Journal en français facile 01/08/2022 20h00 GMT
Clémentine Pawlotsky : Merci d'écouter RFI, il est 22h00 à Paris, 20h00 en temps universel.
Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile, présenté ce soir avec Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie !
Sylvie Berruet : Bonsoir Clémentine, bonsoir à tous.
CP : La tension monte entre les États-Unis et la Chine. La numéro 3 de l'État américain pourrait se rendre à Taïwan, mais Pékin ne reconnait pas l'indépendance de cet État et y voit une provocation.
SB : La Birmanie prolonge son état d'urgence de six mois. Une décision qui intervient à deux jours d'un sommet important pour les pays d'Asie du Sud-Est.
CP : Nous irons aussi au Royaume-Uni dans ce journal. Des milliers de personnes ont accueilli et acclamé l'équipe féminine de football. Les Lionnes ont remporté, hier, leur premier Euro face à l'Allemagne.
SB : Enfin aux États-Unis, c'est une icône du basketball qui disparaît. Le champion afro-américain Bill Russell est mort à 88 ans. Il était aussi un défenseur acharné des droits civiques.
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SB : En Birmanie, l'état d'urgence est prolongé de six mois.
CP : Oui, c'était une proposition du chef de la junte. Elle a été adoptée, aujourd'hui, à l'unanimité par les membres du Conseil national de défense et de sécurité. Cette prolongation de l'état d'urgence intervient alors que le pays s'enfonce dans un conflit civil. Elle intervient aussi à deux jours d'un sommet important de l'Asean. L'Asean, c'est l'Association des nations d'Asie du Sud-Est. Explications de Jelena Tomic.
Un an et demi après le coup d'État, la Birmanie s'enlise chaque jour un peu plus dans une sanglante guerre civile entre la junte et les nombreux groupes ethniques. Le régime militaire poursuit en parallèle une répression sans merci contre ses opposants avec plus de 2 100 civils tués et près de 15 000 arrestations, selon une ONG locale. L'exécution récente de quatre prisonniers politiques dont deux figures du mouvement pro-démocratie, une première depuis plus de trente ans, inquiète au plus haut point les membres de l'Asean qui ont décidé de ne pas inviter la Birmanie au sommet de mercredi à Phnom Penh. Selon plusieurs experts, après l'échec du plan en cinq points pour mettre fin aux violences et faciliter un règlement de la crise, l'Asean pourrait cette fois-ci durcir le ton et mener des actions concrètes contre la junte. L'isolement du régime militaire pourrait même durer au moins jusqu'au prochain sommet en novembre. En attendant, le général Min Aung Hlaing a repoussé la tenue d'élections générales et évoqué une réforme du système électoral, en remplaçant le scrutin majoritaire uninominal qui a favorisé le principal parti d'opposition, la LND, par un mode proportionnel.
CP : Explications de Jelena Tomic.
SB : La tournée en Asie de Nancy Pelosi fait monter la tension entre les États-Unis et la Chine.
CP : Oui, Nancy Pelosi, c'est la présidente de la Chambre des représentants aux États-Unis. Autrement dit, c'est le troisième personnage le plus important de l'État américain. Elle était aujourd'hui à Singapour et elle pourrait se rendre à Taiïwan. C'est en tout cas ce qu'indiquent les médias taiwanais. Mais cela ne plait pas du tout à la Chine. Pékin ne reconnait pas Taïwan comme État. Pékin considère que Taiwan fait partie de son territoire. Alors, le porte-parole de la Maison Blanche a répondu à la Chine. John Kirbi estime que la présidente de la Chambre des représentants « a le droit de visiter Taïwan », il accuse aussi Pékin de préparer une démonstration de force militaire dans la région.
« Nous avons dit et nous avons répété que nous sommes opposés à tout changement du statu quo de la part d'un camp ou de l'autre. Nous avons dit que nous ne soutenions pas l'indépendance de Taïwan. Et nous avons dit que nous attendions que les différents dans les relations soient résolus par des moyens pacifiques. Nous l'avons dit directement à la République populaire de Chine au plus haut niveau. Pour le dire simplement, il n'y a aucune raison pour Pékin de transformer une visite potentielle, cohérente avec une politique américaine de longue date, en une sorte de crise ou de conflit. Ou pour l'utiliser comme prétexte afin de renforcer son activité militaire autour ou dans le détroit de Taïwan. Et pourtant, pendant le week-end, et même avant que la président de la Chambre, Nancy Pelosi, arrive dans la région, la Chine a conduit des exercices de tir réels. La Chine semble se positionner pour prendre des mesures supplémentaires dans les prochains jours et peut-être à plus long terme. »
CP : Le porte-parole de la Maison Blanche, John Kirbi.
SB : Les États-Unis vont envoyer de nouvelles armes à l'Ukraine.
CP : Une aide militaire d'une valeur de 550 millions de dollars. Selon Washington, elle inclura notamment des munitions pour des lances-roquettes et des obus. Au total, les États-Unis auront fourni plus de 8 milliards de dollars d'aide militaire à l'Ukraine, depuis le début de cette guerre.
SB : L'actualité ukrainienne, c'est aussi la reprise des exportations de céréales.
CP : Pour la première fois depuis le début du conflit, le 24 février, un bateau a quitté le port d'Odessa, sur la mer Noire. Selon Kiev, il transporte 26 000 tonnes de maïs. Il doit se rendre à Tripoli, dans le nord du Liban, mais avant, il fera une escale à Istanbul en Turquie. Il sera inspecté avant de repartir vers sa destination finale. C'est ce que prévoit l'accord international sur la reprise des exportations de céréales ukrainiennes.
SB : En France, le Sénat dit non à une taxe sur les superprofits.
CP : Les sénateurs, à majorité de droite, se sont opposés à l'instauration d'une taxe des entreprises, des entreprises qui enregistrent de très gros bénéfices. L'idée était étudiée dans le cadre de l'examen en première lecture du projet de budget rectificatif. Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire n'était lui-même pas favorable à cette taxe.
SB : La course à la primature se poursuit au Royaume-Uni. Liz Truss marque des points.
CP : La cheffe de la diplomatie a reçu deux soutiens de taille aujourd'hui, celui de l'ancienne candidate Penny Mordaunt, arrivée troisième à l'issue du vote des députés, et le soutien de Nadhim Zahawi, l'actuel ministre des Finances. Les membres du Parti conservateur britannique commencent à voter pour choisir leur nouveau dirigeant. Pour rappel, Liz Truss affronte Rishi Sunak, ancien ministre des Finances. L'un des deux sera désigné Premier ministre le 5 septembre.
SB : À Londres, capitale du Royaume-Uni, les Lionnes ont reçu un accueil triomphal.
Les footballeuses de l'Équipe nationale ont été accueillies par une foule en liesse, c'est-à-dire, une foule très joyeuse. Les joueuses ont remporté, hier, leur premier Euro féminin. Elles ont battu les Allemandes 2 à 1 au stade de Wembley. Leur victoire a donc été célébrée en bonne et due forme. Reportage de Laura Kalmus, à Trafalgar Square.
Une marée de drapeaux Et une ambiance de liesse à Trafalgar Square. Des milliers de personne se sont rassemblées aujourd'hui pour acclamer les Lionnes venues soulevées leur trophée une nouvelle fois. Elles, qui remporte un titre majeur pour la première fois de leur histoire. Une fierté pour la capitaine de l'équipe, Leah Williamson : « L'Angleterre a organisé un tournoi absolument incroyable, nous avons transformé le football dans le pays, mais également à travers l'Europe et le monde. » Dans la foule, Claudia, une petite fille de neuf ans et venue avec sa maman : « Je suis trop contente car nous n'avions jamais gagné avant, c'est la première fois je suis trop heureuse. » Une victoire de l'Angleterre, mais également une victoire très féminine pour Joe, accompagnée de ces deux filles : « Nous avons montré que les femmes peuvent faire mieux que les hommes. Nous avons aussi montré que les petites filles peuvent faire exactement pareil, nous ne sommes pas en train de se demander qui sont les meilleurs, mais nous avons montré que nous sommes tous égaux et que les opportunités pour elles sont les mêmes que pour les garçons. » La reine Elizabeth s'est également empressée de féliciter l'équipe d'Angleterre qui, selon elle, restera une source d'inspiration pour les filles et les femmes d'aujourd'hui, et pour les générations futures. Laura Kalmus, Londres, RFI.
CP : Et aux États-Unis, l'icône du basket Bill Russell est mort à 88 ans. Christophe Paget.
« Aujourd'hui, nous avons perdu un géant », a réagi l'ancien président Barak Obama sur Twitter : « La légende des Celtics, le gigantesque champion de Boston », complète le Boston Globe. Bill Russell, onze fois champions NBA dont deux fois comme entraîneur, a aussi été la première superstar afro-américaine du basket : « Il a préparé le chemin et a été un exemple pour tous les joueurs noirs qui ont fait partie de la NBA après lui », souligne une autre star, Michael Jordan, dans le New York Times. Le sportif était aussi un infatigable défenseur des droits civiques des Afro-Américains : le Boston Globe reproduit d'ailleurs la photo de Barak Obama remettant à Bill Russell la médaille présidentielle de la Liberté, la plus haute distinction décernée à un civil. Né en Louisiane, « qui était un des États les plus violents envers les Noirs », Bill Russel a, « de sa jeunesse à sa mort, utilisé sa célébrité pour combattre le racisme, sans se soucier des conséquences sur sa popularité », souligne le New York Times. Et pour USA Today, c'est cette lutte, qui l'a vue entre autres participer à la marche de 1963 aux côtés de Martin Luther King, qui aura été, encore plus que le sport, son « plus grand accomplissement ».