Journal en français facile 04/11/2022
Adrien Delgrange : À l'écoute de RFI en direct de Paris, il est 17h, 16h temps universel, l'heure du Journal en français facile. Avec Anne Mignard, bonsoir Anne.
Anne Mignard : Bonsoir Adrien, bonsoir à tous.
AD : Nous sommes le vendredi 4 novembre.
AM : Et au sommaire de cette édition…
AD : En France, sanction maximale, la plus forte, pour le député d'extrême-droite qui a tenu hier des propos racistes à l'Assemblée nationale.
AM : Se faire renvoyer, virer, apprendre son licenciement par mail..., c'est ce qui doit arriver à environ 7 500 salariés de Twitter. C'est la manière de faire d'Elon Musk, le nouveau propriétaire du réseau social.
AD : Et nous serons pour cela à Washington. Dans ce journal également, nous suivrons le déplacement du chancelier allemand Olaf Scholz en Chine.
AM : Et puis nous passerons par le tournoi de tennis de Paris-Bercy, quart de finale, Éric Mamruth nous attend dans les tribunes du stade.
AD : Voilà pour les titres. Soyez les bienvenus.
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AM : Son insulte proférée hier à l'Assemblée nationale a fait grand bruit. Aujourd'hui, il est sanctionné !
AD : « Qu'ils repartent en Afrique » a hurlé hier Grégoire de Fournas au sein de l'hémicycle. Valérie Gas bonjour.
Valérie Gas : Bonjour Adrien.
AD : Il y a quelques instants, l'Assemblée nationale, Valérie, décide de sanctionner, de punir, de manière la plus dure, le député Rassemblement Nationale qui a tenu ces propos.
Oui, la sanction est tombée, c'est la censure avec exclusion temporaire qui été proposée et votée par les députés dans l'hémicycle. En clair, cela veut dire que Grégoire de Fournas va être privé de son indemnité parlementaire pendant deux mois avec interdiction de se rendre à l'Assemblée nationale pendant 15 jours. C'est seulement la deuxième fois qu'une telle sanction est prononcée depuis 1958, a rappelé Yael Braun Pivet la présidente de l'Assemblée nationale. Cette décision a été prise à l'unanimité des membres du bureau de l'Assemblée nationale, à l'exception bien sûr des membres du Rassemblement national qui pouvaient voter. Nupes et majorité étaient d'accord sur cette sanction qu'ils réclamaient depuis hier. Les Républicains ont rejoint cette position, mais les délibérations ont été très longues, ce qui indique qu'il y a eu débat. Marine Le Pen était présente lors de la réunion du bureau de l'Assemblée, elle a dénoncé en sortant une procédure qui fait juger un député par ses adversaires politiques pour ses idées politiques. Le Rassemblement National est resté solidaire du député Fournas mais cette affaire met à mal la stratégie de dédiabolisation du parti engagée depuis plusieurs années.
AD : Merci Valérie. Valérie Gas dans le Journal en français facile.
AM : Il est midi passé de 3 minutes à Washington. C'est l'heure à laquelle des centaines, voire des milliers d'employés du réseau social Twitter doivent recevoir leur lettre ou plutôt leur mail de licenciement, Adrien.
AD : C'est le grand ménage, Anne, chez Twitter. Une semaine après l'acquisition par Elon Musk du réseau social au petit oiseau bleu. Nous retrouvons en direct des États-Unis, Guillaume Naudin. Bonjour Guillaume.
Guillaume Naudin : Bonjour Adrien, bonjour à toutes et à tous.
AD : Les licenciements chez Twitter commencent en ce moment.
Oui, il n'y a personne dans les locaux de Twitter à San Francisco, sur la côte ouest des États-Unis, où il est 9h en ce vendredi matin. Les employés ont été priés de rester chez eux, dans l'attente du couperet, de la décision. Les 7500 salariés du réseau ont été informés par un courrier électronique que le difficile processus de réduction des effectifs commence aujourd'hui. Le message précise que c'est nécessaire pour assurer le succès de la marche en avant de l'entreprise. Les premiers messages commencent donc à arriver en ce moment, maintenant. Ceux qui resteront recevront ces messages sur leur adresse interne, les autres sur leur adresse personnelle. Le message ne précise pas combien de personnes vont perdre leur emploi. Le Washington Post, le grand quotidien de Washington, avait annoncé 75% de licenciements il y a plusieurs jours. Finalement, il se dit que la moitié des employés seront remerciés. Tous les métiers sont concernés : les ingénieurs, les spécialistes de la sécurité en ligne, les vendeurs et les juristes. Le nouveau patron entend faire revenir physiquement au bureau ceux qu'il aura choisi de garder. Ce n'est pas très surprenant, il y a quelques mois, Elon Musk avait fait savoir aux employés de sa société de construction de voitures électriques Tesla que le télétravail, c'était terminé.
AD : Guillaume Naudin en direct de Washington pour RFI. Merci Guillaume.
AM : Et puis Adrien, maintenant, le chancelier allemand, il est en Chine actuellement.
AD : Olaf Scholz rencontre Xi Jinping, le président chinois. Le dirigeant allemand espère « davantage » de coopération avec la Chine, notamment sur le plan économique. Ce déplacement de quelques heures est le premier d'un dirigeant de l'Union européenne en Chine depuis le début de la pandémie de Covid, c'était il y a près de trois ans. C'est un déplacement très observé. Analyse Stéphanie Balme, elle est sinologue et chercheur à Sciences Po Paris.
« Le chancelier allemand, il fait face à une pression interne de la part des industriels allemands, qui est de commercer davantage avec la Chine, que la géopolitique mondiale signifierait qu'il faut au contraire qu'il altère ce niveau de dépendance. Il a peu d'expérience en termes de relations internationales et encore moins avec la Chine, qu'il gère ses relations avec la Chine aujourd'hui comme un homme d'affaires. Et il a promis par ailleurs une politique vis-à-vis de la Chine en 2023. Et donc elle est en train de véritablement établir sa stratégie en disant à la Chine, voilà, vous êtes un compétiteur, un rival et en même temps, on va travailler avec vous dans le cadre européen, mais nous avons une dépendance dont il faut qu'on s'occupe. »
AD : Olaf Sholz et Xi Jingping qui ont également parlé de la guerre en Ukraine. La Chine et l'Allemagne s'opposent à l'utilisation de l'arme nucléaire par la Russie. RFI à Paris, 17h06.
AM : La France condamnée par la Cour européenne des droits de l'Homme.
AD : La France condamnée pour ne pas avoir protégé une enfant placée dans une famille d'accueil. Placée à l'âge de 5 ans dans une famille d'accueil membre des Témoins de Jéhovah, cette jeune fille a subi des viols et des agressions sexuelles pendant 13 ans. Éric Chaurin bonjour.
Éric Chaurin : Bonjour.
AD : La CEDH, la Cour européenne des droits de l'Homme, pointe la très lourde responsabilité de l'Aide sociale à l'enfance qui ne l'a jamais protégée.
« C'est l'aboutissement du combat de toute une vie » a réagi France, c'est son prénom, à l'annonce de la décision de la Cour européenne des droits de l'Homme hier. Pendant 13 ans, de 1976 à 1988, elle a été victime de viols et d'agressions sexuelles par le père de la famille d'accueil dans laquelle elle avait été placée par l'Aide sociale à l'enfance alors qu'elle n'avait que 5 ans. Et c'est la France, le pays, qui a été condamné à lui verser 55 000 euros pour le préjudice moral subi. Une somme particulièrement élevée au regard des jugements précédents de la CEDH. Dans un arrêt très détaillé, la Cour pointe les défaillances des autorités françaises en matière de protection des enfants mineurs qui lui sont confiés. Seulement 6 visites ont été effectuées dans la famille d'accueil pendant les 13 ans que la victime y a passés. Aucun élément n'atteste qu'il y a eu des entretiens individuels avec elle ou un quelconque suivi auprès des établissements scolaires qu'elle a fréquentés. Ce que prévoit pourtant la loi. Son placement lui-même, dans une famille appartenant aux Témoins de Jéhovah, alors qu'elle était de confession musulmane, révèle, selon la CEDH, l'étendue des manquements de l'Aide sociale à l'enfance. La Cour considère enfin que le « droit au recours effectif » de France, une fois devenue adulte, n'a pas été respecté par les juridictions françaises. Celles-ci se sont le plus souvent réfugiées derrière les délais écoulés depuis la commission des faits, ce qu'on appelle la prescription, pour ne pas se pencher sur le fond et rejeter tous ses recours.
AD : Éric Chaurin.
AM : On parle sport maintenant Adrien, et tennis avec les quarts de finale aujourd'hui du master 1000 de Paris-Bercy.
AD : Eric Mamruth bonjour.
Eric Mamruth : Bonjour.
AD : Avec un premier qualifié. Vous suivez ce tournoi de Paris-Bercy. Le premier qualifié pour le dernier carré, autrement dit les demi-finales, à savoir le Canadien Felix Auger Alliassime.
6-1 6-4 en faveur du joueur québécois de 22 ans, qui a dominé assez facilement l'Américain d'origine Sierra-Leonaise Frances Tiafoe. Le 21ᵉ joueur mondial qui a mal débuté son match, qui a retrouvé son tennis en fin de rencontre, mais c'était bien trop tard puisque Félix Auger-Aliassime est en grande forme en ce moment. Il a remporté trois tournois récemment, il enchaîne avec une 16ᵉ victoire d'affilée. Il affrontera demain en demi-finale le vainqueur du match qui est en cours entre Carlos Alcaraz, le numéro un mondial espagnol, et Holger Rune, le Danois, qui a remporté la première manche 6 jeux à 3.
AD : Éric Mamruth pour nous faire vivre ce tournoi en direct sur RFI. Merci à vous de nous avoir écoutés