Journal en français facile 31/05/2021 20h00 GMT
Vous écoutez RFI, il est 22h à Paris, 20h en temps universel.
Romain Auzouy : Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile. Présenté ce soir en compagnie de Zéphyrin Kouadio, bonsoir Zéphyrin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Romain, bonsoir à toutes et à tous.
RA : À la Une ce soir : Paris et Berlin demandent des explications à Washington. Les États-Unis accusés d'espionnage selon des révélations faites hier soir par la télévision publique du Danemark. Le sujet s'est invité à un conseil des ministres franco-allemand qui se tenait aujourd'hui à Berlin.
ZK : La Turquie tente d'apaiser le ton. Le chef de la diplomatie turque a achevé aujourd'hui sa visite en Grèce. Les deux pays voisins qui ont des relations compliquées.
RA : Enfin le tennis à Roland-Garros et l'annonce ce soir du retrait de la Japonaise Naomi Osaka numéro 2 mondiale, en raison d'un désaccord avec les organisateurs.
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ZK : À nouveau une affaire d'espionnage impliquant les États-Unis.
RA : On se souvient de l'affaire Snowden. Edward Snowden, le lanceur d'alerte avait révélé l'espionnage par Washington de ses alliés européens. Les dernières révélations, faites hier soir par la télévision publique danoise, affirment que les États-Unis se sont servis au moins jusqu'en 2014 du réseau de câbles sous-marins du Danemark pour écouter des personnalités de quatre pays : Allemagne, France, Suède et Norvège. Il se trouve que, hasard du calendrier, aujourd'hui se tenait aujourd'hui à Berlin un conseil des ministres franco-allemand en présence du président français Emmanuel Macron et de la chancelière allemande Angela Merkel. Les deux dirigeants attendent désormais des explications de la part des États-Unis, mais le ton n'a pas été le même côté français ou allemand. À Berlin pour RFI, Pascal Thibaut.
Emmanuel Macron et Angela Merkel attendent des explications de leurs alliés américains et danois. Mais les formulations des deux responsables diffèrent entre un président français très résolu et offensif et une chancelière allemande cherchant visiblement à ne pas jeter de l'huile sur le feu. Emmanuel Macron : « Ce n'est pas acceptable entre alliés. Encore moins entre alliés et partenaires européens. Nous avons demandé à ce que nos partenaires danois et américains apportent toutes les informations sur les révélations et sur ces faits passés. Et surtout apportent toute la clarté sur les pratiques présentes. » Angela Merkel comme lors des révélations dans le passé sur les écoutes de la NSA -son propre portable était concerné- fait à nouveau profil bas, soucieuse de ne pas heurter l'allié américain. Pourtant les révélations de différents médias européens ont donné des détails plus concrets sur les victimes de ces pratiques en Allemagne. À nouveau la chancelière était concernée ainsi que le candidat social-démocrate à la chancellerie en 2013, Peer Steinbrück, et l'actuel président de la république, Steinmeier. Angela Merkel s'est contentée de préciser qu'elle avait été rassurée par les déclarations de la ministre de la Défense danoise qui a estimé que « l'espionnage systématique par des alliés est inacceptable » : « C'est une bonne base non seulement pour clarifier les faits, mais aussi pour établir des relations de confiance. » Après les révélations sur des écoutes similaires en 2013, l'Allemagne avait lancé des discussions pour éviter à l'avenir de telles pratiques entre pays européens. Des informations, deux ans plus tard, sur les grandes oreilles des services allemands avaient mis fin aux négociations. Pascal Thibaut, Berlin, RFI.
RA : Et précisons que pour le moment les États-Unis n'ont pas réagi aux dernières révélations.
ZK : À Hong Kong, les rassemblements pour commémorer la répression du mouvement étudiant de Tiananmen ne sont pas autorisés, et pourtant...
RA : D'abord rappelons ce que sont les évènements de Tiananmen : des manifestations qui se sont déroulées entre avril et juin 1989 à Pékin et qui ont été durement réprimées par les autorités chinoises. C'est un sujet tabou en Chine, mais également à Hong Kong. Un sujet tabou est un sujet dont on ne parle pas. Voilà pourquoi les rassemblements ont été interdits. Mais malgré tout une militante est descendue dans la rue, et pas n'importante qui, celle qui est surnommée Mamie Wong, âgée de 65 ans et symbole de la contestation pro-démocratie à Hong Kong. Après avoir été arrêtée hier, elle a été relâchée aujourd'hui. Les explications de Mathilde Loeuille.
Alexandra Wong n'a pas hésité à braver l'interdiction de manifester hier. La militante aux cheveux blancs était toute seule dans la rue. D'une main, elle brandissait une pancarte en souvenir de Tiananmen. De l'autre, un parapluie jaune, symbole des manifestations de 2019. Son arrestation pour « participation à un rassemblement illégal » n'est pas passée inaperçue car c'est l'une des figures phares de la mobilisation à Hong-Kong. Elle avait d'ailleurs gagné son surnom affectueux de « Mamie Wong » dans les rassemblements de 2019. Elle était toujours présente, souvent avec un drapeau britannique, mais en août 2019, elle a disparu pendant 14 mois. Elle affirme avoir été détenue en Chine continentale et forcée à renoncer à son militantisme. Ce qu'elle n'a pas fait ce dimanche. La militante a été relâchée temporairement, mais les autorités n'excluent pas de l'inculper formellement pour « incitation à manifester », un motif fréquemment utilisé pour poursuivre les opposants.
RA : Mathilde Loeuille.
ZK : La fin d'un déplacement délicat pour le chef de la diplomatie turc qui se trouvait en Grèce.
RA : Les deux pays ont des relations compliquées notamment en raison des missions turques d'exploration de gaz dans les eaux grecques. Illustration de cette tension : hier, à peine arrivé dans le nord-est de la Grèce non loin de la frontière turque, Mevlut Cavusoglu est allé à la rencontre de la minorité musulmane de Thrace et l'a qualifiée de minorité turque alors qu'il s'agit de citoyens grecs. Aujourd'hui, il a rencontré son homologue grec Nikos Dendias et le ton était en apparence plus apaisé. Correspondance à Athènes de Joël Bronner.
Après avoir étalé les divisions de leurs pays au grand jour face à la presse lors de leur précédente rencontre officielle, à Ankara mi-avril, sur fond notamment de différends frontaliers, les deux ministres des Affaires étrangères grec et turc ont adopté un ton bien plus posé ce lundi à Athènes, lors d'une brève déclaration officielle de quelques minutes. Après quelques amabilités, comme une allusion à la victoire turque en Euroligue de basket, Nikos Dendias et Mevlut Cavusoglu, qui s'apostrophent à grand renfort de « cher ami » en sont venus au cœur des raisons de cette visite. Au micro, Nikos Dendias : « Les discussions d'aujourd'hui ont été l'occasion d'organiser une rencontre entre le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis et le président turc Recep Tayyip Erdogan, en marge du [prochain] sommet de l'Otan [mi-juin]. Nous sommes pleinement conscients des positions différentes -et dans certains cas graves- diamétralement opposées, de nos deux pays. Mais le but de la réunion d'aujourd'hui était de tenter d'ébaucher un premier processus de négociation, menant si possible, à une normalisation progressive, en profondeur, [de nos relations]. ». Au niveau des annonces, un accord limité de coopération économique et la reconnaissance mutuelle des certificats de vaccination contre le Covid entre Athènes et Ankara ont notamment été mis en avant. Joël Bronner, Athènes, RFI.
RA : Et le déplacement du ministre turc des Affaires étrangères s'est achevé ce soir.
ZK : Enfin en tennis, la deuxième journée du tournoi de Roland-Garros.
RA : Avec encore une journée difficile pour les Français avec six éliminations, notamment celles de Benoît Paire, de Pierre-Hugues Herbert et d'Alizé Cornet. Débuts réussis en revanche pour le Suisse Roger Federer et le Russe Daniil Medvedev. La sensation de la soirée, c'est l'annonce du retrait de la Japonaise Naomi Osaka, numéro 2 mondiale, elle a décidé de quitter le tournoi, engagée dans un bras de fer avec les organisateurs car elle refusait de participer aux conférences de presse. Sur le court actuellement le Français Jo-Wilfried Tsonga, il est opposé au Japonais Yoshihito Nishioka. On retrouve en direct de Roland-Garros Eric Mamruth, Eric.
(Transcription manquante)
RA : Eric Mamruth en direct de Roland-Garros Au programme demain, les débuts de Rafael Nadal et Novak Djokovic.
C'est la fin du Journal en français facile.