Journal en français facile 29 janvier 2019
Romain Auzouy : Vous écoutez RFI il est 21h à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile. Présenté ce soir en compagnie de Mehdi Meddeb, bonsoir Mehdi
Mehdi Meddeb : Bonsoir Romain, bonsoir à tous.
RA : À la une de l'actualité ce soir : au Venezuela le régime fait pression sur Juan Guaido. L'opposant qui s'est proclamé Président. Le procureur général demande que ses comptes bancaires soient gelés, c'est-à-dire qu'il ne puisse plus y avoir accès.
MM : Asia Bibi va peut-être pouvoir bientôt quitter le Pakistan. En 2010 cette chrétienne avait été condamnée à mort. Mais ce mardi la Cour suprême a confirmé son acquittement, cela veut dire qu'elle est désormais libre.
RA : Et puis la fin d'une visite de trois jours pour Emmanuel Macron en Égypte. Le Président français au ton offensif, il n'a pas manqué d'évoquer la question des droits de l'homme dans le pays.
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MM : Au Venezuela, la contre-attaque du régime.
RA : Il y a 6 jours l'opposant Juan Guaido s'était proclamé président par intérim, c'est-à-dire président dans l'attente de l'organisation de nouvelles élections. Il entendait ainsi chasser du pouvoir le chef de l'Etat Nicolas Maduro. Mais 6 jours après, le procureur général vient d'ouvrir une enquête qui vise Juan Guaido. Le procureur demande en effet au tribunal suprême de justice d'interdire à l'opposant de quitter le pays et de geler ses comptes bancaires. Le détail avec Carlotta Morteo.
Ce qui devait arriver arriva. Juan Guaido, est personnellement et officiellement attaqué par le pouvoir législatif... Accusé d'être l'instigateur de l'instabilité qui règne dans le pays depuis la manifestation de mercredi dernier. Accusé aussi, d'avoir sollicité des puissances étrangères. Le procureur général Tarek William Saab requiert des mesures préventives à son encontre. « Un : l'interdiction de sortie de pays. Deux : l'interdiction de céder des biens. Trois : le blocage des comptes bancaires. » Réponse de Juan Guaido, serein, quelques minutes plus tard sur les marches de l'Assemblée nationale, institution non reconnue par le pouvoir, où l'opposition détient la majorité. « Il n'y a rien de nouveau sous le soleil malheureusement. Le régime ne donne pas de réponses aux Vénézuéliens. Sa seule réponse comme d'habitude est la répression et la persécution. Nous voyons avec beaucoup de douleur comment presque 40 personnes ont été assassinées en moins d'une semaine par une dictature qui ne comprend pas que son moment est terminé... Nous nous sentons bien sûr menacés et persécutés, mais nous continuons à répondre présents. » Désormais visé par une enquête du tribunal suprême de Justice, une institution très liée au régime de Nicolas Maduro, Juan Guaido a immédiatement repris son travail. Il a ouvert les discussions au Parlement sur le bien nommé projet de loi « vers la transition démocratique et le rétablissement de la Constitution ».
RA : Également concernant le Venezuela à noter la pression des États-Unis qui continue. Washington menace le pays de nouvelles sanctions après celles prises hier et qui visent la compagnie pétrolière publique. Des sanctions dénoncées par la Russie et la Chine, qui s'inquiètent d'une détérioration de la qualité de vie de la population au Venezuela.
MM : Au Pakistan, Asia Bibi est libre.
RA : C'est la fin d'un long feuilleton judiciaire. Asia Bibi est une chrétienne d'une cinquantaine d'années, en 2010 elle avait été condamnée à mort pour blasphème. Le blasphème c'est un affront à une religion. Il faut savoir que le Pakistan est un pays musulman très conservateur. Mais cette condamnation à mort avait été vivement critiquée à l'étranger. Et donc ce mardi la Cour Suprême a confirmé l'acquittement d'Asia Bibi, c'est-à-dire qu'aucune charge n'a été retenue contre elle. Compte rendu d'audience avec Solene Fioriti à Islamabad.
Dans cette immense salle d'audience à la moquette rose, l'assistance paraît tendue. Pendant deux heures et sur un ton presque exaspéré, les trois juges rejettent toutes les remarques de l'avocat qui conduit le recours. Puis quand l'acquittement d'Asia Bibi est enfin confirmé, quelques mines s'autorisent des sourires de joie... comme l'avocat de la chrétienne, maître Saif Ul Malooq. « La Cour suprême a prêté le serment de protéger la constitution de ce pays et elle s'y est tenue. Les juges l'ont montré, alors qu'ils ont été menacés, alors qu'on a dit qu'ils devraient être tués : ils ont quand même rejeté le recours contre l'acquittement. Aujourd'hui, Asia Bibi va pouvoir profiter tranquillement de la vie, dans un bon pays. » C'est au Canada et en toute discrétion que cette mère de famille devrait rejoindre ses deux filles. Des représentants diplomatiques, mais aussi des associations chrétiennes ont facilité leur départ. Comme celle de James Paul. Assis seul sur un banc de la salle, l'homme ne retient pas ses larmes. « Aujourd'hui, je pense à mes amis qui ont perdu la vie à cause de cette affaire. Nous aurions voulu qu'Asia Bibi devienne une citoyenne libre à part entière, qu'elle mène sa vie, car nous sommes les enfants de cette terre. Asia est innocente et pourtant elle est forcée quitter le pays avec sa famille, pour garder la vie sauve ! » Pour assurer la sécurité d'Asia Bibi, il ne dira rien des moyens employés pour la faire quitter le pays. Un pays où plus d'une quarantaine de personnes accusées de blasphème attendent toujours dans le couloir de la mort. Solene Fioriti, Islamabad, RFI.
MM : Le Brexit à nouveau à l'ordre du jour du parlement britannique ce soir.
RA : Il n'est pas question d'un nouvel accord puisqu'après le rejet de son texte la Première ministre britannique Theresa May n'a pas proposé de texte alternatif. Ce sont des amendements qui doivent être votés, c'est-à-dire des modifications. Parmi les amendements certains proposent de repousser la date du divorce entre Londres et Bruxelles. Écoutez l'avis de la députée travailliste Diana Johnson, elle affirme qu'elle soutiendra l'amendement de Hilary Benn, la personne qui dirige le comité de surveillance du Brexit, un amendement qui donne voix au parlement. Diana Johnsson avec notre envoyée spéciale à Londres Juliette Gheerbrandt.
« Son comité suggère 6 votes parlementaires pour voir quelles options le parlement soutiendrait dans un nouvel accord. Par exemple examiner la possibilité de rester dans l'union douanière. Il faudrait que le parlement vote sur ce point, parce que la Première ministre a posé des lignes rouges, et l'une d'elles c'est qu'on ne peut pas rester dans l'Union douanière. Mais le parlement n'a jamais eu la possibilité de dire s'il est d'accord ou non sur ce point. Donc l'amendement de Hilary Benn nous permet de voter sur l'union douanière, sur une sortie sans accord – et nous dirions je pense que c'est une mauvaise idée - il nous permettrait aussi d'envisager le modèle norvégien amélioré, marché unique et union douanière, et enfin de nous prononcer pour ou contre un accord commercial sur le modèle canadien. Donc, cet amendement permettrait aux députés de s'exprimer et la Première ministre saurait alors sur quelles bases elle peut obtenir un accord au parlement. » RA : Vote à suivre donc dans la soirée. Une déclaration à retenir celle du Président français Emmanuel Macron, il rappelle que l'accord de retrait est « le meilleur possible » et qu'il n'est pas « renégociable ».
MM : Emmanuel Macron qui a achevé ce mardi sa visite en Égypte.
RA : Le Président français a passé trois jours dans le pays, le troisième plus peuplé d'Afrique. C'était son premier gros déplacement à l'étranger depuis le mois de décembre. On va faire le bilan de cette visite, et ce qui ressort c'est le ton offensif du Chef de l'État. Notre reporter Valérie Gas a suivi Emmanuel Macron.
Emmanuel Macron a changé de ton avec le président Sissi. Il y a un peu plus d'un an quand il l'avait reçu à Paris, on lui avait reproché d'être trop conciliant en affirmant qu'il ne voulait pas donner de leçon sur les droits de l'homme. Cette fois-ci, le président français a fait entendre sa voix. Et cette offensive avait préparée et annoncée. Alors qu'en France, il traverse une crise sans précédent et qu'il aurait pu apparaître en situation de faiblesse, il a voulu se présenter comme un président solide sur ses convictions. Capable d'affirmer ses positions quitte à déplaire à son interlocuteur. Une manière de rétablir son image que les manifestations et les violences en France avaient écornée. Emmanuel Macron a aussi montré qu'il avait compris qu'où qu'il soit, il pouvait faire passer des messages aux Français. Du Caire, il a continué à plaider pour le grand débat. En expliquant l'intérêt d'un dialogue dont les formes sont celui lui « inédites ». En Égypte, Emmanuel Macron a continué à expliquer qu'il était déterminé à donner des objectifs à son quinquennat. Ce voyage s'est inscrit dans la ligne de l'opération de reconquête qu'il a lancée depuis le mois de janvier. Valérie Gas Le Caire RFI.
RA : Et cet après-midi Emmanuel Macron a quitté Le Caire pour Chypre où il devait participer ce soir à un Sommet des pays du sud de l'Union européenne. Au menu des discussions les questions de migrations et de sécurité.
MM : Enfin en football, Monaco tente de sortie de la crise
RA : Le club de la Principauté se déplace sur le terrain des Bretons de Guingamp en 1/2 finale de la Coupe de la Ligue. La rencontre vient de débuter. Monaco qui a gagné un seul match au mois de janvier, et qui vient de faire revenir son ancien entraîneur Leonardo Jardim, après s'être séparé du champion du monde Thierry Henry