Journal en français facile 27/08/2022 20h00 GMT
Raphaël Reynes : Il est 20 heures en temps universel, 22 heures, ici, à Paris.
Bonjour à tous, merci d'être avec nous pour ce Journal en français facile, présenté ce soir avec Sylvie Berruet. Bonsoir, Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Raphaël, bonsoir à tous.
RR : Dans l'actualité de ce samedi 27 août, la situation autour de la centrale nucléaire de Zaporijia, en Ukraine, inquiète la communauté internationale. Des bombardements ont à nouveau eu lieu, ce samedi. L'Ukraine prévient qu'il y a des risques de fuites radioactives.
SB : Le rapport du Haut-Commissaire de l'ONU sur les Ouïghours du Xinjiang, en Chine, n'a toujours pas été rendu public. Et son auteur, Michelle Bachelet, doit quitter ses fonctions dans quelques jours. Elle dénonce des pressions énormes.
RR : Et puis, le nombre de femmes tuées par leur conjoint a de nouveau augmenté en France, en 2021. Une hausse de 20% par rapport à l'année précédente. Les associations féministes tirent la sonnette d'alarme.
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SB : Kiev et Moscou s'accusent à nouveau de bombardements sur la centrale nucléaire de Zaporijjia.
RR : Selon la Russie, 17 obus lancés par l'Ukraine auraient touché le toit de la centrale au cours des dernières 24 heures. L'Ukraine affirme, au contraire, que ce sont des munitions russes qui ont été tirées et parle d'un risque de « fuite d'hydrogène et de substances radioactives ». L'AIEA, l'Agence internationale de l'énergie atomique, demande à nouveau l'envoi d'une mission d'urgence sur place. Selon Kiev, des experts sont attendus dès la semaine prochaine, mais l'Ukraine affirme que Moscou « crée des obstacles » à cette mission, ce que la Russie dément.
SB : Depuis le 1er août se tenait au siège de l'ONU, à New York, la dixième conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Mais les 191 pays se sont quittés, hier, sans déclaration commune, Raphaël.
RR : Ils ne se sont pas mis d'accord et c'est Moscou qui a bloqué le texte, parce qu'il était « trop politique », affirme la Russie. Mais la situation autour de la centrale de Zaporijia en Ukraine y est sans doute aussi pour quelque chose, Christophe Paget.
Malgré une dernière session reportée de plusieurs heures, il n'y aura pas eu de déclaration finale à l'issue de ces quatre semaines de négociations. La Russie a bloqué le texte, dénonçant une absence d'équilibre et certains paragraphes « éhontément politique ». Selon l'AFP, Moscou s'est particulièrement opposée aux paragraphes concernant la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijia, occupée depuis le mois de mars par les militaires russes : la dernière version du texte soulignait une « grande inquiétude » concernant les activités militaires autours des centrales nucléaires, notamment Zaporijia, « la perte de contrôle » par l'Ukraine de ces sites et « l'impact important sur la sécurité ». Depuis des semaines, Moscou et Kiev s'accusent mutuellement de frappes sur Zaporijia, des frappes qui ont provoqué, affirme ce samedi l'opérateur public ukrainien, des « risques de fuite d'hydrogène et de pulvérisation de substances radioactives ». Jeudi, Kiev affirmait déjà que la centrale avait été totalement débranchée du réseau national, pour cause de dégâts sur les lignes électriques. Le réseau a été rebranché, a annoncé hier le président ukrainien, tout en dénonçant une situation qui reste « très risquée et dangereuse » : il a d'ailleurs pressé l'Agence internationale de l'énergie atomique d'envoyer au plus vite une mission à Zaporijia.
RR : Christophe Paget.
SB : Le Monténégro visé par une importante attaque informatique.
RR : Ce sont les institutions du gouvernement qui sont prises pour cible, annonce le Premier ministre du Monténégro. Il s'agit de la seconde cyberattaque contre le pays, en une semaine. Officieusement attribuée à la Russie, elle aurait occasionné d'importants dégâts aux infrastructures du pays.
SB : Le pape François prépare sa succession. Il a créé, nommé, aujourd'hui vingt nouveaux cardinaux, tous proches de sa ligne de pensée.
RR : Des hommes de terrain, venus de différents continents et sensibles aux « périphéries », selon le terme employé par le pape. Parmi eux, l'Américain Robert McElroy, considéré comme progressiste pour ses positions sur les catholiques homosexuels. C'est la huitième fois que François nomme de nouveaux cardinaux. Au total, il a nommé 83 des 138 électeurs du prochain pape.
SB : C'est un rapport très attendu, mais qui n'a toujours pas été publié.
RR : Le rapport du Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme sur la situation dans le Xinjiang, en Chine. Cette province où Pékin mène une féroce répression contre les Ouïghours, cette communauté musulmane. Michelle Bachelet va quitter ses fonctions la semaine prochaine. Et elle affirme qu'elle ne sait toujours pas quand son rapport va être rendu public. Elle dit subir des pressions énormes de toutes parts. Le Congrès mondial des Ouïghours déclare, ce samedi, qu'il va saisir le Conseil de sécurité de l'ONU pour obtenir la publication du rapport. Écoutez son porte-parole, Dilxat Raxit.
« Nous condamnons fermement le fait que la Haute-Commissaire des droits humains de l'ONU n'ait pas critiqué, lors de son voyage en Chine, la politique répressive du gouvernement chinois vis-à-vis des Ouïghours, et qu'elle ait, après son retour, constamment repoussé la publication de ce rapport rédigé il y a plus de deux ans. Tout ceci illustre le succès des autorités chinoises qui ont réussi à diviser, à influencer et à contrôler le bureau de la Haute-Commissaire des droits de l'homme. Nous avons l'intention de porter cette affaire devant le Conseil de sécurité de l'ONU et d'exiger une session extraordinaire sur la situation des Ouïghours, car les faits sont désormais parfaitement connus, même sans la publication de ce rapport. Et si madame Bachelet décide finalement de ne pas publier ce rapport avant son départ, cela signifiera d'une certaine manière qu'elle approuve et qu'elle soutient la politique génocidaire de la Chine. »
RR : Dilxat Raxit au micro de Yang Juehua, de la rédaction en chinois de RFI.
SB : Les autorités néerlandaises ont procédé à l'évacuation massive de centaines de migrants du centre de demande d'asile de Ter Apel durant la nuit de vendredi à samedi.
RR : Ce centre était submergé de demandes et des centaines de personnes attendaient à l'extérieur dans des conditions décrites comme « inhumaines » par plusieurs organisations non gouvernementales. Le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a été forcé d'admettre « des scènes honteuses ». Pierre Benazet.
Environ 400 demandeurs d'asile ont été transportés par les autorités vers cinq destinations aux Pays-Bas où ils pourront enfin être logés, même si ce sera seulement temporaire pour deux de ces lieux d'accueil. Depuis jeudi, il y a eu deux inspections successives des services de la jeunesse et de la santé qui ont conclu à « l'alerte sanitaire ». Des centaines de migrants dormaient sur des cartons devant les bâtiments du COA, l'organisme d'accueil des demandeurs d'asile. Certains étaient là depuis deux semaines avec pour seule et unique installation à leur disposition des toilettes portables sales. Les inspections avaient été déclenchées après la mort, mercredi, d'un nourrisson de trois mois dans le gymnase où dorment aussi des demandeurs d'asile. Médecins sans frontières a dépêché une équipe de soignants sur place et compare Ter Appel au centre de réfugiés de Moria sur l'île grecque de Lesbos. Le COA avait déjà tiré la sonnette d'alarme en octobre dernier devant le manque structurel de lieux d'accueil aux Pays-Bas. En cause, d'abord, des capacités d'accueil étaient réduites durant la pandémie, ensuite l'arrivée massive d'Ukrainiens, et enfin surtout la pénurie généralisée de logements aux Pays-Bas. Pierre Benazet, Bruxelles, RFI.
SB : Au moins 13 morts et 95 blessés. C'est le bilan des combats qui ont éclaté la nuit dernière à Tripoli, en Libye.
RR : Six hôpitaux de la capitale libyenne ont été touchés par ces affrontements qui font craindre une nouvelle guerre, dans le pays. La Libye, déjà plongée dans le chaos avec deux gouvernements rivaux. Les combats qui se poursuivent, ce soir, et se sont même étendus à de nouveaux quartiers.
SB : La fin de la visite d'Emmanuel Macron en Algérie.
RR : Le président français a été raccompagné à son avion par son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune, après une journée de visite à Oran et une dernière étape à Alger où les deux présidents ont signé un accord de « partenariat renouvelé ». Une « dynamique irréversible » entre les deux pays, assure le texte.
SB : Elles s'appelaient Sarah, Anne ou encore Karina et elles ont perdu la vie sous les coups de leurs conjoints.
RR : En 2021, 122 femmes sont mortes en France. Les « féminicides », c'est comme cela qu'on appelle les meurtres de femmes, sont en hausse de 20% par rapport à l'année précédente. C'est le ministère de l'Intérieur qui a publié ces chiffres qui inquiètent les associations féministes, Léa Aujal.
Lutter contre les violences faites aux femmes devait être la grande cause du quinquennat d'Emmanuel Macron. Mais les mesures actuelles sont insuffisantes pour la présidente de l'Union nationale des familles de féminicides, Sandrine Bouchait : « Je suis extrêmement en colère. Il n'y a pas assez de bracelet anti-rapprochement, pas assez d'ordonnance de protection, et le temps de la justice est beaucoup trop long. » L'an dernier, six victimes sur dix avaient déjà porté plainte. Le problème : c'est le manque de moyens dans la justice estime Sandrine Bouchait : « Aujourd'hui, on a tout l'arsenal juridique pour protéger une femme victime de violences, mais on ne la met pas en application. Il y a un manque cruel de magistrats, ce qui fait qu'entre le moment des violences et le moment du jugement il va se passer entre un an un an et demi, pendant ce temps monsieur à tout loisir de tuer madame et quand il faut condamner en plus les peines sont extrêmement laxistes du coup ils sont en toute impunité. » Depuis le début de l'année, 85 femmes ont été tuées par leur actuel ou ex-compagnon. Selon le décompte de l'association féministe NousToutes.
RR : Léa Aujal.
C'est la fin de ce Journal en français facile. Merci, Sylvie.
SB : Avec plaisir.
RR : Vous pouvez retrouver cette édition sur le site savoirs (au pluriel) point RFI point FR. Bonne soirée à tous. Et à demain sur la radio du monde.