Journal en français facile 10/11/2022 16h00 GMT
Adrien Delgrange : À l'écoute de RFI en direct de Paris, il est 17h, 16h temps universel, l'heure d'un nouveau Journal en français facile.
Bonjour à tous, Ravi de vous retrouver. Bonjour Justine Fontaine.
Justine Fontaine : Bonjour Adrien.
AD : Nous sommes le jeudi 10 novembre, au sommaire de cette édition, la France va accueillir demain matin 230 migrants dans le port de Toulon.
JF : 100 000 Russes et 100 000 soldats ukrainiens seraient morts ou auraient été blessés depuis le début de la guerre en Ukraine, d'après des estimations des États-Unis.
AD : Et puis, c'est une journée de grève en France, un arrêt de travail, à l'appel du syndicat la CGT, pour protester contre la vie chère.
Voilà pour les titres. Soyez les bienvenus.
-----
JF : Le soulagement donc pour les migrants à bord de l'Océan Viking.
AD : C'est le nom du bateau de l'ONG SOS Méditerranée. Des hommes, des femmes et des enfants sont à bord de ce navire humanitaire et ils seront finalement accueillis demain matin, vendredi, par la France. Ils pourront donc débarquer sur la terre ferme et recevoir des soins. Aram Mbengue bonjour.
Aram Mbengue : Bonjour Adrien.
AD : L'annonce a été faite ce matin par le ministre français de l'Intérieur.
Oui, et c'est à « titre exceptionnel », Gérald Darmanin a tenu à le préciser. La France accueille donc dès demain matin -vous l'avez dit- au port de Toulon, dans le sud de la France, les 234 migrants qui sont à bord du bateau, qui s'appelle l'Ocean Viking. Pendant 20 jours, ce navire est resté bloqué au large de l'Italie, pays à qui l'ONG SOS Méditerranée, qui coordonne le sauvetage en mer des migrants, a demandé à plusieurs reprises l'autorisation d'accoster. Seulement voilà, Adrien, avec l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite, la politique migratoire de l'Italie est en train de changer. Les multiples demandes d'autorisation de débarquer des migrants ont donc été toutes refusées par les autorités italiennes. Il faut rappeler, Adrien, que jusque là, l'Italie accueille des exilés qui sont ensuite envoyés vers d'autres pays de l'Union européenne qui se partagent l'accueil des migrants.
AD : Il faut rappeler aussi, Aram, qu'en mer, il y a des règles, un droit quand un bateau est en détresse.
Tout à fait. Il s'agit du droit international de la mer, c'est-à-dire qu'un navire en détresse doit être accueilli par les pays dont il est le plus proche. Et comme le l'Ocean Viking était près de l'Italie, ce pays n'aurait donc pas dû refuser au bateau l'autorisation d'accoster.
AD : La France n'apprécie pas du tout la position de l'Italie et elle le fait savoir.
Pas du tout. Pour protester contre le refus de l'Italie, la France a décidé de suspendre immédiatement l'accueil prévu de 3 500 réfugiés qui se trouvent actuellement en Italie. Car, comme le prévoit un dispositif européen, les migrants accueillis en urgence par un pays membre de l'Union sont par la suite relocalisés dans d'autres pays européens. Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur français, appelle aussi tous les autres pays membres de ce mécanisme à suspendre eux aussi l'accueil des réfugiés qui sont en ce moment en Italie.
AD : Aram Mbengue. Merci à vous Aram, dans ce Journal en français facile. À noter cette réaction politique en France après l'annonce de l'accueil de ce navire de SOS Méditerranée demain à Toulon, la réaction de Marine Le Pen. Pour la présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée française, Emmanuel Macron lance « un signal dramatique de laxisme. Avec cette décision, il ne peut plus faire croire à personne qu'il souhaite mettre fin à l'immigration », fin de citation.
JF : Il est 17h04, ici, à Paris et on en vient à la guerre en Ukraine. Qui dit guerre dit aussi évidemment des morts.
AD : Et ce sont notamment, Justine, les États-Unis qui tirent ce premier bilan humain depuis le début du conflit armé en février dernier. D'après les États-Unis, la Russie a perdu 100 000 hommes depuis le début de la guerre. Des militaires soient blessés, soient tués. Même nombre, même estimation côté ukrainien, avec des pertes humaines estimées à 100 000 aussi pour l'Ukraine. Un bilan difficilement confirmable, c'est ce que pense l'historien Cédric Mas.
« Ce bilan, comme tous les bilans en cours de combats, fait parti aussi d'une guerre de l'information, donc il faut le prendre avec toujours beaucoup de pincettes. Ce sont les historiens, sur la base des archives, qui pourront établir des évaluations plus fermes des pertes respectives des deux camps. En revanche, ce qui est très clair, c'est que l'armée russe ne s'est pas remise des pertes qu'elle a subi les quinze jours ou les trois premières semaines des combats. C'est-à-dire qu'entre le 24 février et la mi-mars, elle a perdu une portion très importante de ses unités, les meilleures, qu'elle a exposé en avant pour tenter de faire ce coup de force et ce pari insensé lancé par Vladimir Poutine de faire sauter le régime de Zelensky par une invasion menée un peu n'importe comment, mais en tout cas avec beaucoup d'impétuosité. Et donc ces pertes-là sont irrattrapables parce que ce sont les meilleures troupes, c'est le corps des aéroportés, c'est le corps des troupes d'infanterie de marine, ce sont les forces les meilleures qui ont été saignées à blanc. Mais, dès les premiers jours de l'invasion et depuis, l'armée russe ne fait que se dégrader. »
AD : Impétuosité : une guerre menée avec rage et violence. Les propos de l'historien Cédric Mas prononcés ce matin sur Radio France Internationale.
JF : En Égypte, Alaa Abdel Fattah est désormais sous traitement médical, annoncent les autorités pénitentiaires.
AD : Le militant de défense des droits de l'homme, qui a aussi la nationalité britannique, est en grève de la faim. Il a arrêté de s'alimenter depuis le mois d'avril. Il refuse aussi de boire. Ça, c'est depuis le début de la COP27 qui a commencé il y a quelques jours en Égypte. Ses proches sont très inquiets et ils demandent aujourd'hui des preuves de vie d'Alaa Abdel Fattah.
JF : Les manifestations en Iran maintenant, l'armée dit attendre le feu vert d'Ali Khamenei pour intervenir.
AD : Et c'est un général iranien qui dit ça aujourd'hui. Il déclare que ses troupes attendent les ordres d'Ali Khamenei, le guide suprême, pour arrêter les manifestants. Depuis près de deux mois désormais, le mouvement de protestation contre le régime se poursuit et jusqu'à présent, seule la police intervenait. Un mouvement de protestation, soutenu par ailleurs par de nombreuses célébrités iraniennes. Des personnes connues, par exemple dans le monde du cinéma, Guilhem Delteil, l'actrice Taraneh Alidoosti a publié une photo d'elle sans porter le voile, alors que le voile est obligatoire en Iran.
Oui Adrien, Taraneh Alidoosti, c'est une actrice très connue en Iran et, sur Instagram, elle est suivie par près de 8 millions de personnes. Elle se présente comme actrice, mais aussi comme féministe, et sur cette plateforme, et bien, elle a manifesté à plusieurs reprises son soutien aux femmes et au mouvement de protestation en cours. Son dernier geste est une forme de défi direct au régime. Hier soir, elle a en effet publié une photo d'elle dévoilée avec ses cheveux longs lâchés, tombant sur ses épaules et tenant une pancarte entre ses mains avec l'inscription « Femme, vie, liberté », c'est le slogan de cette contestation. Dès le 16 septembre, jour de la mort de Mahsa Amini, elle estimait que la jeune femme était décédée sans avoir fait quoi que ce soit. Et Taraneh Alidoosti appelait ses abonnés à dire son nom, raconter son histoire. Le week-end dernier, l'actrice a écrit un message dans lequel elle affirmait avoir hérité de ce courage des femmes de son pays et affirmait qu'elle ne quitterait pas l'Iran : « Je resterai avec les familles de prisonniers et de personnes assassinées », écrivait-elle, se disant « prête à payer le prix qu'il faut pour défendre ses droits ».
AD : Guilhem Delteil dans ce Journal en français facile.
JF : Aux États-Unis, l'ouragan Nicole est devenu une tempête tropicale un peu moins forte et a touché les côtes de Floride ce matin.
AD : Après avoir frappé les Bahamas, l'ouragan Nicole avec des vents pouvant atteindre les 120 kilomètres-heure balaye à l'heure actuelle, l'État de Floride.
JF : Et puis, c'est une journée de mobilisation sociale, ce jeudi, en France.
AD : À l'appel de la CGT, de nombreux services publics sont concernés par cette grève un peu partout dans le pays. Peu de transports en commun aujourd'hui en France. Face à la forte augmentation des prix du coût de la vie, le syndicat demande notamment des hausses de salaires.
Ainsi se referme ce journal. Où que vous soyez sur la planète, merci à vous de l'avoir écouté.
En raison d'un mouvement de grève nationale et interprofessionnelle, RFI n'est pas en mesure de diffuser son programme habituel, veuillez nous en excuser. En conséquence RFI vous propose ce programme musical. Merci de votre compréhension.