La fête des mères
Faut-il une fête pour aimer sa mère?
Les petits répondront qu'ils l'aiment tous les jours! Et d'ailleurs, ce sont les gouvernements qui l'ont instituée plutôt que les familles. A l'origine, la fête des mères était célébrée par les anciens grecs et les romains, en honneur à leur déesse respective. Puis, au XVI ème siècle, les anglais ont instauré un dimanche de fête des mères. La France tente de lutter contre sa "dépopulation" et organise des "Fêtes des enfants", mettant en avant les vertus de la famille et prônant l'importance de la fécondité. Au début du XX ème siècle, ces manifestations connaissent des variantes: fêtes de la famille ou manifestations familiales à l'occasion de la fête nationale du 14 juillet, avec une forte contribution des enfants. Et c'est la grande guerre. Les américains qui avaient opté pour une vraie fête des mères, le deuxième dimanche de mai à la fin du XIX ème siècle, la développent ardemment durant la première guerre mondiale, éloignement oblige!
Dans le même temps, en pleine guerre, la municipalité parisienne organise une "Fête des familles nombreuses", suivie à Lyon d'une "Journée des mères" en 1918 puis d'une "Journée des mères de familles nombreuses" en 1919, fixée au 15 août, jour de l'Assomption de Marie, mère de Jésus. De nombreuses manifestations se déroulèrent en province, mais l'institution n'était pas encore établie. On reproche à la fête des mères d'être une occasion purement commerciale alors qu'au départ l'objectif n'avait rien de mercantile. Mais le succès avait cette fois été grand et national. Le gouvernement d'alors décida d'instituer l'événement en "Journée des mères", qui sera officialisée en 1928. Cette fête est régie par une loi depuis le 24 mai 1950, suivie deux ans plus tard par la Fête des pères.
Depuis lors, la fête des mères a lieu tous les ans, le dimanche qui suit la pentecôte.
La fête officielle est devenue progressivement une fête populaire et familiale.
Oh, pas tout de suite bien sûr! Mais les années 1960-1970, avec à la fois l'essor d'une société de consommation et la libéralisation de la femme, ont vu ce basculement puisque les appareils ménagers affirmaient qu'ils "libéraient la femme". Les petits, avec l'appui du budget des papas, ont "libéré leur maman" en lui offrant l'appareil dernier cri. Et puis les fleurs, et puis les poèmes, le plus joli cadeau d'enfant puisqu'il vient du cœur. La fête est devenue désormais incontournable pour sept millions de mamans!