RFI Le journal en français facile 20 mars 2023
Bonjour à toutes et à tous. Radio France Internationale, il est 16 h à Niamey, 17 h à Paris, l'heure de votre Journal en français facile.
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Adrien Delgrange. Accompagné de Stéphane Duguet bonjour.
Bonjour Adrien. Bonjour à tous!
Nous sommes le lundi 20 mars.
Et à la une de cette édition Adrien : deux otages libérés.
Le Français Olivier Dubois et l'Américain Jeffery Woodke libres de leurs mouvements. Ils sont à l'heure actuelle au Niger. Ils sont arrivés ce matin à l'aéroport de Niamey. La suite? C'est David Baché qui nous la raconte dans un instant.
À la une également, le gouvernement français face à la défiance des élus d'opposition. Pression politique cet après-midi à l'Assemblée nationale avec le dépôt de deux motions de censure pour tenter de faire tomber le gouvernement d'Elisabeth Borne.
À la une aussi, Xi Jinping à Moscou. Visite officielle du président chinois en Russie.
Et puis enfin de l'argent pour la Turquie et la Syrie, dévastées par un tremblement de terre il y a un mois et demi. C'est l'objet d'une réunion aujourd'hui à Bruxelles.
Voilà pour les titres, soyez les bienvenus.
Adrien, on commence par cette bonne nouvelle : Olivier Dubois est libre.
Le journaliste français était détenu précisément depuis 711 jours. Il était otage d' Al-Qaïda au Maghreb islamique après avoir été enlevé dans le nord du Mali. Et c'est grâce aux autorités nigériennes que le journaliste français est aujourd'hui libre de ses mouvements. Il est arrivé ce matin à Niamey, capitale du Niger, où il a d'ailleurs prononcé ses premières paroles publiques d'homme libre. David Baché bonjour.
Bonjour Adrien, bonjour à tous.
C'est un soulagement immense aujourd'hui pour tous ses proches.
Un soulagement et une joie immense, bien évidemment. Les membres de la famille avec qui j'ai déjà pu parler en étaient encore tout tremblants. Ils osaient à peine y croire. Il faut dire qu'ils ont vu les images de leur fils, de leur frère à son arrivée à Niamey. Mais ce n'est que demain matin qu'ils retrouveront vraiment Olivier lorsqu'il arrivera à Paris, car ses proches n'ont appris sa libération il n'y a que quelques heures, peu avant l'annonce officielle. Ils n'étaient donc pas à Niamey pour l'accueillir, à part certains amis d'Olivier qui sont installés au Niger. Tous guettaient, tous espéraient la bonne nouvelle. Près de deux années de détention, ce n'est pas une petite attente. Au passage, cette attente a été encore plus longue pour l'otage américain Jeffery Woodke libéré en même temps qu'Olivier Dubois et qui est resté captif pendant six ans et demi.
Jeffery Woodke vous le disiez, David Baché, ce travailleur humanitaire américain âgé de 61 ans aujourd'hui, avait lui, été enlevé dans le nord du Niger en octobre 2016.
Oui, et donc lui et Olivier Dubois ont été libérés en même temps. On ignore s'ils étaient détenus au même endroit, ensemble, mais ils étaient donc tous deux otages du JNIM, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, lié à Al-Qaïda. Alors, comment leur libération a-t-elle été négociée ? Par quel intermédiaire ? Avec quelles contreparties ? En échange de quoi ? Y a-t-il eu rançon ou bien échange avec des prisonniers ? Il est évidemment trop tôt pour avoir toutes ces réponses. On comprend en tout cas que le Niger a joué un rôle. Mais pour le moment, l'heure est aux réjouissances. Olivier Dubois va retrouver demain matin ses parents, sa compagne, ses deux enfants. Bon retour à lui.
Merci David. David Baché dans ce Journal en français facile.
Et suite à l'annonce de la libération d'Olivier Dubois, les réactions sont nombreuses.
L'Association Reporters sans frontières, RSF, par exemple, parle également d'un immense soulagement. La rédaction du quotidien français Libération - c'est là qu'il travaillait de temps à autre Olivier Dubois - fait part de sa joie immense. Le président de la République française, Emmanuel Macron, exprime sa grande reconnaissance au Niger, où Olivier Dubois a atterri ce matin et sur l'antenne de Radio France Internationale, le député français de la Martinique, d'où est originaire Olivier Dubois, s'est lui aussi exprimé.
« C'est un soulagement, vraiment. C'est un soulagement de savoir qu' Olivier Dubois est sain et sauf, libéré et qu'il reviendra dans sa famille, l'État a fait son travail et aujourd'hui, je ne peux être que satisfait de savoir que Olivier reviendra parmi les siens et que le travail qui a été fait par les journalistes, par l'association qui a été montée pour l'occasion, par les Martiniquaises et les Martiniquais aussi, qui se sont qui se sont associés à cela, et bien ça a porté ses fruits. »
Jiovanny William député de la Martinique, au micro de Magali Homo. La libération du journaliste français Olivier Dubois. Nous en reparlerons toute la soirée, notamment sur Radio France Internationale.
Dans l'actualité française. Adrien, les députés examinent en ce moment même à l'Assemblée les deux motions de censure.
Deux votes dans le but de renverser le gouvernement d'Elisabeth Borne, dans le but aussi de faire perdre Emmanuel Macron après le passage en force la semaine dernière sur la réforme des retraites, en utilisant l'article 49.3 de la Constitution. Sauf énorme surprise, aucune de ces deux motions, l'une déposée par le Rassemblement national et l'autre déposée par un groupe centriste, ne sera adoptée aujourd'hui. Malgré la volonté de quelques députés Les Républicains de censurer le gouvernement contre l'avis de la direction de leur parti, à l'instar du député LR du Pas de Calais. Pierre-Henri Dumont assume son choix : il votera la motion de censure.
« J'assume l'entièreté des conséquences de mon choix. Je fais mon choix, non pas par rapport à ce que pourraient potentiellement penser untel ou untel au sein du groupe, mais par rapport à ce que je pense être le plus juste pour mes concitoyens, pour les habitants de ma circonscription, pour les Françaises et les Français qui ne comprennent pas cette réforme des retraites. On ne peut pas faire une réforme des retraites qui touche à la vie de dizaines de millions de Français contre l'avis du Parlement. Parce qu'il y avait une majorité de votes contre qui était prévue jeudi. Contre l'avis des organisations syndicales unanimes et contre l'avis très très majoritaire des millions et des millions de Français concernés. Il faut remettre de la clarté. Il faut remettre du consensus. Et une fois de plus, c'est la capacité à réformer, à gouverner ces quatre prochaines années qui est ici en jeu. La France a besoin de réformes et pour ces réformes, c'est commencer par retirer ce projet de loi, remettre un projet de loi beaucoup plus acceptable par tous. »
Le député LR du Pas de Calais Pierre-Henri Dumont. Propos recueillis par Pierrick Bonno. La grève contre la réforme des retraites se durcit, notamment dans les raffineries, ceux qui fabriquent le carburant. En France, de nombreuses stations service sont à sec pour la première fois depuis le début du conflit.
L'actualité du jour, c'est aussi la Chine et la Russie main dans la main.
Le président chinois est arrivé à Moscou. Xi Jinping, accueilli par le président russe Vladimir Poutine. C'est une visite d'État de trois jours. Parmi les différents sujets que vont évoquer les deux hommes. La guerre en Ukraine.
Donner de l'argent à la Turquie et à la Syrie. C'est l'enjeu d'une réunion internationale aujourd'hui à Bruxelles.
De l'argent, pour venir en aide à la Turquie et à la Syrie dévastées par des tremblements de terre le 6 février dernier. Alors de l'aide, certes, mais l'important est aussi de contrôler, de vérifier que cet argent servira bien aux personnes qui en ont besoin. C'est ce que pense Loubna Kanawati. Elle dirige une ONG à Idlib, située dans le nord de la Syrie.
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« Utiliser l'aide humanitaire comme une arme est une pratique à laquelle toutes les parties se livrent. Par exemple, nous savons que dans plusieurs secteurs sous contrôle de la Turquie comme à Afrin, des rebelles pro turcs de l'armée nationale syrienne ont posé sur des photos en train de livrer de l'aide, mais qu'ensuite ils l'ont détournée. Il y a beaucoup d'exemples où l'aide est politisée, utilisée comme une arme. Avant, il y avait des institutions internationales en Turquie, comme OCHA, qui coordonnait l'entrée de l'aide humanitaire en Syrie. Je sais que ce mécanisme ne s'applique pas aux situations de crise comme maintenant. Je pense qu'un mécanisme similaire a déjà été créé dans des situations de catastrophes naturelles et qu'on peut s'appuyer sur ce qui a été fait ailleurs pour contrôler ou au moins pour surveiller cette aide afin qu'elle ne soit pas politisée. Car il ne s'agit pas seulement de qui veut obtenir quoi, mais nous devons contrôler tout ça. Nous avons besoin d'un mécanisme de contrôle et d'un mécanisme flexible. »
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La militante syrienne Loubna Kanawati au téléphone avec Guilhem Delteil.
Et pour terminer cette édition, Adrien le journal en français facile participe à l'opération Dis-moi dix mots.
À l'occasion de la Semaine de la langue française et de la francophonie qui commence aujourd'hui. Des mots choisis, des mots qui illustrent la richesse de la perception du temps qui passe, dit le Ministère de la Culture, avec différentes déclinaisons. Tous les jours à retrouver dans le journal en français facile et sur notre site internet francaisfacile.rfi.fr