père Jacques sortit, et Frédéric Larsan et l’employé furent introduits. Father Jacques immediately left, and Frédéric Larsan and the employee were introduced. Quelques instants s’écoulèrent, dix minutes peut-être. A few moments passed, perhaps ten minutes. Rouletabille était fort impatient. Rouletabille was very impatient. La porte du salon se rouvrit ; le gendarme, appelé par le juge d’instruction, entra dans le salon, en ressortit, gravit l’escalier et le redescendit. |||||reopened||||||||||||||climbed|||| The living room door opened again; the gendarme, called by the examining magistrate, entered the living room, came out, climbed the stairs and came down. Rouvrant alors la porte du salon et ne la refermant pas, il dit au juge d’instruction : Then reopening the salon door and not closing it, he said to the examining magistrate:

« Monsieur le juge, M. Robert Darzac ne veut pas descendre ! "Judge, Mr. Robert Darzac does not want to go down!

— Comment ! - How? 'Or' What ! Il ne veut pas ! He does not want ! ... s’écria M. de Marquet. ... exclaimed M. de Marquet.

— Non ! - No ! il dit qu’il ne peut quitter Mlle Stangerson dans l’état où elle se trouve... he says he cannot leave Miss Stangerson as she is ...

— C’est bien, fit M. de Marquet ; puisqu’il ne vient pas à nous, nous irons à lui... » "Very well," said M. de Marquet; since he does not come to us, we will go to him ... "

M. de Marquet et le gendarme montèrent ; le juge d’instruction fit signe à Frédéric Larsan et à l’employé de chemin de fer de les suivre. M. de Marquet and the gendarme got in; the examining magistrate signaled to Frédéric Larsan and the railway employee to follow them. O senhor de Marquet e o gendarme entraram; o juiz de instrução fez um sinal a Frédéric Larsan e ao funcionário da ferrovia para que os seguissem. Rouletabille et moi fermions la marche. Rouletabille and I closed the march. Rouletabille y yo íbamos delante.

On arriva ainsi, dans la galerie, devant la porte de l’antichambre de Mlle Stangerson. We thus arrived in the gallery, in front of the door of Miss Stangerson's antechamber. M. de Marquet frappa à la porte. M. de Marquet knocked on the door. Une femme de chambre apparut. A maid appeared. C’était Sylvie, une petite bonniche dont les cheveux d’un blond fadasse retombaient en désordre sur un visage consterné. ||||Bonniche||||||fades||||||| ||||maid||||||dull blonde||||||| It was Sylvie, a little bonniche whose hair of a fadasse blond fell in disorder on a dismayed face. Era Sylvie, una pequeña bonniche cuyo cabello rubio y apagado caía desordenado sobre un rostro consternado.

« M. Stangerson est là ? “Is Mr. Stangerson here?” demanda le juge d’instruction. asked the investigating judge.

— Oui, monsieur. — Yes, sir.

— Dites-lui que je désire lui parler. — Tell him I want to speak to him. Sylvie alla chercher M. Stangerson. Sylvie went to get Mr. Stangerson.

Le savant vint à nous ; il pleurait ; il faisait peine à voir. The scholar came to us; he was crying; he was a sad sight. O cientista veio até nós; Ele estava chorando ; foi doloroso ver.

« Que me voulez-vous encore ? "What do you still want from me?" demanda celui-ci au juge. the latter asked the judge. Ne pourrait- on pas, monsieur, dans un moment pareil, me laisser un peu tranquille ! Could we not, sir, at such a moment, leave me a little quiet!

— Monsieur, fit le juge, il faut absolument que j’aie, sur-le- champ, un entretien avec M. Robert Darzac. "Sir," said the judge, "it is imperative that I have an interview immediately with M. Robert Darzac." "Monsieur", disse o juiz, "eu absolutamente devo ter uma entrevista com M. Robert Darzac imediatamente." Ne pourriez-vous le décider à quitter la chambre de Mlle Stangerson ? Könnten Sie ihn nicht dazu bringen, das Zimmer von Fräulein Stangerson zu verlassen? Could you not decide to leave Miss Stangerson's room? Sans quoi, je me verrais dans la nécessité d’en franchir le seuil avec tout l’appareil de la justice. Andernfalls würde ich mich gezwungen sehen, die Schwelle mit dem gesamten Justizapparat zu überschreiten. Otherwise, I would see myself in the necessity of crossing the threshold with the whole apparatus of justice. Do contrário, eu me veria na necessidade de cruzar a soleira com todo o aparato da justiça. Le professeur ne répondit pas ; il regarda le juge, le gendarme et tous ceux qui les accompagnaient comme une victime regarde ses bourreaux, et il rentra dans la chambre. ||||||||||||||||||||||executioners|||||| The professor did not answer; he looked at the judge, the gendarme and all those who accompanied them as a victim looks at his executioners, and he went back to the room. O professor não respondeu; olhou para o juiz, o gendarme e todos os que os acompanhavam como uma vítima olha para os seus algozes e voltou para a sala.

Aussitôt M. Robert Darzac en sortit. Immediately Mr. Robert Darzac came out. Il était bien pâle et bien défait ; mais, quand le malheureux aperçut, derrière Frédéric Larsan, l’employé de chemin de fer, son visage se décomposa encore ; ses yeux devinrent hagards et il ne put retenir un sourd gémissement. |||||||||||||||||||||||||||||||||||sauer|Gemäu |||||||||||||||||||||||decomposed|||||||||||||groan He was very pale and very worn out; but when the unfortunate man saw the railway employee behind Frédéric Larsan, his face fell further; his eyes became haggard and he could not suppress a dull groan.

Nous avions tous saisi le tragique mouvement de cette physionomie douloureuse. We had all grasped the tragic movement of this painful physiognomy. Nous ne pûmes nous empêcher de laisser échapper une exclamation de pitié. ||could||||||||| Wir konnten nicht umhin, einen mitleidigen Ausruf loszulassen. We couldn't help but let out an exclamation of pity. Nous sentîmes qu’il se passait alors quelque chose de définitif qui décidait de la perte de M. Robert Darzac. We felt that something definitive was happening then that decided the loss of Mr. Robert Darzac. Sentimos que algo definitivo estava acontecendo que decidiu a perda de M. Robert Darzac. Seul, Frédéric Larsan avait une figure rayonnante et montrait la joie d’un chien de chasse qui s’est enfin emparé de sa proie. ||||||||||||||||||seized|||prey Alone, Frédéric Larsan had a radiant face and showed the joy of a hunting dog which has finally seized its prey. Sozinho, Frédéric Larsan tinha um rosto radiante e mostrava a alegria de um cão de caça que finalmente agarrou sua presa.

M. de Marquet dit, montrant à M. Darzac le jeune employé à la barbiche blonde : M. de Marquet said, showing M. Darzac the young employee with the blond goatee:

« Vous reconnaissez monsieur ? "Do you recognize sir?

— Je le reconnais, fit Robert Darzac d’une voix qu’il essayait en vain de rendre ferme. "I recognize it," said Robert Darzac in a voice which he tried in vain to make firm. "Eu o reconheço", disse Robert Darzac em uma voz que tentou em vão tornar firme. C’est un employé de l’Orléans à la station d’Épinay-sur-Orge. He is an employee of Orleans at the station of Épinay-sur-Orge.

— Ce jeune homme, continua M. de Marquet, affirme qu’il vous a vu descendre de chemin de fer, à Épinay... `` This young man, '' continued M. de Marquet, `` affirms that he saw you get off the railroad at Épinay ...

— Cette nuit, termina M. Darzac, à dix heures et demie... c’est vrai !... 'Tonight,' M. Darzac finished, 'at half past ten ... it's true! ... Il y eut un silence... There was a silence...

« Monsieur Darzac, reprit le juge d’instruction sur un ton qui était empreint d’une poignante émotion... Monsieur Darzac, que veniez-vous faire cette nuit à Épinay-sur-Orge, à quelques kilomètres de l’endroit où l’on assassinait Mlle Stangerson ?... |||||||||||||poignenden||||||||||||||||||||||| "Monsieur Darzac," resumed the examining magistrate, in a tone which was marked by poignant emotion. "Monsieur Darzac, what were you doing that night at Épinay-sur-Orge, a few kilometers from the place where the were Miss Stangerson being assassinated? ... M. Darzac se tut. M. Darzac was silent. Il ne baissa pas la tête, mais il ferma les yeux, soit qu’il voulût dissimuler sa douleur, soit qu’il craignît qu’on pût lire dans son regard quelque chose de son secret. He did not lower his head, but closed his eyes, either because he wanted to hide his pain, or because he feared that something of his secret might be read in his eyes. No bajó la cabeza, sino que cerró los ojos, ya fuera para ocultar su dolor o porque temía que algo de su secreto pudiera leerse en su mirada.

« Monsieur Darzac, insista M. de Marquet... pouvez-vous me donner l’emploi de votre temps, cette nuit ? "Monsieur Darzac," insisted Monsieur de Marquet, "can you give me the use of your time tonight?" M. Darzac rouvrit les yeux. ||opened|| M. Darzac opened his eyes. Il semblait avoir reconquis toute sa puissance sur lui-même. He seemed to have regained all of his power over himself.

« Non, monsieur !... "No, sir!...

— Réfléchissez, monsieur ! — Think about it, sir! car je vais être dans la nécessité, si vous persistez dans votre étrange refus, de vous garder à ma disposition. because I will be in the necessity, if you persist in your strange refusal, of keeping you at my disposal. porque terei necessidade, se persistir na sua estranha recusa, de mantê-lo à minha disposição.

— Je refuse... - I refuse...

— Monsieur Darzac ! Au nom de la loi, je vous arrête !... In the name of the law, I stop you! ... Le juge n’avait pas plutôt prononcé ces mots que je vis Rouletabille faire un mouvement brusque vers M. Darzac. No sooner had the judge uttered these words than I saw Rouletabille make a sudden movement towards M. Darzac. Il allait certainement parler, mais celui-ci d’un geste lui ferma la bouche... Du reste, le gendarme s’approchait déjà de son prisonnier... À ce moment un appel désespéré retentit : ||||||||||||||||||||||||||||echoed He was certainly going to speak, but this one with a gesture closed his mouth ... Besides, the gendarme was already approaching his prisoner ... At that moment a desperate call rang:

« Robert !... "Robert! ... Robert !... Robert! ... Nous reconnûmes la voix de Mlle Stangerson, et, à cet accent de douleur, pas un de nous qui ne frissonnât. |recognized||||||||||||||||||shuddered We recognized Miss Stangerson's voice, and not one of us who did not shiver at that accent of pain. Reconhecemos a voz da Srta. Stangerson, e por aquele sotaque de dor, nenhum de nós que não estremeceu. Larsan lui-même, cette fois, en pâlit. Larsan himself, this time, turns pale. Quant à M. Darzac, répondant à l’appel, il s’était déjà précipité dans la chambre... ||||||||||gestürzt||| As for M. Darzac, answering the call, he had already rushed into the room ...

Le juge, le gendarme, Larsan s’y réunirent derrière lui ; Rouletabille et moi restâmes sur le pas de la porte. The judge, the gendarme, Larsan gathered there behind him; Rouletabille and I stood on the doorstep. Spectacle déchirant : Mlle Stangerson, dont le visage avait la pâleur de la mort, s’était soulevée sur sa couche, malgré les deux médecins et son père... Elle tendait des bras tremblants vers Robert Darzac sur qui Larsan et le gendarme avaient mis la main... Ses yeux étaient grands ouverts... elle voyait... elle comprenait... Sa bouche sembla murmurer un mot... un mot qui expira sur ses lèvres exsangues... un mot que personne n’entendit... et elle se renversa, évanouie... On emmena rapidement Darzac hors de la chambre... En attendant une voiture que Larsan était allé chercher, nous nous arrêtâmes dans le vestibule. |tearful||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||fainted||||||||||||||||||||||| Sie streckte ihre zitternden Arme nach Robert Darzac aus, den Larsan und der Gendarm in die Finger bekommen hatten ... Ihre Augen waren weit geöffnet ... Sie sah ... Sie verstand ... Ihr Mund schien ein Wort zu flüstern ... Ein Wort, das auf ihren blutleeren Lippen ausatmete ... Ein Wort, das niemand hörte ... Und sie fiel ohnmächtig um ... Darzac wurde schnell aus dem Zimmer gebracht ... Während wir auf einen Wagen warteten, den Larsan geholt hatte, blieben wir im Vorraum stehen. Heartbreaking spectacle: Miss Stangerson, whose face had the pallor of death, had risen on her bed, despite the two doctors and her father ... She stretched out trembling arms towards Robert Darzac on whom Larsan and the gendarme had put hand ... Her eyes were wide open ... she saw ... she understood ... Her mouth seemed to whisper a word ... a word that expired on her bloodless lips ... a word that no one heard ... and she overturned, passed out ... We quickly took Darzac out of the room ... While waiting for a car that Larsan had gone to fetch, we stopped in the hall. Un espectáculo desgarrador: La señorita Stangerson, con el rostro pálido como la muerte, se había levantado de la cama, a pesar de los dos médicos y de su padre... Extendió sus brazos temblorosos hacia Robert Darzac, a quien Larsan y el alguacil habían puesto las manos encima... Tenía los ojos muy abiertos... veía... comprendía... Su boca pareció susurrar una palabra... una palabra que expiró en sus labios sin sangre... una palabra que nadie oyó... y se desplomó, inconsciente... Darzac fue conducido rápidamente fuera de la habitación... Mientras esperábamos un carruaje que Larsan había traído, nos detuvimos en el vestíbulo. Notre émotion à tous était extrême. Our emotion was extreme. A emoção que todos sentimos foi extrema. M. de Marquet avait la larme à l’oeil. M. de Marquet had tears in his eye. O Sr. de Marquet tinha lágrimas nos olhos. Rouletabille profita de ce moment d’attendrissement général pour dire à M. Darzac : |||||of tenderness|||||| Rouletabille took advantage of this moment of general tenderness to say to Mr. Darzac:

« Vous ne vous défendrez pas ? "You won't defend yourself?"

— Non ! - No ! répliqua le prisonnier. replied the prisoner.

— Moi, je vous défendrai, monsieur... - I will defend you, sir ...

— Vous ne le pouvez pas, affirma le malheureux avec un pauvre sourire... Ce que nous n’avons pu faire, Mlle Stangerson et moi, vous ne le ferez pas ! "You can't," said the wretch with a poor smile. "What we couldn't do, Miss Stangerson and I, you won't do!"

— Si, je le ferai. - Yes, I will. Et la voix de Rouletabille était étrangement calme et confiante. And Rouletabille's voice was strangely calm and confident. Il continua : He continued :

« Je le ferai, monsieur Robert Darzac, parce que moi, j’en sais plus long que vous ! "I will, Mr. Robert Darzac, because I know more than you do!"

— Allons donc ! - Come on! murmura Darzac presque avec colère. murmured Darzac almost angrily.

— Oh ! - Oh ! soyez tranquille, je ne saurai que ce qu’il sera utile de savoir pour vous sauver ! rest assured, I will only know what is useful to know to save you!

— Il ne faut rien savoir , jeune homme... si vous voulez avoir droit à ma reconnaissance. - Sie müssen nichts wissen, junger Mann ... wenn Sie Anspruch auf meine Dankbarkeit haben wollen. —You must know nothing, young man... if you want to be entitled to my gratitude. Rouletabille secoua la tête. Rouletabille shook his head. Il s’approcha tout près, tout près de Darzac : He approached very close, very close to Darzac: Ele se aproximou muito, muito perto de Darzac:

« Écoutez ce que je vais vous dire, fit-il à voix basse... et que cela vous donne confiance ! "Listen to what I'm about to tell you," he said in a low voice ... and let that give you confidence! Vous, vous ne savez que le nom de l’assassin ; Mlle Stangerson, elle, connaît seulement la moitié de l’assassin ; mais moi, je connais ses deux moitiés ; je connais l’assassin tout entier, moi !... You only know the name of the assassin; Miss Stangerson only knows half of the murderer; but I know its two halves; I know the whole assassin, me! ... Robert Darzac ouvrit des yeux qui attestaient qu’il ne comprenait pas un mot de ce que venait de lui dire Rouletabille. Robert Darzac opened eyes which showed that he did not understand a word of what Rouletabille had just said to him. La voiture, sur ces entrefaites, arriva, conduite par Frédéric Larsan. The car, in the meantime, arrived, driven by Frédéric Larsan. O carro, entretanto, chegou, conduzido por Frédéric Larsan. On y fit monter Darzac et le gendarme. Darzac and the gendarme were brought up there. Larsan resta sur le siège. Larsan remained in the seat. Larsan permaneceu sentado. On emmenait le prisonnier à Corbeil. The prisoner was taken to Corbeil.