Journal en français facile 24/05/2022 20h00 GMT
Anne Corpet : RFI, il est 22h à Paris, 20h en temps universel. Bienvenue dans le Journal en français facile présenté ce soir avec Mehdi Meddeb, bonsoir.
Mehdi Meddeb : Bonsoir Anne Corpet, bonsoir à tous.
AC : La Commission européenne veut arrêter les importations de pétrole russe, mais il y a des résistances au sein de l'Union. La présidente de la commission reconnait que la mesure ne sera sans doute pas mise en place lors du prochain conseil européen.
MM : Des primaires aujourd'hui dans plusieurs États américains en vue des élections de mi-mandat. On ira en Géorgie un état clé.
AC : En France, le patron d'un groupe d'assurance est en prison. Il est mis en examen pour viol de mineure et trafic d'être humain.
MM : L'Ukraine à l'honneur au festival de Cannes. Le dernier long métrage du cinéaste ukrainien Sergei Loznitsa a été présenté hors compétition.
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MM : En Ukraine, l'armée russe à l'assaut de la ville de Sievierodonetsk.
AC : La ville est quasiment encerclée. La prise de Sievierodonetsk permettrait à Moscou de contrôler toute la province de Lougansk dans le Donbass. C'est l'un des objectifs affichés par le Kremlin. Les forces ukrainiennes résistent depuis des semaines, mais les bombardements s'intensifient. « Ils détruisent tout simplement la ville » a déclaré le gouverneur de la région.
MM : Pendant que les troupes se battent en Ukraine, la répression continue en Russie.
AC : Un tribunal de Moscou a ordonné ce mardi l'arrestation de deux blogueurs. Ils sont accusés de discréditer l'action de l'armée en Ukraine.
L'opposant Alexeï Navalny va lui devoir passer neuf ans en camp de prisonniers. La peine a été confirmée aujourd'hui lors de son procès en appel. Alexei Navalny comparaissait détenu. Il a profité de l'audience pour dénoncer, je cite, une « guerre fondée sur un super mensonge ».
MM : Les membres de l'Union européenne discutent toujours la mise en place d'un embargo sur le pétrole russe.
AC : Mais Ursula Van der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a reconnu aujourd'hui à Davos que les chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne ne réussiront sans doute pas à trouver un accord sur ce sujet lors de la réunion extraordinaire du Conseil européen. Elle est prévue les 30 et 31 mai. La présidente de la Commission a appelé les dirigeants à agir pour éviter la crise alimentaire que pourrait provoquer l'invasion russe de l'Ukraine. On écoute Ursula Van der Leyen, au micro d'Oriane Verdier.
Notre réponse doit être une plus grande coopération et un plus grand soutien au niveau européen et international. Tout d'abord, l'Europe travaille dur pour réussir à faire sortir d'Ukraine les cargaisons de céréales bloquées par la marine russe. Deuxièmement, nous avons augmenté notre propre production pour alléger la pression sur le marché alimentaire mondial. Troisièmement, nous aidons le continent africain à être moins dépendant de ses importations alimentaires. Il y a seulement 50 ans, l'Afrique était autosuffisante. Une initiative pour développer la production alimentaire de l'Afrique est donc indispensable pour renforcer la résilience du continent. Le défi est d'adapter l'agriculture à une époque plus chaude et plus sèche. Les technologies innovantes sont donc cruciales. Les entreprises dans le monde entier sont déjà en train de tester des solutions technologiques pour une agriculture intelligente face au climat.
MM : Ursula Van der Leyen. On vote ce mardi aux États-Unis, dans le cadre de primaires dans plusieurs États.
AC : Il s'agit de choisir les candidats qui représenteront les partis démocrate et républicain aux élections de mi-mandat en novembre prochain. L'un des États clés de ce scrutin sera la Géorgie. Un siège de gouverneur et de sénateur sont en jeu, mais aussi une multitude de mandats locaux. En 2020, l'État avait basculé dans le camp démocrate à la présidentielle, une première depuis 60 ans. Cette primaire est un moyen de remobiliser les électeurs, parfois déçus de la politique de Joe Biden. Notamment au sein de la communauté afro-américaine, très importante à Atlanta et dans ses banlieues. Reportage de Marie Normand.
Le bureau de vote est installé au sous-sol de l'église baptise Greater Bethany. Le révérend LK Pendleton pilote une équipe de pasteur du New Georgia Project, une organisation qui se bat pour l'accès au droit de vote. Elle est venue s'assurer que tout le monde peut bien exercer son droit dans ce quartier majoritairement afro-américain. « Mes ancêtres sont morts pour que nous Afro-américains ayons le droit de vote. Et aujourd'hui, notre vote est empêché ! » Dans le collimateur de plusieurs organisations : les nouvelles lois électorales de Géorgie. Moins de bureaux de vote, moins de temps pour voter et un redécoupage des circonscriptions qui, selon elles, fait barrage au vote des minorités. « Les gens se découragent. Et quand tu es frustré, tu ne reviens pas voter. » L'administration républicaine de Géorgie balaie ces accusations et rappelle que le vote par anticipation a connu ces derniers jours des niveaux records. Evan vient de garer sa voiture sur le parking de l'église. Impossible pour lui de manquer ce rendez-vous. « Ce qui m'importe le plus, c'est d'avoir des candidats qui me ressemblent. Je suis afro-américain. Si on n'a pas de gens qui me ressemblent au pouvoir, ils ne se soucieront pas de nos problèmes. » Evan votera démocrate au mois de novembre. Mais le parti républicain compte lui aussi de nombreux candidats afro-américains. Marie Normand, Atlanta, RFI.
MM : Les dirigeants des États-Unis, du Japon, de l'Australie et de l'Inde s'inquiètent de l'activité militaire de la Chine en Asie Pacifique.
AC : Réunis en sommet ce mardi à Tokyo, les dirigeants de ces quatre pays ont mis en garde Pékin contre tout changement par la force dans la région. Ils ont dénoncé « la militarisation » de secteurs contestés. Le jour même de ce sommet, des bombardiers chinois et russes ont volé ensemble à proximité du Japon, et un avion de reconnaissance russe a survolé la zone située au nord de l'île d'Hokkaido. Le ministre japonais de la Défense a parlé de provocation de Pékin et Moscou.
MM : En France, la démission du patron du groupe d'assurance Assu 2000. Il est en prison depuis samedi dernier pour « traite des êtres humains » et « viols sur mineure ».
AC : Jacques Bouthier, 75 ans, est soupçonné d'avoir violé une jeune femme pendant plusieurs années en échange d'un logement. Cinq autres suspects, dont deux employés de l'entreprise, ont été mis en examen et jetés en prison en même temps que lui. L'affaire, révélée ce mardi, a éclaté en mars dernier, lorsque la victime s'est présentée à la police parisienne. Marie Casadebaig.
La jeune femme de 22 ans explique aux agents que depuis 5 ans, elle est prisonnière d'un homme richissime, qui la loge dans un appartement, en échange de relations sexuelles. Elle désigne Jacques Bouthier. Le PDG aurait, toujours selon ses dires, estimait qu'elle était devenue trop âgée. Il l'aurait forcée à trouver une remplaçante. Une adolescente de 14 ans, qui prend alors sa place dans le logement. La plaignante serait parvenue à filmer le patron et la mineure, ensemble dans un lit et aurait confié la vidéo aux enquêteurs. Dans cette affaire, les 6 accusés sont aussi poursuivis pour association de malfaiteurs en vue de commettre le crime d'enlèvement. Car le patron du groupe Assu 2000 est soupçonné d'avoir tenté de mettre sur pied une équipe pour enlever la jeune femme de 22 ans, récupérer la vidéo et la pousser à quitter la France. Pour cela, il aurait sollicité l'aide de son épouse, de deux employés de son entreprise, ou encore d'un ancien gendarme de l'unité d'élite du GIGN. Tous ont été incarcérés samedi dernier. Selon nos confrères de la radio privée RTL, au moins 7 jeunes femmes, mineures et majeures, se seraient succédé dans l'appartement, loué par Jacques Bouthier. Ce dernier aurait évoqué un piège pour le faire chanter, lors de sa garde à vue.
MM : L'Ukraine au festival de Cannes.
AC : « Naturelle de la destruction », film de Sergei Loznitsa a été présenté aujourd'hui. Isabelle Chenu.
« L'histoire naturelle de la destruction » est un montage d'images d'archives en noir et blanc dépourvu de commentaire, soutenu par un bruitage continu de ce qui se passe à l'écran. Il évoque la Seconde Guerre mondiale sous l'angle des raids aériens alliés contre les villes allemandes, presque entièrement rasées sous l'ampleur de la déflagration. Si le film débute sur des images de l'Allemagne en paix avant-guerre, la suite n'est qu'un déluge de feu vu du ciel : largage continu de bombes, ruines, usines en flammes, morts sortis des décombres, civils hagards, paysages de dévastation. On y voit le premier ministre britannique Winston Churchill expliquer qu'il n'y aura pas d'autres choix que vaincre ou mourir. Sergei Loznitsa est un cinéaste ukrainien vivant en Allemagne, il avait commencé son film avant le début de la guerre lancée par les Russes en Ukraine. Au-delà de l'écho qu'il génère aujourd'hui, son documentaire dénonce plus largement l'incroyable capacité de destruction de l'espèce humaine. Isabelle Chenu, Julien Boileau, Cannes, RFI.
AC : C'est la fin de ce Journal en français facile.