Journal en français facile 27/10/2022 20h00 GMT
Anne Corpet : RFI, il est 22h00 à Paris, 20h00 en temps universel. Bienvenue dans le Journal en français facile présenté ce soir avec Zéphyrin Kouadio. Bonsoir Zéphyrin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Anne, bonsoir à toutes et à tous.
AC : Les engagements pris par les États pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre sont « terriblement insuffisants ». C'est ce que nous dit un rapport de l'ONU sorti aujourd'hui. « Nous nous dirigeons vers une catastrophe mondiale » a commenté le secrétaire général des Nations unies.
ZK : « Nous n'avons jamais parlé de la possibilité d'utiliser des armes nucléaires », déclaration faite par aujourd'hui par Vladimir Poutine. Le président Russe a une nouvelle fois dénoncé un ordre mondial dominé par l'Occident.
AC : Les géants d'internet percutés par la crise économique. Les bénéfices de Google et Meta, deux fleurons de la Tech américaine, se sont effondrés au cours des trois derniers mois. L'action de Meta perd plus de 20% à l'ouverture de la bourse à New York.
ZK : En Espagne, une loi sur le statut des transgenres sera présentée lundi prochain au Parlement. Elle autorisera les jeunes à changer de sexe sans l'autorisation de leurs parents à partir de seize ans.
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ZK : « Nous nous dirigeons vers une catastrophe mondiale. » C'est ainsi que le secrétaire de l'ONU a commenté le dernier rapport du programme des Nations unies pour l'environnement.
AC : Les engagements pris par les États pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre sont «terriblement insuffisants» constate le rapport. Il prévoit que la température moyenne de la planète augmentera de 2,8°C à la fin du siècle si aucun effort supplémentaire n'est fourni. Pour limiter la hausse à 1 degré 5, il faudrait diminuer les émissions de gaz à effet de serre de 45% au cours de cette décennie. Le rapport qui pointe les défaillances des États sort quelques jours avant la COP27 qui doit se tenir début novembre en Égypte. Correspondance à Genève, Jérémie Lanche.
Seule une minorité de pays ont revu à la hausse leurs efforts depuis Glasgow. Parmi lesquels l'Australie, le Brésil, l'Indonésie et la Corée du Sud. Mais ça ne change rien ou presque. Les plans des États vont réduire le volume des émissions de 1% seulement d'ici à 2030. Alors qu'il faudrait les réduire de 30 à 45% pour rester dans les clous de l'Accord de Paris. Le rapport juge aussi sévèrement les engagements de neutralité carbone des membres du G20, qui s‘accompagnent trop peu souvent de mesures concrètes. Alors oui, les émissions globales de gaz a effet de serre augmentent plus lentement depuis dix ans. Mais le problème, c'est bien qu'elles augmentent toujours. Les rejets de méthane ont même atteint un niveau record en 2021. Les solutions, comme la fin des subventions aux énergies fossiles, le recours massif aux renouvelables et même la promotion des régimes alimentaires végétariens doivent être mis en place maintenant. Notre monde ne peut plus se permettre de faire semblant ou d'être en retard a lancé le patron de l'ONU, Antonio Guterres. Jérémie Lanche, Genève, RFI.
ZK : Sachez d'ailleurs que le nouveau Premier ministre britannique ne se rendra pas à la COP27 en Égypte.
AC : Un porte-parole de Rishi Sunak a expliqué qu'il avait des engagements pressants, notamment la préparation du budget de son pays. La Grande-Bretagne avait organisé la dernière conférence de l'ONU sur le climat l'année dernière. Rishi Sunak n'a pas dévoilé ses intentions en termes de politique environnementale.
ZK : Le Liban et Israël ont signé, ce jeudi, l'accord qui délimite leur frontière maritime.
AC : Encore techniquement en guerre, les deux pays ont procédé à un échange de lettres par l'intermédiaire des États-Unis pour formaliser cet accord. Le Premier ministre israélien a affirmé qu'il constituait une « reconnaissance » de fait de l'État hébreu par Beyrouth. Mais le président libanais, allié du Hezbollah, a rétorqué que le texte n'avait aucune « dimension politique ». Cet accord va surtout permettre aux deux pays d'exploiter les ressources gazières en Méditerranée orientale.
ZK : En Iran, les protestations se poursuivent et sont toujours sévèrement réprimées.
Selon Amnesty International, il y a eu au moins huit morts au cours des dernières 24 heures parmi les manifestants. L'association de défense des droits de l'homme dénonce une utilisation illégale d'armes à feux par les forces de l'ordre.
ZK : « La Russie ne défie pas l'Occident, la Russie défend juste son droit à exister », c'est ce qu'a dit Vladimir Poutine aujourd'hui.
AC : Le président russe a aussi tenté d'apaiser les craintes quant à l'usage de l'arme atomique dans le cadre de la guerre qu'il mène en Ukraine : « Nous n'avons jamais parlé de la possibilité d'user des armes nucléaires », a t-il expliqué. Mais le risque nucléaire concerne aussi les installations civiles de l'Ukraine. Selon l'Agence Interfax, le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) devait assister ce soir à une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies. Il demandera la création d'une zone de sécurité autour de la centrale nucléaire de Zaporijja. À Moscou, on juge que ce n'est pas une priorité. Écoutez ce qu'en dit Renat Ivanovitch Karcha, conseiller du directeur de la compagnie nucléaire russe, au micro d'Anissa El Jabri :
« Rafael Grossi est définitivement un très grand professionnel que nous respectons. Pour nous, il ne fait aucun doute qu'il souhaite fondamentalement assurer la sûreté nucléaire. Mais, - et je ne veux offenser personne- aujourd'hui Rafael Grossi pèse très peu. L'AIEA et de nombreuses autres organisations internationales faisant autorité doivent le reconnaître : malheureusement, aujourd'hui, tout est sous le contrôle total des États-Unis. Moscou n'est pas intéressé par les mots. Moscou ne croit qu'aux actes, aux gestes qui changent les choses. Si la tentative de résolution de ce problème avec la centrale nucléaire de Zaporijja se déroule sur le format AIEA-Russie, AIEA-Ukraine, alors je ne vois aucune perspective. Aucune. Il fait un accord contraignant pour faire cesser les bombardements, et des observateurs ici pour surveiller le respect de ces accords et la cessation des bombardements. Tout cela avance trop lentement. »
ZK : Et puis dans l'actualité également, Anne, les géants d'internet n'échappent pas à la crise économique.
AC : Les bénéfices des grands groupes de la Tech américaine Google et Meta s'effondrent sur ces trois derniers mois. À l'ouverture de la bourse à New York, ce jeudi, Meta, la maison mère de Facebook a dégringolé de plus de 20%. Alexis Bédu.
Bénéfice net divisé par deux pour Meta qui regroupent Facebook, Instagram et WhatsApp. Le groupe californien ne rassure pas les marchés, il ne progresse plus en nombre d'utilisateurs. 3,7 milliards de personnes font usage des réseaux sociaux et messageries de Meta tous les mois. L'autre caillou dans la chaussure de Mark Zuckerberg, ce sont les revenus publicitaires en chute libre. Et puis, il y a ces dépenses pharamineuses pour développer le metavers. Plus de 20 milliards d'euros en deux ans. Ça ne va pas beaucoup mieux chez Google. La maison mère du géant de la Tech enregistre une hausse de 6% sur un an. C'est bien moins que prévu, son cours en bourse chutait ce mardi à Wall Street. Comme Meta, Google subit l'inflation et la hausse des taux d'intérêt qui conduisent de nombreux annonceurs à revoir leur budget marketing à la baisse. Sa filiale YouTube s'effondre face à la concurrence féroce des plateformes de streaming et des réseaux comme TikTok. Seul Apple qui annoncera ses résultats dans les prochaines heures semble résister pour l'instant grâce aux vente de l'iPhone 14.
ZK : En Espagne, une loi qui permet de changer de sexe dès l'âge de seize ans va bientôt être présentée au Parlement.
AC : Il est discuté depuis des mois par le gouvernement de gauche et sera présenté lundi devant les députés. Correspondance à Madrid, François Musseau.
C'est une loi qui placerait l'Espagne parmi les rares pays à accorder un tel droit. Entre 14 et 16 ans, une personne voulant changer de sexe aura seulement besoin d'être accompagnée de ses parents ; entre 12 et 14 ans, elle aura seulement besoin de l'autorisation d'un juge ; et à partir de 16 ans, donc, une personne peut faire absolument ce qu'elle veut. Une récente enquête de l'institut Sigma Dos dit que 65% des Espagnols estiment que ce nouveau droit est problématique. Rebeca Gonzalez est écrivaine, et très critique aussi avec ce projet de loi : « Moi, je crois qu'une petite personne de 16 ans doit essayer de se connaitre, de s'aimer de l'intérieur vers l'extérieur, et ne pas faire de grands changements brusques dans sa vie. » Les nerfs sont à vif au sein du gouvernement de gauche. Les ministres de Podemos y sont très favorables, mais les ministres socialistes sont très divisées. L'anthropologue Izanami Martinez condamne ce qu'elle juge être un excès de polarisation : « On a la sensation que ou bien tu dois être 100% d'accord avec la loi, ou bien tu es contre les personnes transgenres. Or, pour moi, ce n'est pas comme ça. Moi, par exemple, je suis totalement en faveur de la liberté et que chacun puisse décider comme il veut se sentir, et en même temps, je suis en faveur de protéger l'enfance. » Le texte pourrait fort bien être amendé une fois qu'il sera présenté formellement au Parlement, dès lundi prochain. François Musseau, Madrid, RFI.
AC : C'est la fin de ce Journal en français facile. Notez qu'à partir de lundi, il sera diffusé à 17 heures de Paris.