Journal en français facile 19/10/2022
Anne Corpet : RFI, il est 22h00 à Paris, 20h00 en temps universel. Bienvenue dans le Journal en français facile présenté ce soir avec Zépyirin Kouadio, bonsoir Zépyirin.
Zépyirin Kouadio : Bonsoir Anne, bonsoir à toute et à tous.
AC : Le président russe se trouve désormais dans une « situation incroyablement difficile », c'est ce qu'a dit son homologue américain. Joe Biden réagissait à l'instauration de la loi martiale décidée par Vladimir Poutine dans les quatre régions annexées d'Ukraine.
ZK : Et puis des dissensions entre Berlin et Paris entraine le report du sommet franco-allemand prévu la semaine prochaine. « Il y a toute une série de sujets sur lesquels nous ne sommes pas encore arrivés à une position commune » a expliqué Berlin.
AC : En France, le gouvernement passe en force pour imposer la première partie de sa loi de finances. Faute de majorité suffisante, la Première ministre a utilisé l'article 49.3 qui permet d'éviter un vote des députés.
ZK : Il faut faire du sport pour rester en bonne santé, et l'Organisation mondiale de la santé s'inquiète du manque d'activité des adolescents. Selon l'OMS, 80% d'entre eux ne se dépensent pas assez. Et ce n'est pas notre cas, Anne.
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ZK : Le président russe Vladimir Poutine se trouve désormais dans une « situation incroyablement difficile ». C'est ce qu'a déclaré ce soir Joe Biden.
AC : Le président américain réagissait à l'instauration de la loi martiale dans les territoires ukrainiens récemment annexés par Moscou. « Il semblerait que le seul outil qui reste à sa disposition est de persécuter les citoyens ukrainiens » a encore commenté Joe Biden. Le président russe a annoncé, ce mercredi, de nouvelles mesures de renforcement de la sécurité dans tous les territoires frontaliers de l'Ukraine à l'ouest de la Russie, ainsi qu'en Crimée. Et le Kremlin a aussi annoncé l'entrée en vigueur de la loi martiale dans ces territoires à partir de jeudi minuit. On écoute un extrait de l'intervention de Vladimir Poutine diffusée à la télévision russe.
« Des complices d'Hitler tentent de créer une organisation clandestine en envoyant des groupes de sabotage sur notre territoire. Ce sont les services spéciaux ukrainiens qui ont organisé l'explosion du pont de Crimée. Nous avons également stoppé des attentats terroristes dans d'autres régions de Russie, y compris dans des endroits où se trouvent des civils. Je voudrais vous rappeler que dans la République populaire de Donetsk, la République populaire de Louhansk, ainsi que dans les régions de Kherson et de Zaporijjia, un régime de loi martiale était déjà en vigueur avant leur rattachement à la Russie. Ce que nous faisons maintenant, c'est que nous formalisons ce régime dans le cadre de la législation russe. Par conséquent, j'ai signé un décret sur l'introduction de la loi martiale dans ces quatre sujets de la Fédération de Russie. Il sera immédiatement envoyé au Conseil de la Fédération pour approbation. »
ZK : Et Moscou a commencé ce mercredi à évacuer la population de Kherson, une ville du sud de l'Ukraine, vers la Russie.
AC : Les Russes disent vouloir protéger la population d'attaques ukrainiennes. Les Ukrainiens dénoncent eux une « déportation » de civils visant à créer la « panique ». Parallèlement, les bombardements russes se sont poursuivis sur l'ensemble du territoire ukrainien, dans le nord, y compris à Kiev, mais aussi dans l'ouest, une zone normalement plus épargnée par les combats.
ZK : Et puis, le prix Sakharov a été décerné ce mercredi au peuple ukrainien.
AC : Ce prix attribué par le Parlement européen récompense chaque année des personnes ou organisations défendant les droits de l'homme et les libertés fondamentales.
ZK : L'Iran riposte aux sanctions imposées par la Grande-Bretagne.
AC : Quelques jours après les mesures punitives imposées par Londres pour sanctionner la répression des manifestations dans la république islamique, Téhéran annonce avoir inscrit sur liste noire seize entités et individus britanniques. Les autorités iraniennes ont par ailleurs confirmé ce mercredi avoir arrêté 14 étrangers au cours des manifestations qui se déroulent dans le pays depuis plus d'un mois.
ZK : Des dissensions entre Paris et Berlin : le conseil des ministres franco-allemand prévu la semaine prochaine a été repoussé.
AC : Le gouvernement allemand a officialisé le report de ce forum de dialogue important entre les deux capitales. Berlin a expliqué que des désaccords persistaient sur plusieurs sujets. Selon la présidence française, il s'agit d'avoir plus de temps pour travailler sur des dossiers comme l'énergie et la défense. Correspondance en Allemagne, Nathalie Versieux.
« Il y a toute une série de sujets sur lesquels nous ne sommes pas encore arrivés à une position commune. » Le porte-parole du gouvernement allemand n'a pas fait mystère de désaccords entre Paris et Berlin, hier. Sur le plan de l'énergie tout d'abord, avec le plan de soutien de 200 milliards d'euros annoncé par Olaf Scholz pour soutenir entreprises et ménages face à l'inflation. Paris y voit un cavalier seul. Les Verts associés au pouvoir à Berlin dénoncent par ailleurs les ratés du programme nucléaire français, tandis que la France s'oppose au projet de gazoduc qui relierait l'Espagne à l'Allemagne cher à Olaf Scholz. Autre terrain de mésentente, la défense alors que Berlin est favorable au projet de bouclier anti-missile à composante israélienne soutenu par 14 pays de l'Union européenne, là où Paris défend son propre projet. Au delà des projets, le courant semble avoir du mal à passer entre la chancellerie et l'Élysée, entre un Olaf Scholz peu communicatif vu de Paris et un président français perçu à Berlin comme dominant et trop pressé. Nathalie Versieux, Berlin, RFI.
ZK : En France, le gouvernement a décidé de passer en force pour imposer la première partie de sa loi de finance.
AC : Faute de majorité suffisante à l'Assemblée, la Première ministre a utilisé le 49.3. Cet article permet de faire adopter un texte sans qu'il soit voté par les élus. Élisabeth Borne a fait le déplacement à la Chambre des députés pour expliquer les raisons de ce recours. Aurélien Devernoix.
Ce choix nous l'avons fait car le dialogue a échoué, a plaidé Élisabeth Borne car les oppositions ont fait obstruction avec leurs milliers d'amendements et le texte n'aurait pas pu être voté dans les délais impartis s'est défendue la Première ministre, sous les quolibets des oppositions justement, absolument pas d'accord avec cette version de l'histoire. La Nupes notamment est venue dénoncer un écran de fumée de la part du gouvernement qui aurait choisi d'utiliser le 49-3 pour s'éviter de parler du fond. Or, ce budget n'est pas à la hauteur des enjeux économiques, sociaux et climatiques affirment les parlementaires de gauche. C'est le budget du gouvernement et pas celui des Français ont-ils ajouté. La Nupes qui a aussitôt déposé une motion de censure contre le gouvernement. Le Rassemblement national va également déposer une motion, mais demain, le temps de peaufiner le texte précise un député RN. Des motions toutefois vouées à l'échec car les oppositions ne se sont pas mises d'accord entre elles. Le gouvernement ne risque donc pas de tomber, mais a choisi de jouer la carte de la sécurité en intégrant dans le texte budgétaire qu'il adoptera une centaine d'amendements votés ces derniers jours dans l'Assemblée dont une partie venue de l'opposition. Un geste présenté comme un choix d'apaisement.
ZK : En France toujours, la grève a été suspendue ce mercredi sur trois sites pétroliers de TotalEnergies bloqués par les salariés.
AC : Le mouvement social a été reconduit sur deux dépôts de carburant ou de raffinage. 20% des stations-service connaissaient encore des difficultés d'approvisionnement en essence ce mercredi.
ZK : 80% des adolescents dans le monde ne font pas assez de sport. Cela inquiète évidemment l'Organisation mondiale de la santé.
AC : Faire de l'exercice c'est particulièrement important quand on est en pleine croissance. Mais tous les âges sont concernés par ce manque d'activité. L'OMS a fait le compte : entre 2020 et 2030, 500 millions de personnes dans le monde vont développer des maladies cardiaques, du diabète, de l'obésité et d'autres maladies juste à cause de leur manque de sport. À Genève, Jérémie Lanche.
Depuis les années 2000, le temps que nous passons à nous dépenser n'a quasiment pas augmenté. En moyenne, environ un quart des hommes n'atteignent pas les minima fixés par l'OMS, et trois femmes sur dix. Et c'est malheureusement logique, dit Juana Willumsen, c'est l'une des auteures du rapport : « Les femmes ont souvent moins d'opportunités pour faire du sport. Ou alors elles vont avoir plus de mal à trouver du temps libre. Et puis, il y a des barrières culturelles. Dans certains pays, c'est mal vu pour une femme de faire une activité physique. » Le constat est encore plus impressionnant chez les ados. L'OMS considère que 80 % d'entre eux ne se bougent pas suffisamment, alors qu'ils auraient besoin d'une heure de sport par jour. Enfin quand on dit sport, ce n'est pas tout à fait vrai. N'importe quelle activité physique peut faire l'affaire : « Ça peut être monter les escaliers, porter les courses, porter des enfants, jouer avec des enfants… Toutes ces activités quotidiennes peuvent nous aider à atteindre l'objectif de 150 minutes d'activité physique hebdomadaire. » 150 minutes hebdomadaire, c'est le minimum pour les adultes. L'idéal, ce serait 5 heures par semaine. Quant au Covid, il a eu des effets contrastés. Il a permis à certains de découvrir ou de redécouvrir le vélo et la marche quand tout était à l'arrêt. Mais il a aussi empêché des clubs de sport de fonctionner et privé des millions d'enfants d'activité physique quand les écoles étaient fermées.
AC : C'est la fin de ce Journal en français facile. Merci de l'avoir écouté. Merci à Fabrice Viollet, un grand sportif, pour la réalisation.