Journal en français facile 11/08/2022 20h00 GMT
Clémentine Pawlotsky : Merci d'écouter RFI. Il est 22h00 à Paris, 23h00 à Zaporijia.
Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile, présenté ce soir avec Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie !
Sylvie Berruet : Bonsoir Clémentine, bonsoir à tous.
CP : L'Europe vole au secours des pompiers français. Ils luttent depuis deux jours contre la reprise d'un incendie en Gironde et dans les Landes. Un incendie spectaculaire. Nous serons sur place dans un instant.
SB : La situation à Zaporijia en Ukraine inquiète. Le site de la centrale nucléaire a été une nouvelle fois bombardé aujourd'hui. Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni en urgence.
CP : La Corée du Nord assure avoir vaincu le Covid-19. Dans le même temps, Pyongyang accuse la Corée du Sud d'avoir amené le virus sur son territoire.
SB : Et dans l'actualité enfin, la poliomyélite qui refait son apparition aux États-Unis et en Grande-Bretagne.
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SB : La France, toujours en proie à plusieurs incendies.
CP : Le plus important se situe en Gironde et dans les Landes dans le secteur de Landiras, c'est dans le sud-ouest de la France. Plus de 7 400 hectares de forêt sont partis en fumée. 10 000 personnes ont dû être évacuées. Notre envoyé spécial Grégory Genevrier est sur place. Et l'ambiance est très particulière.
L'ambiance, ici, est un petit peu apocalyptique. Il faut vous imaginer un ciel entièrement gris, couvert par une épaisse fumée orangée. Il y a aussi une très forte odeur de brûlé, et ces cendres qui volent un petit peu partout dans l'air. Et puis, il fait chaud, très chaud, 40° ici à Hostens, au centre de commandement. Autour de l'incendie, les routes sont totalement bloquées ou alors quasiment vides. Dans les communes évacuées, tous les volets sont fermés, la vie s'est arrêtée. Les pompiers qui défilent dans leur camion sont fatigués. « On n'en peut plus, mais on n'abandonnera pas », me disait l'un d'entre eux tout à l'heure. Au sol et dans les airs, ils mènent un combat acharné. Pour l'instant, le feu a quelque peu ralenti, c'est la bonne nouvelle pour les personnes évacuées et installées dans plusieurs gymnases répartis aux alentours. Ils se disent inquiets, mais tente de garder le moral. « Je n'ai plus rien sur moi, plus rien du tout, alors la seule chose que je peux faire c'est de garder le sourire », confie Nathalie dans le gymnase de la commune de Salles. La solidarité, ici, ne désemplit pas. De nombreux bénévoles viennent leur apporter de quoi boire, de quoi manger, mais aussi de quoi passer le temps. « Ici, au moins, on tisse des liens », m'a raconté Thierry, un évacué de Belin-Béliet. En tout cas, le combat continue. Les pompiers allemands viennent tout juste d'arriver en renfort, ici, à Hostens, de quoi donner de l'espoir face à ce feu qui n'arrête pas de progresser.
CP : Et des feux, il y en a aussi au Portugal. 10 mille hectares de végétation ont été ravagés, ont été détruits, ça s'est passé dans la région du parc naturel de la Serra Da Estrela. C'est dans le centre du pays. Près de 1 500 pompiers étaient toujours mobilisés en fin d'après-midi.
SB : On en sait un peu plus sur la perquisition, c'est-à-dire la fouille, du domicile de Donald Trump aux États-Unis.
Le ministre américain de la Justice, Merrick Garland, a tenu une conférence de presse exceptionnelle. Il dit avoir « personnellement approuvé » la perquisition, la fouille, de la résidence de l'ancien président en Floride. Le ministre de la Justice n'a pas dévoilé les résultats de cette perquisition. Il a aussi condamné les « attaques infondées » contre son ministère et contre le FBI. Pour rappel, cette fouille a été menée en début de semaine par des agents du FBI. Et elle a provoqué la fureur, la colère, des partisans de Donald Trump.
SB : « L'heure est grave », selon le chef de l'AIEA, l'Agence internationale de l'énergie atomique.
CP : C'est ce qu'a déclaré Rafael Grossi au Conseil de sécurité de l'ONU, lors d'une réunion d'urgence consacrée à la situation à Zaporijia en Ukraine. Le site de la centrale nucléaire a été de nouveau bombardé. Selon la compagnie d'État ukrainienne Energoatom, la situation s'aggrave : plusieurs capteurs de radiation ont été endommagés. Mais le niveau de radioactivité reste pour l'instant normal. La Russie et l'Ukraine s'accusent mutuellement d'être responsable de ces frappes.
SB : Le dirigeant de la Corée du Nord affirme avoir remporté la victoire contre le Covid-19.
CP : Selon Kim Jong-un, aucun nouveau « cas de fièvre » n'a été recensé depuis le 29 juillet. le pays en enregistrait 393 mille le 15 mai dernière. Les médias d'État nord-coréens affirment d'ailleurs que le Covid 19 est apparu il y a seulement trois mois sur le territoire. De son côté, Kim Yo-jong, la puissante soeur du dirigeant, accuse la Corée du Sud d'y avoir introduit le virus en Corée du Nord. Et elle menace Séoul de « mesure de représailles mortelle », de représailles c'est-à-dire de vengeance. Notre correspondant à Séoul, Louis Palligiano, nous en dit plus sur cette nouvelle source de conflit, sur la péninsule coréenne.
Le Covid-19 sème la zizanie entre les frères ennemis. Alors que le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un vient d'annoncer la victoire de la campagne antiépidémique lors d'une réunion nationale, sa soeur cadette et vice-directrice de département du comité central du Parti du travail, Kim Yo-jong, accuse la Corée du Sud d'avoir lâcher par ballons vers le Nord des prospectus anti-Pyongyang infectés par le coronavirus. Une référence aux tracts envoyés par des groupes de transfuges nord-coréens établis au Sud. Selon un article publié ce matin par l'Agence centrale de presse nord-coréenne, la KCNA, elle aurait notamment déclaré que le Nord est prêt à répondre « non seulement en exterminant le virus, mais aussi en éradiquant les autorités sud-coréennes ». Une charge violente qui s'inscrit dans la guerre des mots sans cesse ravivée par le royaume ermite pour renforcer l'unité interne et, en l'occurrence, se dédouaner de toute responsabilité face à la crise liée au Covid-19. Conscient que le Nord pourrait utiliser ses accusations répétées comme prétexte à de nouvelles provocations militaires, Séoul a dénoncé des « revendications infondées » et affirmé se tenir fermement prêt à « toutes possibilités ». Louis Palligiano, Séoul, RFI.
SB : Un membre présumé de l'État islamique a été arrêté au Royaume-Uni.
CP : Il s'appelle Aine Davis. Il s'agit d'un membre présumé des « Beatles ». C'est le surnom donné aux membres d'une cellule de l'organisation terroriste. Une cellule spécialisée dans la capture, la torture et l'exécution d'otages occidentaux. Le terroriste présumé a donc été inculpé et présenté à la justice britannique. Emeline Vin.
Aine Davis venait de quitter la Turquie, où il a purgé une peine de sept ans et demi de prison pour appartenance à une organisation terroriste, l'EI. Il a été cueilli dès sa descente de l'avion, à l'aéroport de Luton, par les services anti-terroristes britanniques, et arrêté pour financement, participation au financement du terrorisme et possession d'un article à caractère terroriste. Le Londonien de 38 ans a toujours nié avoir fait partie des Beatles de l'organisation État islamique, ces quatre geôliers d'otages surnommés ainsi à cause de leur accent britannique. Selon les services américains, le groupe aurait assassiné 27 otages, dont le journaliste James Foley. L'un des « Beatles », Jihadi John, a été tué en 2015 en Syrie et les deux autres sont actuellement détenus aux États-Unis. D'après les récits des otages survivants, Aine Davis, qui avait hérité du sobriquet de Paul, était le moins impliqué des quatre. C'est la première qu'un combattant de l'EI revient sur le sol britannique après avoir été condamné à l'étranger. Il ne peut plus être poursuivi pour les mêmes faits, ou similaires, que ceux pour lesquels il a été incarcéré en Turquie, mais la police peut réclamer des mesures de restriction de ses mouvements et activités au nom de l'anti-terrorisme. Emeline Vin, Londres, RFI.
SB : La poliomyélite refait son apparition aux États-Unis et en Grande-Bretagne.
CP : Cette maladie virale peut provoquer des paralysies en s'attaquant à la moëlle épinière. Elle a pratiquement été éradiquée, elle a pratiquement disparu, dans le monde grâce à la vaccination. Les nouveaux cas découverts aux États-Unis et en Grande-Bretagne sont rares. Les deux pays ont tout de même pris des mesures de précautions. Les précisions de Marie Casadebaig.
Le dernier cas de polio recensé aux États-Unis remonte à 2013, 2003 pour le Royaume-Uni. Et puis au mois de juin, un malade, paralysé des jambes, a été recensé dans l'État de New-York. Depuis, l'analyse des eaux usées a montré la présence du virus dans son comté, celui de Rockland, mais aussi dans celui d'Orange, juste à côté. Cela signifie que plus d'une personne rejette le virus de la polio par les selles. Des centaines d'Américains pourraient donc être contaminés sans pour autant déclencher la maladie, seul 1% des cas se manifeste par une paralysie. Les autorités sanitaires appellent donc la population non vaccinée de l'État de New York à le faire au plus vite. À Londres, en Grande-Bretagne, ce sont tous les enfants de 1 à 9 ans qui se voient proposer, depuis ce mercredi, une dose de rappel, après là, une détection du virus, uniquement dans les eaux usées. Aucun Britannique n'a été diagnostiqué positif, mais depuis le mois de juin, des traces ont été détectées dans sept autres arrondissements de la capitale.
Cp : C'était Marie Casadebaig sur RFI.
Il est 22h10 à Paris, très belle soirée.