Journal en français facile 28 janvier 2019
Andréane Meslard : Vous écoutez RFI, il est 21 heures à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir à toutes et à tous, bienvenue dans ce Journal en français facile. Avec moi pour vous le présenter : Mehdi Meddeb, bonsoir Mehdi !
Mehdi Meddeb : Bonsoir Andréane et bonsoir à tous.
AM : À suivre dans ce journal : au Venezuela, Juan Guaido maintient la pression et tente de faire entrer l'aide humanitaire pour la population dans le pays. Accord signé hier entre les Nations-Unies et le Qatar, pour 20 millions de dollars de subvention accordée à Gaza. Puis les députés britanniques se pencheront demain sur les changements à apporter au projet de Brexit négocié par Theresa May avec Bruxelles.
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MM : Au Venezuela, une ONG nous en dit plus aujourd'hui sur la semaine qui vient de s'écouler.
AM : Une semaine de manifestations qui a fait 35 morts et 850 arrestations. Une semaine jour pour jour qu'une crise politique a éclaté dans le pays. Depuis la semaine dernière, le pays a deux présidents. L'officiel, Nicolas Maduro, réélu l'an passé, mais décrié par beaucoup de pays. Également le président du parlement Juan Guaido qui s'est autoproclamé président mercredi. Depuis, plusieurs pays européens, dont la France, l'Allemagne, et le Royaume-Uni, ont lancé un ultimatum à Nicolas Maduro pour convoquer des élections libres sinon ils reconnaîtront Juan Guaido en tant que président du Venezuela. Ultimatum déjà rejeté par Nicolas Maduro. Juan Guaido appelle à de nouvelles manifestations mercredi et samedi. Avec son équipe, il tente aussi de faire rentrer l'aide humanitaire au Venezuela. Les détails avec Stefanie Schüler.
L'aide humanitaire est au cœur de notre action politique", explique Juan Guaido au quotidien Washington Post. Dans une lettre adressée la semaine dernière au secrétaire d'État américain, Mike Pompeo, l'autoproclamé président par intérim du Venezuela a demandé aux États-Unis l'envoi de nourriture et de médicaments. L'administration Trump a répondu présente et promis pour 20 millions de dollars de produits. Selon les experts américains, cette aide pourrait être envoyée au Venezuela dans les prochains jours. Mais plusieurs obstacles se dressent sur sa route : comment faire rentrer ces produits de première nécessité sans l'aval des douaniers ? Comment sécuriser leur transport à travers le pays sans la présence des forces de l'ordre ? Et enfin, comment assurer une distribution équitable dans un pays où la nourriture a servi ces dernières années de monnaie d'échange pour acheter le soutien de la population ? Des difficultés sur lesquelles mise sciemment Juan Guaido : « A l'arrivée de l'aide humanitaire », explique le président autoproclamé, « les militaires vont devoir décider s'ils sont du côté du peuple où s'ils préfèrent ignorer ses souffrances ». Il s'agit ici rien de moins que de défier l'autorité du régime chaviste, qui nie toujours l'existence d'une crise humanitaire.
AM : Une crise politique au Venezuela qui pourrait affecter l'équilibre du marché pétrolier. C'est inquiétude formulée aujourd'hui par le ministre saoudien de l'Énergie.
MM : Les droits de l'homme, au cœur de la conférence de presse tenue aujourd'hui par Emmanuel Macron et Abdel Fattah al-Sissi.
AM : Le président français, a déclaré, devant son homologue que la stabilité d'un pays allait de pair avec le respect des libertés. Emmanuel Macron est en Egypte pour trois jours. Il s'y trouve surtout pour renforcer le partenariat stratégique qui lie son pays hôte, avec la France. « Les choses ne sont pas allées dans la bonne direction depuis octobre 2017 », date à laquelle il a reçu Abdel Fattah al-Sissi à l'Élysée.
MM : 20 millions de dollars, c'est le montant de la subvention accordée à la bande de Gaza signée hier entre les Nations-Unies et le Qatar.
AM : Nouveau chapitre dans la série concernant l'aide du Qatar, à ce territoire palestinien. Début novembre, le Qatar s'était engagé à verser une aide de 90 millions de dollars, sur 6 mois. Une somme destinée à payer en partie les fonctionnaires du Hamas. Le mouvement islamiste a refusé le versement. Ces fonds seront donc désormais distribués uniquement à la population gazaouie. Explications de notre correspondante dans les Territoires Palestiniens Occupés, Marine Vlahovic.
Officiellement le Hamas a refusé le dernier versement en espèces du Qatar, 15 millions de dollars, pour dénoncer l'attitude d'Israël qui laisse rentrer cette aide dans l'enclave palestinienne selon son bon vouloir. Mais les médias palestiniens évoquent de nouvelles conditions imposées par l'État hébreu… De nouvelles conditions dont on ne connaît ni les tenants et ni les aboutissants. L'argent du Qatar ne sera donc plus utilisé pour payer les arriérés de salaire de 28 000 fonctionnaires civils du mouvement islamiste. Désormais ces fonds iront directement à la population. Plus 94 000 familles pauvres, ont reçu ce week-end 100 dollars chacune. Et hier l'ONU a reçu une subvention unique de 20 millions de dollars de l'émirat pour mettre en place un programme d'emplois aidés. Un effort salué par l'envoyé spécial des Nations-Unies au Proche-Orient, Nickolay Mladenov qui a déclaré sur Twitter que c'est « le seul moyen de maintenir le calme, de soutenir la réconciliation palestinienne et de répondre aux problèmes humanitaires » dans la bande de Gaza MV Ramallah RFI.
AM : Doha, où se déroulent en ce moment, des discussions entre les États-Unis et les talibans, pour mettre un terme au conflit qui touche l'Afghanistan depuis 17 ans. Selon l'émissaire américain, un commencement d'accord aurait été établi entre les deux parties. Mais, je le cite, « il doit être étoffé avant qu'il ne devienne un accord », fin de citation.
MM : En Chine Andréane, un avocat spécialisé dans la défense des droits de l'homme a été condamné aujourd'hui à 4 ans et demi de prison.
AM : Wang Quanzhang, 42 ans, a été « reconnu coupable de subversion de l'État », c'est-à-dire de révolution, par un tribunal du nord de la Chine. Il faisait partie d'un groupe d'environ 200 défenseurs des droits de l'homme qui avaient été arrêtés en juillet 2015.
MM : Aux Philippines, un jour après l'attentat qui a touché la cathédrale de Jolo, les enquêteurs tiennent le principal suspect.
AM : Cet attentat survenu donc, dimanche. Je vous le rappelle, deux explosions ont dévasté l'édifice religieux, pendant la messe, à Jolo, dans le sud du pays. Le bilan est de 21 morts et 80 blessés. L'état islamique a revendiqué hier, et l'auteur appartient à un groupe lié à l'organisation Abou Sayyaf. Christophe Paget.
Ajang-Ajang est un groupe de quelques dizaines d'hommes, liés à l'organisation terroriste islamiste Abou Sayyaf. « L'an dernier, leur chef a été tué. Selon nos informations, ils comptaient riposter », a indiqué le porte-parole de l'armée dans la région, qui a précisé que le frère du leader tué, ainsi que deux autres membres d'Ajang-Ajang, apparaissait sur les vidéos de surveillance située à l'extérieur de la cathédrale. Dès dimanche l'organisation État islamique avait revendiqué l'attentat, parlant de deux kamikazes qui ont déclenché leurs ceintures d'explosif. Mais selon l'armée la seconde bombe était en fait placée dans le coffre d'une moto, et pour la police les explosifs ont été déclenchés à distance... Pour autant les autorités n'écartent pas la piste de l'organisation État islamique, d'autant qu'une partie d'Ajang-Ajang a fait allégeance à l'EI. Cet attentat intervient quelques jours seulement après le referendum local qui a largement validé la création d'une nouvelle région autonome dans le sud du pays. Le principal groupe rebelle, le Front Moro, avait signé un accord de paix en 2014 qui a abouti à cette consultation populaire. Abou Sayyaf lui n'a pas signé d'accord. Abou Sayaf connu pour avoir selon Manille commis en 2004 l'attaque la plus sanglante perpétrée aux Philippines, une attaque à la bombe contre un ferry qui avait fait 116 morts.
MM : RFI, il est 20 heures 08 en Grande-Bretagne. À Londres, demain les députés britanniques vont se prononcer sur plusieurs amendements, au projet de Brexit négocié avec Bruxelles par Theresa May.
AM : Un texte qui a été massivement rejeté le 15 janvier dernier. La sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne est prévue dans moins de 9 semaines maintenant, et aucun accord ne semble émerger. Au nord-est de l'Angleterre se trouve la ville portuaire de Hull, qui a l'un des plus forts votes POUR la sortie de l'Union européenne. Et d'ailleurs, le mouvement français des gilets jaunes y fait quelques émules. Reportage à Hull, de notre envoyée spéciale Juliette Gheerbrant.
Aux pieds de l'imposante statue de la Reine Victoria, sur la place du même nom une quarantaine de gilets jaunes, bientôt rejoints par autant de syndicalistes et militants de gauche. Droit de grève et luttes sociales, le ton est vif, mais une chose les réunit, le Brexit, et un Brexit version dure pour beaucoup d'entre eux. Malcolm a 50 ans, il ne dira pas son nom ni son métier, il a voté. « Pour le Brexit. Mais sans accord ! Faut sortir sans accord ! On s'en sortait bien avant l'Union européenne dans les années 70 et on s'en sortira bien après l'Union européenne ». Le syndicaliste Damian Walentia n'approuve pas complètement, mais il est là pour une autre raison : « Parce qu'on redoute qu'une partie du mouvement des gilets jaunes soit infiltré par d'ex-nazis, enfin de mouvements d'extrême droite. Mais en fait on a beaucoup parlé de la classe ouvrière. Pour qu'on puisse s'unir contre l'austérité au lieu de nous battre entre nous. » L'idée séduit Sharon Banks menue qui nage dans un gilet jaune XXL. « On soutient ce qui se passe en France. Les gilets jaunes ici vont réunir la droite et la gauche sur la question du Brexit. Et montrer à l'establishement que c'est du sérieux ! On veut reprendre nos fermes, notre pêche, on veut reprendre nos lois en main et ne veut plus recevoir d'ordres de l'Union européenne. » Très marginal encore le mouvement a débuté à Londres en décembre. À Hull c'est le premier rassemblement, mais un manifestant prévient sûrement pas le dernier si le gouvernement continue à repousser le Brexit. Juliette Gheerbrant Hull RFI.
AM : C'est ainsi que se termine ce Journal en français facile, vous écoutez RFI, il est 21h10 à Paris. N'oubliez pas que vous pouvez retrouver ce journal sur notre site www.rfi.fr à la rubrique Savoirs, au pluriel.