RFI Le journal en français facile 16 février 2023
À l'écoute de RFI en direct de Paris. Nous sommes le jeudi 16 février, il est 17 h, 16 h temps universel.
...
...
Adrien Delgrange.
Bonjour, bonjour à toutes et à tous et soyez les bienvenus. Aujourd'hui, ce journal est présenté en compagnie de Mouna El Banna. Bonjour Mouna.
Bonjour Adrien, Bonjour à tous ! Au sommaire de cette édition, Adrien.
En France, tout d'abord, c'est une journée de grève et de mobilisation. Des centaines de milliers de personnes manifestent avec des cortèges plus clairsemés, moins de monde dans les rues que samedi dernier. Nous sommes en direct de la manifestation parisienne dans un instant.
À la Une aussi, de nouvelles révélations, révélations concernant cette enquête journalistique appelée « Story Killer ». Une enquête qui nous emmène au Burkina Faso.
Et puis enfin, nous parlerons de cinéma avec l'ouverture ce soir en Allemagne du célèbre festival la Berlinale, où l'Ukraine est à l'honneur de cette 73ᵉ édition.
Voilà pour les titres, soyez les bienvenus !
À chaque jour ses révélations. Un collectif d'une vingtaine de médias à travers le monde, baptisé « Forbidden Stories », diffuse chaque jour le fruit d'une enquête.
Enquête sur des opérations d'influence de l'opinion publique, le tout en manipulant de l'information. Et c'est une société israélienne qui propose ses services. Sébastien Nemeth aujourd'hui, nous apprenons qu'une campagne contre le CICR, le Comité international de la Croix Rouge, aurait été montée de toutes pièces au Burkina Faso.
La campagne aurait débuté en août 2020 avec un article publié dans le magazine français « Valeurs Actuelles ». Le texte parle des négociations entre le CICR et des groupes terroristes pour que les humanitaires puissent aider des populations vivant sur le territoire contrôlé par les islamistes. Et l'article se demande si, en fait, le CICR n'est pas un soutien du terrorisme au Burkina Faso, un soutien involontaire. Sauf que ce genre de négociation existe depuis très longtemps. Beaucoup d'acteurs humanitaires en font avec les mouvements armés pour atteindre les communautés ayant besoin d'aide. Or, cette information aurait été déformée, manipulée et diffusée largement au Burkina et dans le monde pour donner une mauvaise image du CICR.
Sébastien, cette campagne aurait été organisée parce que l'organisation aurait un peu trop critiqué le comportement de l'armée burkinabé.
Oui, elle aurait dénoncé sa brutalité et ça aurait déplu à certains. Là, l'enquête pointe le pouvoir burkinabé de l'époque. L'entourage du président Roch Marc Christian Kaboré pourrait avoir joué un rôle en collaboration avec une société israélienne appelée « Percepto ». Les enquêteurs ont rencontré les responsables de l'entreprise. Ils auraient décrit cette opération burkinabé comme un cas d'école, c'est-à-dire un exemple parfait de ce que la société est capable de faire. Percepto aurait utilisé de faux comptes Twitter, Facebook, WhatsApp pour diffuser de fausses informations. Elle aurait aussi créé de faux profils sur Internet pour diffuser sa campagne. Des profils de gens qui n'existent pas, mais qui étaient en fait contrôlés par des employés de Percepto.
Merci Sébastien. Sébastien Nemeth dans le Journal en français facile.
Nous connaissons désormais les noms des deux personnes qui vont diriger la commission chargée de travailler sur l'action de la France au Cameroun pendant la colonisation et après l'indépendance du pays.
Et selon nos informations, Mouna, cette commission sera dirigée par l'historienne Karine Ramondy pour le volet recherche et le chanteur Blick Bassi pour un volet artistique. La création de cette commission avait été annoncée lors de la visite d'Emmanuel Macron à Yaoundé. C'était en juillet dernier. Le président français avait alors pris l'engagement que les archives françaises seraient ouvertes en totalité aux groupes d'historiens.
...
...
En France, cinquième journée de grève et de manifestation contre la réforme des retraites un peu partout dans le pays.
Des rassemblements par exemple à Montpellier, à Toulouse, au Havre, à Strasbourg, à Marseille. À chaque fois, les manifestants sont moins nombreux que la semaine dernière, sauf peut-être à Albi, où les dirigeants des huit principaux syndicats se sont donnés rendez-vous pour manifester dans cette ville du sud de la France, symbole, selon eux de cette France des villes moyennes très mobilisées contre la réforme des retraites. Et pendant ce temps-là, à la capitale, Paris, le cortège, parti de la Place de la Bastille, avance à l'heure actuelle vers la Place d'Italie. Ablaa Jounaïdi, vous êtes sur place pour RFI en termes de fréquentation Ablaa nous sommes loin de la mobilisation de samedi dernier.
Oui, nous sommes environ à 200 000 manifestants en moins que la mobilisation record de samedi dernier, selon les chiffres de le syndicat CGT. Ça s'est vu dans le cortège. Il était plus épars, plus éclaté. Nombreux sont les Français qui sont en vacances aujourd'hui ou qui n'ont tout simplement pas les moyens de chômer pour être présents à cette manifestation. Mais tous les manifestants que j'ai interrogés disent leur détermination à voir le gouvernement reculer sur cette réforme qui concentre le mécontentement. Parmi les slogans visibles ici « Macron, ta réforme, c'est non » ou encore « la rue ne passera pas en retraite ». Une manière de dire que la pression sera maintenue sur le gouvernement, mais aussi sur les élus qui débattent en ce moment de son contenu au Parlement. Même s'ils sont moins nombreux à battre le pavé, plusieurs manifestants estiment qu'il est essentiel de passer le message suivant : les Français sont majoritairement opposés au texte qui repousse de deux ans l'âge légal de la retraite. Ce message a été relayé par les syndicats ces dernières semaines. Des syndicats qui se préparent à une mobilisation de long court jusqu'à mars, avec en ligne de mire la journée du 7 mars et un appel général à la grève et aux manifestations dans toute la France.
Ablaa Jounaïdi dans la manifestation parisienne contre la réforme des retraites, ailleurs en France, on retiendra qu'en Bretagne, à Rennes, des manifestants ont bloqué les trains. Pour cela, ils se sont installés sur les voies ferrées. La SNCF a dû suspendre une bonne partie de la journée le trafic ferroviaire. RFI à Paris. Il est 17 h 07.
Venons en Adrien aux conséquences des tremblements de terre en Turquie et en Syrie.
Dix jours après les séismes, l'ONU lance un appel international pour récolter de l'argent, à savoir 1 milliard de dollars pour la Turquie. Un appel de 400 millions de dollars avait déjà été lancé pour la Syrie. Dix jours après ces catastrophes, les recherches de survivants touchent à leur fin et laissent maintenant la place aux pelleteuses qui commencent à déblayer, à enlever les gravats des milliers d'immeubles effondrés. Le reportage à Antioche de nos envoyés spéciaux Jad El Khoury, Pierre Olivier.
Partout dans la ville, les mêmes bruits sourds. C'est désormais au tour des bulldozers d'entrer en action. L'arrivée de ces engins signe aussi l'arrêt des recherches des survivants.
« J'ai perdu mon oncle, ma belle-mère et mon beau-père. Les sauveteurs ont utilisé toute la technologie possible. Alors s'ils disent que maintenant il faut déblayer, c'est vrai. Ceux qui ont survécu, ont survécu. Ceux qui sont morts sont déjà morts. »
Plusieurs proches de Souleyman Ayden sont encore sous les décombres. Pourtant, ils approuvent ces opérations de déblayage.
...
« Il y a une limite au-delà de laquelle l'être humain ne peut plus survivre sous les décombres. C'est comme ça. Maintenant, trouver des survivants relève du miracle. Les corps se décomposent et ça se sent ici. Alors il faut bien commencer à nettoyer, pour les maladies aussi, car si une épidémie se déclare, on ne pourra pas l'arrêter. »
...
Incrédule, ces habitants regardent leur vie d'avant, engloutie par les tractopelles. Mais Moustapha Cachik veut aussi penser à l'avenir.
« Les maisons dans lesquelles on est sûr qu'il n'y a personne commencent à être nettoyées. Et puis, il va bien falloir reconstruire des logements pour les habitants. C'est la raison pour laquelle le déblayage doit commencer et la ville doit être rebâtie. Et avec l'aide de Dieu, nous allons entamer pas à pas la reconstruction. »
Même avec ces milliers d'excavatrices et engins de chantier en tout genre. La reconstruction s'annonce plus que longue et difficile. Jad El Khoury, Pierre Olivier, Antioche, RFI.
Et puis enfin, quand un célèbre festival de cinéma soutient l'Ukraine.
En Allemagne, la Berlinale commence ce soir par une intervention vidéo du président Volodymyr Zelensky. « Le festival est aux côtés de la population qui souffre » assure le directeur du festival. L'un des temps forts de la semaine cinématographique sera la présentation par Sean Penn, acteur et réalisateur américain de son documentaire intitulé « Superpower » documentaire tourné au plus près de Volodymyr Zelensky. Ainsi se referme ce journal. Merci à tous de l'avoir écouté.