ROUSSEAU - Le dĂ©sir đ (3)
dans l'autre ce que nous voudrions que
l'autre soit et ce faisant nous
augmentons notre désir en réalité ce
n'est pas l'autre qui fait naĂźtre le
désir en nous c'est nous qui utilisons
l'autre comme moyen d'alimenter notre
désir mais l'autre n'est qu'un support
de notre désir imaginaire l'autre n'est
qu'une occasion que nous trouvons pour
projeter sur lui ce que nous voulons
c'est ça le propre du désir la
projection de soi dans l'autre on désire
pas l'autre on désire soit dans l'autre
donc voyez il ya vraiment cette idée que
tout désir et la construction d'une
illusion et rousseau ne le dénonce
absolument pas au contraire ils ne le
critiquent pas parce que pour lui ça
participe du processus d'embellissement
ce processus d'embellissement par lequel
on va amplifier les qualités de l'autre
on va parfois mĂȘme les inventer parce
que ça va rendre notre désir plus
agréable ça va rendre nos pensées plus
douce et donc ça va faire de notre
expérience du désir
une expérience du bonheur
en embellissant l'objet de notre désir
ont fait de notre désir
un bonheur c'est ça l'idée de rousseau
le désir nous conduit au bonheur parce
qu'Ă travers le processus d'imagination
nous attribuons Ă la chose ou Ă la
personne des qualités qu'elle n'a pas
nous la transfigure ont selon notre
idéal et ainsi nous sommes heureux nous
pouvons la contempler ces s'accrocher
le désir la contemplation la
contemplation de l'ĂȘtre idĂ©al par le
désir nous idéalise ont ils encore vous
allez trouver que j'insiste mais
l'étymologie d'idéaliser idéal s'est
transformé en idées idéalisé quelqu'un
c'est lui Îter sa réalité c'est le
transformer en idées c'est le
transformer en abstraction pure celle
anéantir commettre réel quand on désire
l'autre en réalité on ne s'intéresse pas
Ă l'autre parce que si on s'intĂ©resse Ă
l'autre on s'intéresserait à ces défauts
on les prendrait en compte
on chercherait pas à se créer un voile
d'illusions entre nous et cette personne
on ne projetterait pas sur elle ce que
nous voudrions qu'elle soit on
chercherait Ă savoir ce qu'elle est on
cherchera savoir ce qu'elle est mais du
coup ben on la trouverait beaucoup moins
belle on la trouverait beaucoup moins
idéales beaucoup moins conformes au
modĂšle qui nous plaĂźt nous projetons sur
l'autre un modÚle et si on s'aperçoit
que l'autre ne correspond pas Ă ce
modÚle sans s'aperçoit que l'autre ne
répond pas aux attentes que l'on sait
soi mĂȘme construite par l'imagination
on va alors éprouver de la déception on
va considérer que l'autre a cessé de
répondre à nos attentes
mais est-ce que c'est l'autre qui a
cessé de répondre à nos attentes
ou est-ce que c'est nous mĂȘmes qui avons
construit des attentes que nous n'avions
pas Ă construire c'est nous mĂȘmes qui
nous faisons des films c'est nous-mĂȘmes
qui écrivons l'histoire de notre désir
l'autre n'en est que le support
d'inspiration
c'est vraiment trĂšs important de
comprendre cette idée maßtresse de la
conception du désir chez rousseau qui
est que le dĂ©sir c'est notre tendance Ă
plaquer sur l'objet et en philosophie
lorsqu'on parle d'objets on parle aussi
bien de choses que de personnes a plaqué
sur l'objet des propriétés qui ne sont
pas ses propriétés à elle mais les
nĂŽtres celles que nous souhaiterions
trouver en elle est donc en soi Ă©crit
tout ce prestige disparaĂźt devant
l'objet lui-mĂȘme il veut dire par lĂ que
lorsque nous sommes confrontés à la
réalité
et bien c'est Ă ce moment lĂ que le
désir cesse et lorsque le désir cesse le
bonheur s'Ă©vanouit parce que nous ne
trouvons plus dans l'objet ce qui nous a
fait l'idéalisé et ce qui nous a fait
l'idéalisé c'est précisément le fait que
nous ne le connaissions pas que nous ne
le connaissions pas vraiment le désir
c'est le nuage d'illusions que nous
formons Ă partir d'un objet qui nous
inspire autrement dit le désirent se
nourrit du vide le désirent se nourrit
de l'ignorance c'est parce qu'on ignore
ce qu'est la chose que l'on va combler
cette ignorance par l'imagination et
qu'on va naturellement combler ce vide
par de la beauté et de l'idéal le désir
c'est l'ex
/ de notre besoin d'idéal
et c'est pour ça que rousseau se refuse
à condamner le désirent
parce qu'il n'ya pas Ă condamner la
tendance des ĂȘtres humains Ă vouloir
contempler le beau
la beauté qui fait le sens de la vie
c'est la beauté qui fait la valeur de la
vie malheur Ă qui n'a plus rien Ă
désirer
malheur Ă qui ne cherche plus le beau
malheur à qui renonce à l'idéal
malheur à qui se satisfait de la réalité
rousseau dans ses textes emprunte
parfois des accents romantiques
c'est quelqu'un qui valorise énormément
la recherche de l'absolu le goût de
l'infini le dépassement permanent de ce
qui est
c'est quelqu'un pour qui l'ĂȘtre humain
possÚde une qualité qui le distingue des
autres ĂȘtres de la nature
cette qualité c'est l'imagination
l'imagination dont s'abreuvent le désir
le désir qui lui fait accéder à l'idéal
est donc finalement tel est le paradoxe
que formulent rousseau Ă la fin de son
texte en disant que le pays des chimĂšres
et en ce monde le seul digne d'ĂȘtre
habité le pays des chimÚres c'est
l'imagination c'est le pays des
illusions c'est celui oĂč l'impossible Ă
sa place dans le pays des chimĂšres on
n'exclut pas l'impossible on n'exclut
pas l'idĂ©al au contraire on s'assoit Ă
sa table et on n'en partagent les fruits
le pays
en ce monde le seul digne d'ĂȘtre habitĂ©
et elle est le néant des choses humaines
encore l'ĂȘtre existants par lui-mĂȘme il
n'y a rien de beau que ce qui n'est pas
tel est le paradoxe de l'existence qu'en
dehors de lettres que nous nous
efforçons de rejoindre en dehors de cet
absolu qui nous traverse et qui nous
dépasse il n'y a finalement rien de plus
beau que ce qui n'existe que dans notre
imagination
rien de plus beau que ce que nous créons
par notre imagination que ce que nous
créons par notre désir
notre désir est en notre effort pour
rejoindre le bo la force qui nous
conduit vers l'absolu la force qui nous
conduit vers l'idéal
la seule chose
soit aussi belle que l'ĂȘtre c'est le no
naĂźtre c'est ce que nous faisons ĂȘtre
c'est ce qui n'a pas besoin d'exister
pour ĂȘtre je vous remercie
[Musique]