Journal en français facile 25/04/2021 20h00 GMT
Vous écoutez Radio France internationale, il est 22h00 à Paris, 20h00 en temps universel.
Benoit Almeras : C'est l'heure de votre Journal en français facile. Avec nous ce soir Mehdi Meddeb. Bonsoir Mehdi.
Mehdi Meddeb : Bonsoir Benoit, bonsoir à tous.
BA : Au sommaire de cette édition, les hôpitaux indiens submergés par le coronavirus avec des pénuries d'oxygène.
MM : La guerre au Yémen. Les rebelles houthis poursuivent leur avancée vers la ville stratégique de Marib.
BA : Les réactions de l'opposition démocratique de Birmanie après le plan de l'organisation du sud-est asiatique pour mettre fin aux violences.
MM : Enfin, la 93e édition des Oscars du cinéma cette nuit à Los Angeles, cérémonie bouleversée par la crise sanitaire.
BA : Voilà pour les titres, bonsoir et bienvenue à tous.
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MM : L'Inde a connu un nouveau record mondial de contaminations au coronavirus.
BA : Plus de 350 000 nouveaux cas recensés selon le dernier comptage des autorités sanitaires aujourd'hui, et près de 2 800 morts liés au Covid. Dans les grandes villes, les hôpitaux suffoquent faute de lits et d'oxygène disponibles. Illustration à Bangalore, avec notre correspondant Côme Bastin.
Toosif Masoud gère une des banques d'oxygène de Bangalore. Devant la situation catastrophique dans la ville, il exprime son désespoir : « Malheureusement, nous ne parvenons pas à recharger nos bouteilles. Les hôpitaux se battent pour être ravitaillés à temps. Tous leurs lits avec respirateurs sont occupés. Alors les patients attendent à même la rue pour pouvoir accéder à un peu d'oxygène. » Encore insouciante il y a deux mois, Bangalore est totalement dépassée par l'ampleur de la deuxième vague. La ville a enregistré 16 000 nouveaux cas ce vendredi. Tanveer Ahmed est un volontaire qui achemine les corps des hôpitaux vers les cimetières et les crématoriums : « Je dois dormir trois à quatre heures par jour. Le reste du temps, je suis en permanence au téléphone ou dans l'ambulance. Le gouvernement parle de 70 morts par jour. Je pense qu'il y en a au moins 250 ! » Partout dans le pays la situation est la même. Vendredi, 25 patients sont morts à New Delhi faute d'oxygène. Dans le Gujarat, des crématoriums ont fondu à force de tourner à plein régime. La plupart des grandes villes ont pris des mesures de restriction sanitaire, mais la déferlante devrait s'accentuer. Selon une étude de l'université de Washington, le pic de la deuxième vague indienne ne sera pas atteint avant mi-mai. Avec plus de 5 000 morts par jour à prévoir. Côme Bastin, Bangalore, RFI.
MM : Cette flambée épidémique catastrophique en Inde suscite un élan international de solidarité.
BA : En début de soirée, la France a annoncé l'envoi prochain d'oxygène et de respirateurs vers l'Inde. Les États-Unis, eux aussi, annoncent l'envoi immédiat d'équipement médicaux et d'ingrédients nécessaires à la production de vaccins contre le Covid.
MM : En Irak, ce sont des réservoirs d'oxygène qui sont à l'origine de l'incendie meurtrier d'un hôpital de Bagdad.
BA : 82 personnes ont perdu la vie et 110 autres ont été blessées dans cette catastrophe la nuit dernière. Les flammes ont ravagé un bâtiment dédié à l'accueil des malades du Covid. Le ministre irakien de la Santé a été suspendu à la suite de ce drame.
MM : Les rebelles houthis du Yémen poursuivent leur avancée vers la ville stratégique de Marib.
BA : La bataille continue pour le contrôle de cette localité, considérée comme le dernier bastion des forces gouvernementales dans le nord du pays. Au moins 65 combattants sont morts dans les affrontements ces dernières 48 heures. Le point sur la situation militaire à Marib avec Anissa El Jabri.
Les rebelles seraient tout près de faire tomber Marib. Ils seraient désormais à quelques kilomètres de ce chef-lieu d'une région pétrolière, c'est le dernier fief du pouvoir dans le nord du pays en guerre. Perdre Marib serait un vrai coup dur pour le gouvernement yéménite et son allié saoudien. Et bien plus qu'un avantage sur le terrain pour les rebelles. L'ONU et les États-Unis tentent en effet de pousser pour des négociations politiques. Un plan de paix onusien est d'ailleurs déjà sur la table avec le soutien de la communauté internationale. L'émissaire de l'organisation l'assurait en tout cas, il y a une dizaine de jours. L'Arabie saoudite tente de son côté de se sortir de ce qui est devenu pour elle un bourbier. Ces derniers mois, le pays et surtout ses infrastructures pétrolières ont été régulièrement visées par des tirs de missiles et de drones.
BA : On rappelle que ce conflit au Yémen a provoqué la mort de dizaines de milliers de personnes selon des ONG. Il s'agit du plus grand désastre humanitaire au monde, d'après les Nations unies, avec des millions de déplacés et une population au bord de la famine.
MM : Journée meurtrière en Afghanistan, au moins douze policiers tués dans deux attaques séparées.
BA : Sept agents ont été abattus par les talibans dans une embuscade dans la province de Lôgar au sud de la capitale Kaboul. Cinq autres policiers sont également morts dans une attaque à la voiture piégée à Kandahar, dans le sud du pays. Au même moment, le chef de l'armée américaine en Afghanistan a annoncé les préparatifs de départ des forces étrangères du pays.
MM : RFI, il est 21h05 à Ndjamena au Tchad où la junte au pouvoir refuse de négocier avec les rebelles du Front pour l'alternance et la concorde au Tchad.
BA : « L'heure n'est ni à la médiation ni à la négociation avec des hors la loi. » Déclaration des autorités militaires de Ndjamena, aujourd'hui. La veille, les miliciens des Fact se sont dits disposés à observer un cessez-le-feu.
MM : Au Mali, trois casques bleus ont été blessés dans des tirs de roquettes contre une base militaire.
BA : L'assaut a eu lieu cet après-midi à Tessalit, dans le nord du pays. Le camp accueille des soldats maliens, des soldats français, et donc des membres de la mission des Nations unies, la Minusma. On ne connaît pas la nationalité des militaires touchés.
MM : La violence dans l'est de la République démocratique du Congo. Six villageois tués au Nord-Kivu.
BA : Ils assistaient à un enterrement la nuit dernière à Shonga dans le territoire de Masisi, au sud de la province, quand une quinzaine d'hommes armés non-identifiés ont ouvert le feu sur le groupe. Selon la Radio Okapi, les familles des victimes accusent des gardiens de troupeaux.
MM : Les réactions contrastées en Birmanie après l'annonce du plan de l'Asean pour mettre un terme aux violences.
BA : L'Organisation du sud-est asiatique a dévoilé, hier, une feuille de route en cinq points en accord avec le chef de la junte militaire. Pour les représentants politiques du camp pro-démocratie, aujourd'hui, il s'agit d'une nouvelle encourageante. Mais pour d'autres, ce plan ne permettra pas de tenir les militaires pour responsables des morts des centaines de civils tués depuis le coup d'État du 1er février dernier. Écoutez la déception de Angh, jeune manifestante de 19 ans :
« Même avant le sommet, il n'y avait aucun espoir. Nous n'avions aucune attente pour être honnête. Nous savions qu'il n'y aurait pas de résultats concrets, et là, le résultat n'est pas à la hauteur. Ce n'est pas ce que nous espérions. Ils ont annoncé les cinq points de consensus, mais ça nous a vraiment déçu. Ce ne sont que des déclarations générales. Ne plus tuer les manifestants pacifiques, très bien. Et pourtant, alors même que Min Aung Hlaing revenait en Birmanie, ses troupes tuaient les gens dans les rues et procédaient à des raids dans les maisons de villageois. Ils n'ont formulé aucune menace, aucune restriction, il n'y a pas de sanction contre Min Aung Hlaing. Cet accord me parait complètement inutile. Et par ailleurs, il n'inclut pas la chose la plus importante à nos yeux : la libération des manifestants qui ont été arrêtés de manière arbitraire. C'est aussi ça qui nous met en colère. » BA : Des propos recueillis par Cléa Broadhurst. MM : Dans l'actualité française, des dizaines de milliers de manifestants ont réclamé justice pour Sarah Halimi.
BA : Ils dénoncent l'absence de procès pour le meurtrier de cette femme juive tuée il y a quatre ans. Il y a dix jours, la Cour de cassation a jugé le tueur pénalement irresponsable en raison de son état mental au moment des faits. La Cour de cassation a par ailleurs reconnu le caractère antisémite de ce meurtre.
MM : La 93e cérémonie des Oscars a lieu cette nuit à Los Angeles, aux États-Unis, une édition bouleversée par la crise sanitaire.
BA : Une bonne partie des films nommés n'ont pas connu de sortie large dans les salles obscures. Le grand favori s'appelle Nomadland, le long-métrage de la chinoise Chloé Zhao a déjà reçu le Lion d'Or à la Mostra de Venise et le Golden Globe du meilleur film. Autre nouveauté cette année, le format de la cérémonie avec le cinéaste Steven Soderbergh aux manettes. Loïc Pialat.
Steven Soderbergh est l'un des réalisateurs les plus inventifs d'Hollywood et il a promis une cérémonie qui tiendrait plus du film que de l'émission de télévision. Même si personne ne sait exactement ce que cela veut dire, on s'attend à un vent de fraîcheur sur ces Oscars dont les audiences n'en finissent plus de chuter. Les quelque 200 invités, quinze fois moins que d'habitude, ont par exemple rendez-vous à Union Station, la superbe gare de Los Angeles, plutôt que dans le traditionnel Dolby Theater. Car pour éviter les problèmes qui ont gâché d'autres remises de prix cette année, les Oscars ont privilégié une présence en personne plutôt que par visioconférence en pyjama depuis son salon. Ceux qui n'ont pas pu se rendre aux États-Unis passeront par une liaison satellite. Les nommés, tous testés trois fois, n'auront pas besoin de porter un masque à l'antenne, mais devront le remettre pendant les nombreuses pages de publicité. Une chose n'a pas changé en revanche : la durée de la cérémonie, trois heures environ.
BA : C'est la fin de ce Journal en français facile. Merci Mehdi Meddeb de l'avoir présenté avec moi. Vous pourrez retrouver cette édition sur notre site internet RFI Savoirs. Il est 20h10 à Paris. Merci de votre fidélité à la radio mondiale.