Journal en français facile 11/05/2021 20h00 GMT
Vous écoutez RFI il est 22h à Paris, 20h en Temps universel.
Romain Auzouy : Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile, présenté ce soir en compagnie de Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Romain, bonsoir à tous.
RA : À la Une ce soir : les violences israélo-palestiniennes qui continuent. Ce soir, le Hamas annonce avoir tiré plus de 130 roquettes en direction de Tel Aviv. Depuis hier au moins 31 personnes ont été tuées dont 28 Palestiniens.
SB : Trois journalistes birmans menacés d'être renvoyés dans leur pays. Face à la répression de la junte, ils avaient fui la Birmanie pour la Thaïlande où ils ont été arrêtés. Ils comparaissaient ce mardi devant la justice.
RA : Dans cette édition également, neuf personnes tuées lors d'une fusillade dans un collège du centre de la Russie, c'est la pire fusillade de ce type depuis 2018 dans le pays.
SB : Et puis en France, l'hommage du chef du gouvernement au policier tué mercredi dernier à Avignon. Lors d'une cérémonie sur place, Jean Castex a évoqué « l'honneur de la police », alors que la profession est fortement touchée par ce drame.
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SB : 31 morts, le dernier bilan des violences de l'escalade des tensions entre Israéliens et Palestiniens.
RA : 28 morts côté palestiniens, trois côté israéliens. C'est un déluge de feu qui s'abat sur la bande de Gaza où les forces israéliennes mènent les bombardements. Bombardements en riposte aux tirs de roquette du Hamas depuis Gaza. Reportage à Ashkelon, ville israélienne située tout près de la bande de Gaza, Sami Boukhelifa.
Les sirènes résonnent à Ashkelon. Le dôme de fer, dispositif anti-missiles de l'armée israélienne, entre en action. Il intercepte les roquettes lancées depuis la bande de Gaza. Mais les tirs sont intensifs. Une tour de 15 étages est atteinte. Sa façade est éventrée. Encore sous le choc, Marc raconte : « J'étais là, ça a pété. Truc de ouf. Ils sont arrivés par là. Et d'un seul coup, j'étais là près des vitres, je me suis poussé parce qu'il y avait les vitres à côté. J'ai commencé à me coucher au sol et j'ai entendu un boum. Le sol a tremblé. » Les secours sont rapidement arrivés sur place. Uri Shakham est responsable du Magen David Adom, l'équivalent de la Croix-Rouge en Israël : « Deux personnes ont été tuées. La première ici dans l'immeuble ou nous nous trouvons. La seconde a été tuée par une autre roquette dans un quartier non loin d'ici. Nous avons également un blessé grave et plusieurs blessés légers. » Ce mardi à Ashkelon, les sirènes ont retenti quasiment tous les quarts d'heure. Des salves de roquettes ininterrompues visent les villes du sud-ouest d'Israël, proches de Gaza. Sami Boukhelifa, Ashkelon, RFI.
RA : Et ce soir, la situation ne s'apaise pas. Le Hamas multiplie les tirs de roquettes cette fois en direction de Tel Aviv, au moins 130 roquettes tirées affirme le mouvement islamiste. Les deux parties haussent le ton. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu affirme que son pays « va intensifier la puissance de ses attaques ». La communauté internationale observe tout cela d'un œil très inquiet. Les États-Unis, la France, ou encore l'ONU et l'Union africaine ont lancé un appel au calme aujourd'hui.
SB : Trois journalistes birmans ont comparu ce mardi devant un tribunal de Thaïlande.
RA : La Thaïlande où ces trois journalistes accompagnés de deux militants birmans s'étaient réfugiés pour fuir la répression de la junte militaire au pouvoir. Mais la Thaïlande, où ils ont donc été arrêtés, les a inculpés pour être entrés illégalement sur le territoire. La décision de la justice thaïlandaise est observée de près car cette dernière pourrait décider de renvoyer les trois journalistes en Birmanie où, selon leur journal, leur vie est menacée, Clea Broadhurst.
Les trois journalistes travaillent pour Democratic Voice of Burma, DVB, un média indépendant auquel les militaires avaient retiré sa licence en mars, quelques semaines après le coup d'État. Un grand nombre de ses journalistes se cachent, mais le media continue à diffuser sur les réseaux sociaux des reportages sur la mobilisation anti-junte et la répression meurtrière des forces de sécurité birmanes. La semaine dernière, la junte a interdit à quiconque de posséder des satellites de diffusion, un pas supplémentaire pour empêcher les reportages de DVB de parvenir aux Birmans dans le pays. Depuis le mois de février, de nombreux journalistes ont franchi la frontière du pays voisin et, jusqu'à présent, les autorités thaïlandaises fermaient les yeux sur la présence de ces réfugiés. Le Club des correspondants de presse étrangers en Thaïlande a déclaré que « le monde entier observait ce qu'allaient faire les autorités thaïlandaises dans cette affaire importante pour la liberté de la presse ». De nombreux militants vivent depuis des années en Thaïlande. Mais le pays n'est pas signataire de la Convention relative au statut des réfugiés, et a déjà par le passé renvoyé des groupes de dissidents dans leur pays, bien qu'ils encourent de lourdes peines, voire des peines de mort.
RA : Clea Broadhurst.
Depuis le coup d'État du 1er février au moins, 70 journalistes birmans ont été arrêtés, 50 d'entre eux seraient toujours en détention.
Également concernant la Birmanie, l'Union européenne qui fait pression sur la junte : elle prévient qu'elle prendra une troisième série de sanctions si le régime ne s'engage pas dans la recherche d'une solution politique, c'est ce qu'a déclaré ce mardi le secrétaire d'État auprès du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne, depuis l'Assemblée nationale.
SB : Une fusillade dans un collège de Russie.
RA : Le bilan est de neuf morts dont sept élèves. Les faits se sont déroulés à Kazan, dans le centre du pays. Il s'agit de la plus grave fusillade dans un établissement scolaire dans le pays depuis 2018. L'assaillant âgé de 19 a été interpellé. La correspondance de Daniel Vallot.
La fusillade a éclaté ce matin dans les murs du collège numéro 175 de la ville de Kazan, la capitale du Tatarstan, située à 700 kilomètres de Moscou. Selon des informations données par la presse russe, l'assaillant âgé de 19 ans est un ancien élève de l'établissement. Il a été arrêté par les forces de police. Plusieurs élèves ont tenté de fuir en sautant par les fenêtres du troisième étage. Roustam Minnikhanov, est le dirigeant de la République du Tatarstan : « C'est un grand malheur. Les victimes sont des collégiens qui étaient en dernière année. Ils ont péri ici, au troisième étage. L'enquête est en cours, toutes les forces de sécurité sont déployées, et toute l'aide nécessaire sera apportée à l'école et aux familles. Aujourd'hui c'est une grande tragédie pour notre République et pour notre pays. » Peu de choses ont filtré pour l'heure sur les motifs de la fusillade. Mais il pourrait s'agir d'une réplique de la tuerie de Kertch en 2018 qui avait fait 19 morts dans un lycée de cette ville située en Crimée. Le président russe Vladimir Poutine avait alors incriminé « la mondialisation » et l'influence pernicieuse d'internet pour expliquer cette fusillade. Ce matin à la suite de cette nouvelle tragédie, le Kremlin annonce un durcissement de la loi sur la détention d'armes à feu. Daniel Vallot, Moscou, RFI.
SB : Et puis en France, l'hommage du Premier ministre Jean Castex au policier tué mercredi dernier à Avignon.
RA : Dans le sud-est de la France où ce policier Éric Masson a été tué lors d'une intervention sur un trafic de stupéfiants. Aujourd'hui, une cérémonie s'est déroulée dans la cour de la préfecture du Vaucluse en présence de 300 personnes et parmi elles le chef du gouvernement accompagné de plusieurs ministres. Jean Castex qui a tenté de répondre à l'inquiétude des forces de l'ordre. Reportage à Avignon de Julien Chavanne.
Une photo en couleur d'Éric Masson en uniforme au milieu de la cour de la préfecture d'Avignon. Au micro, sous un ciel orageux, l'émotion de son ancien collègue, le major Thierry : « Humble, toujours à l'écoute, toujours prêt à rendre service, toujours de bons conseils. » Le message ensuite de sa sœur Fanny : « Je crois que la meilleure façon de te rendre hommage, c'est de penser à ta manière et de ne surtout pas être passif dans les épreuves de la vie. » Et un Premier ministre une nouvelle fois au chevet des forces de l'ordre en deuil : « Éric Masson était avant tout un fonctionnaire de la nation. Un fonctionnaire comme sa collègue Stéphanie Monfermé. C'étaient des serviteurs de l'État. » Jean Castex obligé de monter encore d'un cran dans la protection des policiers : « Nous allons avec le garde des sceaux veiller à ce que les réponses pénales soient au rendez-vous face à la violence qui enflent. » Le gouvernement prépare un nouveau délit contre les violences faites aux agents publics. L'exécutif sous pression alors que les attaques se succèdent. Pression politique aussi à un an de la présidentielle. Les syndicats de policiers eux appellent à manifester le 19 mai. Julien Chavanne, Avignon, RFI.
RA : Et du côté de l'enquête après le meurtre d'Éric Masson, les deux jeunes hommes de 19 et 20 ans suspectés d'être directement impliqués ont été présentés dans la soirée à des juges d'instruction en vue de leurs mises en examen. L'un d'entre eux, le tireur présumé, a été mis en examen et écroué, c'est-à-dire placés en prison. Ils avaient été interpellés hier soir à une vingtaine de kilomètres d'Avignon, alors qu'ils s'apprêtaient à fuir vers l'Espagne.
C'est la fin de ce Journal en français facile.