×

Vi använder kakor för att göra LingQ bättre. Genom att besöka sajten, godkänner du vår cookie policy.


image

RFI - Journal en français facile 2017 - 2020, Journal en français facile 27 janvier 2020

Journal en français facile 27 janvier 2020

Joris Zilberman : Vous écoutez RFI, il est 21h à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir ! Soyez les bienvenus dans cette nouvelle édition du Journal en français facile. Pour m'accompagner ce soir, Sylvie Berruet. Bonsoir Sylvie !

Sylvie Berruet : Bonsoir Joris, bonsoir à tous !

JZ : À la Une de ce Journal en français facile, le Coronavirus continue de se propager, en particulier en Chine où la capitale, Pékin, a connu son premier décès. En tout, 81 morts et 2 835 cas de personnes contaminées sur le sol chinois, selon le dernier bilan. Nous irons aussi à Taïwan.

SB : En Syrie, les forces de Bachar el-Assad sont tout près de remporter une nouvelle bataille dans le nord du pays. Nous verrons pourquoi.

JZ : Et puis, nous parlerons de cette journée du souvenir en Pologne, les 75 ans jour pour jour de la libération du camp d'Auschwitz. Nous écouterons le témoigne d'une survivante.

---

SB : On commence avec la situation de l'épidémie de coronavirus. L'Organisation mondiale de la santé a corrigé son évaluation de la menace en dehors de la Chine.

JZ : Évaluation qui passe de « modérée » à « élevée » à l'international. L'OMS reconnaît une « erreur de formulation » dans ses précédents rapports. De son côté, Donald Trump a proposé, aujourd'hui, l'aide des États-Unis à la Chine. Selon le dernier bilan des autorités de Pékin, le virus a fait 81 morts dans le pays, tandis qu'au moins 2 835 personnes ont été contaminées. La capitale chinoise a connu son premier décès en raison du virus aujourd'hui. L'épidémie inquiète aussi, le mot est faible, au-delà des frontières chinoises. Par exemple à Taïwan où, face à de nouveaux cas de personnes contaminées, les autorités ont décidé hier de renforcer leur dispositif pour contrôler l'épidémie. À Taipei, Adrien Simorre.

Dans le hall de l'aéroport international de Taoyuan, le masque est désormais de rigueur. Seuls quatre cas d'infection sont pour l'instant confirmés à Taïwan, mais le nombre de personnes hospitalisées a bondi ces derniers jours, près d'une centaine pour ce seul week-end. De quoi inquiéter Wen, 73 ans, venue chercher des amis à l'aéroport : « Aujourd'hui, c'est le deuxième jour du Nouvel An chinois, normalement les femmes mariées doivent rentrer voir leurs parents à la maison, mais aujourd'hui, la plupart des gens sont restés chez eux. On a tous peur ! » Le gouvernement a annoncé hier la suspension des titres de séjour accordé aux voyageurs chinois. Tous les autres visiteurs en provenance de Hubei seront confinés pendant 14 jours. Une réponse qui rassure Jenny, comme des milliers de Taïwanais, la jeune femme habite en Chine, elle est rentrée à Taïwan pour les fêtes du Nouvel An : « En Chine, je ne fais pas confiance au gouvernement, mais ici à Taïwan, je me sens mieux. On est tenu informé de ce que fait le gouvernement, donc on a moins peur. » Les autorités taïwanaises tablent effectivement sur la transparence, mais cela sera-t-il suffisant ? Madame Huang, médecin au Centre pour le contrôle des maladies, veut y croire : « Cette fois, la Chine a identifié le virus beaucoup plus tôt et cela nous a été très utile. Nous croisons les doigts et espérons que nous avons bien identifié toutes les personnes infectées. » Les doigts croisés, mais il faudra encore que les Taïwanais jouent le jeu. Samedi, un Taïwanais contaminé a été verbalisé, il avait masqué ses symptômes auprès des autorités. Adrien Simorre, Taipei, RFI.

SB : En Syrie, maintenant, le régime de Damas s'apprête à remporter une nouvelle bataille dans le nord du pays.

JZ : Après des mois d'offensives meurtrières, les forces de Bachar el-Assad sont aux portes de Maaret al-Noomane, c'est l'une des places fortes de la révolution syrienne dans la province d'Idleb. Une région contrôlée par des groupes rebelles et des groupes jihadistes. Selon le militant de l'opposition syrienne, Fadi Al Maari, des semaines d'attaques aériennes ont fini par obliger les insurgés à se replier. On l'écoute :

« Les forces du régime de Bachar el-Assad appuyées par l'aviation russe ont mené de violentes campagnes de bombardement ces derniers temps. Le régime a jeté toutes ses forces dans la bataille pour conquérir Maaret al-Noomane. Désormais, cette ville est entièrement encerclée par les troupes de Damas. L'armée syrienne et ses alliés ont également pris le contrôle des grands axes autoroutiers dans la région et grâce à cela ils sont parvenus à prendre en étau les groupes rebelles. Les aviations russe et syrienne appliquent la politique de la terre brûlée. Avions et hélicoptères de combat ont écrasé la région sous un tapis de bombes. Les rebelles ont beau résister, mais clairement ils ne font pas le poids face à la force de frappe russe. Ils mènent des petites tentatives de ripostes, mais sans résultat. » SB : Donald Trump est optimiste sur son plan de paix pour le Proche-Orient. JZ : Il a déclaré aujourd'hui que ce plan a une chance de marcher. Le président américain prévoit de dévoiler son plan de paix demain, mardi, à 17h en temps universel. Il recevait aujourd'hui à Washington, à la Maison Blanche, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu. Mais pas Mahmoud Abbas. Le président de l'autorité palestinienne a refusé de discuter avec Donald Trump de son plan de paix. Les Palestiniens appellent à le boycotter, à ne pas en tenir compte. Mais Donald Trump espère tout de même obtenir, en fin de compte, le soutien des Palestiniens, c'est ce qu'il a déclaré.

SB : Parlons maintenant de la campagne présidentielle aux États-Unis.

JZ : Dans une semaine aura lieu le premier scrutin, le premier vote, de la primaire démocrate. C'est ce vote, cette série de votes dans tous les États-Unis, qui va décider quel sera le candidat du parti démocrate qui sera opposé au républicain Donald Trump. On appelle ça un caucus. Ce premier caucus aura lieu dans l'État de l'Iowa. En général, le vainqueur des caucus de l'Iowa augmente ses chances d'être choisi par le parti démocrate. Mais à sept jours de ce vote, les sondages laissent planer une grande incertitude. À Washington, Anne Corpet.

Dans la pluie de sondages qui tombe sur l'Iowa, Bernie Sanders a pour la première fois pris ce samedi la tête de la course. Selon une enquête commandée par le New York Times, le sénateur du Vermont devance de 7 points Pete Buttiggieg qui occupe la deuxième position au coude-à-coude avec Joe Biden, favori au niveau national. La percée de Bernie Sanders s'est faite au détriment d'Elisabeth Warren, autre candidate de la gauche du parti, qui vient pourtant de recevoir un soutien important, celui du journal le plus lu de l'État. Mais les sondages varient légèrement selon les instituts et sont à prendre avec des pincettes : à sept jours des caucus, 40% des électeurs de l'Iowa se disent encore indécis. La campagne va donc continuer de battre son plein cette semaine, mais trois candidats sont désavantagés : Bernie Sanders, Elisabeth Warren et Amy Klobuchar, retenus au Sénat par le procès en destitution de Donald Trump. Le démocrate qui sortira vainqueur des caucus de l'Iowa aura avantage pour la suite de la campagne : il attirera de nouveaux financements et bénéficiera d'une attention médiatique soutenue, d'un réel nouvel élan.

SB : On part maintenant en Pologne pour une journée du souvenir. Cet après-midi ont eu lieu les commémorations des 75 ans de la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau.

JZ : Et je vous propose d'écouter le témoignage de Noëlla Rouget. C'est une survivante de l'holocauste. Elle a rencontré Jérémie Lanche dans sa maison de retraite à Genève, en Suisse.

« Je vous avoue que je ne me souviens plus très bien de l'état dans lequel j'étais. Enfin, si je l'ai fait, c'est que je sentais la nécessité. » Est-ce à cause d'une mémoire défaillante ou par pudeur ? Toujours est-il que Noëlla Rouget ne sait plus comment elle est entrée en résistance à tout juste 20 ans. Noëlla est arrêtée en 1943 par la Gestapo. Elle est déportée. Son fiancé, Adrien Tigeot, est lui fusillé. Un homme est responsable. Il s'appelle Jacques Vasseur, collaborateur zélé pendant l'occupation. Condamné à mort à la libération, il ne doit son salut qu'aux lettres envoyées par Noëlla Rouget aux plus hautes autorités de l'État. Noëlla, victime qui se transforme en ange gardien de son bourreau : « C'est une décision de principe étant donné mes convictions religieuses. Je ne voulais pas qu'il soit condamné à mort. » Son action choque ses camarades rescapés des camps. Mais la fervente chrétienne leur oppose le besoin de continuer à être des résistants face à la haine, même après la guerre. Si certains déportés, comme Primo Lévi, ont cessé de croire en Dieu après la Shoah, ce n'est pas le cas de Noëlla Rouget : « Certainement, la foi intervient pour beaucoup. Elle ne m'a jamais quitté, même dans les moments très pénibles que j'ai vécus. Elle m'a toujours accompagné heureusement, peut-être elle m'a aidé. » La guerre terminée, la résistante refait sa vie en Suisse. Elle s'y marie. Y fonde une famille. Et suis les recommandations de son fiancé assassiné, qui lui demande, dans sa dernière lettre, d'être heureuse et de l'oublier. Heureuse, je l'ai été en grande partie dit Noëlla Rouget. Mais je ne l'ai pas complètement oublié.

JZ : Merci d'écouter RFI. Merci Sylvie Berruet.


Journal en français facile 27 janvier 2020 Journal en français facile January 27, 2020

Joris Zilberman : Vous écoutez RFI, il est 21h à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir ! Soyez les bienvenus dans cette nouvelle édition du Journal en français facile. Pour m'accompagner ce soir, Sylvie Berruet. Bonsoir Sylvie !

Sylvie Berruet : Bonsoir Joris, bonsoir à tous !

JZ : À la Une de ce Journal en français facile, le Coronavirus continue de se propager, en particulier en Chine où la capitale, Pékin, a connu son premier décès. En tout, 81 morts et 2 835 cas de personnes contaminées sur le sol chinois, selon le dernier bilan. Nous irons aussi à Taïwan.

SB : En Syrie, les forces de Bachar el-Assad sont tout près de remporter une nouvelle bataille dans le nord du pays. Nous verrons pourquoi.

JZ : Et puis, nous parlerons de cette journée du souvenir en Pologne, les 75 ans jour pour jour de la libération du camp d'Auschwitz. Nous écouterons le témoigne d'une survivante.

---

SB : On commence avec la situation de l'épidémie de coronavirus. L'Organisation mondiale de la santé a corrigé son évaluation de la menace en dehors de la Chine.

JZ : Évaluation qui passe de « modérée » à « élevée » à l'international. L'OMS reconnaît une « erreur de formulation » dans ses précédents rapports. De son côté, Donald Trump a proposé, aujourd'hui, l'aide des États-Unis à la Chine. Selon le dernier bilan des autorités de Pékin, le virus a fait 81 morts dans le pays, tandis qu'au moins 2 835 personnes ont été contaminées. La capitale chinoise a connu son premier décès en raison du virus aujourd'hui. L'épidémie inquiète aussi, le mot est faible, au-delà des frontières chinoises. Par exemple à Taïwan où, face à de nouveaux cas de personnes contaminées, les autorités ont décidé hier de renforcer leur dispositif pour contrôler l'épidémie. À Taipei, Adrien Simorre.

Dans le hall de l'aéroport international de Taoyuan, le masque est désormais de rigueur. Seuls quatre cas d'infection sont pour l'instant confirmés à Taïwan, mais le nombre de personnes hospitalisées a bondi ces derniers jours, près d'une centaine pour ce seul week-end. De quoi inquiéter Wen, 73 ans, venue chercher des amis à l'aéroport : « Aujourd'hui, c'est le deuxième jour du Nouvel An chinois, normalement les femmes mariées doivent rentrer voir leurs parents à la maison, mais aujourd'hui, la plupart des gens sont restés chez eux. On a tous peur ! » Le gouvernement a annoncé hier la suspension des titres de séjour accordé aux voyageurs chinois. Tous les autres visiteurs en provenance de Hubei seront confinés pendant 14 jours. Une réponse qui rassure Jenny, comme des milliers de Taïwanais, la jeune femme habite en Chine, elle est rentrée à Taïwan pour les fêtes du Nouvel An : « En Chine, je ne fais pas confiance au gouvernement, mais ici à Taïwan, je me sens mieux. On est tenu informé de ce que fait le gouvernement, donc on a moins peur. » Les autorités taïwanaises tablent effectivement sur la transparence, mais cela sera-t-il suffisant ? Madame Huang, médecin au Centre pour le contrôle des maladies, veut y croire : « Cette fois, la Chine a identifié le virus beaucoup plus tôt et cela nous a été très utile. Nous croisons les doigts et espérons que nous avons bien identifié toutes les personnes infectées. » Les doigts croisés, mais il faudra encore que les Taïwanais jouent le jeu. Samedi, un Taïwanais contaminé a été verbalisé, il avait masqué ses symptômes auprès des autorités. Adrien Simorre, Taipei, RFI.

SB : En Syrie, maintenant, le régime de Damas s'apprête à remporter une nouvelle bataille dans le nord du pays.

JZ : Après des mois d'offensives meurtrières, les forces de Bachar el-Assad sont aux portes de Maaret al-Noomane, c'est l'une des places fortes de la révolution syrienne dans la province d'Idleb. Une région contrôlée par des groupes rebelles et des groupes jihadistes. Selon le militant de l'opposition syrienne, Fadi Al Maari, des semaines d'attaques aériennes ont fini par obliger les insurgés à se replier. On l'écoute :

« Les forces du régime de Bachar el-Assad appuyées par l'aviation russe ont mené de violentes campagnes de bombardement ces derniers temps. Le régime a jeté toutes ses forces dans la bataille pour conquérir Maaret al-Noomane. Désormais, cette ville est entièrement encerclée par les troupes de Damas. L'armée syrienne et ses alliés ont également pris le contrôle des grands axes autoroutiers dans la région et grâce à cela ils sont parvenus à prendre en étau les groupes rebelles. Les aviations russe et syrienne appliquent la politique de la terre brûlée. Avions et hélicoptères de combat ont écrasé la région sous un tapis de bombes. Les rebelles ont beau résister, mais clairement ils ne font pas le poids face à la force de frappe russe. Ils mènent des petites tentatives de ripostes, mais sans résultat. » SB : Donald Trump est optimiste sur son plan de paix pour le Proche-Orient. JZ : Il a déclaré aujourd'hui que ce plan a une chance de marcher. Le président américain prévoit de dévoiler son plan de paix demain, mardi, à 17h en temps universel. Il recevait aujourd'hui à Washington, à la Maison Blanche, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu. Mais pas Mahmoud Abbas. Le président de l'autorité palestinienne a refusé de discuter avec Donald Trump de son plan de paix. Les Palestiniens appellent à le boycotter, à ne pas en tenir compte. Mais Donald Trump espère tout de même obtenir, en fin de compte, le soutien des Palestiniens, c'est ce qu'il a déclaré.

SB : Parlons maintenant de la campagne présidentielle aux États-Unis.

JZ : Dans une semaine aura lieu le premier scrutin, le premier vote, de la primaire démocrate. C'est ce vote, cette série de votes dans tous les États-Unis, qui va décider quel sera le candidat du parti démocrate qui sera opposé au républicain Donald Trump. On appelle ça un caucus. Ce premier caucus aura lieu dans l'État de l'Iowa. En général, le vainqueur des caucus de l'Iowa augmente ses chances d'être choisi par le parti démocrate. Mais à sept jours de ce vote, les sondages laissent planer une grande incertitude. À Washington, Anne Corpet.

Dans la pluie de sondages qui tombe sur l'Iowa, Bernie Sanders a pour la première fois pris ce samedi la tête de la course. Selon une enquête commandée par le New York Times, le sénateur du Vermont devance de 7 points Pete Buttiggieg qui occupe la deuxième position au coude-à-coude avec Joe Biden, favori au niveau national. La percée de Bernie Sanders s'est faite au détriment d'Elisabeth Warren, autre candidate de la gauche du parti, qui vient pourtant de recevoir un soutien important, celui du journal le plus lu de l'État. Mais les sondages varient légèrement selon les instituts et sont à prendre avec des pincettes : à sept jours des caucus, 40% des électeurs de l'Iowa se disent encore indécis. La campagne va donc continuer de battre son plein cette semaine, mais trois candidats sont désavantagés : Bernie Sanders, Elisabeth Warren et Amy Klobuchar, retenus au Sénat par le procès en destitution de Donald Trump. Le démocrate qui sortira vainqueur des caucus de l'Iowa aura avantage pour la suite de la campagne : il attirera de nouveaux financements et bénéficiera d'une attention médiatique soutenue, d'un réel nouvel élan.

SB : On part maintenant en Pologne pour une journée du souvenir. Cet après-midi ont eu lieu les commémorations des 75 ans de la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau.

JZ : Et je vous propose d'écouter le témoignage de Noëlla Rouget. C'est une survivante de l'holocauste. Elle a rencontré Jérémie Lanche dans sa maison de retraite à Genève, en Suisse.

« Je vous avoue que je ne me souviens plus très bien de l'état dans lequel j'étais. Enfin, si je l'ai fait, c'est que je sentais la nécessité. » Est-ce à cause d'une mémoire défaillante ou par pudeur ? Toujours est-il que Noëlla Rouget ne sait plus comment elle est entrée en résistance à tout juste 20 ans. Noëlla est arrêtée en 1943 par la Gestapo. Elle est déportée. Son fiancé, Adrien Tigeot, est lui fusillé. Un homme est responsable. Il s'appelle Jacques Vasseur, collaborateur zélé pendant l'occupation. Condamné à mort à la libération, il ne doit son salut qu'aux lettres envoyées par Noëlla Rouget aux plus hautes autorités de l'État. Noëlla, victime qui se transforme en ange gardien de son bourreau : « C'est une décision de principe étant donné mes convictions religieuses. Je ne voulais pas qu'il soit condamné à mort. » Son action choque ses camarades rescapés des camps. Mais la fervente chrétienne leur oppose le besoin de continuer à être des résistants face à la haine, même après la guerre. Si certains déportés, comme Primo Lévi, ont cessé de croire en Dieu après la Shoah, ce n'est pas le cas de Noëlla Rouget : « Certainement, la foi intervient pour beaucoup. Elle ne m'a jamais quitté, même dans les moments très pénibles que j'ai vécus. Elle m'a toujours accompagné heureusement, peut-être elle m'a aidé. » La guerre terminée, la résistante refait sa vie en Suisse. Elle s'y marie. Y fonde une famille. Et suis les recommandations de son fiancé assassiné, qui lui demande, dans sa dernière lettre, d'être heureuse et de l'oublier. Heureuse, je l'ai été en grande partie dit Noëlla Rouget. Mais je ne l'ai pas complètement oublié.

JZ : Merci d'écouter RFI. Merci Sylvie Berruet.