Journal en français facile 12/04/2021 20h00 GMT
Vous écoutez RFI, il est 22h à Paris, 20h en Temps universel.
Romain Auzouy : Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile. Présenté ce soir en compagnie de Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Romain, bonsoir à tous.
RA : À la Une ce soir : les tensions entre l'Iran et Israël. Israël accusé par Téhéran d'être à l'origine de l'attaque d'un centre d'enrichissement d'uranium hier dans le centre de l'Iran. Un incident qui intervient alors que les négociations sur le nucléaire de Téhéran viennent de se rouvrir.
SB : Le régime syrien à nouveau accusé d'une attaque chimique. Une attaque au chlore menée en février 2018 contre la ville de Saraqeb. C'est ce qui ressort d'une enquête de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques.
RA : L'enquête à Minneapolis aux États-Unis après la mort d'un jeune Noir tombé sous les tirs d'une policière. Les forces de l'ordre affirment qu'elle a confondu son arme de service avec son taseur, pistolet à impulsion électrique utilisé pour neutraliser un individu qui refuse d'être interpellé.
SB : Et puis à la fin de cette édition, le portrait du nouveau président en Équateur. Guillermo Lasso, un ancien banquier bien décidé à imposer une politique libérale.
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SB : L'Iran accuse Israël d'être à l'origine de l'attaque ayant visé un site nucléaire.
RA : Les faits se sont produits hier sur un site d'enrichissement d'uranium à Natanz dans le centre de l'Iran. Les autorités iraniennes ont évoqué une panne d'électricité d'origine suspecte. Les conséquences seraient mineures selon l'Organisation iranienne de l'énergie atomique qui a parlé aujourd'hui d'une « petite explosion », avec des dégâts « rapidement réparables ». Ce qui inquiète davantage, c'est l'origine de cet incident. Dès hier, Téhéran dénonçait un acte de « terrorisme antinucléaire » et aujourd'hui pour l'Iran cela ne fait pas de doute, c'est Israël qui est derrière cette attaque. Israël tenterait ainsi de saborder les discussions qui se sont ouvertes la semaine dernière à Vienne en Autriche à propos du nucléaire de Téhéran. Discussions dont l'objectif est de réintégrer les États-Unis dans l'accord et ainsi lever les sanctions contre Téhéran. La perspective d'une telle action d'Israël inquiète l'Union européenne qui demande que « les circonstances » de ce qu'il s'est passé à Natanz « soient clarifiées très vite ». Je vous propose d'écouter le porte-parole du chef de la diplomatie européenne, Peter Stano.
« L'essentiel pour nous est que nous rejetons toute tentative de saper ou de faire dérailler les activités diplomatiques en cours pour essayer de résoudre toutes les questions en suspens concernant l'accord sur le nucléaire iranien. Nous essayons de les résoudre par des moyens diplomatiques, actuellement à Vienne, dans le cadre du processus en cours de pourparlers et de négociations entre les parties au JCPOA, l'accord sur le programme nucléaire iranien signé en 2015. Et à travers nos discussions avec les États-Unis. » RA : Peter Stano porte-parole du chef de la diplomatie européenne. Les États-Unis qui rejettent toute implication dans cet incident. « Nous n'avons rien à ajouter aux spéculations sur les causes ou les conséquences », affirme le porte-parole de la Maison Blanche.
SB : De nouveaux soupçons d'une attaque chimique en Syrie.
RA : Une attaque chimique c'est une attaque menée par exemple avec un asphyxiant. Comme du chlore, qui aurait été utilisé en février 2018 contre la ville de Saraqeb par l'armée syrienne. C'est interdit par le droit international, c'est pourtant ce qui ressort d'une enquête de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques. Le détail avec Nicolas Falez.
Il « existe des motifs raisonnables de croire » qu'un hélicoptère de l'armée syrienne a largué « au moins un cylindre de chlore » sur la ville de Saraqeb. Voilà ce que conclut le rapport de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques, une soixantaine de pages assorties d'images satellites et de photos prises au lendemain de l'attaque sur le site en question. Les enquêteurs de l'organisation internationale ont aussi interrogé des dizaines de personnes et étudié des échantillons recueillis sur place. Avec une douzaine de personnes blessées, l'attaque de Saraqeb en 2018 est loin d'être l'évènement le plus violent d'une décennie de guerre en Syrie, mais les armes chimiques sont interdites par le droit international et elles ont été utilisées à plusieurs reprises dans ce conflit. Cela a d'ailleurs fait évoluer le rôle de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques. Désormais, elle a le pouvoir d'identifier les auteurs d'une attaque chimique. Avant le dossier Saraqeb, l'OIAC a déjà établi la responsabilité de l'armée syrienne dans une attaque au sarin et au chlore en 2017 dans le nord du pays.
RA : C'est donc la deuxième fois que l'armée syrienne est visée par un rapport de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques. Cela a fait réagir l'Allemagne : « Les responsables doivent rendre des comptes », affirme ce soir le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas.
SB : Aux États-Unis, la ville de Minneapolis à nouveau touchée par des affrontements entre policiers et manifestants.
RA : Des manifestants venus exprimer leur colère après la mort hier d'un jeune homme noir de 20 ans, tombé sous les tirs d'un policier. Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et grenades assourdissantes pour repousser environ 200 manifestants la nuit dernière. Ces faits interviennent alors que dans cette même ville de Minneapolis se tient actuellement le procès de George Floyd, Afro-Américain tué par un policier blanc il y a près d'un an, sa mort avait provoqué une vague d'indignation mondiale. Ce soir on apprend que la policière qui a tiré hier sur le jeune de 20 ans a confondu son arme de service avec son taser, le pistolet à impulsion électrique qui est utilisé pour neutraliser un individu qui refuse d'être interpellé. C'est ce qu'indique le chef de la police de Minneapolis qui s'appuie sur les images des caméras embarquées de la police. Je vous propose d'écouter Tim Gannon :
« Je crois que l'agent pensait utiliser son taser, mais qu'elle a en fait tiré une balle avec son arme à feu sur M.Wright. D'après ce que j'ai vu, et d'après la détresse de la policière immédiatement après, il me semble que la mort tragique de M.Wright résulte d'un tir accidentel. Je demande aux habitants d'être patients et d'attendre les conclusions de l'enquête criminelle. L'agent est provisoirement suspendue. Mais concernant ce qui s'est passé cette nuit, la ville a connu les pires dégâts depuis des années. Nous soutenons pleinement les protestations pacifiques et la liberté d'expression. Mais la destruction et le pillage de nos commerces et entreprises, ça, nous ne pouvons pas le tolérer. » RA : Tim Gannon chef de la police de Minneapolis. Propos recueillis par Éric de Salve.
SB : Paris ouvre une enquête après l'enlèvement de sept religieux catholiques dont deux Français en Haïti.
RA : Une enquête pour « enlèvement et séquestration en bande organisée » selon les indications du parquet ce soir. Cette enquête sera menée par l'Office central de lutte contre le crime organisé qui est compétent pour des crimes commis à l'étranger envers des citoyens français. Les faits se sont déroulés hier, les deux Français se trouvaient avec cinq Haïtiens (quatre prêtres et une religieuse). Ils ont été enlevés à la Croix-des-Bouquets, près de la capitale Port-au-Prince, alors qu'ils « se rendaient à l'installation d'un nouveau curé ». C'est ce qu'indique le porte-parole de la Conférence des évêques d'Haïti, qui ajoute que les ravisseurs réclament un million de dollars de rançon.
SB : En Équateur, le nouveau président s'appelle Guillermo Lasso.
RA : Il a été élu dans la nuit à l'issue du second tour, avec un peu plus de 52% des suffrages. C'est la victoire d'un ancien banquier de droite conservateur face à un jeune économiste de gauche, Andrés Arauz, son adversaire du second tour, un poulain de l'ancien dirigeant socialiste Rafael Correa. Voilà qui augure d'une nouvelle ère pour l'Équateur, avec une politique libérale qui est attendue. Un programme qui sera difficile à imposer dans un pays plus divisé que jamais. Sophia Khatsenkova.
De nombreux électeurs ont été convaincus par l'histoire personnelle de Guillermo Lasso. Dernier d'une famille de onze enfants, dès l'âge de 15 ans, il travaille à la bourse de Guayaquil pour payer ses frais de scolarité. Il devient ensuite le principal actionnaire de Banco Guayaquil, l'une des banques les plus riches du pays. Le programme de celui que l'appelait « l'éternel candidat », car c'est la troisième fois qu'il se présentait à la présidentielle, est ambitieux. Il veut atteindre l'équilibre budgétaire en quatre ans seulement et créer deux millions d'emplois. Un projet monumental dans ce pays pétrolier endetté, où la crise économique s'est aggravée avec la pandémie. Mais la tâche s'annonce compliquée pour ce conservateur de droite âgé de 65 ans. Son parti n'a que douze sièges à l'Assemblée nationale. Il devra donc composer avec le parti de gauche Unes, première force au Parlement, sans être majoritaire. Guillermo Lasso devra aussi se concerter avec le deuxième groupe au Parlement, Pachakutik, un parti de gauche et indigène. Son responsable, Yaku Pérez, a déjà averti que les indigènes résisteront si le nouveau président ne défend pas l'environnement et n'accélère pas la vaccination contre le Covid-19.
RA : Sophia Khatsenkova.
C'est ainsi que s'achève ce Journal en français facile.